L'amour

Un sujet qui devrait vous inspirer, et vous éviter de mauvais calembours sur sa présence en pratiques culturelles

l'express signale trois livres

L'école de la vie de Lou Andreas-Salomé, chez Points,


Hester Lilly d' Elizabeth Taylor, chez Rivages,

Lettre à un ami perdude Patrick Besson, chez Points,

voyez l'article.

Sur ce fil, des livres qui parlent d'amour N'hésitez pas !

parmi eux je mettrai bientôt l'eloge de l'amour

rotko a écrit:

Sur ce fil, des livres qui parlent d'amour N'hésitez pas !

Ce fil n'est pas près d'être épuisé. Les ouvrages sont innombrables. Pourquoi ne pas commencer par le "Cantique des cantiques" ?

Mile a écrit:

Pourquoi ne pas commencer par le "Cantique des cantiques" ?

Juste ! à toi l'honneur

Ah ! un revers lifté.

Que dire, à brûle-pourpoint, du "Cantique des cantiques", compilation de poèmes d'amour ? Conseiller de le lire et relire, sans idée préconçue, tel qu'il est - quelques pages - comme célébration de l'amour humain, puis le reprendre en tant qu'allégorie, que symbolique des relations de Dieu avec son peuple. Pour ce faire, s'inspirer de la méthode de Saint-Jean de la Croix dans son interprétation de la "Montée du Mont-Carmel et de la nuit obscure", décortiquer chaque phrase, chaque mot, pour en tirer le sens. Nul besoin d'être croyant pour aborder ce texte qui, comme l'Ecclésiaste ou les Proverbes, contient des préceptes que je dirai de "bon sens".

Le dialogue des amoureux

Embrasse-moi,
embrasse-moi donc !
Ton amour m'enivre
plus que le vin
plus que la senteur
de ton huile parfumée.
Tu es séduisant
comme un parfum raffiné ;
il n'est pas étonnant
que toutes les filles
soient amoureuses de toi !
Prends-moi la main,
entraîne-moi et courons.
Tu es mon roi,
conduis-moi dans ta chambre,
rends-nous follement heureux
tous les deux ;
célébrons ton amour
plus enivrant que le vin.
Elles ont bien raison, les filles,
d'être amoureuses de toi !

J'ai beau avoir le teint bronzé,
je suis jolie
comme les tentes des bédoins,
comme les tapisseries de luxe.

etc..."

Inutile ou trop long, de dire toutes les éxégèses tirées de ces poèmes. Un seul exemple, très simple : les deux vers : "J'ai beau avoir le teint bronzé - je suis jolie" sont à l'origine de quasi toutes les vierges dites "noires"trônant dans nos églises.

Bonne lecture à tous.

Où chercher ? les conseils d'Ovide

Tandis que tu es libre encor de tout lien, voici l'instant propice pour choisir celle à qui tu diras : "Toi seule as su me plaire." Elle ne te viendra pas du ciel sur l'aile des vents; la belle qui te convient, ce sont tes yeux qui doivent la chercher. Le chasseur sait où il doit tendre ses filets aux cerfs; il sait dans quel vallon le sanglier farouche a sa bauge. L'oiseleur connaît les broussailles propices à ses gluaux, et le pécheur n'ignore pas quelles sont les eaux où les poissons se trouvent en plus grand nombre.

Toi qui cherches l'objet d'un amour durable, [1,50] apprends aussi à connaître les lieux les plus fréquentés par les belles. Tu n'auras point besoin, pour les trouver, de mettre à la voile, ni d'entreprendre de lointains voyages. Que Persée ramène son Andromède du fond des Indes brûlées par le soleil; que le berger phrygien aille jusqu'en Grèce ravir son Hélène; Rome seule t'offrira d'aussi belles femmes, et en si grand nombre, que tu seras forcé d'avouer qu'elle réunit dans son sein tout ce que l'univers a de plus aimable. Autant le Gargare compte d'épis, Méthymne de raisins, l'Océan de poissons, les bocages d'oiseaux, le ciel d'étoiles, autant notre Rome compte de jeunes beautés : [1,60] Vénus a fixé son empire dans la ville de son cher Énée.

