Histoire De France

La Fuite de Varennes , la nuit du 20 Juin 1791, le Roi Louis XVI décide de quitter Paris.

Mémoires de Mme la Duchesse de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France pendant les années 1789 à 1795 publié par Le Duc des Cars en 1882.



"Nous descendîmes dans l'entre-sol de la Reine où le Roi s'était rendu de son côté. Leurs Majestés me dirent qu'elles seraient suivies par trois gardes du corps,dont l'un donnerait le bras à la Reine pour la conduire à pied à la voiture ; que les deux autres conduiraient la voiture de voyage, qui devait attendre le Roi à quelque distance de la barrière (car toute la famille royale sortait à pied, à l'exception de Mgr le Dauphin et de Madame). Le Roi a ajouté que je ne saurais qu'en chemin les détails du voyage pour diminuer l'embarras de mes réponses si j'avais le malheur d'être arrêtée ; et il me donna ensuite un billet signé de sa main, pour prouver, en cas d'accident, que c'était par ses ordres que j'emmenais Mgr le dauphin et Madame...............


La voiture étant arrivée la Reine alla regarder elle-même si tout était tranquille dans la cour, et ne voyant personne........ nous passâmes par une porte peu fréquentée, et nous montâmes dans une vieille et antique voiture, ressemblant à un fiacre, que conduisait le Comte de Fersen.............


J'attendis trois quarts d'heure sans voir arriver personne de la famille royale........ il était onze heure et demie et ce ne fût qu'après minuit que nous vîmes arriver le Roi.
MM. Bailly et de la Fayette, qui étaient venus au coucher, s'étaient mis à causer, et pour ne leur donner aucun soupçon, ce prince ne voulut point avoir l'air pressé de se retirer.
Il fallut ensuite que le Roi se déshabillât, se mît au lit, refît une nouvelle toilette, mît une perruque pour se déguiser, et vînt à pied des Tuileries pour rejoindre la voiture.
La Reine n'en devait sortir qu'après le Roi............ dès qu'elle fût montée dans la voiture, il la serra entre ses bras.......chacun s'embrassa.......... convaincus que nous avions franchi l'obstacle le plus difficile à surmonter.........

Nous éprouvâmes plusieurs petits incidents............. M. de Fersen...... préféra prendre le chemin le plus long pur éviter cet inconvénient, ce qui nous fit perdre une demi-heure, laquelle ajoutée aux trois quarts d'heure qu'avait duré de plus le coucher du Roi, nous mit en retard d'une heure et demie.

Nous trouvâmes ensuite une noce chez les commis la barrière.......

Pou comble de malheur, les chevaux de la voiture du Roi s'abattirent deux fois entre Nintré et Châlons, tous les traits cassèrent et nous perdîmes plus d'une heure à réparer ce désastre.......

Il été dit..................."


Suite au prochain numéro, pour ceux que ces détails intéressent.............

( La fuite à Varennes suite )

"Il a été dit, mais bien à tort, que le Roi s'était arrêté pour dîner....... on ne s'est arrêté nulle part......

Nous trouvâmes à quelque distance de la barrière de Clichy la voiture qui nous attendait..... nous prîmes la poste.......nous voyagions dans une grande berline, bien commode, qui n'avait rien d'extraordinaire...
. J'étais censée être la maîtresse sous le nom de Baronne de Korff ; le Roi passait pour mon valet de chambre, la Reine pour ma femme de chambre, et Mme Elisabeth pour la bonne des enfants......
.Nous passâmes Châlons sans être reconnus. Nous fûmes alors parfaitement tranquilles........

