Hernan Rivera Letelier (Chili).

Hernan Rivera Letelier, Le virtuose, Métailié. Traduction Bertille Hausberg.

Un petit village du Chili, perdu dans le désert, mise toutes ses activité sur le match de foot-ball qui l’oppose au village voisin, bien plus fort, et qui lui inflige défaite sur défaite.

Or un jour survient un couple, dont l’homme est un virtuose du ballon, expert en jongleries et coups d’éclat. Tout le village se prend à espérer une éclatante revanche contre l’adversaire de toujours.

Voilà un récit qui côtoie l’épopée, avec le clin d’œil héroï-comique, encore que les variétés du comique y coexistent avec un rare bonheur. Les péripéties ne manquent pas, pour décider le virtuose à rester quelques jours (le temps du match) dans ce trou perdu.

Le village conjugue ses efforts devant les difficultés à surmonter, et chaque personnage joue son rôle : le présentateur-bonimenteur, le goal rendu incapable car dans le plâtre, les don juans locaux, les sournois de service, peu regardants sur la moralité des moyens à employer, le pasteur illuminé.

Le récit est allègre, d’une verve puissante où la vitalité du récit fait passer des coquineries et des révélations cocasses.

Ah ! moi qui n’aime guère le foot et surtout pas ses bruyants supporters, j’ai pris un grand plaisir à suivre ce récit haut en couleurs.

Vive le Mexique, bravo à Letelier, merci à Métailié.

autres titres chez Métailié :

La Reine Isabel chantait des chansons d'amour

Les trains vont au purgatoire

Les fleurs noires de Santa Maria

Hernán Rivera Letelier est né à Talca au Chili, en 1950, mais il a toujours vécu dans les déserts des mines de nitrate d’Atacama. Il y a longtemps travaillé comme ouvrier, puis employé, après avoir fait des études secondaires à vingt-cinq ans.
Il a reçu pour ses deux derniers romans le grand prix de littérature du Chili. Il est l’auteur du Soulier rouge de Rosita Quintana, de Mirage d’amour avec fanfare et des Trains vont au purgatoire.

Hernan Rivera Letelier, Le virtuose, Métailié.

L’ambiance avant les matchs :

Citation :

« Quand les hommes mariés étaient entrés sur le terrain, ils [les célibataires] n’avaient pas trouvé mieux que de crier pour saluer l’équipe adverse

- Pour les amateurs de branlette, hip, hip,hip, hourra !

Alors pour se venger, l’équipe des célibataires s’était approchée des tribunes et là, tout près des épouses de leurs adversaires, il avaient crié pleins poumons :

- pour les cocus, hip, hip,hip, hourra ! »