Si pour te captiver, il faut une beauté naissante, dans la fleur de l'adolescence, une fille vraiment novice viendra s'offrir à tes yeux; si tu préfères une beauté un peu plus formée, mille jeunes femmes te plairont, et tu n'auras que l'embarras du choix. Mais peut-être un âge plus mûr, plus raisonnable, a pour toi plus d'attraits ? alors, crois-moi, la foule sera encore plus nombreuse.

Ovide

Le Forum même (qui pourrait le croire ?) est propice aux amours : [1,80] plus d'une flamme a pris naissance au milieu des discussions du barreau. Près du temple de marbre consacré à Vénus, en ce lieu où la fontaine Appienne fait jaillir ses eaux, souvent plus d'un jurisconsulte se laisse prendre à l'amour; et celui qui défendit les autres ne peut se défendre lui-même. Là, souvent les paroles manquent à l'orateur le plus éloquent : de nouveaux intérêts l'occupent, et c'est sa propre cause qu'il est forcé de plaider. De son temple voisin, Vénus rit de son embarras : naguère patron, il n'aspire plus qu'à être client.

Il est vrai que forum avait à l'époque un autre sens...


l'art d'aimer.

Ici aussi nous pouvons aimer...s'amouracher des mots d'un autre, de la pensée et de l'âme de son grain favori...
Même si cet amour resterait immatériel, il ne pourrait s'entacher de considération physique...un amour platonique au sens noble du terme!!!
Chacun de nous derrière nos écrans morts, à nous imaginer vivants...

L'amour n'a point d'âge : il est toujours naissant.
Blaise Pascal

Que deviendrions nous sans Amour...?
Je me le demande parfois, si ce n'est que l'idée de l'amour alors je n'en ai que faire mais si nous devons parler de l'être aimé alors je ne saurai que faire de cette absence....

La naissance et le caractère de l'Amour selon la femme Diotime dans le banquet de Platon.

A la naissance de Vénus, il y eut chez les dieux un grand festin où se trouvait entre autres Poros * , fils de Métis. Après le repas, Pénia s'en vint mendier quelques restes et se tint auprès de la porte. En ce moment, Poros, enivré de nectar (car on ne faisait pas encore usage du vin), sortit de la salle et entra dans le jardin de Jupiter, où le sommeil ne tarda pas à fermer ses yeux appesantis.

Alors, Pénia, poussée par son état de pénurie, imagina d'avoir un enfant de Poros. Elle alla donc se coucher auprès de lui, et devint mère de l'Amour. C'est pourquoi l'Amour devint le compagnon et le serviteur de Vénus, ayant été conçu le jour même où elle naquit ; outre que de sa nature il aime la beauté, et que Vénus est belle.

Et maintenant comme fils de Poros et de Pénia, voici quel fut son partage :

d'abord il est toujours pauvre, et, loin d'être beau et délicat, comme on le pense généralement, il est maigre, malpropre, sans chaussures, sans domicile, sans autre lit que la terre, sans couverture, couchant à la belle étoile auprès des portes et dans les rues ; enfin, comme sa mère, toujours dans le besoin.

Mais, d'autre part, selon le naturel de son père, il est toujours à la piste de ce qui est beau et bon ; il est mâle, hardi, persévérant, chasseur habile, toujours machinant quelque artifice, désireux de savoir et apprenant avec facilité, philosophant sans cesse, enchanteur, magicien, sophiste.

De sa nature il n'est ni mortel ni immortel ; mais, dans le même jour, il est florissant et plein de vie, tant qu'il est dans l'abondance, puis il s'éteint, pour revivre encore par l'effet de la nature paternelle. Tout ce qu'il acquiert lui échappe sans cesse, en sorte qu'il n'est jamais ni riche ni pauvre.

"Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas ?"

extrait d'Allégeance de René Char

Nous n'avons plus le concept de l'amour, nous n'avons plus de mots pour le dire.
C'est un mot "prostitué".
"dans ce grand cimetière érotique, l'air manque, dont les seules vibrations laisseraient résonner une seule parole. Déclarer "je t'aime" sonne, dans le meilleur des cas comme une obscénité, ou une dérision, au point que dans la "bonne société", celle des instruits, de l'élite intellectuelle, plus personne n'ose proférer un tel non sens.
Le concept d'amour a succombé parce que la philo en a simultanément récusé l'unité, la rationalité et la primauté (d'abord sur l'être)".
J.L. Marion chez Grasset
J'avais beaucoup apprécié ce livre.

Citation :

dans la "bonne société", celle des instruits, de l'élite intellectuelle, plus personne n'ose proférer un tel non sens. Le concept d'amour a succombé parce que la philo en a simultanément récusé l'unité, la rationalité et la primauté

citons alors deux livres :


Les philosophes et l'amour : Aimer de Socrate à Simone de Beauvoir chez J'ai Lu.

Tous les philosophes ont en réalité quelque chose à nous dire de l'amour, de l'illusion d'éternité qu'il procure, des souffrances qu'il engendre, et de la façon dont on peut espérer les dompter. " Le donjuanisme forcené de Sartre, l'absence légendaire de désir chez Kant ou les fiascos de Nietzsche avec les jeunes filles sont autant d'épisodes graves ou drôles dont chacun pourra tirer les leçons dans sa propre vie.

Eloge de l'amour de Alain Badiou, 90 p. chez Flammarion dont on parlera sur le fil d'Alain Badiou

l'Amour sur le WEB

à propos du téléfilm E-Love d'Anne Villacèque de ce vendredi soir 10 juin

l'Express écrit :

A l'heure où les rencontres sur Internet se banalisent et les divorces deviennent l'aboutissement (pratiquement) inéluctable du mariage, il est étonnant que le sujet des sites de rencontres ne soit pas plus traité au cinéma et à la télévision. Comme le démontre ici la réalisatrice Anne Villacèque, il offre une matière scénaristique d'une richesse impressionnante.

Préjugés, fantasmes, hasard, désillusions, se déploient sans le moindre artifice.

Ah... lala....

Avant, même si on ne vivait pas avec l'amour de sa vie, on restait avec car cela ne se faisait pas de divorcer sauf situation grave et dangereuse (et encore certains ou plutôt certaines n'osaient pas).
Aujourd'hui, c'est différent, on cherche l'amour de sa vie et sachant qu'il existe forcément, on a plus de mal à rester avec quelqu'un qui ne l'est pas car tout de même c'est passer à côté de la véritable beauté en ce bas monde.

D'où l'accroissement des divorces qui fait que 90% des mariés d'aujourd'hui auront divorcé dans les vingt ans à venir.

La mariage n'a de raison d'être que si vous vivez avec l'être qui est tout pour vous (et que cela soit réciproque) sinon, c'est un acte, une décision, qui n'a de raison d'être (si ce n'est peut-être pour arranger belle maman et donner un cadre plus consensuel aux enfants).

Le problème de nos jours c'est que l'on se marie comme à l'époque où cela ne se faisait pas de divorcer, donc que l'on se marie souvent sans avoir rencontrer la personne qui éveille en nous un bonheur indicible, ne serait-ce que par sa présence... D'où l'inéluctable finalité.

Italie.

ce qui est beau, n'est jamais vieux
pour le jour des amoureux, une belle vidéo

Bonjour Nestor, comment vas-tu ? beaucoup de tracas avec la panne d'hier soir ? oui, je m'en doute, et je compatis...
pourrais-je savoir ce que veux dire le "1" dans ton dernier poste ? si tu es fatigué, je comprendrai, et je compatirai. je t'embrasse sur le bout du nez si tu le permets ?

oui, tu es omniprésent, tu as fait disparaitre le post qui comportait simplement un "1", on va encore me prendre pour une folle ! pas grave, j'assume !

c'est pour m'aider à fusionner des fils, un truc interne. Où mets-tu ton nez ?

là où il ne faut pas... comme toujours ton Excellence !

un beau sujet; moi je crois à l'amour dans toutes ses facettes, même à l'amour platonique qui donne du bonheur aussi.