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 biographie (Hemingway)

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Razorbill
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MessageSujet: Re: biographie (Hemingway)   biographie (Hemingway) EmptyMar 08 Nov 2011, 03:02

Une contribution par une tentative de biographie imagée sur Hemingway (concoctée pour un autre forum quitté depuis quelque temps, autant l'héberger ici ou elle sera peut être appréciée...) Happy

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Cet auteur a fait rêver toute une époque, il a été témoin et acteur de grands évènements qui ont marqué le XX° siècle, sa vie son oeuvre ont été des sources auxquelles la jeunesse des années 50 et 60 a puisé. Ce n'est pas seulement un écrivain, ce fut un journaliste, un reporter de guerre qui n'hésitait pas à participer à l'action, ainsi durant la Guerre d'Espagne ou lors de la Libération de la France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sa vie, son oeuvre furent tres riches, j'ai eu l'occasion de croiser des lieux qu'il affectionnait particulièrement, en Europe ou dans les Caraïbes aussi je me propose de faire entrer cet auteur dans notre salon sans trop tarder...

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Naissance : le 21 Juillet 1899 à Oak Park (Illinois)
Fils d’un médecin et d’une professeur de chant Ernest Miller Hemingway est né à Oak Park commune riche des faubourgs de Chicago. Fils ainé d’une fratrie de six enfants, sa mère aurait voulu qu’il soit une fille et pour ce faire l’habillait en fille, ne lui coupait pas les cheveux et l’appellait « poupée chérie ». Ernest qui tient son prénom de son grand père maternel héros de la guerre de Sécession, qualifiera sa mère d’égoïste, d’hystérique et de « salope ».

Ernest apprécie la compagnie de son père, avec lui il pêche la truite dès l’âge de trois ans à Walloon Lake, Michigan, en territoire indien où sur les bords de ce lac alimenté par les glaciers la famille Hemingway s’est fait construire un chalet pour l’été. Un eden comparé à la puritaine Oak Park.
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Dans une de ses nouvelles : « Père et fils » il racontera sa relation avec son père, comment il lui apprend à débusquer les nids d’oiseaux et l’initiation à la vie en forêt à la manière des Algonquins.
Sa mère ayant cherché à faire de lui une fille, Ernest s’évertue à prouver sa virilité. Il se fait appeler « Punch » et se montre résistant à la douleur. A l’école il est doué en anglais, en latin mais aussi en sciences et en algèbre, il est souvent premier de sa classe. Myope, c’est un enfant timide qui se réfugie dans les livres, il dévore le Robinson Crusoe de Defoe, Walter Scott, Dickens, Mark Twain, Kipling tous écrivains d’action, d’aventure et de grands espaces.
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C’est dans ce contexte que s’ouvrit l’imaginaire de cet enfant qui écrivit plus tard en contradiction avec sa propre expérience : « Ce qui peut arriver de mieux à un écrivain, c’est de vivre une enfance malheureuse. »

L’expérience de la guerre.

En complément à la lecture, il se lance dans l’écriture. En 1916 dans le cadre du journal du Lycée il publie sa première nouvelle : » Le Jugement de Manitou ». Il s’inscrit aux cours de journalisme de l’école supérieure d’Oak Park . Très marqué par les Mémoires de R.H.Davis, ancien correspondant de guerre il a désormais un but : se trouver au cœur de l’histoire en marche, de l’action.
En 1914 il rêve de participer à la Grande Guerre, mais il est réformé à cause de sa mauvaise vue. Pour un salaire de 15 Dollars par semaine il se fait engager au Kansas City Star comme apprenti reporter. Ainsi le style journalistique américain tout en rigueur et concision influencera son écriture.
Impatient de découvrir les champs de bataille, il s’engage comme volontaire de la Croix-Rouge. Ambulancier sur le front italien à l’âge de 18 ans, il se fait envoyer sur le fleuve Piave en Vénétie où ont lieu les combats. Le 8 Juillet, dans une tranchée avec trois hommes, un obus autrichien tombe sur eux. Les jambes criblées d’éclats il hisse le seul survivant sur son dos et le ramène en lieu sûr.
Il est décoré pour cet acte de bravoure de la Croce al merito di guerra, on retirera 28 éclats métalliques de sa jambe droite.En trois mois il réapprend à marcher et rencontre Agnes Von Kurowsky une infirmière native de Pennsylvanie. Brune, grande, à la peau ambrée et aux yeux gris, il la trouve tres belle , il la dépeindra dans « L’Adieu aux Armes » sous les traits de Catherine Barkley. Mais après une brève aventure elle le délaissera pour un aristocrate italien.

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Il regagne les USA en Janvier 1919. Premier soldat américain à rentrer du front italien blessé il est accueilli en héros. Il rencontre un écrivain américain en vogue, Sherwood Anderson qui l’encourage à vivre à Paris. Il rencontre également Elizabeth Hadley Richardson, pianiste de Saint-Louis , de huit ans son aînée avec qui il se marie en 1921
.
Paris

Pour se rendre en Europe il se fait engager par le Toronto Star comme correspondant en Europe.
Il arrive à Paris muni de lettres de recommandation auprès des artistes américains fuyant l’hypocrisie de la prohibition. Paris est en vogue, paradis des artistes avec ses terrasses de cafés, ses artistes peintres, ses poètes et ses musiciens, les bouquinistes des bords de Seine. Montparnasse fait fureur et les taux de change sont avantageux pour ces exilés tels John Dos Passos ou Francis Scott Fitzgerald avec qui il passe des nuits imbibées… Ces américains représentent ce qui fut appelé la « génération perdue ». Il fréquente le salon de Gertrude Stein une richissime mécène qui collectionne les Matisse et les Picasso. Elle lui fait ainsi acheter un tableau de Miro, elle le conseille pour améliorer son style et son écriture. Il fréquente la Closerie des Lilas, donne des cours de boxe, fréquente James Joyce l’auteur d’Ulysse. En 1923 il publie « Trois histoires et dix poèmes » sa première œuvre.

