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Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Jacques Baratier : ville bidon. Sam 11 Juin 2011, 06:14
je l'ai vu projeté en presence de bernadette Lafont et de katie baratier
Une affiche prestigieuse : Bernadette Lafont, Daniel Duval, Jean-Pierre Darras, Lucien Bodard, Roland Dubillard... pour un fil détonnant.
Une décharge au bord d’une lagune. C’est dans ce noman’s land qu’un députémaire affairiste a décidé de construire «la ville du bonheur». Mais pour cela, il faut d’abord expulser les populations qui y sont installées, des familles émigrées qui, logées dans des abris de misère, ont fini par constituer un bidonville. Plus privilégiés, Mario, Clovis, Léon et leur famille vivent eux dans des roulottes relativement confortables. Ils sont «casseurs»,
un article détaillé de la cinemathèque
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Jacques Baratier : ville bidon. Sam 11 Juin 2011, 06:24
Claude Nougaro
Rois de la boue, Princes du fer Seigneurs crados de la décharge Puisque le ciel vous met en marge Que règne la fête aux Enfers! Rois de la boue, Princes du fer
Abreuvez-vous de vos déserts Comme la Chine de son livre Applaudissez l'horreur de vivre Crachez le fruit, mangez le ver! Rois de la boue, Princes du fer
et aussi bidonville.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Jacques Baratier : ville bidon. Sam 11 Juin 2011, 13:37
Le titre ville bidon est transparent :
Sur un terrain vague où se réfugient ceux qui sont expulsés, ont été construits des bidonvilles. Dans ces habitations, des familles nombreuses, des immigrés, des marginaux, et notamment des « casseurs de voitures ».
La municipalité voit ce ghetto d’un sale œil : ce sont des « assistés », des asociaux, des alcooliques, et elle ne rêve que de les mettre en boîtes, ie dans des immeubles collectifs où la main d’œuvre bon marché sera proche du lieu de travail et des lieux de consommation ;
ce sera avantageux pour tout le monde ; D’autant que la ville nouvelle sera l’objet d’une spéculation foncière puis immobilière.
Rien ne se perd, tout se transforme, on fait de l’or avec du plomb, telle est l’alchimie des dirigeants.
Jacques Baratier tresse donc deux fils : celui des officiels qui font de l’argent, croqués avec une ironie sarcastique, : derrière les projets urbains, le cynisme pue à plein nez.
Quant au monde d’en bas, il est exubérant d’une vie inventée avec les moyens du bord, avec des rites qui transforment la réalité en magie, et les terrains vagues en aires de jeux, à vrai dire parfois risqués , mais le plaisir est à ce prix, et le cinéaste comme ses personnages, en montrent l'inventivité et la richesse.
Le débat qui a suivi le film s’est surtout attaché aux mérites esthétiques du film, à ses conditions de tournage et de réalisation .
On aurait pu aussi aborder le thème de la densification urbaine qui entasse sur le minimum d’espace le maximum d’habitants, ce qui, si j’en crois mes oreilles, crée des conflits permanents, et à tous les niveaux, entre les différentes couches de population.