La Tragique Histoire du Docteur Faust
Le contemporain de Shakespeare.
L’histoire de Faust, ce médecin si curieux qu’il sortit des limites rassurantes de la science « officielle » de son époque pour sonder les mystères des sciences occultes, est toute récente quand Marlowe écrit sa pièce.
C’est déjà un mythe ayant dépassé les frontières mais sa réalité historique (sans doute celle d’un savant Germanique s’adonnant à la magie noire) est proche dans le temps.
Au 16è siècle, on n’a pas encore le recul nécessaire pour en faire une légende, mais Marlowe participe à l’élan littéraire qui fera de lui un symbole universel.
Faust est présenté par Marlowe comme un homme cherchant l’ivresse du pouvoir et les biens matériels. Pas le savoir.
Il décrit donc l’évolution de ce vaniteux, entrant au service des forces maléfiques pour 24 ans, avec promesse de tout avoir. Mais à l’issue de ce délai, il donnera son âme à Satan...
Les états d’âme, justement, sont bien décrits : le scepticisme avant le pacte, la griserie du triomphe, puis le doute, les angoisses, la lucidité et enfin la frayeur finale.
La pièce est émaillée de scènes anti-cléricales qui ont valu à l’auteur sa réputation d’athéisme.
Il est difficile de se rendre compte des effets de scène en lisant une pièce de théâtre. A vue d’œil, celle-ci est dynamique et sans emphase. Des passages drôles aussi.
Pourtant, les monologues de Faust n’atteignent pas l’intensité dramatique qu’on espérait.
Je me suis demandé si cela tenait au style de l’auteur. Plus terre à terre que Shakespeare.
Si on le lit sans déplaisir, je trouve qu’il manque quand même au Faust de Marlowe une « grandeur métaphysique ».
Son héros est terriblement humain, donc faible, voire fade.
Certains ont fait un parallèle entre le personnage et l’écrivain.
Marlowe, tué dans une sombre taverne, un soir...
Lors d’un règlement de comptes ?
Marlowe était-il espion ?
Bref, 2 mythes pour le prix d’un : Faust et Marlowe.