Amin Maalouf, II le periple de Baldassare

AMIN MAALOUF
LE PERIPLE DE BALDASSARE
roman

Né au Liban en 1949, Amin Maalouf vit en France depuis 1976.il a reçu le prix Nonino pour l'ensemble de son œuvre.

premiers chapitres du périple de baldassare ici

http://www.edition-grasset.fr/chapitres/ch_maalouf.htm

peut-être Le Périple de Baldassare, 2000. ?

Citation :

Parti sur les routes en 1665, le narrateur de cette histoire, Baldassare Embriaco, Génois d'Orient et négociant en curiosités, est à la poursuite d'un livre qui est censé apporter le Salut à un monde désemparé. Sans doute est-il aussi à la recherche de ce qui pourrait donner un sens à sa propre existence. Au cours de son périple, en Méditerranée et au-delà, Bladassare traverse des pays en perdition, des villes en feu, des communautés en attente. Il rencontre la peur, la tromperie et la désillusion ; mais également l'amour, à l'heure où il ne l'attendait plus.

Amin Maalouf fait dire à Baldassare:
"Découvrir l'existence d'un livre, le traquer d'un pays à l'autre, le cerner enfin, l'acquérir, le posséder, m'isoler avec lui pour lui faire avouer ses secrets, lui touver ensuite dans ma maison une place digne de lui, voilà mes seuls combats, mes seules conquêtes, et rien ne m'est plus agréable que d'en deviser avec des connaissances"
Et plus loin il ajoute:
"Lorsque je devais jeter au feu un vieux livre pourrissant et décomposé, je ne pouvais m'empêcher de songer un instant avec tendresse au malheureux qui l'avait écrit.....Sa renommée deviendra fumée grise comme son corps deviendra poussière"

Voila pourquoi j'aime lire et relire cet excellent romancier!

Le périple de Baldassar, chez Grasset.

1/3 premières impressions.

D’abord sceptique sur des prédictions religieuses sur la fin du monde, Baldassar part à la recherche d’un livre fabuleux qui pourrait tout éclairer. Son voyage de Gibelet( Liban) à Constantinople, le met face aux sophismes des faux prophètes, à leur emploi frauduleux des « signes », mais aussi face à ses propres incohérences, et à un monde plein de tromperies.

Ces critiques sont rapportées dans un journal de voyage, aux épisodes à la fois comiques et dramatiques, qui charme le lecteur par l’intérêt du conte et l’intelligence des propos.

Le périple de Baldassar, chez Grasset.

2/3

La poursuite de ce livre fabuleux "les cent noms" se complique d’un autre objectif : une certaine Marta, proche de Balsdassar veut retrouver les traces de son mari. En fait, on le sait depuis le début, la jeune femme délaissée par son mari voyou voudrait répondre aux prétentions amoureuses de Baldassar.

Le livre « les cent Noms » joue au jeu du furet, « il est passé par ici, il repassera par là ».

Quant au mari gênant, est-il mort ou vivant, sera-t-il accessible ?

Le lecteur suit les tribulations de Baldassar & Co, de péripétie en péripétie, s’amusant aussi des situations du personnage principal - souvent pris à contre-pied, et qui endosse des costumes de comploteur sur des sujets tabous : le livre interdit et les amours illicites.

bonjour, Rotko, j'ai lu jusque-là tes commentaires, ce livre te plaît ?

j'attends la suite.

Moi après avoir fini "mère diparue" 600 pages qu'on lit sans pouvoir le quitter, je donnerai l'un de ces jours mon avis, je suis en train de lire un autre de Joyce Carol Oates" la fille du fossoyeur" incroyable comme cette auteure (que j'ai connue grâce à GDS*) peut arriver à nous émouvoir, le coeur battant, j'en suis à la moitié et je ne veux pas qu'il s'achève.

3/3

Le périple de Baldassare est comme un jeu entre le personnage principal et les objets de son désir (le livre, la femme aimée), mais aussi entre l’auteur et son lecteur.

Amin Maalouf s’amuse à faire languir Baldassare qui, lui, est pressé par le temps puisqu’il croit proche l’Apocalypse annoncée dans les fameuses Écritures.

Amin Maalouf s’amuse aussi à faire patienter le lecteur par des obstacles de dernière minute qui compromettent les attentes et les projets initiaux du héros.

Mais comme Baldassare, on suit le périple avec ses espoirs, ses obstacles, et ses déceptions.

S’il fallait émettre une réserve, je dirais que l’épisode de Sabbataï est à mes yeux le moins intéressant.

On convoitait un livre, le Centième Nom, c’est un autre qu’on reçoit, la relation du Périple de Baldassare, et celui-ci, qui est à portée de main, loin de nous apporter les périls connus par le héros, procure au lecteur un très grand plaisir.

