Emile Roulland, né le 5 avril 1802 à Hennebont, en Bretagne, pensionnaire à Vannes, termina sa réthorique à Saint-Lô et sa philo à Avranches. Brillant avocat à Rennes, il quitta tout pour être poète à Paris où il mourut le 14 février 1835, laissant de nombreuses pièces inachevées.
Alfred de Vigny dira : " ...je viens d'être vivement ému de cette fin déplorable de M. Emille Roulland. Quoi ! Pendant que je plaidais sa cause, il mourait ainsi. Si je l'avais pu, j'aurais quitté le théâtre pour aller pleurer auprès de son lit. Voilà un martyr de plus. Hélas ! Ai-je crié dans le désert ? En fera-t-on encore de nouveaux ?..."
La colonne Napoléon
Napoléon !... ce nom où l'humaine parole
Vient se briser, s'élève, avec son auréole
Prodigieux parmi les gigantesques noms.
O gloires d'ici-bas, sa gloire vous surpasse !
Tels les astres d'en haut, que le soleil efface
De la splendeur de ses rayons.
Sur quel ton te chanter, Grand homme qu'à la terre
Le ciel, pour ses desseins, jeta comme un mystère,
Génie au vaste coeur, étoile des guerriers !
L'univers t'a jugé...laissons parler la France.
Pour bien peser ta vie, il faut dans la balance
Mettre le poids de tes lauriers.
Quand les flots débordés du torrent populaire,
Du vaisseau de l'Etat, broyé par leur colère,
Entraînaient les débris dans un cours indompté,
Ta main les refoulait en un jour de victoire ;
Puis, après, tu jetas le manteau de la Gloire
Pour linceul à la Liberté.
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