Ezra Pound, de 14 ans son ainée, le prendra sous son aile et ils font le tour de l'Italie ensemble. Joyce et Hemingway se saoûlent à outrance des fois pendant 3 jours sans dormir. Il écrit 88 articles en 20 mois pour le Toronto Star depuis l'Europe. En voyageant en Espagne, il découvre et tombe follement amoureux des corridas (notamment dans les Arènes de Ronda). Il retourne momentanément en Amérique le temps d'avoir un premier fils. Il publie bien deux recueils de nouvelles qui passent inaperçus, s'ennuie mortellement à Toronto et choisit de retourner vivre à Paris en tant qu'écrivain. Françis Scott Fitzgerald vient de publier The Great Gatsby avec beaucoup de succès et Hemingway prend alors la décision d'écrire sa première nouvelle.
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Hemingway et Scott Fitzgerald

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Après la naissance de son fils John issu de Hadley, il parcourt l’Europe pour le compte du Toronto Star, interviewe Mussolini qu’il ne porte pas en grande estime, mais tous ces voyages, ce travail l’empêchent de se consacrer à l’écriture de nouvelles ou d’un premier roman. En 1922 et 1923, Mussolini effectue sa marche sur Rome, les troupes françaises occupent la Rhur, Kemal Ataturk chasse les grecs de l'Asie Mineure. Lors de la conférence de Gênes en 1922, Hemingway pressent le péril fasciste alors que, pour la plupart des gens, Mussolini est un chef d'Etat épris de progrès et animé des meilleures intentions. Deux ans plus tard, l'assassinat de Matteotti fait d'Hemingway un antifasciste irréductible. De cette époque date le désaccord entre Hemingway entre Hemingway et Pound ; les sympathies pro-fascistes de ce dernier éloigneront ultérieurement les deux hommes.

Son journal charge Hemingway de couvrir la guerre qui oppose grecs et turcs. Kemal Ataturk, nouvel homme fort de la Turquie, entend moderniser son pays et résoudre définitivement le problème que pose la cohabitation des turcs et des grecs. Au mois d'octobre 1922, la population grecque de Smyrne est contrainte d'abandonner l'Asie-Mineure et de se réfugier en Macédoine. Hemingway accompagne les fugitifs ; dans ses articles au "Toronto Star", il décrit avec réalisme et dans son style habituel, précis et sobre, l'exil de ces populations. L'exode des familles grecques s'accompagne de scènes effroyables rappelant certains épisodes de la guerre, tragiques exemples d'intolérance entre les êtres humains.

Cette époque marque l'apogée de sa carrière de journaliste. Mais si ses reportages fascinent les lecteurs, les éditeurs refusent toujours de publier ses textes littéraires. Sa déception est immense. Aussi en 1924 il démissionne et consacre deux années avant de publier « Le soleil se lève aussi »…

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C’est à cette période que son mariage commença à battre de l’aile,il a une maîtresse : Pauline Pfeiffer et est amoureux des deux femmes en même temps. En 1927 il divorce et épouse Paulinejournaliste à Vogue, il commence à écrire « L’Adieu aux Armes ». Son second fils naquit et il perdit son père. Ce dernier endetté se suicida avec une arme à feu.
La mort de son père marqua profondément Ernest, il la jugea comme un acte de lâcheté, sans préjuger de sa propre fin puisque lui aussi se suicida, il reprocha à sa mère la responsabilité de cet acte.

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Dernière édition par Crocus Bill le Mar 08 Nov 2011, 03:05, édité 1 fois
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Razorbill
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MessageSujet: biographie (Hemingway)   biographie (Hemingway) EmptyMar 08 Nov 2011, 03:04

Brûler la chandelle par les deux bouts…

Ernest et Pauline veulent fuir le drame d’Oak Park, ils s’installent à Key West, en Floride, une petite île tropicale. En 1931, Gregory son troisième fils naît et « L’Adieu aux Armes » paraît, c’est un succés, Hollywood achète les droits du livre et l’argent afflue. Hemingway fait la tournée des bars, adopte des chats et pêche au gros dans la mer des Caraïbes. Mais il a besoin de plus…

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Il se rend en Espagne pour s’y consacrer à sa nouvelle passion la tauromachie. Il assiste aux corridas, y participe quelques fois, fréquente les plus grands toréadors. Le matador selon lui est à l’égal du Christ, il tue pour en terminer avec la faiblesse humaine, convertir l’échec en victoire. De ces expériences il tire un livre : « Mort dans l’après-midi » cette œuvre restera incomprise à son époque. Si un jour vous vous rendez à Ronda en Andalousie vous y retrouverez les traces de son passage.

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En voyageant il alimente ses textes, ainsi en Afrique de l’Est il participe à un safari au cours duquel il est victime d’une dysenterie et devra se faire rapatrier, il en tirera une nouvelle : « Les neiges du Kilimandjaro » Hollywood en fera un film.