Je serai enchantée de le lire en Français. Rotko tu ouvres l'appétit comme tu dis souvent. C'est une histoire exotique pour moi.

Une succincte Biographie:

Né à Beyrouth, les premières années de l'enfance d'Amin Maalouf se déroulent pourtant en Égypte,.

Son père, journaliste très connu au Liban, également poète et peintre, est issu d'une famille d'enseignants et de directeurs d'écoles. Ses ancêtres, catholiques, se sont convertis au protestantisme au XIXe siècle.

Sa mère est issue d'une famille francophone et catholique, dont une branche vient d'Istanbul, ville hautement symbolique dans l'imaginaire d'Amin Maalouf, la seule qui soit mentionnée dans chacune de ses œuvres.

La culture du nomadisme et du « minoritaire » qui habite son œuvre s'explique sans doute en partie par cette multiplicité des patries d'origine de l'écrivain, et par cette impression d'être toujours étranger : chrétien dans le monde arabe, ou Arabe en Occident.

La guerre civile éclate en 1975, obligeant la famille à se retirer dans le village du Mont-Liban. Amin Maalouf décide rapidement de quitter le Liban pour la France, en 1976. Sa femme et leurs trois enfants le suivent quelques mois plus tard.

Ce n'est qu'en 1981 qu'il décroche son premier contrat d'édition, avec l'éditeur Jean-Claude Lattès, pour Les Croisades vues par les Arabes, qui sera publié en 1983. Il rencontre son premier succès de librairie avec Léon l'Africain, en 1986, et décide de se consacrer à la littérature. Suivent ensuite les romans Samarcande, sur le poète et savant persan Omar Khayyam et Les Jardins de lumière sur le prophète Mani, qui le consacrent comme une figure importante du roman historique d'inspiration orientale.

Le Premier Siècle après Béatrice, en 1992, est un roman d'anticipation, atypique, qui porte un regard inquiet sur l'avenir de la civilisation.

Il obtient en 1993 le prix Goncourt pour Le Rocher de Tanios, qui a pour décor les montagnes libanaises de son enfance. C'est à cette époque qu'il prend pour habitude de se retirer plusieurs mois par an dans une petite maison de pêcheur, sur l'île d'Yeu, pour y écrire.

Dans Les Échelles du Levant, en 1996, il parle pour la première fois de la guerre du Liban, qui l'a contraint à quitter son pays d'origine. Le Liban sera à partir de cette époque un thème de plus en plus présent dans son œuvre. Il publie en 1998 son deuxième essai, Les Identités meurtrières, pour lequel il obtient, en 1999, le prix européen de l'essai Charles Veillon.


Son dernier roman à ce jour, Le Périple de Baldassare, est publié en 2000, l'auteur se consacrant plutôt depuis à la rédaction d'essais (Origines, en 2004, et Le Dérèglement du monde : Quand nos civilisations s'épuisent, en 2009).

Il est entré avec honneur à l'Académie Française.

Un énorme écrivain, pacifiste et indulgent. J’ai lu « Les échelles du Levant » et à la suite je donne mon compte rendu de son excellent livre « le Périple de Baldassare »

Amin Maalouf, avec ce livre nous surprend page après page, une écriture raffinée et de facile lecture à la fois.
Il nous présente, le libraire Badassare Embriaco, à la poursuite d’un mirage, un livre ésotérique, que tout le monde convoite et qui porterait le salut pour celui qui l’obtiendrait.

« le Centième nom de Dieu ». On est proche de l’année de la Bête, l’Apocalypse, la fin du monde, à l’année 1666. Il l’avait eu dans ses mains, et négligemment perdu.

Il fera un voyage qui l’emmènera de sa ville natale Gibelet, vers Constantinople, plusieurs pays sur son chemin, où il sera témoin de catastrophes, même Londres sous les flammes.

Il écrira jour par jour sur des cahiers ce qui arrive d’étrange et de surprenant pour lui et ses compagnons de voyage .

Dans ce récit Maalouf mêle réalité et fictions que je dévoilerai plus tard ; entre son équipage il y a Marta, la veuve, à la recherche du mari qui l’a quittée, et par l’effet de la proximité et de l’attrait mutuel, une histoire d’amour va se développer. Mais le livre s’échappe toujours.

Dans les villes qu’il parcourt, il voit des peuples fanatiques, les superstitions raffolent les gens, ils voient des signes de malheur partout, l’année de la Bête s’approche.
Je veux parler de la « veuve » pourquoi veuve, si elle ne sait pas si son mari est mort et pour quoi elle le recherche ?

