cecile Ladjali, Ordalie.

Très convaincante (1) sur son roman L'ordalie publié chez Actes Sud, Cécile Ladjali met en scène deux écrivains ilse et lenz, dont on comprend qu'il s'agit de Paul Célan et d'Ingeborg Bachmann .

Derrière l'histoire d'une "passion orageuse, sourdement destructrice," l'auteur, universitaire, évoque l'Allemagne de l'après-guerre, dans ses cendres et ses remords.

(1) Elle presentait son livre sur france-culture ce lundi 28 septembre, "tout arrive" est disponible en podcast pendant quelques jours.

Elle a déja publié chez chez Actes Sud : Les Souffleurs (2004 et Babel n° 970), La Chapelle Ajax (2005), Louis et la jeune fille (2006), Les Vies d'Emily Pearl (2008).
Elle a également publié en 2009 la pièce de théâtre Hamlet/ Électre chez Actes Sud-Papiers.

l'ordalie

200 pages chez Actes Sud,

je pense pouvoir me le procurer bientôt, disons le mois prochain. Je le lirais volontiers, en duo ou à plusieurs.

je convoite aussi les lettres à felician d' ingeborg Bachmann dont le ton est prenant. Ne disait-elle pas :

Citation :

je ne vis que quand j' ecris, quand je n'écris pas, je ne suis rien

.

Bonjour,
Moi aussi, j'ai adoré Ordalie.
Cécile Ladjali a publié à la rentrée littéraire de janvier un nouveau roman Aral qui est également fabuleux. Il parle de la surdité d'un violoncelliste qui vit au bord de la mer d'Aral. C'est l'histoire d'un grand "dépouillement" humain et d'une grande richesse intérieure. On retrouve les thèmes de la passion et de la relation fusionnelle mais avec des personnages qui sont des anonymes dont l'existence est presque illusoire.

rotko a écrit:

clic !

Très convaincante (1) sur son roman L'ordalie publié chez Actes Sud, Cécile Ladjali met en scène deux écrivains ilse et lenz, dont on comprend qu'il s'agit de Paul Célan et d'Ingeborg Bachmann .

Derrière l'histoire d'une "passion orageuse, sourdement destructrice," l'auteur, universitaire, évoque l'Allemagne de l'après-guerre, dans ses cendres et ses remords.

(1) Elle presentait son livre sur france-culture ce lundi 28 septembre, "tout arrive" est disponible en podcast pendant quelques jours.

Elle a déja publié chez chez Actes Sud : Les Souffleurs (2004 et Babel n° 970), La Chapelle Ajax (2005), Louis et la jeune fille (2006), Les Vies d'Emily Pearl (2008).
Elle a également publié en 2009 la pièce de théâtre Hamlet/ Électre chez Actes Sud-Papiers.

250 p. chez Actes Sud.

ce livre me tente car Cecile Ladjali porte une culture que je n'ai pas, et que certains thèmes méritent qu'on s'y intéresse.

la mer d'Aral

C'était une catastrophe écologique doublée d'un scandale politique dont la Russie était responsable. Le gouvernement Kazakh tergiversait sur les causes, mais pour chaque mari ayant perdu une épouse ou pour une mère pleurant son enfant, il n'y avait qu'une explication : la disparition de la mer d'Aral contribuait à polluer air, terre, eau. La disparition tuait les gens. La population souffrait de tuberculose, d'anémie ou de diarrhée, maux qui qui devenaient gravissimes chez une femme grosse.
(p.19)

pour situer le cadre de ce récit qui me fait une excellente impression.

Pour les lecteurs (ices ) qui s'intéressent au problème de la sauvegarde de la mer d'Aral, voici un livre lui aussi très émouvant



J'ai lu aussi dans une revue qu'il était prévu de réalimenter ce lac en creusant un canal qui le relierait à la mer Caspienne

A voir

merci Sapho, je deplace ton post pour le mettre sur le fil de cecile Ladjali qui, avec Aral, parle surout de L’île de VozrozhdeniyaN 1 ou île de la Renaissance (en russe : Остров Возрождения, Ostrov Vozrozhdeniya) est une ancienne île considérée depuis 2002 comme une péninsule en mer d'Aral.

À l'époque de l'Union des républiques socialistes soviétiques (1948-1992), un laboratoire d'armes biologiques (vecteurs de la maladie du charbon notamment) fut actif sur l'île. Le danger représenté par l'île devint connu grâce aux révélations des transfuges soviétiques, y compris Ken Alibek, l'ancien chef du programme d'armes biologiques de l'Union soviétique. C'était ici que, selon les documents parus, des spores de la maladie du charbon et le bacille de la peste bubonique ont été placés dans des armes et stockés. Et de fait, depuis 1988, des scientifiques ont transféré de Iekaterinbourg à l'île des bactéries pour qu'elles y soient enterrées.