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Dans ses romans d'inspiration africaine, Hemingway développe les thèmes de la virilité, du courage et de la lutte de l'individu contre la mort. Un autre sujet le hante sur un plan personnel : l'effet pernicieux et destructeur de l'argent sur l'homme de lettres. Dans "les neiges du kilimandjaro", le personnage principal, un écrivain infirme qui sait sa fin proche, se demande pourquoi il a sacrifié son talent et sa liberté pour de l'argent. Il se souvient de ses années de jeunesse à Paris et de ce qu'il aurait pu réaliser si son ambition ne l'en avait empêché. Avec franchise, Hemingway se met lui-même en scène et se livre à un examen de conscience.

Son prochain roman "en avoir ou pas" témoigne de préoccupations identiques. L'influence du roman social, alors à la mode, est sensible dans ce livre qui illustre l'affrontement entre riches et pauvres. L'analyse d'Hemingway est pertinente et aiguë. Ce qu'il s'efforce de démontrer c'est l'action néfaste de l'argent qui corrompt les individus à tous les échelons de la hiérarchie sociale. Ses personnages manquent néanmoins de relief et on a l'impression d'un roman inachevé, ce qui lui vaut de sévères critiques.L'opinion de gauche salue avec enthousiasme la sortie du livre. Elle croit, à tort, à un ralliement d'Hemingway qui, sans jamais prendre position sur le plan politique, lutte pour la seule défense des valeurs humaines et morales. Cette opinion des milieux de gauche se fonde sur l'attitude prise par l'écrivain, en 1936, quand éclate la guerre civile d'Espagne.

La Guerre d’Espagne et la Seconde Guerre Mondiale…


Ernest a assisté à la montée du fascisme en Europe en tant que journaliste, il sent que la tragédie se rapproche. Il aime l’Espagne et son peuple, il y a vécu et apprécie ce pays, aussi en 1936 il s’engage aux côtés des républicains. Il déclare laconique : « le fascisme est un mensonge, il est condamné à la stérilité littéraire. Un écrivain qui n’a pas le sentiment de la justice ou de l’injustice ferait mieux de se consacrer à l’édition d’un annuaire ».
Il offre du matériel sanitaire à l’armée loyaliste et se fait engager comme correspondant de guerre de la North American Newspaper Alliance pour couvrir la guerre civile en Espagne. Au sein du groupe des Historiens contemporains, avec Dos Passos notamment il produit le film Terre d’Espagne du réalisateur Joris Ivens. Il prend part aux combats, la fin des échauffourées était fêtée au whisky.
Il se rendra à Madrid assiégée par les allemands et y rencontre Martha Gelhorn une correspondante de guerre « qui en a ».Il se mariera pour la troisième fois avec elle. Il fait la connaissance de Saint-Exupéry et d'André Malraux, de Orwell également.
Il se serait entendu avec Malraux : Malraux écrirait sur les débuts de la Guerre d'Espagne ("L'Espoir"), lui sur la fin ("Pour qui sonne le glas")
Née en 1908 Martha Gelhorn décedera en 1998..

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La Guerre d’Espagne prend très vite une dimension internationale. Franco reçoit le soutien militaire et politique de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste. La République espagnole, abandonnée à son triste sort par la France et la Grande Bretagne qui proclament leur neutralité, pourra compter sur l’aide, tardive, de l’URSS et le renfort des Brigades Internationales, corps de combattants volontaires (dans lesquels on retrouve Malraux, Hemingway, Orwell etc.). La division du camp républicain et l’inégal rapport de forces scelle le destin de l’Espagne républicaine : le 1er avril 1939, Franco décrète la fin de la guerre. La dictature franquiste s’installe. Des milliers de combattants prennent le chemin de l’Exil.

La victoire du franquisme et l’affaiblissement des démocraties européennes entraînera la Seconde Guerre mondiale. Hemingway décide de poursuivre son combat contre les nazis. Avant l’entrée en guerre des USA une psychose contre les sous-marins allemands s’était installée en Amérique et notamment dans la mer des caraïbes. Sitôt divorcé de sa seconde épouse, Hemingway épouse Martha Gelhorn, sa compagne pendant la guerre d'Espagne. Le couple s'installe à la "Finca Vigia", propriété achetée par Hemingway, quee 13 kilomètres séparent de La Havane. La vie s'écoule au milieu d'animaux domestiques, de trophées de chasse ; un canot est toujours prêt pour permettre à Hemingway d'aller à la pêche.

Pour un homme d'action tel que lui, cette vie calme et paisible est de courte durée. En 1941, il se rend en Chine pour se documenter et pour couvrir la guerre sino-japonaise. La même année, en décembre, les japonais attaquent la flotte américaine à Pearl Harbor et les Etats-Unis déclarent la guerre aux puissances de l'axe. Hemingway ne demeure pas indifférent. Depuis sa retraite cubaine, il soumet au gouvernement américain, qui l'accepte, le plan qu'il a imaginé. Equipé d'un émetteur-récepteur et armé, son bâteau, "El Pilar", servira d'attrape pour attirer les sous-marins allemands. Avec un équipage de 9 hommes, Hemingway patrouille pendant 2 ans dans les eaux cubaines. L'armement de son bâteau ne sera jamais utilisé, mais les renseignements recueillis sur les sous-marins qu'il rencontre présenteront une importance capitale pour la marine américaine. Elles vaudront à hemingway une médaille pour le mérite.
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Puis vint le debarquement de Normandie, il veut en être. Là on a des versions contradictoires, soit il débarque avec les troupes comme il le dit, soit l’état-major le garde en retrait ne le faisant débarquer que plus tard sur Fox Green à cause de la riposte des allemands comme certains auteurs l’évoque. En tous les cas, il fallait quand même être volontaire et cela représentait des risques. Ensuite à la cow-boy il fait sa guéguerre à lui, il se constitue une troupe de francs-tireurs de 200 hommes et se lancent en direction de Paris où il compte « libérer le bar du Ritz », il y parvint avec une douzaine d'hommes de la deuxième division blindée française. Ce fait un peu ridicule et que n’apprécieront pas les militaires de l’époque me rappelle le serment que s’étaient fait Fidel et le Che de prendre un verre au Floridita le jour de la Libération de La Havane.