Ici Maalouf connaît les dogmes religieux Musulmans et Hébraïques, qui interdisent tout espoir de mariage pour une femme qui ignore si son mari est vivant. Si celui-ci ne revient pas, elle restera seule sa vie durant.
D’après ces dogmes on veut éviter, je donne un exemple, une situation comme celle du roman de Balzac « le Colonel Chabert »

Un autre exemple de la réalité que Maalouf connaît : Les Faux Messies se sont présentés plusieurs fois devant le peuple Juif, et ils ont entraîné des multitudes, pour et contre. Ce n’était pas étonnant, que toujours objets de persécution, ils s’accrochaient â ceux qui leur promettaient leur salut.

Spoiler:

à suivre

Suite
Je reviens â la « veuve » et Baldassare l’aide à la recherche, des échos étaient arrivés qu’il vivait dans un village et Baldassare était prêt à payer n’importe quel prix pour délivrer Marta de son angoisse, et retourner à Gibelet mariés et heureux.
Dommage que la réalité ait fait autre chose.

Il a écrit quatre cahiers qui l’un après l’autre se sont perdus, et le livre aussi. Dans ce voyage il a connu de nombreux personnages de toute classe sociale, connu d’autres pays, d’autres cultures et de libraire sédentaire, il est devenu de mentalité plus ouverte et connaisseuse du monde.

La veille de l’année de la Bète, 1666, arrive, je vous laisse l’intrigue à dévoiler.

Un livre et un auteur fascinant, qui donnent envie de lire et relire.

J’ajoute une citation de Maalouf, émouvante :

Citation :

Il y a des bras de femmes qui sont des lieux d’exil, Et d’autres qui sont la terre natale

Tres bon commentaire, Amadak !

J'ai lu plusieurs livres de Maalouf (y compris "Les echelles du Levant il y a une semaine) et il ne m'a jamais decue! Le premier quand meme, c'etait "Le periple de Baldassare".
C'est le journal intime de Baldassare Embriaco, descendant d'une importante famille genoise, qui nous fait vivre un conte dans lequel l’histoire est parfaitement melee a la fiction comme tu dis. Son periple a la recherche d'un livre secret dure un an. Un an d’aventures etranges qui conduisent un esprit curieux qui a tant besoin de decouvrir les gens, les pays lointains. Ce voyage initiatique lui fait decouvrir l’amour et son propre destin.
La monotonie de la vie quotidienne est sacrifiee pour une existence mouvementee qui remplit tout ce roman de Maalouf ou Baldassare recherche un livre legendaire cense receler le nom cache du createur.

Merci Maya, tu l'as lu, et "les échelles du Levant" aussi. Alors nous sommes d'accord qu'il s'agit d'un grand écrivain, doué de talent et que trouve que son écriture ,dans sa simplicité ,est belle.

Citation :

Ici [le périple de baldassare] Maalouf connaît les dogmes religieux Musulmans et Hébraïques

Effectivement on repère pas mal de flèches déguisées "innocemment" contre les religieux, l'analyse des textes et leur interprétation (notamment dans la partie intitulée le ciel sans les étoiles), les prophètes de malheur et les charlatans de tous poils, les cérémonies dans lesquelles Baldassar intervient inopinément, ce qui le fait passer pour 'Celui qu'on attend" etc.

Amin Maalouf procède avec douceur et malice, laisse le lecteur - qu'il a d'abord charmé par son histoire, tirer la leçon qui s'impose.

Dans les jardins de lumière il procède de la même façon quand il parle des vêtements blancs : abandonner sa femme, renoncer aux joies de la nourriture, pervertir un enfant, sont des pratiques fanatiques : au lecteur de juger et d'en tirer les conséquences. L'auteur ne se veut pas dogmatique.

Que d'éloges ! Je devrais en commencer la lecture d'ici quelques jours...

PourGané- Shat:
commence la lecture, et tu verras que les éloges ne sont pas gratuits

Amadak a écrit:

PourGané- Shat:
commence la lecture, et tu verras que les éloges ne sont pas gratuits

Je reconnais : passé les dix premières pages pour se faire au style de l'auteur, c'est très agréable à lire.

regardé de nouveau le fil, et les commentaires, Pour le cher Aristarque mes compliments les meilleurs, je lis toujours ce qu'il écrit car c'est une source de connaissances et de bonheur, des reflexions qu'on garde dans l'esprit,et que pourrais-je dire de Rotko? je crains qu'il ne devienne trop vaniteux, mais il sait bien que je l'admire. Maya a donné aussi un point de vue perspicace sur l'oeuvre et l'auteur, et moi, je suis modeste, mais comme j'ai bien aimé et l'auteur et le livre, j'ai posté sur Baldassare avec ma meilleure volonté;
J'ai oublié le nom du participant qui hésitait à le lire, je pense qu'après nos commentaires ,il a changé d'avis
bonne lecture,cher ami.

Amadak, toujours si gentille!

Il nous reste a lire "Les jardins de lumiere" et d'autres livre de Maalouf surement que j'aime beaucoup, surtout la douceur de sa belle ecriture.