Sophie Kinsella (Madeleine Wickham)

Le mois dernier, j'ai lu Un week-end entre amis.



Quatrième de couverture

Quoi de plus agréable qu'un week-end à la campagne, avec des amis perdus de vue depuis dix ans, pour évoquer le bon vieux temps ? C'est ainsi que les anciens de Seymour Road se retrouvent dans la superbe maison de Patrick et Caroline. Au menu : détente, tennis, cocktails... et règlements de comptes !

Mon avis

Ce roman est ma première expérience de la "chick lit", donc j'étais un peu anxieuse - anxieuse à l'idée de me faire chier, pour parler vulgairement - , mais finalement, j'ai bien aimé. Ce roman n'a rien de révolutionnaire, cela se devine dès le résumé, mais il est plutôt bien écrit et l'intérêt de l'histoire racontée ne cesse de croître au fur et à mesure des pages. Tout est réuni pour passer un bon moment de détente, sans se prendre la tête, d'autant que l'auteur a vraiment le sens du dialogue. Je l'ai dévoré pratiquement d'une traite. Disons que seule la nuit a su m'interrompre. Le ton est volontairement léger, ce qui n'empêche pas quelques moments d'émotions. J'ai ressenti notamment beaucoup de pitié à l'égard de Cressida, qui progressivement devient de plus en plus attachante. Le message qui se dégage de ce roman, s'il ne remue certes pas des montagnes, reste sain, surtout à une époque qui valorise autant l'argent : l'important n'est pas tant d'être riche ou de la haute, mais de réaliser ses rêves et d'être fier de ce que l'on a accompli. Le monde de la finance en prend également pour son grade...

Citation :

Elle regarda ses lèvres dans la glace. Elles étaient toujours pulpeuses et désirables. Elle avait encore la poitrine ferme, la peau douce et lisse. Et Patrick était toujours un salaud. Ils avaient beau avoir quinze ans de plus, ils ne différaient en rien de ce qu'ils avaient été alors. Cette idée lui remonta le moral. Mais en même temps, elle était furieuse après lui. Elle avait beau ne pas avoir une haute opinion de Stephen, c'était un ami. Annie, surtout, était son amie, et elle se rendait compte qu'en fait elle l'aimait beaucoup. Et Nicola aussi. L'idée qu'ils soient plongés dans les ennuis financiers, les soucis de facture et les querelles d'argent la contrariait énormément. Elle se représenta Stephen sanglotant au-dessus de la table de la cuisine, Annie le consolant, et Nicola arrivant à la porte avec de grands yeux inquiets.
Patrick rentra dans la chambre et croisa son regard dans la glace. Il avait l'air circonspect et soupçonneux.
"Tu es un véritable salaud, lui dit-elle. Un vrai fumier." Patrick ouvrit la bouche pour parler, puis se ravisa. "Annie et Stephen n'y connaissent rien, les pauvres. Ils te font une confiance totale, au cas où tu ne le saurais pas. Ils méritent qu'on leur explique ce qu'il en est." Patrick se renfrogna plus encore, et il se dirigea vers la salle de bains. Mais Caroline se leva et lui barra le passage. "Il faut qu'une amie fidèle leur apprenne à te connaître vraiment.
- Tu ne vas pas aller leur dire quoi que ce soit. Tu ne peux pas te permettre de cracher dans la soupe. Si tu me fais perdre des clients, je perds de l'argent, et on finit tous les deux dans la dèche.
- Dans la dèche, pas tout à fait, railla Caroline.
- Si plus personne ne veut m'acheter aucun service financier, eh bien, si. Il ne faut pas grand-chose pour ruiner la réputation de quelqu'un. Excuse-moi, mais tu ne te rappelles pas ce qui est arrivé à Graham Witherspoon ?"
Caroline porta sur lui un regard rageur. Une moitié d'elle-même voulait avertir Stephen et Annie et leur faire annuler cette opération, pour leur bien. Mais Patrick avait raison. Un seul client désenchanté et, fût-il un très bon ami, c'en était assez pour que la nouvelle se répande et que les autres fuient. En fait, c'était pire s'il s'agissait d'un ami. Graham Witherspoon était un ancien collègue de Patrick. Il battait des records en affaires, jusqu'au jour où, au cours d'un dîner avec des amis et des clients, il s'était laissé aller à dire, dans son ivresse, que les produits qu'il vendait étaient de l'arnaque. Après cela, il n'avait pratiquement plus rien vendu, et peu de temps après on l'avait licencié. Allait-elle prendre le risque que la même chose arrive à Patrick ?