Toujours est il qu’avant la libération de Paris il participe à celle de Rambouillet et se fera tancer par les autorités militaires pour avoir outre passé ses obligations de correspondant de guerre au magazine américain Collier's. Il passera en Conseil de Guerre pour avoir enfreint les lois sur la Convention de Genève appliquée aux correspondants de guerre et sera acquitté.

Son roman "Pour qui sonne le glas" est porté à l'écran pendant la guerre avec pour acteurs Ingrid Bergman et Gary Cooper avec qui il se lie d'amitié.

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Une fois de plus Hemingway rencontre une journaliste et en fait sa maîtresse. Il s’agit de Mary Welsh, journaliste au Times, il donnera son nom à un cocktail : le bloody mary.

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A la fin de la guerre Martha lassée de son ivrognerie demande le divorce, il épouse Mary Welsh, passe un temps à Key West et décide de s’installer à Cuba. L’action lui manque, il a perdu les amis écrivains de ses débuts, on le juge ingrat, rancunier, prompt à la trahison. En fait il est autant infidèle en amitié qu’en amour. Il boit énormément, devient colérique et bagarreur. Il ingurgite un litre de whisky par jour et voit des nazis partout.

Lassé il décide de partir à Cuba pour écrire, se consacrer à la pêche et à ses chats.
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MessageSujet: Re: biographie (Hemingway)   biographie (Hemingway) EmptyMar 08 Nov 2011, 19:52

Hemingway et Cuba
Hemingway connaît Cuba depuis les années 30, c’est cette île qui lui avait inspiré « En avoir ou pas » qui fut adapté au cinéma par Howard Hawks sous le titre « Le port de l’angoisse » resté célèbre pour la rencontre d’Humphrey Bogart avec Lauren Bacall.
biographie (Hemingway) Xy24010 Extrait : "Comme il se tenait là, avec la mitraillette dans sa main gauche, jetant un regard circulaire avant de refermer le panneau à l'aide du crochet terminant son bras droit, le Cubain qui était allongé à bâbord et qui avait reçu trois balles dans l'épaule se mit sur son séant, visa soigneusement et lui envoya une balle dans le ventre. Harry fut projeté en arrière et retomba assis. Il avait l'impression d'avoir reçu un coup de matraque dans l'abdomen. Il était adossé à un des tuyaux creux qui servaient de supports aux fauteuils de pêche, et tandis que le Cubain continuait à tirer sur lui, écaillant le fauteuil au-dessus de lui, il se baissa, trouva la mitraillette, et ajusta soigneusement, tenant la poignée avant du crochet de son bras droit. "
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Tous les touristes à La Havane connaissent son parcours: l'Hôtel Ambos Mundos, le "papa doble" (un double daïquiri) au Floridita et son Mojito à la Bodeguita del Medio.
Comme à Key West il s'achète une vaste propriété: La Finca Vigia, située à la périphérie de la Havane dans le faubourg de San Francisco de Paula sur les hauteurs.
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Je l'ai visitée, c'est un lieu féérique...En annexe j'ai apposé une excellente vidéo qui passe beaucoup d'images de cette propriété...Il y recevra de nombreuses stars d'Hollywood dont Ava Gardner et Gary Cooper qui avait son canapé dans le salon principal. Le FBI d'Edgar Hoover le soupconne d'être un agent de l'URSS, on a découvert qu'il avait été approché dès 1941 par le KGB pendant la guerre d'Espagne, mais ils n'ont pas dû en tirer beaucoup de renseignements. Sa carrière d'écrivain semblait sur le déclin lorsqu'en 1952 paraît "Le Vieil Homme et la Mer" qui lui valut le Pulitzer et en 1954 un Prix Nobel de Littérature. Il continue à voyager, en Afrique, en Ouganda on le porte disparu dans un accident d'avion, ses blessures l'empêcheront de se rendre à la remise de son Prix Nobel. Dans les caves de l'Hôtel Ritz de Paris on retrouve une de ses malle oubliée depuis la guerre, ce sera l'occasion de son ouvrage :"Paris est une fête".
Son existence à Cuba a été énormément commentée, il y boit énormément, il y écrit et il y pêche. Il rencontre Fidel Castro qui l'apprécie beaucoup.
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Après la révolution cubaine, ne supportant plus l'antiaméricanisme de l'île, il quitte Cuba. Cependant de nombreux auteurs pensent qu'il avait l'intention d'y revenir en la quittant car il y laisse la plus grande partie de ses souvenirs de chasse notamment et sa machine à écrire. Il se rend dans sa maison de l'Idaho, il souffre d'hypertension, de diabète, d'impuissance sexuelle, d'un début de maladie d'Alzheimer et enfin d'un début de dépression. Paranoïaque il se croît espionné par le gouvernement, il ne supporte plus sa perte de virilité.
Hemingway met fin à ses jours avant son 62 ème anniversaire d'un double coup de fusil de chasse dans la tête...
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MessageSujet: Re: biographie (Hemingway)   biographie (Hemingway) EmptyMar 08 Nov 2011, 19:55

Recherches sur Hemingway

Afin de ne pas trop surcharger le texte j'apposerai ici des vidéos, textes et photos que je ne puis mettre dans le contexte du texte principal.
Ainsi voici le speech qu'il fit lors de l'attribution de son prix Nobel....

voici la traduction en Français de ce discours :
"En 1954, Hemingway reçoit le prix Nobel de littérature. Dans son discours de remerciements, il expose sa vision de l'écrivain.