Arrivés à Pont-de-Sommevel, quelles furent notre douleur et notre inquiétude, lorsque les courriers nous rapportèrent qu'ils n'avaient touvé aucune trace de troupe ni qui que ce soit qui pût donner aucune indication..........
..Mr de Choiseul en prenant congé du Roi, lui avait donné un itinéraire de sa route jusqu'au Pont-de-Sommevel, où il devati se trouver à la tête du premier détachement des troupes chargées d'escorter Sa Majesté.......
. mais il n'avait malheureusement pas fait entrer dans son calcul, les accidents qui pourraient arriver et ce fût la cause de notre perte...
.
...Mr de Choiseul qui, s'apercevant que l'heure de l'arrivée du Roi était outre-passée de deux heures, se persuada que le Roi avait changé d'avis et que le projet était avorté...........

Nous arrivâmes à Sainte Menehould dans une violente agitation............

. Le malheur voulut que l'infâme Drouet, fils du maître de poste de Sainte Menehould, patriote enragé, se trouvât en ce moment à la porte, et qu'ayant eu la curiosité de regarder dans la voiture, il crut reconnaître le Roi et s'en assuré positivement en comparant la figure de ce prince avec un assignat qu'il avait dans sa poche.
Ce malheureux prit un cheval, suivit la voiture du Roi jusqu'à Clermont, et ayant entendu dire qu'il allait à Varennes, il jugea qu'il serait facile de la faire arrêter....
.Nous gagnâmes encore Clermont sans inconvénient ; mais à notre arrivée dans cette ville, le comte Charles de Damas, colonel des dragons de Monsieur, et qui n'avait pas quitté son poste, malgré l'avertissement du duc de Choiseul, nous dit qu'il y avait de la fermentation dans le pays et qu'il allait faire l'impossible pour faire sortir son régiment et escorter la voiture de Sa Majesté. Il tenta en effet, mais sans succès.....

...Il se contenta d'envoyer sur le champ à Varennes, un officier à toute bride, pour avertir MM de Bouillé et de Raigecourt que le Roi allait arriver ; mais la fatalité qui accompagnait toutes les démarches du Roi pour sortir de sa cruelle situation, fit que cet officier, qui ne connaissait pas bien la route, prit la route de Verdun au lieu de celle de Varennes............


L'infâme Drouet avait eu le temps de prendre toutes ses précautions pour s'opposer au passage de Leurs Majestés. Il avait fait barrer le pont par lequel il fallait passer pour sortir..... il avait prévenu la garde nationale de la ville et Sauce, procureur de la commune.........
.quand les voitures des femmes, qui précédaient celle du Roi, passèrent devant la maison de Sauce, elles furent arrêtées et on les obligea de descendre pour visiter leurs passeports........

Il était alors, onze heures et demie du soir. On sonnait le tocsin dans Varennes et dans tous les environs et il était impossible de se dissimuler que nous ne fussions reconnus........

Le Roi, voyant que la dissimulation était inutile, déclara qu'il était le Roi.....

..MM. Baillon et de Romeuf, le premier, commandant de bataillon de la garde nationale de Paris, et le second, aide de camp de M. de la Fayette, arrivèrent à Varennes entre trois et quatre heures du matin.

Ils étaient porteurs d'un décret de l'Assemblée qui ordonnait les mesures les plus promptes et les plus actives pour protéger la sûreté de la personne du Roi, de Mgr le Dauphin, de la famille royale et des personnes dont elle était accompagnée et d'assurer le retour à Paris, avec les égards dus à la majesté royale...........

. Fin de l'épisode."

merci d'avoir remis cet épisode fameux dans nos mémoires.

Ce maître des postes, Drouet, est dans tous les manuels d'histoire.

on connaît aussi Charles-Henri Sanson, qui coupait les têtes, de père en fils.

Lorànt Deutsch passe aujourd'hui pour un historien débonnaire mettant l'histoire à portée de tous. Or, l'immense succès des livres et documentaires du comédien, loin de véhiculer une l'histoire sans idéologie, s'appuient sur une vision profondément réactionnaire de notre passé.

