notes prises lors de conférences sur les états limites.
Il y avait samedi une journée de conférences sur les "états limites" (border line) à Sainte Anne, je partage avec vous quelques notes (succinctes)
Le concept d'
états limites est né d'interrogations des cliniciens devant des pathologies dont ils étaient tous d'accord pour dire qu'elles ne relevaient pas de névroses , mais qui n'avaient pas non plus toutes les caractéristiques d'une psychose.
Ce concept était plutôt repris par des analystes concevant l'évolution en termes de phases continues (plutôt dans la mouvance freudienne classique) mais pas par Lacan , du moins à ses débuts, qui théorise non en
phases mais en
structures.
La représentation en structures psychiques est une représentation discontinue, et se caractérise par la présence ou l'absence d'une fonction dans l'environnement symbolique.
Si la fonction du
Nom du Père (opérateur du refoulement) est présente, on est dans une névrose, si elle n'est pas présente, on est dans une psychose.
Lacan lui même a évolué dans sa théorisation, en devenant ce que les intervenants ont qualifié post structuraliste: les différences entre catégories sont relativisées.
Tout est langage, que ce soit les données institutionnelles, nos environnements, nos théories, ce langage n'est qu'un délire montrant nos tentatives pour appréhender un Réel qui nous échappe toujours.
L'absence de la fonction Nom du Père, entraîne une absence de fondements, de normes qui conduit "aux" folies.
Pour échapper à cette absence, à ce trou, nous construisons des langages divers: la folie peut être un de ces langages, la théorisation, la culture en sont d'autres.
Le changement de perspectives de Lacan, accompagne l'évolution de nos sociétés: abandon de la loi, de la norme, pour une omniprésence du droit de jouir dans l'immédiateté.
Les symptômes limitent les conséquences de la folie pour les sujets: le symptôme remplace le passage à l'acte, les hallucinations, ...Il organise l'existence de l'individu, l'ancre dans la réalité, le stabilise.
l'apparition des ces états limites modifie les attentes de l'analyste. Il ne cherche plus à remettre le sujet dans une norme, mais à lui permettre de s'insérer dans la société en "faisant avec" son symptôme.
Les
états limites se caractérisent par une tendance à l'impulsivité, des troubles de l'humeur, une instabilité dans les relations à l'autre, une défaillance dans l'image que le sujet a de lui même, une difficulté pour le sujet a savoir qui il est,ce qui va le conduire à des identifications très fortes à d'autres individus, une capacité à rester partiellement dans la réalité, l'incapacité d'empathie.
Le sujet se laisse absorber par ce qui l'entoure qui ne lui semble pas différent de lui même, ne peut pas parler de lui, peut avoir un discours abondant, mais sans consistance.
En analyse/thérapie, il faut bannir les interprétations, ne pas se présenter comme expert ce qui entraînerait une investissement massif du thérapeute, mais plutôt comme accompagnateur qui permettrait au sujet de rester
celui qui sait. Le thérapeute est là pour poser un cadre qui va permettre au sujet de trouver des limites pour s’adapter à la réalité.
Une des conséquences de cette pathologie , ce sont les
addictions qui permettent au sujet de ne pas penser, donc d'éviter les angoisses, une phobie du fonctionnement mental.
La pathologie reste difficile à identifier en raison de la multiplicité des symptômes.
Historiquement, on peut relier les états limites aux premières observations des "comme si " (as if/als ob) théorisées par Hélène Deutsch, une des premières psychanalystes, contemporaine de Freud.
Ces personnalités "comme si" montrent une absence de personnalité propre, s'identifient aux personnes qu'elles rencontrent, sans aucune notion de moralité et sans montrer d'affect lorsque la relation s'arrête.
Voilà, c'est très incomplet (
je ne suis pas resté jusqu'au bout, j'avais une soirée jeux )
mais néanmoins les présentations de qualités variables, étaient intéressantes.