"Messieurs les Membres de l'Académie suédoise, Mesdames, Messieurs,
Comme je n'ai aucune facilité pour faire des discours, ni le don de l'éloquence, ni le sens de la rhétorique, je désire simplement remercier de ce prix ceux qui gèrent la donation généreuse d'Alfred Nobel.

Tout écrivain, sachant quels grands écrivains n'ont pas reçu ce prix, ne peut l'accepter qu'avec humilité. Il est inutile de dresser la liste de ces écrivains. Chacun des assistants peut dresser sa propre liste selon ses connaissances et sa conscience. Je ne saurais demander à l'ambassadeur de mon pays de lire un discours dans lequel un écrivain dirait tout ce qui est dans son coeur. Ce qu'un homme veut dire n'est pas toujours immédiatement perceptible dans ce qu'il écrit et, pour ce qui est de cela, il a quelquefois de la chance ; mais, à la fin, ce qu'il veut dire deviendra tout à fait clair et c'est cela, et le degré d'alchimie qu'il possède, qui déterminera s'il durera ou sera oublié.

La vie d'un écrivain, en mettant les choses au mieux, est une vie solitaire. Les groupements d'écrivains pallient la solitude, mais je doute qu'ils améliorent son style. Son importance grandit aux yeux du public lorsqu'il renonce à sa solitude, mais souvent son oeuvre en souffre.

Car il oeuvre dans la solitude et, s'il est assez bon écrivain pour cela, il doit chaque jour affronter l'éternité, ou son absence.

Chacun de ses livres devrait être, pour un véritable écrivain, un nouveau commencement, un départ une fois de plus vers quelque chose qui est hors d'atteinte. Il devrait toujours essayer de faire quelque chose qui n'a jamais encore été fait, ou que d'autres ont essayé de faire, mais en vain. Alors, quelquefois, avec beaucoup de chance, il réussira.

Comme il serait simple d'écrire s'il fallait seulement écrire autrement ce qui a déjà été bien écrit. C'est parce que nous avons eu de si grands écrivains dans le passé qu'un écrivain est maintenant obligé d'aller très loin par-delà l'endroit qu'il peut normalement atteindre, là où personne ne peut plus l'aider.

J'ai parlé trop longtemps pour un écrivain. Un écrivain devrait écrire ce qu'il a à dire au lieu de parler. De nouveau je vous remercie."

Lu par l'ambassadeur des Etats-Unis en Suède, le 10 décembre 1954. Traduction R. Asselineau "

j'ai déniché cette vidéo qui revisite les lieux fréquentés à Cuba par Hemingway, je les connais tous mais c'est avec émotion que j'ai revu Cojimar, j'adore ce petit village où j'ai importé la pétanque et le pastis... :mdr:
C'est une tres bonne vidéo, bien meilleure que celles que j'ai pu tourner...A voir...J'aborderai Hemingway et Cuba plus tard...



Un site intéressant :
http://maisonsecrivains.canalblog.com/archives/hemingway_ernest_/index.html

El Ejercito del Ebro


L'Article du Figaro : Hemingway vu par Leonardo Padura (écrivain cubain)
"Cuba : Adios Hemingway
Il ne cesse de rallumer nerveusement une cigarette dont il fume quelques bouffées avant de l'éteindre à nouveau. Pour faire durer. La rumeur du boulevard envahit la pièce. Leonardo Padura ferme la fenêtre, tire une taffe. “La lecture de Hemingway a fait de moi un écrivain. Je l'ai admiré, infiniment. Mais j'ai découvert sa part d'ombre. Et j'ai écrit Adios Hemingway pour régler mes comptes avec lui.
L'intrigue commence comme un polar. Dans le parc de La Vigía, demeure de Hemingway transformée en musée, un ouragan arrache un manguier. Sous la souche, des ossements humains. Mario Conde, ex-policier, fan de Hemingway et écrivain en herbe, est chargé de résoudre cette ténébreuse affaire sur laquelle plane l'ombre du plus célèbre des Cubains d'adoption.

Remontons le temps. Jusqu'à ce printemps 1928, où l'écrivain foula pour la première fois le pavé havanais en compagnie de sa seconde épouse, Pauline Pfeiffer, lors d'une escale du vapeur Orita en provenance de La Rochelle. C'est le coup de foudre. Hemingway revient à Cuba pour pêcher l'espadon, il y découvre la saveur des fruits tropicaux, le goût du rhum. L'île est propice à l'écriture. L'auteur, déjà célèbre, s'installe dans la chambre 511 de l'Hotel Ambos Mundos. Il y travaille à L'Adieu aux armes, un roman qui s'appuie sur ses souvenirs d'ambulancier héroïque lors de la guerre de 1914-1918, où il a été grièvement blessé.

