Ysandre

pas de doute, tu a le sens des mots justes.

merci Rotko, bisous

Admirable prose poétique qui touche et se heurte aux confins de l'infini nostalgique, Ysandre ...

oh ! Constance, tu nous manquais ! tu as passé un beau Noël ?
Merci pour ton analyse. Bisous

soir de réveillon avec Minie, la solitude a parfois quelque chose de bon : je me regarde à l'intérieur et je regarde un petit chien qui m'aime

bonne année à tous

On aimerait avoir un petit texte sur le chien...

BONNE ANNEE A TOUS ET TOUT CE QUE VOUS SOUHAITEZ !

j'ai eu un mal de chien a entrer, Rosko : ils demandaient mon identifiant et mon mot de passe et ça ne fonctionnait pas.
Suis rentrée par la cheminée ! suis toute noire !

Tu veux un texte sur mon petit chien ? ok !

J'avais un york que ma fille m'avait donné. Un adorable, timide, une douce petite bête. J'ai du le faire euthanasier le 18 septembre, il avait un cancer du rein et 16 ans. Le lendemain en revenant de mon cours de théâtre, il pleuvait à verse et j'ai fait un aquaplanning, j'ai embouti une voiture garée sur un trottoir. Peine + peine = gros chagrin.et tourments de toutes sortes avec les assurances, etc. Je suis fragile et j'ai fait une dépression nerveuse (je me soigne). J'ai toujours eu des chiens, la maison était désespérément vide. J'ai cherché une petite bête à adopter (il y en a tant de malheureux et d'abandonnés).

Minie

Toute petite ! joli mélange de york et de caniche
tu es venue vers moi et tes deux kg 600 m'ont paru si légers !!!
A peine deux ans, et tu avais déjà été battue, une côte cassée
et contrairement aux yorks, on voyait parfois le blanc de tes yeux
un peu terrifiés, ou attentifs.

Tu ne remplaceras pas tous ceux qui m'ont accompagnée
et qui me manquent encore, tu es la quinzième
j'en ai eu jusqu'à 3 à la fois, mais tu comptes autant pour moi.
Par une malheureuse circonstance, j'étais seule pour le réveillon.
Mais non ! je n'étais pas si seule que cela !

ton regard me suivait, il y avait comme de la reconnaissance
dans tes beaux yeux noirs... nous avons dégusté les mêmes choses
et tu es venue te blottir dans mes bras sur le canapé.
Je t'ai parlé de la solitude, même consentie,
des joies factices parfois dans la fête
de ces débauches d'alcool et de nourriture
de ces lendemains qui déchantent...

Je suis sûre que tu comprenais que j'étais heureuse
d'être avec toi. Nous avons joué au lancer de nounours;
tu courais si vite et tu n'avais pas de frein sur le carrelage.
Tu m'as fait rire ! Vers 11 heures, tu es allée vers ta niche,
revenue vers moi ! il était l'heure d'aller au dodo.

tu m'as suivie dans la salle de bains
j'ai mis ton igloo près de mon lit et nous nous sommes souhaité
UNE BONNE ANNEE ; bisous et petit coup de langue sur mon menton.
Minie, comme la compagnie d'un minuscule chien peut être plus enrichissante que celle des humains parfois !

Ysandre

On peut à juste titre consacrer un texte à son chien.

N'est ce pas Diderot qui a écrit Regrets sur ma vieille robe de chambre ?

je préfère mon chien qu'une vieille robe de chambre monsieur Diderot
bonne journée Rotko

encore que.... Diderot a mieux parlé de sa robe de chambre que moi de mon petit chien !!! tout le monde ne s'appelle pas Diderot !

Insomnies


Déferlantes de souvenirs
sourires à peine ébauchés
écume du temps qui passe
je vous hais quand la nuit tombe.

Photos jaunies des disparus
regards d'enfants
trop vite grandis
je vous aime
en désespérance
puisque ne vous reverrai plus

Nuit qui n'en finit pas
d'être noire,
Etoiles mortes
depuis longtemps
et dont la lumière
nous parvient...

Comme je voudrais dormir....
la nuit ramène les souffrances
tous les regrets,
ce qui n'a pas eu lieu
et qui ne sera jamais plus.

Dormir, attendre demain.

Ysandre

j'ai dit : "jeune octopus"
parce que vous avez 20 ans
vous m'avez appelé "dame Ysandre"
parce que j'ai de vous bien plus d'ans
je vous tutoie, vous me voussoyez
vous êtes mon saute ruisseau, mon bejaune.

Votre vocabulaire m'époustoufle
qu'avez vous donc dans la tête
pour écrire aussi bien, enfant ?


vous êtes mon drolassou émerveillable
et me faites souvent esbouffer
seriez vous estiquit
je ne vous sais
mais point étoffé

rien ne vous fault
mais très férot
incontinent je vous le dis:
c'est ce lien irréfragable qui nous lie
même pas maloneste
pour une ménine
combien que vous me connaissassiez
vous êtes constant, jeune Octopus
et vous cuider
front m'est facile.

Ecrire, même si vous n'avez pas envie
Ecrivez par braveté
Votre dame est déconfortée
que vous vous accoisiez
Elle attend.

Dame Ysandre

foin de ces insomnies ! Albert Camus m'a consolée, même si ma prose est coquefredouille, il a dit "créer, c'est vivre deux fois" ye pi yé !

bonne nuit les salés

Merci, Dame !
C'est très gentil à vous !

