Ce livre publié (chez l'harmattan) évoque toutes ses rives que les êtres sont amenés à traverser, à parcourir et qui leurs permettent, à force de migrer, de se constituer leur patrie propre faite de ces multi-cultures. Le nomadisme est le moteur de cet ouvrage qui nous emmène de Fès à Paris en passant par Ostende et Bruxelles.
Un nomadisme dans la vie de la narratrice en petite fille aux souliers vernis faisant sa première traversée vers l'Europe, en femme adulte qui a perdu son père et en reste la rage au ventre et les tripes en émoi, mais aussi en conteuse immémoriale de la tradition arabe, dans le monde de l'art, celui de la cuisine orientale comme celui des bistrots parisiens...
Les
"Rives" qui donnent leur titre à ce livre sont-elles celles de la Méditerranée, frontière des identités nationales de la narratrice et des siens ? Trop simple! Le nomadisme de Leïla
Houari, lui, est ici consubstantiel.
Ouvrage inclassable, gageons que ces "
Rives" vont attirer et capturer bon nombre de lecteurs ! Mais dans ce monde où tout fonctionne sur la quantité, combien seront-ils à rendre justice à son authenticité et à sa singularité ?