Transformée en minimusée, la chambre 511 accueille les nostalgiques de “Papá”, surnom affectueux que les Cubains donnaient à Hemingway. Ils y trouvent photos et souvenirs. Mais c'est la vue, depuis la fenêtre d'angle, qui ouvre sur l'âme de l'écrivain : la mer, dont jamais il ne voulut trop s'éloigner, et le port s'y devinent au nord. Au sud, la cathédrale émerge de l'océan des toits de tuile de la Vieille Havane, inscrite au patrimoine de l'humanité. Les quais ne sont qu'à quelques centaines de mètres.

Au pied de l'immeuble néo-colonial, un carrefour, joyeux, bruyant. La musique, toutes les musiques cubaines, montent vers le ciel: salsa, son, rumba, cha-cha-cha, boléros se mélangent dans la rue, font vibrer l'air moite. 1936 : la guerre d'Espagne éclate. L'écrivain y est correspondant de guerre, et continue de forger le mythe planétaire d'un Hemingway dur à cuire, qui n'hésite pas à faire le coup de feu. Un mythe que Padura démonte dans son roman. Car jamais, en effet, l'auteur de Pour qui sonne le glas ne prit les armes en d'autres occasions que lors de ses nombreuses parties de chasse, où il fit montre d'un goût consommé pour le sang et la poudre.

“Il n'aurait pas eu les couilles pour tuer quelqu'un”, fait dire Padura à son héros désenchanté. Ce qui n'empêche pas Hemingway, de retour à sa table de travail de l'Hotel Ambos Mundos, d'écrire un roman intitulé fort à propos : En avoir ou pas. Le récit prend pour cadre La Havane : “Tu sais comment est La Havane tôt le matin, avec les vagabonds appuyés contre les murs, avant que les camions frigorifiques apportent la glace aux bars.” De fait, La Havane est un port, canaille, comme tous les ports. Il suffit de passer les limites de la zone classée par l'Unesco pour accéder à l'âme profonde de la ville, suintant de ses façades lézardées, pour retrouver, intacte, la cité évoquée par Hemingway. Splendeur fanée des frontons décrépits, des couloirs ombreux aux senteurs humides, une poésie que l'on imaginait reléguée aux arrière-cours des immeubles du Paris du XIXe siècle décrites par Maupassant, émane des rues en damier de la Vieille Havane.

N'empêche, il y a péril en la demeure, comme en témoignent les nombreux immeubles effondrés, privés de toits, de balcons. Il faut, à contre-courant, fendre la foule des badauds qui se pressent le long des vitrines de la rue Obispo. Enfin, le Floridita offre le havre de sa fraîcheur climatisée. Le bar fut l'un des quartiers généraux de Papá Hemingway. Une statue de bronze à son effigie, accoudée au comptoir, rappelle qu'il y éclusa force daïquiris, dont il inventa ici une recette singulière, le “Papá Doble” : double ration de rhum. Sans sucre. Une hérésie pour Leonardo Padura, qui affirme son goût pour le sucre de canne, seul apte – nous ne lui donnerons pas tort – à rendre buvable un daïquiri digne de ce nom.

Il faut de l'imagination pour convoquer en ces lieux les fantômes d'Errol Flynn, de Sartre ou de Gary Cooper parmi les touristes, dont certains flanqués de jineteras bien trop jeunes pour eux. Les nostalgiques préféreront sans doute la barrade La Bodeguita del Medio, au début de l'étroite rue Empedrado. Un simple trou dans le mur également fréquenté par les spectres du poète cubain Nicolás Guillén, du Chilien Salvador Allende. “Mon daïquiri au Floridita, mon mojito à la Bodeguita”, lançait, dit-on, Hemingway, un verre dans chaque main. Le cocktail culte de Cuba y demeure la boisson de référence, et la recette en reste inchangée depuis qu'Angel Martínez servait Papá.

Ce dernier ne tarda pas à poser son sac à Cuba après qu'en 1939, Franco a triomphé de la République espagnole. En Europe, la guerre gronde. Hemingway, qui la couvrira jusqu'au débarquement de Normandie, est de retour dans la chambre 511. Il entame la rédaction de Pour qui sonne le glas, chef-d'œuvre qu'il achèvera à La Vigía. Papá est habitué à écrire dans des chambres d'hôtel, des bars, des lieux improbables, trimballant partout sa machine à écrire portative. Mais l'Hotel Ambos Mundos est devenu trop bruyant. Ce sont les arbres des neuf hectares du paisible parc de la Finca La Vigía, une demeure perchée sur les hauts de San Francisco de Paula, qui séduiront l'écrivain. “Sans eux, La Vigía n'est rien”, écrit encore Padura.

Hemingway y réside jusqu'en 1959, alternant voyages aux Amériques – notamment à Key West, Floride, puis à Ketchum, Idaho, où il acquiert son ultime maison – et en Afrique, où il survit miraculeusement au crash de son avion au cours d'un safari. Quand il est à La Vigía avec sa quatrième épouse, Mary Welsh, Papá écrit, boit, reçoit. Les toreros Dominguín et Ordóñez, Gary Cooper, sans oublier les plus belles femmes du monde : Ingrid Bergman, Ava Gardner. En 1942, à bord de son yacht, El Pilar, Hemingway sillonne les Caraïbes à la recherche de sous-marins allemands.

Padura n'est pas dupe, qui parle d'épopée imbibée et foutraque. Nul, hormis les chercheurs, n'est autorisé à pénétrer dans le sanctuaire de La Vigía. Le visiteur découvre l'univers hemingwayen à travers les fenêtres ouvertes. La maison est en ordre. Comme si l'écrivain venait de s'absenter. Comme au lendemain de son départ vers les Etats-Unis en 1959, en route vers son suicide au seuil de la folie, deux ans plus tard.