Les auteurs des Historiens de garde démontrent, grâce une étude du Métronome, en quoi Lorànt Deutsch est l'héritier des historiens d'extrême droite et la façon dont il interprète l'histoire au profit du "roman national" cher à Barrès et à Patrick Buisson.

l'article de RUE 89

rotko a écrit:

merci d'avoir remis cet épisode fameux dans nos mémoires.

Ce maître des postes, Drouet, est dans tous les manuels d'histoire.

on connaît aussi Charles-Henri Sanson, qui coupait les têtes, de père en fils.

Justement en parlant de ça, il y a un livre que tu dois connaitre, et que j'ai beaucoup aimé. : Sept générations d'exécuteurs : Mémoires des bourreaux Sanson

l'acharnement à clouer au pilori certaines personnes qui ne véhiculent pas les pensées "politiquement correctes" commencent à me gaver quelque peu... l'intellectualisme qui vise à décortiquer chaque mot d'un bouquin pour tenter de cerner la personnalité d'un auteur, m'apparait comme une volonté stalienienne de clore le bec à qui ne hurle pas avec les loups. Il ne faut peut-être pas "faire aux autres ce que l'on ne voudrait pas que l'on vous fit".....
Laurent Deutsch aime l''histoire de France, les rois n'étaient pas des saints, on parle encore d'eux, comme de toutes les figures qui ont gouverné notre pays.... on parlera bien de Miterrand, peut-être des auteurs montreront-ils lle personnage sous son meilleur jour : une intelligence certaine, une grande culture, un ami des arts, etc.. et le reste ?
Il a des relations douteuses ? est-il pour autant d'extrême droite ? je trouve les raccourcis un peu faciles ! Quand on parle de l'immense talent de Céline, on évite bien souvent d'évoquer son passé de sale collabo !
Qu'en est-il alors de Robert Merle qui a dépeint l'histoire de quelques rois de France avec tant de truculence et de drôlerie ? faut-il le taxer de royaliste impénitent, et pourquoi pas d'extrême-droitiste ?
berk, tous ces intellectuels de gauche, bien-pensants et politiquement corrects, commencent à me faire songer à des directeurs de pensée unique.

Il faut faire la différence entre un historien et un vulgarisateur qui compile des faits et interprétations par-ci par-là.

L'historien travaille sur un sujet qu'il renouvelle par l'étude de documents analysés. Il travaille sur archives, sur des documents bruts.


Cet essai brillant mêle les disciplines démographie, sociologie, histoire et économie pour expliquer l'évolution depuis ses origines de la civilisation rurale de l'Europe occidentale et des distinctions sociales qui en ont découlé. L'auteur aborde l'impact du développement des technologies, notamment les nouvelles techniques de culture qui ont bouleversé les données démographiques. Ce faisant, il dresse un panorama synthétique des origines de notre civilisation, de nos traditions et de notre folklore.
Mais cet essai est aussi une analyse politique : il explique les rapports de domination, notamment l'asservissement des populations paysannes et l'importance des regroupements humains, aux fondements de notre société.

Ainsi bien souvent ces ouvrages de synthèses s'appuient sur des thèses concotées pendant une ou plusieurs décennies : ainsi les archives sur les sans-culottes ont renouvelé l'histoire de la Revolution française,

Le vulgarisateur, quand il bricole à partir de données qu'il ne cite même pas, est un amateur sans aucune crédibilité. Raconter la petite histoire évenementielle du 14 juillet est juste bon à faire un scenario de dramatique pour la télévision.

Je me situe sur le plan méthodologique, alors que tu fais un procès d'intention ideologique où les plus compétents deviennent des suspects...

non ! c'est pas vrai ! c'est eux qui font un procès d'intention ! je sais que c'est un "bricoleur" et il ne devrait pas se poser en historien, où le laisser penser.
J'ai lu beaucoup de livres d'histoire, pafaitement documentés, avec les sources données en fin d'ouvrage, même sur ce que l'on nomme "la petite histoire de l'Histoire de France". Là, c'est différent, mais de là à lui prêter tout ce que l'on avance.... ça fait plutôt penser à du lynchage !!!

