Salut à tous.
Rotko trouve Holden attachant quand il parle de sa petite soeur. Je le trouve pour ma part beaucoup plus bouleversant lorsqu'il parle d'Allie.
Je me demande bien pourquoi on ressent autant de compassion pour Holden ? Au fond le personnage n'est pas très sympathique. Il n'éprouve lui même pas grand chose pour les autres. Il est mytho, un peu lâche, dépressif, rasoir, autant de reproches qu'il adresse aux autres d'ailleurs...
Pourtant il s'attire la sympathie des gens. Ses professeurs, ses petites amies, ses camarades, il est vrai, semblent le plus souvent éprouver pour Holden plus de pitié que d'amitié.
C'est exactement le sentiment qui envahi doucement le lecteur, la pitié. Je crois que l'identification fonctionne à plein et du coup cela confine à l'auto-apitoiement. C'est probablement l'explication, ce n'est pas Holden qui nous émeut mais nous même ! Ce n'est pas l'adolescent que l'on plaint mais bien plutot notre propre adolescence.
Voilà je crois, pourquoi ce livre qui n'est pas le portrait d'un ado mais plutot le portrait d'un alièné, rencontre cette incompréhension et ce succés paradoxal.
Ce que je veux dire c'est que souvent on aime ce livre pour de mauvaises raisons.
Ce n'est pas un roman d'initiation, pourtant quand on écoute les lecteurs on en jurerai !
Je pense que le thème principal est : Comment le désamour, le désenchantement qui n'arrive pas à la résignation, mêne inéluctablement à la folie. Mais aussi comment in fine l'écriture constituera peut-etre l'échapattoire idéale, à défaut de se résigner on peut toujours se confier. Il suffit de raconter des histoires et les autres se mettent à vous manquer !
Finalement cette tentative de psychothérapie va échouer et Salinger donnera forme au réve d'Holden de se retirer dans les bois.
Doc