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| | George Sand | |
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Auteur | Message |
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Albert pilier
Nombre de messages : 2302 Localisation : île de france Date d'inscription : 22/06/2010
| Sujet: ar Dim 04 Déc 2011, 05:52 | |
| Je viens de terminer Les Maîtres sonneurs. J'ai moins aimé que d'autres livres du même auteur, la structure est plus lourde, moins alerte. D'après les notes, L'auteur a remanié son roman, en faisant passer la deuxième partie avant la première et je trouve que ça manque de rythme. Il reste intéressant pour mieux connaître les mentalités de cette époque, le poids de la rumeur, mais surtout tout ce qui touche aux habitudes des maîtres sonneurs, et ce que j'ignorais, les rites d'initiation pour entrer dans la corporation: mises à l'épreuve physiques et morales, une fois qu'on a prouvé qu'on était capable de jouer comme un maître. Un autre détail, j'ai appris que dans le Berry, on appelait le diable le Georgeon. je me suis demandé si George Sand avait choisi son pseudonyme d'écrivain en relation avec ce nom . Ce Georgeon est aussi celui que l'on invoque aux carrefours des routes pour appeler l'esprit. Je suis très intrigué par ce dieu des carrefours que l'on retrouve dans quantité de mythologies: Hermès/Mercure, Legba chez les haïtiens et les africains, Georgeon dans le Berry,.... qui est un dieu joueur des passages entre deux mondes. George Sand est bien à la frontière de plusieurs mondes: née d'un aristocrate et d’une roturière, femme qui s'habille en homme et mène une vie libre, femme engagée dans un changement de structure sociale, attirée par le socialisme.
Dernière édition par Albert le Lun 05 Déc 2011, 11:29, édité 1 fois | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: George Sand Dim 04 Déc 2011, 17:29 | |
| Dans Histoire de ma vie, George Sand écrit : « Je pris vite et sans y penser le prénom de George qui me paraissait synonyme de Berrichon. » On explique parfois que , étymologiquement, George c’est le paysan (cf. Les Géorgiques) et que, au XIXe siècle, les Berrichons sont presque tous des paysans, d'où cette réflexion un peu curieuse de l'écrivain. Mais dans une lettre à Flaubert, G. Sand écrit aussi : « Le vent joue de ma vieille harpe comme il lui plaît d’en jouer. Je ne peux rien trouver en moi. C’est l’autre qui chante à son gré, mal ou bien. » Or l’autre, c’est, toujours en Berry, traditionnellement … le diable, i.e. Georgeon ou Georget (ainsi appelé par dérision pour qu’il se rappelle avoir été mis hors d’état de nuire par St Georges terrassant le dragon, symbole de l’ennemi absolu du genre humain). Je me garderai de conclure !
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| | | Albert pilier
Nombre de messages : 2302 Localisation : île de france Date d'inscription : 22/06/2010
| Sujet: Re: George Sand Lun 05 Déc 2011, 11:27 | |
| Merci Nicyrle pour toutes ces précisions!! Il est bien possible que l'inconscient ait parlé | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: George Sand Lun 05 Déc 2011, 11:49 | |
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| | | Pégase59 pilier
Nombre de messages : 1711 Age : 65 Localisation : Namur Belgique Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: George Sand Sam 21 Jan 2012, 14:49 | |
| ce samedi, commencé la lecture de "François le champi". Je suis plongé dedans..c'est magnifique.j'en dirai plus quand j’aurai terminé. Je n'ai pas trouvé trace de ce livre sur le fil | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: George Sand Sam 21 Jan 2012, 22:52 | |
| C'est un beau livre, Pégase, tu as raison, je m'y replongerai volontiers | |
| | | Pégase59 pilier
Nombre de messages : 1711 Age : 65 Localisation : Namur Belgique Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: George Sand Dim 22 Jan 2012, 08:32 | |
| Nicryle plus j'avance dans le livre plus il me plait et plus j’ai envie de voir plus loin.Tu as raison c'est un très très beau livre tout à l'heure je placerai al couverture que je trouve jolie bon dimanche | |
| | | Pégase59 pilier
Nombre de messages : 1711 Age : 65 Localisation : Namur Belgique Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: George Sand Dim 22 Jan 2012, 08:43 | |
| Désolée couverture un peu abîmée , mais ce livre fait partie de ceux repris à al fermeture de al bibliothèque(voir mon profil) | |
| | | Pégase59 pilier
Nombre de messages : 1711 Age : 65 Localisation : Namur Belgique Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: George Sand Dim 22 Jan 2012, 08:44 | |
| elle semble petite erreur de ma part si on clique dessus on al vois en plus grand | |
| | | Natalia pilier
Nombre de messages : 9409 Age : 58 Localisation : Nantes Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: George Sand Dim 22 Jan 2012, 11:43 | |
| En effet, la couverture est splendide | |
| | | Pégase59 pilier
Nombre de messages : 1711 Age : 65 Localisation : Namur Belgique Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: George Sand Dim 22 Jan 2012, 13:52 | |
| Terminé "François le champi". Très beau récit qui fait réfléchir, avec certains passages un peu tristes. je ne connaissais pas ce livre.