La principale ville de l'île était Kantubek, qui est aujourd'hui en ruines, mais dont la population s'est autrefois élevée à 1 500 habitants.

l'article de Wikipedia

Ces produits de la recherche dela guerre biologique ont un retentissement dans l'histoire.

Aral chez Actes sud.

C’est un livre qui baigne dans l’amour, surtout dans la première partie, où Alexei et Zéna en adolescents précoces, ont des jeux, des joies, et des projets communs.

La musique y joue un grand rôle puisque Alexei devient un virtuose du violoncelle : on voit la genèse de sa passion, presque aussitôt suivie de l’annonce de sa surdité, ce qui n’entrave pas son désir de composer.

Tout se déroule en trois parties au Kazakhstan, sur les bords de lamer d’Aral et à proximité d’un site de recherche sur les armes biologiques, ce qui engendre des alertes et des maux multiples pour la population.

J’ai bien aimé ce livre, centré sur Alexei, au contact avec les nationalistes kazakhs désireux de se libérer de l’oppressante tutelle russe, et des tenants d’un rapprochement avec Moscou.

L’écriture oscille, selon les saisons (du cœur), entre la tristesse et l’espoir.

Le thème de l’absence (de la mer d’Aral, comme plus tard de Zéna,) influe sur la musique d’Alexei, incertain de ses origines et hésitant sur la marche à suivre pour satisfaire ses passions.

Ce roman, complet et complexe, me renforce dans l’idée de mieux connaître Cécile Ladjali et sa riche écriture.

La zone d'Aral est sujette dans le récit à des fuites bactériologiques et à des pollutions mortifères de l'eau.

Un certain docteur Ustinov est passé récemment au journal télévisé pour avertir les populations vivant près de l’île. Il a expliqué que la maladie se déclarait par une sueur de sang. Qu’ ensuite apparaissaient des ecchymoses sur tout le corps, une peau parcheminée et bleu foncé qui se fendait, des diarrhées noires, des coulées de sang par les parties génitales. Le tout conduisant à une dissolution des organes internes et enfin à la mort je vais donc crever de ce mal du siècle : infection au VIRUS U.

Le récit alterne entre deux strates temporelles, marquées par les dates au début des chapitres : un pied dans le présent, l'autre dans le passé.

On a donc constamment le sentiment d'un manque d'éléments et la perception de l'absence.

Thibaudet définissait trois critiques, celle des "amateurs", des universitaires et des auteurs.

si nous pratiquons la première, on apprécie aussi la troisième avec en l'occurence Carole Zalberg, dont on parlera bientôt : elle fait une retrospective des thèmes de Cécile ladjali

dans « Les souffleurs », premier roman évoquant la passion du théâtre dans une langue baroque qui ne dédaigne pas le grotesque, certains motifs intimes comme l’anorexie, la maternité non désirée, sont déjà présents, mais fondus dans une trame où les frontières du réel et du merveilleux bougent sans cesse, où la vie intérieure, hypertrophiée, ne peut être contenue.

Dans « Louis et la jeune fille », roman épistolaire allant et venant entre Première guerre mondiale et années 50, tout tient par les mots, la réalité n’existe que parce qu’elle s’écrit, s’inscrit en une trace qui relie les êtres, les époques.

Avec « Les vies d’Emily Pearl », qui aurait pu s’intituler « Journal d’une menteuse », Cécile Ladjali joue encore avec le vrai et le faux, évoque les contraintes du féminin, met en scène une affabulatrice dont elle semble comprendre intimement l’élan : cette nécessité de se redéfinir.

Que ses personnages écrivent, peignent (la Chapelle Ajax), soient musiciens (Aral), jouent la comédie ou s’opposent en des guerres éternelles (Hamlet/Electre) il n’est toujours question que de cela : échapper aux bornes, aux interdits, aux conditions de sa naissance, de son rang, de son sexe.
Pour y parvenir on brouillera les pistes, on redistribuera les données : on s’en prendra à sa propre chair, on se voudra aveugle pour déceler la lumière, des yeux entendront, les couleurs seront palpables et les odeurs bruissantes. Et l’on ira décrocher dans la mort le trophée du vivant.

tout se résout dans le somptueux "Shâb ou la nuit" le chemin vers sa vérité.

Tout l'article.

le somptueux "Shâb ou la nuit" le chemin vers sa vérité.

Les lycéens réunis à l’ancien hôtel de ville de Saint-Denis ont décerné aujourd’hui le prix du roman métis des lycéens 2013 à Shâb ou la nuit paru chez Actes Sud.

Ce roman autobiographique évoque la quête identitaire d’une enfant iranienne adoptée. Ce récit a séduit les deux délégués de chacun des huit lycées participants.