C'est un sujet plusieurs fois abordé, et qui nous donnera, j'espère, l'occasion de lire un ouvrage sur l'histoire et l'historien.

On pourrait lire un érit de Marc Ferro sur sa discipline ?

Vu hier au soir sur FR3 l'émission intitulé " L'ombre d'un doute " , à propos du Louvre dans l'histoire de France.

Saluons la qualité de cette soirée d'histoire !

" Le carrousel du Louvre ", entre autre , méritait un rappel , et bravo pour les explications de texte.

Pour ceux que ça intéresse , ils trouveront ci dessous des image de cette fête et le texte qui va avec.
Extrait d'un numéro de " L’illustration" de Noël de 1936

Citation :

On pourrait lire un érit de Marc Ferro sur sa discipline ?

Marc Ferro, il a écrit sur l'histoire des Romanov ?je n'ai rien lu de lui, ou alors, je ne m'en souviens pas....
je vais aller le voir dans Google.

On retombe sur l'éternelle discussion : à qui appartient l'histoire..?
Peut être pourrait on trouver une reponse dans les écrits de ce grand historien resistant que fut Marc Bloch dans Apologie pour l'histoire ou métier d'historien, 1941

Je pense que chacun doit trouver l'ouvrage qui lui convient. J'ai commencé à lire sur l'histoire avec le best-
seller nos ancêtres les gaulois. D'un niveau très accessible, il m'a permis de me mettre le pied à l’étriller. Bien sur, il n'est pas exact à 100 %, mais il donne envie d'aller plus loin. C'est d'ailleurs dans ce livre, que j'ai eu envie d'en acheter d'autres et des plus sérieux.

Depuis, je suis abonnée à deux revues d'histoire, et j'essaye au maximum de lire des livres d'historiens, car l'approche me convient mieux, plus fouillé, mieux écrit, plus de documentations/iconographie...

Je classe les auteurs de cette façon :
- journaliste : à prendre avec des pincettes, souvent du commercial, et bas de gamme, mais quelques bons livres quand même.
- prof d'histoire : bien, mais pas assez relevé pour moi. Manque de profondeur et de précision.
- historien : le top. Des recherches innovantes, une écriture de grande qualité, un sérieux dans la recherche, et une construction impeccable du livre.

Bien sur, on peut trouver un très bon livre dans la première catégorie et un navet dans la troisième. J'ai testé, et je me suis déjà casée les dents sur un livre écrit par l'historien référent de la guerre d'Algérie, qui pour moi, n'a pas compris qu'un livre devait être lu avant tout.

de lecture difficile mais ô combien stimulante, ce petit livre rejette toute ambition globalisante pour la discipline historique. Selon l'auteur, spécialiste d'histoire antique, l'histoire appartient au monde du hasard et du désordre, et toutes les continuités établies a posteriori par les historiens ne sont que reconstitutions fallacieuses. Il n'y a donc pas d'Histoire, mais seulement "des histoires de…".


La société occidentale de cette fin de siècle est en crise. Son mal touche le nerf même de la culture : le lien entre les générations. L'apologie contemporaine de l'information et de la communication traduit le déclin des pratiques traditionnelles de transmission culturelle dans les familles et leur remise en question jusque dans l'école.
Les lumières de l'historien Marc Ferro sont précieuses pour saisir la nature de la mutation sociale qui sous-tend cette crise des valeurs. Les éclaircissements du psychologue Philippe Jeammet aident à comprendre les mécanismes de la transmission culturelle. Sous la forme d'un libre échange entre honnêtes hommes, l'ouvrage met en lumière le fossé qui se creuse entre les générations pour les mêmes raisons que s'accentuent les clivages sociaux : la fragmentation d'un patrimoine culturel commun

Ce qui pourrait après accord constituer une lecture accompagnée pour mai juin, car on traîne ce sujet depuis longtemps. Suffira de trouver le bon ouvrage de base.