Le café Julien
Dawn Powell est née en1896 dans l’Ohio. Elle arrive à New York à l’âge de 18 ans. Auteur de seize romans situés soit dans l’Ohio, soit à New York. Elle a écrit aussi une dizaine de pièces de théâtre et des nouvelles. Mais elle n’a pas été véritablement reconnue, ses œuvres étant sans doute trop caustiques. Elle a néanmoins fréquenté les grands noms de l’époque à Greenwich Village où elle résidait. Elle est décédée en 1965.
Le café Julien est son avant dernier roman et, paraît-il, le plus abouti.
Autour de ce café français, sis près de Washington Square et aux serveurs imbus et « collets montés », gravite tout un monde de riches mécènes, artistes, critiques et journalistes. Snobs.
Nous sommes en 1948. Chacun joue ou essaie de jouer sa partie en ne s’occupant des autres que pour se valoriser. La galliériste expose les peintres tant qu’ils lui servent d’amants ; la milliardaire chapeaute la femme libre mais en mal d’argent tant qu’elle lui permet de se quereller avec son frère ; le peintre atteint la célébrité parce que tous le croient mort…Mais aussi les relations sentimentales, les couples et le mariage…Désillusions, vaines espérances masquées sous le vernis des codes sociaux…Dawn Powell nous dresse une galerie de portraits avec beaucoup de verve et d’ironie ; son regard critique, et plutôt cruel, épingle les travers, les faux semblants, dissèque une société, un milieu ; avec finesse et subtilité, mais sans pitié, elle nous entraîne avec jubilation sur les traces de son monde. Le livre est vivant et se lit avec grand plaisir.