Gerard Donovan

J'ai lu il y a peu Julius Winsome après les bonnes critiques que j'avais lues ici et là.

L'Humanité a écrit:

Une maison isolée dans le Maine, aux confins du Canada. Dépanneur, bricoleur, mécano, Julius vit solitaire dans une maison au cœur de la forêt, avec une bibliothèque léguée par son père, et un chien donné par Claire, à la fin d'une trop brève histoire. Un jour, le chien revient, criblé de balles, mourir à ses pieds. Cette mort signe le début de la métamorphose d'un ermite pacifique en tueur glacial et efficace. Impressionnant roman d'un Irlandais installé aux États-Unis, autopsie d'une violence qui, malgré des décennies de refoulement, peut surgir à la première occasion.

C'est en effet un roman marquant sur l'émergence d'une violence refoulée mais toujours présente en l'homme. C'est aussi une interrogation qui peut concerner tout le monde : que ferions-nous si l'on nous enlevait ce qui nous faisait vivre? Hobbes, le chien de Julius, est le déclencheur d'une folie meurtrière qui donne à voir le caractère profondément humain du tueur, puisqu'il ne tue que parce qu'il se dit que le tueur est parmi les chasseurs qu'il snipe.

Le fusil que prend Julius lui fut donné par son père qui le tenait lui-même du grand-père, don d'un soldat anglais dans les tranchées de 14-18. La violence et la mort en héritage, semble nous dire Donovan. Mais cela est toujours contrebalancé par le souvenir de Hobbes et de Claire.

Et puis, il faut remarquer les magnifiques descriptions que fait Donovan des forêts de son North Maine adoptif.

je l'ai lu, je confirme la bonne impression de Prince !
Superbe!

traduit par Georges-Michel Sarotte, 246 p. chez Points (2010)