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| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: George Sand Lun 23 Jan 2012, 22:33 | |
| Connaissez-vous la nouvelle intitulée Marquise ? C’est une œuvre de jeunesse de G. Sand qui date de 1832. Je viens de la retrouver au fond de ma bibliothèque, publiée aux éditions Mille et une nuits de la Librairie Fayard en 2000. Sainte-Beuve et Balzac avaient, dit-on, salué ce texte qui raconte l’impossible amour d’une marquise pour un comédien. Rappelons que G. Sand elle-même eut l’acteur Bocage pour amant. Cette nouvelle romantique baigne dans le rêve par l’intermédiaire du théâtre si cher à son auteur. On y retrouve des thèmes qui reviendront dans les romans de G. Sand, en particulier sur le mariage sans amour, la passion, l’asservissement des femmes et le dégoût des hommes. Et déjà on est sous le charme d’une écriture très maîtrisée, parfois teintée d’humour, avec un art du trait que personnellement j’apprécie beaucoup : - Citation :
- L’expérience que j’acquis en six mois de mariage trouva un esprit si étroit pour la recevoir, qu’elle ne me servit de rien. J’appris, non pas à connaître la vie, mais à douter de moi-même. J’entrai dans le monde avec des idées tout à fait fausses et des préventions dont toute ma vie n’a pu détruire l’effet.
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| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: George Sand Lun 23 Jan 2012, 22:36 | |
| Deux autres citations tirées de la nouvelle Marquise : - Citation :
- Quand on n’a pas besoin de vertu, on n’en a pas ; voilà pourquoi, avec les mœurs les plus austères, je ne fus point vertueuse.
[…] arriva de province un homme sans talent, sans esprit, sans aucune qualité énergique ou séduisante, mais doué d’une grande candeur et d’une droiture de sentiments bien rare dans le monde où je vivais. Je commençais à me dire qu’il fallait faire enfin un choix, comme disaient mes compagnes. Je ne pouvais me marier, étant mère, et, n’ayant confiance à la bonté d’aucun homme, je ne croyais pas avoir ce droit. C’était donc un amant qu’il me fallait accepter pour être au niveau de la compagnie où j’étais jetée. Je me déterminai en faveur de ce provincial, dont le nom et l’état dans le monde me couvraient d’une assez belle protection. - Citation :
- De ce soir seulement, je compris l’espèce d’amour qui m’enchaînait à Lélio : c’était une passion toute intellectuelle, toute romanesque. Ce n’était pas lui que j’aimais, mais le héros des anciens jours qu’il savait représenter ; ces types de franchise, de loyauté et de tendresse à jamais perdus, revivaient en lui, et je me trouvais avec lui et par lui reportée à une époque de vertus désormais oubliées. […] Lélio n’était pour moi que l’ombre du Cid, que le représentant de l’amour antique et chevaleresque dont on se moquait maintenant en France.
