Tokyo (Gondry, Carax, Bong Joon Ho)

Citation :

Tokyo ! (ARTE) 23:35

Le film est composé de trois chapitres, chacun d'entre eux étant librement inspiré par Tokyo et tourné au coeur de la ville : «Interior Design», de Michel Gondry - «Merde», de Leos Carax - «Shaking Tokyo», de Bong Joon-ho

le premier film, de gondry débute agréablement par une pluie battante qui amène les protagonistes et le spectateur à penser à une periode de cataclysmes. Mais il n'en est rien sinon dans l'imagination du jeune homme qui est réalisateur de cinema et tourne des films avec des gags deplus ou moins bon goût. (on assiste à un accouchement qui produit un lapin )

En revanche le jeune couple qui décide d'habiter chez une copine, en attendant de trouver un appartement entre dans le vif des problèmes urbains : petits boulots, problèmes de stationnement, fourrière, innovations cinématographiques du réalisateur.

L'ensemble se regarde agréablement, avec une mention speciale pour lajeune fille du couple que j'ai trouvée charmante.

A Genève en ce moment, il y a le festival BLACK MOVIE

avec précisément ce genre de films

«Merde» de Leos Carax

Citation :

moyen métrage furieusement drôle, anarchiste, réalisé dans le cadre d'un film en trois sketches intitulé Tokyo il suit la course folle d'un personnage hirsute interprété par Denis Lavant qui vit tapi dans les égouts, et surgit occasionnellement à la surface pour terroriser les habitants de la ville.

écrit le Monde.

A vrai dire la laideur de Denis Lavant qui joue le rôle de "monstre des égoûts" ne m'a pas paru amusant.

Je m'interroge aussi sur la signification de ces égoûts où on trouve des résidus de chars militaires, comme un souvenir du passé nippon.

Le film oscille entre la peinture de la ville et de la société et un aspect fantastique, avec mention des fantômes. D'ailleurs "le monstre" semble se transformer en revenant... Balmer est loufoque ( et bien laid lui aussi) dans une tentative de communication avec le monstre primitif.

Humour noir : un petit docteur se hisse sur un tabouret pour écouter le corps d'un pendu.

Dans le film de Gondry, il était aussi question de fantômes qui logeraient dans les fentes des immeubles imparfaitement contigus. Les cinéastes se sont-ils laissés contaminer - ou inspirer, par l'imaginaire local ?

«Shaking Tokyo», de Bong Joon-ho

A rattacher avec le fil Bong Joon-ho .

Dans ce moyen métrage, il s'agit des maladies urbaines puisque le personnage central est un hikikomori, terme dont la définition complète est explicitée sur cette page.

Il vit reclus dans son appartement où sont entreposés livres, rouleaux de papier toilette, emballages de pizza. Aucun contact avec l'extérieur sinon par le biais des livreurs à domicile qu'il ne regarde pas, sauf à fixer leurs pieds.

Son attitude d'agoraphobe et de reclus sera perturbée par un tremblement de terre.

Ce filme donne aussi à voir un Tokyo désert, avec des plantes grimpantes qui envahissent des maisons et des objets courants (une bicyclette !). L'expédition extérieure du protagoniste qui veut venir en aide à une jeune livreuse devenue "hikikomori"donne des images saisissantes de l'univers urbain, vide et menacé par des secousses sismiques.

Très bien réalisé, ce film fait pénétrer dans un univers insolite. J'ai bien aimé.

A rapprocher des nouvelles japonaises

Tokyo électrique -- Muratmasu Tomomi, Morita Ryûji, Hayashi Mariko, Shiina Makoto et al. ; choix des textes, trad. du japonais, notes et postf. de Corinne Quentin

Contient : Yumeko ; Les fruits de Shinjuku ; Amants pour un an ; La tente jaune sur le toit ; Une ménagère au poste de police

: cinq écrivains japonais livrent leur vision de leur ville dans des textes inédits.

c''est un recueil très interessant, et la tente jaune sur le toît en habitat provisoire qui dure, est très agréable à lire (sans doute moins pour y vivre).