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| | Horacio Castellanos Moya - [Salvador] | |
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Auteur | Message |
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Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Horacio Castellanos Moya-page 4 Lun 22 Juil 2013, 17:33 | |
| Horacio Castellanos Moya Déraison J’avais trouvé violent “ le bal des vipères », il peut être rangé dans le rayon pour enfants maintenant. Si de violence il s’agit, Castellanos Moya nous offre un récit des plus violents que j’aie lus sur le génocide des Indiens par les militaires. Véridique, rude, sans fioriture, difficile à digérer, et qui en même temps, on ne peut s’en priver de lire. N’importe si c’est au Salvador, au Guatemala, c’est de l’Amérique Centrale, de l’Amérique du Sud, où de tels crimes ont été commis. Encore de nos jours dans notre pays, on parle des droits de l’homme et les indigènes sont privés de leur terre et livrés à la famine. Dans l’histoire le héros est chargé de mettre au net et corriger un manuscrit de mille cent pages, témoignages de survivants des massacres. Au fur et à mesure qu’il déchiffre, deux aspects le saisissent et font chanceler son cerveau : l’horreur le plus profond et certaines phrases qu’il note dans son agenda qui ont pour lui, un charme poétique, étrange. Nombreuses de ces phrases sont dans le texte. Il travaille dans un Archevêché, on attend qu’il finisse pour le diffuser, mais il commence à déraisonner, voit des délateurs et traîtres partout, la paranoïa le prend, jusqu’à la moelle des os. Ces mille pages teintées de sang, de viols, massacres et sévices incroyables peuvent rendre fou quiconque. Pour atténuer son déséquilibre mental il cherche un soulagement dans le sexe, et l’auteur nous présente des scènes à rire aux éclats, grossières, sales, c’est vrai, quel répit entre tant de malheur ! Puis encore associer Mgr au capo mafia du film « le Parrain , plus on lit plus l’ingéniosité de l’auteur nous fascine. De retour au triste du texte, lire comment faire avouer un muet les noms de guerrilleros, et dans le sixième chapitre, dans mon livre en espagnol les pages 72-73- le modus operandi, la brutalité impitoyable de l’armée. Ce n’est pas étonnant que lire et écrire sur de tels témoignages devient la cause de sa crise paranoïaque, même dans l’autre côté du monde, où il s’est réfugié. Le coeur me bat, on ne sort pas indemne de cette lecture- Horacio Castellanos Moya un auteur qui frappe par la puissance de son écriture. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Horacio Castellanos Moya - [Salvador] Lun 22 Juil 2013, 17:48 | |
| parfait Amadak ! voilà un bon écrivain de débusqué ! | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Horacio Castellanos Moya-page 4 Mar 23 Juil 2013, 13:40 | |
| merci Rotko,j'ai appris qu'on ne doit pas juger un auteur par un seul livre. Une belle surprise d'avoir lu le second. Si tu as encore le livre j'aimerais voir la traduction en français d'une ou deux de ces phrases bizarres que l'auteur trouve poétiques. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Horacio Castellanos Moya - [Salvador] Mar 23 Juil 2013, 14:00 | |
| Inscris-les sur ce fil, je réemprunterai le livre et te donnerai les traductions de ces phrases faciles à retrouver car en italiques. | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Horacio Castellanos Moya-page 4 Mar 23 Juil 2013, 21:14 | |
| merci Rotko, j'ai choisi les plus étranges Les phrases des indiens dans leurs témoignages Ce n’est pas difficile, mais c’est un espagnol fautif. , qui a une certaine musicalité par la répétition de mots ou d’adverbes
Page 43 : lo que pienso es lo que pienso yo
Tanto en sufrimiento que hemos sufrido tanto con ellos
Page82- porque yo no quiero que me maten la gente delante de mí
Page 141- herido es duro quedar, pero muerto es tranquilo-
Page 149- para mí recordar, siento yo que estoy viviendo otra vez | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Horacio Castellanos Moya - [Salvador] Sam 03 Aoû 2013, 11:35 | |
| La Servante et le Catcheur (La Sirvienta y el Luchador), d'Horacio Castellanos Moya, traduit de l'espagnol (Salvador) par René Solis, Métailié, 240 p - Citation :
- Fin des années 1970. 48 heures à San Salvador, en pleine guerre civile. Une femme de ménage part à la recherche d'un jeune couple disparu et croise sur son chemin une vieille connaissance, ancien catcheur devenu flic et tortionnaire.