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| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: George Sand Mar 24 Jan 2012, 06:40 | |
| j'aime autant la femme que l'auteur, chez George Sand. J'ai lu très jeune, François le champi, la mare au diable, la petite Fadette et plus tard Consuelo et quelques unes de ses correspondances, notamment avec Musset. Il va falloir que je lise Marquise et d'autres encore... merci Nic. | |
| | | Pégase59 pilier
Nombre de messages : 1711 Age : 65 Localisation : Namur Belgique Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: George Sand Lun 16 Avr 2012, 17:47 | |
| j'ai terminé la lecture de la Petite Fadette.
j'ai adoré. | |
| | | soussou pilier
Nombre de messages : 14224 Date d'inscription : 25/02/2007
| Sujet: Re: George Sand Ven 26 Juil 2013, 11:21 | |
| Georges Sand écrivait le 26 juillet..ceci: AUX CHAMPS COMME AILLEURS... « Parthénias est dans le Midi, Amyntas est parti avant-hier pour son village, afin de mettre les ouvriers en besogne à sa villa. Il nous permet cependant d’y passer encore une bonne journée avant de leur céder la place. Nous partons demain, Herminea et moi ; aujourd’hui, nous voyons la fête de notre hameau d’ici ; c’est sainte Anne qui en est la patronne et que l’on fête le dimanche ; car la moisson est commencée, et on ne pourrait se déranger dans la semaine. Toutes les réjouissances de chez nous se bornent à danser, du matin au soir, la bourrée. La bourrée du Berry va se perdant sans qu’on y songe ; elle ne se danse plus que dans un assez petit rayon. J’ai bien peur qu’on ne se soit laissé entraîner à la contredanse dans notre village de là-bas. Je n’ai pas encore osé le demander. La contredanse du paysan est absurde et grotesque. Sa valse est, comme rythme et comme allure, quelque chose de disloqué et d’incompréhensible. La bourrée est monotone, mais d’un vrai caractère. Pourtant il ne faut pas la voir folichonner par les artisans de petite ville; ils y sont aussi absurdes que le paysan à la contredanse. Il y a aussi les beaux de village de la nouvelle école, qui y introduisent des contorsions prétentieuses et des airs impertinents tout à fait contraires à l’esprit de cette antique danse. La bourrée n’est elle-même que dans les jambes molles et les allures traînantes de ce qui nous reste des vrais paysans, les jeunes bouviers et les minces pastoures de nos plaines. Ces naïfs personnages s’y amusent tranquillement en apparence ; mais l’acharnement qu’ils y portent prouve qu’ils y vont avec passion. Leur danse est souple, bien rythmée et très gracieuse dans sa simplicité. Les filles sont droites, sérieuses, avec les yeux invariablement fixés à terre. J’ai toujours vu les étrangers qui venaient à notre fête, très frappés de leur air modeste. Notre assemblée est l’une des moins brillantes du pays. Il en a toujours été ainsi : c’est parce qu’elle tombe en moisson et que la jeunesse est éparpillée au loin en ce moment. Je doute que le cabaretier qui nous dresse une ramée y fasse de brillantes affaires. Bien qu’il offre aux consommateurs liqueurs, bière et café, nos paysans, qui ne sont guère friands de ces nouveautés, n’en usent que par genre, et préfèrent le vin du cru, qui se débite au pichet dans les cabarets de la localité. Les ménétriers semblent fort occupés ; mais deux sonneurs de musette, c’est trop pour si peu de monde, et leur journée a été mauvaise. Le vieux Doré se targue pourtant d’avoir des droits à la préférence des gens d’ici. Il a été assez habile dans son temps, et il a beaucoup gagné. Il était seul alors pour cinq ou six paroisses et faisait souvent des journées de dix écus. Mais il s’est négligé dans son art, et, quelquefois distrait dès le matin, il coupait tout le jour les jambes à son monde, en sortant plus que de raison du ton et de la mesure. Et puis le cornemuseux croit que le souffle et le succès ne le trahiront jamais, tandis que l’un est aussi fugitif que l’autre. Il n’amasse guère : et, aux champs comme ailleurs, tout artiste veut mener la vie d’artiste. Bien qu’il travaille de ses bras dans la semaine, il n’est pas réputé bon ouvrier et ne trouve pas beaucoup d’ouvrage. Aux champs comme ailleurs, règne le préjugé du positiviste contre l’idéaliste… » George Sand, Promenades autour d’un village, Christian Pirot Éditeur, 2002, pp. 92-93 | |
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