Une ultime mise en scène, pour Mario Conde, amer et lucide, soliloquant dans Adios Hemingway : partout, des trophées de chasse, des armes. Sur une étagère, la machine portative Royal, avec laquelle il écrivait, debout comme un boxeur, dit la légende. Parce qu'une vieille blessure lui rendait la station assise douloureuse, corrige Padura. Qu'importe, le mythe est intact.

Sur le bureau de Papá, un étrange panonceau clame : “Les visiteurs non invités ne seront pas reçus.”Dans le dressing, uniforme de correspondant de guerre, bottes et chaussures astiquées patientent, comme à la parade. C'est dans la salle de bains que Mario Conde découvre les inscriptions les plus touchantes, relatives au poids de Hemingway, véritable obsession. Se croyant physiquement atteint, à la fin de sa vie, Papá se pèse quotidiennement et note le résultat à même la cloison.

Cet homme- là, saisi de peur devant la vieillesse qui approche, la folie qui guette, trouve enfin grâce aux yeux de Leonardo Padura. Quand son humanité profonde, sa fragilité, se laissent entrevoir derrière une légende lézardée. La Vigía est d'abord la maison d'un romancier. Les livres sont partout, jusque dans la salle de bains. Quelque 9000 ouvrages, la plupart annotés de la main de Hemingway. Sa correspondance, des lettres d'Adriana Ivancich, comtesse de 19 ans dont il tomba éperdument amoureux, et 3 000 photos et négatifs qui font la joie des chercheurs et des biographes.

De la tour, la vue sur La Havane et la mer qu'il chérissait tant est époustouflante. Là, son épouse installa un bureau où jamais il n'écrivit. Il semble qu'à la vue de l'océan il préféra certains jours celle, imprenable, d'Ava Gardner se baignant nue dans la piscine, sans savoir qu'un jour elle serait l'objet des rêves érotiques d'un héros de polar.

L'autre domicile de Hemingway est un yacht. El Pilar, veillé par les tombes des chiens défunts de l'écrivain, sommeille, protégé des embruns par un auvent. Son inconsolable capitaine, Gregorio Fuentes, qui inspira Le Vieil Homme et la mer, l'avait reçu en héritage de Papá. Le marin fit don du Pilar à l'État et vécut jusqu'à 104 ans. Témoin silencieux d'une passion, le fauteuil de pêche au gros où Hemingway lutta contre thons et espadons. Sa vérité est là. Pas dans le sanctuaire de la Virgen del Cobre, patronne des Cubains, où Papá fit déposer le Nobel reçu en 1954 – encore une mise en scène, affirme l'auteur d'Adios Hemingway –, mais dans le petit port voisin de Cojímar où mouillait habituellement le Pilar.

Au bar La Terraza, où l'écrivain éclusa des litres de rhum en compagnie de pêcheurs qui se moquaient bien de ses best-sellers. Hemingway les payait bien, les considérait. Les jours de mouise, il leur offrait même le produit de sa pêche. Il était devenu l'un des leurs. Si bien qu'à sa mort ils se cotisèrent pour récolter du bronze et faire fondre un modeste buste qui contemple la mer et le vieux fort. Le sculpteur n'exigea pas un peso. “C'est ce qui m'a réconcilié avec Hemingway, affirme Leonardo Padura. L'hommage des pêcheurs est le seul sincère et désintéressé qui lui ait jamais été rendu.” À l'homme, pas à sa légende."

L'article de Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Hemingway

Pour cerner la personnalité d'Ernest Hemingway je vous encourage à lire l'article de Pierre Cormary en date du 26.4.11 dans son blog, où sous pretexte de défendre PPDA accusé de plagiat pour son autobiographie "Hemingway, la vie jusqu'à l'excés", il disséque le personnage sous un jour il faut l'avouer, pas tres glorieux mais malheureusement souvent crédible, relevant le côté humain de ce "Monstre" avec ses imperfections, sa face sombre et souvent peu reluisante ou pitoyable, mais comme dit le dicton populaire "un homme est un homme", en tous les cas vous y apprendrez plein de détails sur Ernest "Papa" Hemingway. De plus cela m'évitera d'entrer dans ces controverses qui rallongeraient la relation que je vous fait de l'auteur de "L'Adieu aux Armes"....
Voici le lien (c'est un peu long, mais à mon sens passionnant si l'on veut s'eloigner de l'image de statue du Commandeur)..:
http://www.surlering.com/article/article.php/article/la-biographie-da-hemingway-par-ppda

"En avoir ou pas" (extrait) :
"Comme il se tenait là, avec la mitraillette dans sa main gauche, jetant un regard circulaire avant de refermer le panneau à l'aide du crochet terminant son bras droit, le Cubain qui était allongé à bâbord et qui avait reçu trois balles dans l'épaule se mit sur son séant, visa soigneusement et lui envoya une balle dans le ventre. Harry fut projeté en arrière et retomba assis. Il avait l'impression d'avoir reçu un coup de matraque dans l'abdomen. Il était adossé à un des tuyaux creux qui servaient de supports aux fauteuils de pêche, et tandis que le Cubain continuait à tirer sur lui, écaillant le fauteuil au-dessus de lui, il se baissa, trouva la mitraillette, et ajusta soigneusement, tenant la poignée avant du crochet de son bras droit. "