1/2 début fulgurant dans sa brutalité et sa concision. Le lecteur est mis devant les faits accomplis, qu'il éprouve de la compassion ou de l'horreur n'est pas le problème de l'écrivain. Dans la partie II commencent les interrogations et les démarches de ceux qui ne sont pas au courant des dernières actions de la police de la Junte. Un récit qui vous prend aux tripes, d'autant que tout sonne authentique, vu ce qu'on lit et ce qu'on sait des expériences de l'écrivain sur les pratiques du Salvador à cette époque. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Horacio Castellanos Moya - [Salvador] Dim 04 Aoû 2013, 08:33 | |
| 2/2 La Servante et le Catcheur (La Sirvienta y el Luchador), d'Horacio Castellanos Moya, traduit de l'espagnol (Salvador) par René Solis, Métailié, 240 p Le plus captivant et le plus effrayant des romans que j’ai lus de Castellanos Moya. Sous forme d’un thriller qui repose sur l’actualité des années 70 au Salvador, on parcourt les basses coulisses de la guerre civile : les expéditions meurtrières des policiers de la junte, un corps spécial qui obéit aux ordres, sans se poser de questions, pour livrer des opposants aux « découpeurs » et autres tortionnaires . D’un autre côté, les « subversifs » qui éliminent leurs adversaires à coup d’attentats, obéissant eux aussi à des actions programmées au-dessus de leurs têtes. Le coup de force de Castellanos Moya est de tisser des liens étroits entre les différents clans, en particulier au sein d’une famille. Le personnage principal , la servante d’une grande famille libérale, poursuit inlassablement sa quête de vérité sur les disparitions, sans même pouvoir se confier à son entourage le plus proche. Par son intermédiaire, le récit devient une radiographie de la guerre civile, avec les secrets, les projets, les inquiétudes, et les deuils. On assiste donc aux opérations sur le vif, et à leurs différents retentissements dans le cercle de famille. Là où d’autres écrivains utiliseraient - avec moins de talent les ressorts des scènes d’action, l’auteur n’oublie jamais les enjeux humains : on en sait davantage que les acteurs, ce qui met au premier plan, les appréhensions, les inquiétudes, et les chagrins. Fascinant ! | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Horacio Castellanos Moya-page 4 Lun 05 Aoû 2013, 13:14 | |
| bonjour Rotko Ce livre semble fascinant comme tu dis, on va parler une fois encore sur Moya? je peux le trouver,il existe.Si c 'est pour maintenant je n'ai pas le temps. Je lirai Salem et je suis plongée dans le moyen âge avec "couleur corail". Pour un autre moment je pourrait l'acheter,non dans l'immédiat. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Horacio Castellanos Moya - [Salvador] Lun 05 Aoû 2013, 13:53 | |
| Quand tu veux, Amadak, j'ai sauté sur le livre dès que je l'ai vu disponible. Tu as lu mon avis très favorable, pour une histoire éprouvante. | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Horacio Castellanos Moya-page 4 Lun 05 Aoû 2013, 14:27 | |
| merci Rotko vendredi je verrai dans buenosairesserienegra, je nomme ceux que je connais Carlos Salem Federico Andahazi,Erneto Molla et d'autres. | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: Horacio Castellanos Moya - [Salvador] Lun 05 Aoû 2013, 14:33 | |
| j'ai noté ton enthousiasme, ton Excellence, mais je vais encore bientôt changer d'horizon et il faudra que je cherche ce livre là où je me trouverai bientôt. | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Horacio Castellanos Moya-page 5 Jeu 12 Sep 2013, 22:39 | |
| Horacio Castellanos Moya Deux journées d’horreur au Salvador Un livre qui décrit le Salvador et la guerre civile où les guérilleros, d’un côté et les militaires de l’autre s’étripaient, sans miséricorde. Nous connaissons déjà par la plume vigoureuse de Moya comment était la répression des militaires et policiers, toujours à la chasse des opposants. Une histoire banale, d’une servante à la recherche d’un jeune couple qui n’est pas chez soi, qui a disparu, va déclencher une orgie de sang, hallucinante. Dans son innocent itinéraire María Elena rencontre un vieux catcheur, le Vikingo, autrefois célèbre, aujourd’hui, une dépouille, terriblement malade et qui espère être encore utile à la police, il se sent de taille comme tortionnaire. C’est à cet homme à qui elle s’adresse et demande de l’aide. Rien ne sera plus pareil ni dans sa vie, ni dans sa famille, ni connaissances. Dans ces quarante-huit heures nullement faciles à digérer, on n’en sort pas indemne Brutalité, sévisse, viols, et tortures se multiplient au fil de la lecture. Les prisonniers attroupés, comme du bétail dans les cachots du Palais Noir passent à L’Opéra où on les fera chanter et avouer quoi que ce soit. La description des souffrances de cette vieille dépouille du Vikingo, met une note d’humanité dans le coeur de la servante, et j’ajoute que pour le lecteur aussi. Ce livre de Moya est l’un des plus terribles que j’ai lu de cet auteur. Magistral du début à la fin. Mais j’avais plus apprécié « Déraison » Dans « la servante et le Catcheur » il manque quelques points d’humour qui auraient donné un léger répit à tant d’horreur. Moya dans « Déraison »nous en offre, vraiment réjouissants !! Le livre, très bien écrit, se lit d’une traite et nous frappe, nous fait mal aux tripes, mais qu’on ne peux quitter, jusqu’à la conclusion déroutante. | |
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