Thomas Hardy [Angleterre]

rotko a écrit:

Jude l’obscur, un très grand roman, une oeuvre majeure à laquelle Tess D’Urberville a injustement fait de l’ombre, et du tort.

Oulala! Tu es bien sévère!


Je donnerai une chance à Jude, à l'occasion, mais pas tout de suite. Je devrais pouvoir finir au moins l'année sans me replonger dans un roman de Thomas Hardy.

Jude l’obscur, un très grand roman, une oeuvre majeure à laquelle Tess D’Urberville a injustement fait de l’ombre, et du tort.

ekwerkwe a écrit:

Oulala! Tu es bien sévère!
.

Comprends-moi bien ! j'ai beaucoup aimé Tess d'urberville ; Il ne faut pourtant pas croire que Thomas Hardy est l'auteur d 'un seul bon roman.
A mon avis, Jude est moins connu et méconnu.
Quant au film Jude, il ne passe jamais, sauf erreur ?

J'ai dit sévère, je n'ai pas dit injuste!

oui, oui, je comprends bien

je ne mets pas du tout en doute les mérites de Tess que je relirai avec plaisir. Jude m'a fortement impressionné, et je compte poursuivre soit avec les forestiers ou les petites ironies de la vie.

Thomas Hardy ne s'entendait pas avec son épouse. Après sa mort, il découvrit un cahier où elle relatait ses pensées et ses élans refusés. Il fut vivement touché et retomba amoureux de sa femme, avec beaucoup de chagrin et de culpabilité. Tragique, non ?

En effet.
A l'occasion, il faudra que je mette ses oeuvres en perspective des dates.

J'ai fini Tess mais je ne me souviens plus de ce que je voulais dire.
La reflexion d'ekwerkwe sur les bouches est très intéressante. Je l'avais repéré pour le fils d'Urberville et pour Tess mais pas pour Angel.
On vient de me l'offrir récemment en anglais, je le relirai peut-être à l'occasion. J'ai beaucoup aimé ce livre qui remet en question la pruderie et l'intolerance de l'Angleterre du XIXème siècle.

Le passage où Hardy décrit le rapport de Tess avec la nature est très beau - je suis incapable de donner le chapitre exact mais il doit se situer aux alentours de la centième page.

Je note pour Jude.

J'identifie Hardy avec un paysage de bruyère, c'est une thématique privilégiée dans son oeuvre... paysage complètement anglais.

Je n'ai lu que Tess de lui, et j'ai vraiment beaucoup aimé, bien que j'aie trouvé que ce soit une lecture assez dure, certains passages m'ont réellement bouleversée.

index a écrit:

J'identifie Hardy avec un paysage de bruyère, c'est une thématique privilégiée dans son oeuvre... paysage complètement anglais.

je mettrais aussi quelques chardons et parmoments un vent très piquant. L'errance de Tess dans la campagne d'hiver durement gelée où les oiseaux tombent morts m'a beaucoup impressionné.

Aviendha a écrit:

Je n'ai lu que Tess et j'ai vraiment beaucoup aimé, bien que j'aie trouvé que ce soit une lecture assez dure, certains passages m'ont réellement bouleversée.

Alors lis Jude l'obscur, et l'effet sera encore plus intense.

Merci pour le titre !

Je n'ai que lu quelques poèmes de Thomas Hardy, entre autres the Darkling Thrush.

Je ne savais pas qu'il avait écrit des livres.

Tiens, je ne suis pas repassée dans le coin pour dire que j'avais fini par lire Jude l'obscur (le prochain sur ma liste est Dans la foule déchaînée).

rotko a écrit:

Alors lis Jude l'obscur, et l'effet sera encore plus intense.

Bien évidemment je ne peux qu'encourager à lire les deux petites merveilles de Thomas Hardy que sont Tess d'Urberville et Jude l'obscur... mais j'ai trouvé Tess... plus intense. Jude... m'a moins marqué bien que les espérances et les déceptions du protagoniste soient particulièrement bien rendues. Comme dans Tess... ont en arrive à presque croire à certains moments au bonheur du personnage tout en pressentant que les conventions sociales vont encore une fois tout ruiner. C'est assez désespérant à lire quand on y pense mais il y a une véritable force dans les livres de Thomas Hardy que j'ai d'ailleurs trouvée bien mieux incarnée par Tess. Je n'affirme pas que celle-ci a tout de l'héroïne - puisque son apathie m'a souvent exaspérée - mais les deux fins parlent d'elles-mêmes.

Au passage je me suis offert le film Tess de Polanski, un petit bijou qui rend avec perfection l'atmosphère du roman.

A propos de Tess en film, la version 2012 est à paraître : Tess 2012

Je suis entrain de terminer Tess, j'en suis à un moment de grand suspense : on attend avec grand espoir le retour d'Angel pendant que l'autre riche (cause de ses malheurs), inconsistant et omniprésent, insiste sans cesse en proposant le bien être à sa famille dans le besoin (son père vient de mourir, ils sont invités à déguerpir). Tess ferait tout pour ses frère et soeur et elle n'a pas de nouvelles de son amour, elle semble commencer seulement à perdre espoir en s'agaçant enfin. Je crains le pire.
De son côté, Angel qui est loin a mis peu à peu de l'eau dans son vin avec ses principes moraux à la c... Il avait déjà échappé au dogmatisme religieux en devenant le marginal de la famille mais s'il ne va pas plus loin dans sa démarche, il perd Tess. Mais bouge-toi Angel !

le premier film est de 1979, je l'ai vu à la télévision, je me demande ce que la version 2012 peut apporter de plus.