Un site interessant sur la construction de l'écrivain : Hemingway à Paris :
http://www.terresdecrivains.com/Sur-les-pas-d-Hemingway-a-Paris

Commentaire sur "l'Adieu aux Armes":

http://rosannadelpiano.perso.sfr.fr/ONPA_Hemingway_html.htm

Une critique sur "Le vieil homme et la mer" l'oeuvre que je préfère de lui :
"Un livre exceptionnel

Si vous ne l’avez pas encore lu, un conseil : ruez-vous ! Si vous l'avez lu il y a longtemps, n'hésitez pas : relisez-le.
Ce livre est une merveille. Nous sommes à Cuba, et le vieux pêcheur ne prend plus de poissons depuis un bon bout de temps. Le gamin, qui l'adore et l’accompagne toujours, se voit empêché par son père d’encore aller avec le vieux. Pas de pêche, pas d’argent, et le père envoie donc son gamin sur un autre bateau. Le vieux part seul. Il est au large quand, tout à coup, sa ligne plonge et il reçoit un énorme coup dans la main et le bras. Cela doit être une grosse prise, se dit-il. Il ne lâche pas, donne du moût pour que la ligne ne casse pas et voilà le poisson qui l'entraîne. Il l’entraîne de plus en plus loin et le soleil tape de plus en plus. Le vieux a la main douloureuse. Il n’a rien plus rien à boire, plus rien à manger. Il y a déjà longtemps qu'il ne voit plus les côtes. La lutte sera encore très longue et douloureuse. Il va se battre jusqu'aux limites de ses forces. Mais d'autres ennemis guettent !.
Ce livre est le récit d'une lutte d'un homme contre un poisson, mais aussi, d'un homme contre lui-même, contre le sort, contre son âge, contre son corps. Puis la lutte va changer de cours. L’homme va se battre pour défendre l'honneur de son poisson, qui s'est si bien battu. Ce poisson, ce n'est plus de l'argent potentiel : c’est une créature digne, à qui le respect est dû.
Une anecdote à propos de ce livre. Hemingway, avant de publier " Au-delà du fleuve et sous les arbres " a signé un contrat avec le magazine " Life ". Ceux-ci consacreront le " Life " de l’année à venir à son prochain livre. Voilà que " Au-delà du fleuve et sous les arbres " ne marche pas fort. " Life ", très inquiet de subir un échec avec Hemingway, décide de prendre un autre nom de la littérature américaine pour faire la préface de leur édition spéciale prochaine. Ils choisissent James Michener (" Colorado Saga ", Chesapeake ", etc.). Celui-ci, entouré de sacs de ciment, proche des premières lignes en Corée, se voit remettre un pli par un bonhomme des plus pressés de repartir. C'est la demande de " Life " pour la préface et le manuscrit du " Vieil homme et la mer ". Il se plonge dans le manuscrit et dira qu’il n'a plus entendu un seul obus lui passer au-dessus de la tête : il était à la pêche avec le vieux, le regardait tenir la ligne et se battait à ses côtés. Il a fait la préface et a déclaré que c'était peut-être le meilleur livre qu’il ait jamais lu. Quelques mois plus tard, Hemingway recevait le prix Nobel et " Life " faisait un tabac avec son numéro de l’année et " le Vieil Homme et la mer "."
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MessageSujet: Re: biographie (Hemingway)   biographie (Hemingway) EmptyDim 12 Fév 2012, 12:10


Bon travail, cheers Crocus!

Dernierement, j'ai vu Le Vieil Homme et la Mer (The Old Man and the Sea)- un film d'animation russo-canado-japonais d'Alexandre Petrov sorti en 1999. Il a été réalisé au Canada en langue française, entre 1996 à 1999, d'après Le Vieil Homme et la Mer d'Ernest Hemingway.

Ce court métrage a gagné douze prix dans de nombreux festivals, que ce soit en France, en Russie, aux États-Unis (Oscar du meilleur court-métrage d'animation), au Japon, au Canada ou en Inde. 29 000 peintures à l'huile ont été nécessaires pour atteindre le niveau de perfection démontré par le film.


Je le recommande vivement.
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Razorbill
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MessageSujet: Re: biographie (Hemingway)   biographie (Hemingway) EmptyDim 12 Fév 2012, 16:12

Merci Maya, il faut dire que la vie d'Hemingway est un roman en elle même...Il existe d'autres auteurs qui mériteraient une étude de ce genre permettant de mieux les découvrir parallèlement à leur oeuvre (la vie expliquant souvent l'oeuvre..)je vais essayer d'en rédiger d'autres... Happy
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Toscane
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Toscane


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MessageSujet: Hemingway   biographie (Hemingway) EmptyMer 10 Avr 2013, 20:06


Très beau portrait de cet immense écrivain que je vais redécouvrir par votre intermédiaire .

Un livre interessant de 1965 des Editions Mercure de France : " Papa Hemingway " par A.E Hotchner , son ami intime
pendant quatorze ans .

J'ai le livre sous les yeux et une phrase mise en exergue d'Hemingway :

" L'existence de chaque homme se termine de la même manière et seuls les détails de la façon dont il a vécu et dont il est

mort distinguent un homme d'un autre " .



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Razorbill
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MessageSujet: Re: biographie (Hemingway)   biographie (Hemingway) EmptyMer 10 Avr 2013, 21:43

Merci Toscane... chapeau
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MessageSujet: Re: biographie (Hemingway)   biographie (Hemingway) Empty

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