Octopus ! je te fais un gros bisou.

"les mots, planches jetées sur un abîme avec lesquels on traverse l'espace d'une pensée" Valéry
Je vais donc jeter quelques planches sur cet abîme qui nous sépare.

Cet après midi je retournerai voir les falaises de Socoa près de St Jean de Luz. C'est sauvage et très beau. L'océan a rongé comme une grosse souris le calcaire, tout en bas, donnant des strates noires sur blanc, du plus bel effet. Les tranches de roches noires hachurent l'eau, recouvertes en partie, puis découvertes par la marée.
Et puis il y a l'Adour ! aux couleurs de l'océan peu à peu mêlées à l'ocre qu'il arrache aux Pyrénées. L' Adour, mon amour. Il roule des eaux lourdes, il est épais, beau, d'une beauté mystérieuse. Quand on le remonte en bateau, on découvre les "barthes", rives marécageuses flore et faune foisonneuses. Formé de trois Gaves, il n'a pas mérité le nom de fleuve, pourtant c'est le plus beau que je connaisse.

des petits textes comme celui-ci tous les jours nous feraient plaisir.

merci mon ami j'ai besoin de courage

les arracheurs d'âme

Il est des êtres dont le but dans la vie est de " charcuter" des âmes,
de les mettre à feu et à sang jusqu'à en jouir.
Des malfaisants habillés de gentillesse et de sourires
Flatteurs, accueillants, mais nantis de pouvoirs malveillants...

Malheur à qui tombe dans leurs griffes !
Leur ennemi a terre, exangue, ils frappent encore.
A coups de mots sournois, distillés
A coups d'écrits bien emballés,
Plus l'autre souffre et plus ils tournent
de leur couteau de charcutier
la lame dans toutes les plaies.

leur méchanceté est bien cachée
peu la devinent, "mais voyons, vous vous trompez"
Les plus intelligents s'enfuient
Les plus lâches s'en accomodent
Ceux qui résistent sont frappés.

Ysandre

Il est de ces êtres qui revêtent un manteau accueillant, et qui accrochent aux coins de leurs lèvres un sourire qui se veut bienveillant.
Il est des refuges aux portes béantes dans lesquels on s'engouffre, pour y croiser hiver comme été quelques présences rassurantes. Vous êtes dans l'un de ceux-çi, et la nuit est tombée déjà, ne franchissez plus les portes pour vous en retourner, il est tard.

A vous.

Merci jeune Octopus

oui jeune Octopus, cette porte était ouverte et c'est à bras ouverts que l'on m'a accueillie. Je n'y crains ni la méchanceté, ni le fiel, ni les compliments dithyrambiques , peu sincères, on peut être critiqués avec gentilllesse par des gens qui en savent plus (rééllement). Tu seras bien ici m'a dit Rotko, et c'est vrai, je suis bien. Merci Grain de sel


Dame Ysandre

ps.- pour avoir des flatteries, s'adresser ailleurs

Ce dernier poème "Les arracheurs d'âme" est pour le moins que l'on puisse dire assez cinglant.
Le plus cinglant au travers de ce texte, ce n'est pas la lame aiguisée du charcutier que l'on doit craindre, c'est de sa lame jamais assez bien aiguisée, et que le charcutier lui-même, tente d'aiguiser chaque fois plus encore en enfonçant toujours plus profond et toujours au même endroit.
Mais la morale, dans l'histoire, c'est que cette plaie, déjà ouverte, si joliment entaillée, ne risque plus rien. Ça ne doit plus toucher, ça ne doit plus faire mal. Car la lame, que cela soit en surface ou dans le fond de sa surface, est mal en point et rouillée. Elle n'atteint plus sa cible.
Ainsi, la lame finira par s'en aller d'elle même. Car il y a de ces lames, comme des larmes perlant sur le front de la haine qui attendent toujours ailleurs pour frapper.

En tous les cas, ce texte est percutant ; on le sent vivre au travers d'une certaine douleur et pour atténuer mon expression : juste de la peine.

Merci ma Rosie d'avoir si bien compris ma peine et ce qui la provoquait en grande partie, et la dépression qui s'en est suivie. Mais je me soigne en ce moment. Et depuis que les portes de grains de sel m'ont été ouvertes je me sens un peu mieux, il y a de bonnes ondes ici et de la tendresse. Vais dodo, bonne nuit à toi et à tous les grains

LE VENT ATLANTIQUE


La lande grise, pelée
Se boursoufle par endroits
De buissons malingres,
Arbustes de sables
Sans force, gris verts
Décolorés.

Rien n'arrête le vent atlantique
Il vient de si loin, têtu, déterminé
Enveloppe, coupe le souffle,
Il sent l'iode et le sel,
Aucun effluve humain.
Il est brut et pur.

La dune tout en haut s'aplanit
Sur son autre versant,
Les vagues se ruent sur le sable
Avec un bruit de déchirure,
Un bruit de force,
Une rumeur méchante.

Le beau monstre arrive de l'horizon
Avec ses ombres noires,
Ses éclairs d'écume. Il charge !
Entame la côte douce, sans défense,
Molle, vite entamée...

Il chante un chant grave, parfois plaintif
Un orchestre wagnérien l'accompagne.
Il est fort, il est fou ! et dans la démesure
Comme un trop grand amour....

Ysandre