Pour la différence entre Tess Et jude, bien que mes lectures datent un peu, je continue à trouver Jude plus intense. Et si Tess émouvait davantage parce qu'il s'agit d'une femme ??

je crois que les malheurs de Jude viennent de lui-même essentiellement, quand ceux de Tess lui seraient extérieurs, ce qui donnerait au premier titre une tonalité plus désespérée, à mon sens.

La version serait restaurée au niveau son et image...

Je viens donc de finir Tess. Ce que je craignais arriva mais ne demeura point. Alec ne la gardera pas mais Angel qui s'est bien bougé ne finira pas avec elle non plus. Une fin inattendue...(un tout petit changement et on avait une fin à l'américaine.)
Cette histoire m'a transporté. A comparer avec Jude, je la préférerais. L'amour et l'espoir sont omniprésents. Dans Jude, une suite de désespoirs et d'échecs. Dans les deux cas, le résultat final est le même.
Le vrai amour ne semble pas pouvoir exister, il ne peut demeurer longtemps. Quand il apparaît, toutes sortes d'obstacles apparaissent inéluctablement...

A présent, je vais avoir du mal à trouver d'autres oeuvres de cet auteur, elles sont rares, pas en poche et trop chères...même (et surtout) d'occasion où ça profite à mort. Je ne comprends pas qu'il ne soit pas réédité en français (quand je pense que pour 2 euros on a ses oeuvres complètes en anglais sur liseuse...)

Si quelque bonne âme veut se débarrasser du Maire de Casterbridge par exemple...

une dizaine de titres dans mamediathèque, dont des nouvelles.

On n eparlepas du Maire de Casterbridge il est chez Sillage 352 p.



réalisé par David Thacker. avec Ciaran Hinds dans le rôle de Michael Henchard (le fameux maire du titre), James Purefoy etc.

je le trouve ici aussi : Collection Folio (n° 1603), Gallimard

Parution : 05-11-1984

Le Maire de Casterbridge en français semble bien être épuisé partout, j'ai bien cherché. Il se retrouve d'occasion à 30-35 euros dans le meilleur des cas (ed. Sillage 2008), même en poche ou en édition 1922 à 45 euros !
Mais j'attends un exemplaire jauni, mis à la réforme, trouvé quelque part à 6 euros...

Je l'ai reçu ! Pour chercher, je l'ai cherché celui-là !
Pas si jauni, certes pas de dernière fraîcheur mais correct pour un livre de bibliothèque de 90 ans réformé (6ème edition de 1922) et pour un prix imbattable . Le doyen de ma PAL !
J'ai hâte de le dévorer...

Bien content pour toi ! du coup tu nous donnes envie de le lire

on attendra ton avis sur ce livre. Je crois pouvoir le lire en anglais, à petite vitesse sans doute...

J'ai terminé Le Maire de Casterbridge, en un mot : excellent.
C'est mon 4ème de cet auteur et je ne sais pas si j'entre en addiction mais c'est le genre de livre dont il reste vraiment quelque chose après lecture.
Fluidité du style de la traduction, personnages et leur caractère, coups de théâtre, ironies du sort, ... ça se dévore. Chaque fois que je reprenais la lecture, je replongeais vraiment dans le Wessex avec les personnages, oubliant tout le reste.

La combinaison de choix directement dictés par le caractère du personnage principal et d'événements extérieurs inattendus et incontrôlables conduisent à sa chute progressive, sans que l'on sache vraiment quelles en sont les causes prépondérantes.
C'est pendant cette déchéance que l'on découvre vraiment le personnage; d'un caractère orgueilleux, peu docile, dur et exigeant quand il a tout, curieusement, le Maire reste relativement stoïque et loyal, dompte sa fureur et devient finalement plus humain quand il perd tout.

bien joué, tu es récompensé de tes efforts à trouver l'édition de ce titre

tu auras certainement du plaisir à lire d'autres titres (que je conserve aussi dans un coin de ma petite tête)


374 p. : PU Rennes

J'ai aperçu une étude sur thomas hardy par Thierry Goater maître de conférences en langue et littérature anglaises à l'université Rennes 2. Ses recherches concernent principalement la littérature anglaise du XIXe siècle et du début du XXe siècle

la 4e de couverture paraît interessante

les personnages de ses romans et nouvelles sont exilés, décentrés, menacés de fragmentation et de dissolution par des forces extérieures et intérieures. Quant à la représentation, elle aliène son propre discours en affichant ses divisions et ses apories. Hardy annonce une forme de modernité, la crise de la mimèsis.

Merci Rotko.
Je pense que le prochain roman sera Retour au pays natal