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 Hardellet, "Le seuil du jardin"

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cleo
Kad
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Kad
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Kad


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MessageSujet: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptyMar 26 Mai 2009, 22:23

Nerval a dit “ Le rêve est une seconde vie”. Il s’agit la d’une vision de l’Art comme porte mystérieuse donnant accès à un univers onirique d’une richesse infinie. Mais imaginons qu’un savant fasse une invention permettant de rêver à volonté et de toutes les choses que nous ne pouvons réaliser dans la vie réelle. Ce serait en quelque sorte la possibilité de concrétiser volontairement l’idée de Freud selon laquelle « le rêve est la réalisation d’un désir ».

C’est le thème du merveilleux roman d’André Hardellet, « Le seuil du jardin »

"Le reve, sujet exaltant s’il en est. Cela me fait penser à un pied de nez joué au rationalisme symbolisé par notre merveilleux et emblématique Descartes : où a-t-il trouvé la "révélation" de sa philosophie : nulle part que dans trois songes ; magnifique ! Je ne peux non plus m’empêcher de penser à Dostoïevski, et à la place qu’il a faite aux rêves dans son œuvre et il y en a tellement d’autres bien évidemment.

Ce livre, je l’aime ; je l’aime parce qu’une fois refermé, il m’habite encore. Le songe, véritable mystère s’il en est, et il se trouve que les véritables créateurs sont ceux qui reconnaissent la place du rêve, accueillent le caractère fantastique de la réalité, ne l'épuisent pas par sa seule matière. Il semble que Masson et Swaine, les deux personnages principaux, recherchent la même chose tout en explorant des voies différentes : d’un côté un artiste, de l’autre un scientifique ; ce qu’ils vont découvrir et va permettre une rencontre au sein de la pension de Mme Temporel, rue D’Arcueil à Montrouge, c’est qu’ils poursuivent le même but : saisir quelque chose d’insaisissable.

Cette entrée vers l’insondable, et la difficulté de le rejoindre est symbolisée par le seuil. Le seuil est l’entrée vers d’autres contrées inconnues, mystérieuses, le lieu où nous quittons un univers pour entrer en un autre, un peu lorsque la réalité rencontre les plis de notre mémoire. Qu’est donc le rôle de l’artiste ? A mon sens, il est de nous mener au seuil de ces terres, que ces terres soient arides ou toutes foisonnantes. C’est une plongée en eaux profondes ; nous rejoignons l’ailleurs du moi, cet ailleurs qui le constitue, qui en fait sa base, sa vérité en fait. Caractère insaisissable de cette contrée que l’on cherche à rattraper ; un univers que l’on aimerait rejoindre, habiter ; le jardin ressemble étrangement à l’Eden, mais à un Eden individuel, chacun renfermant le sien même si tout le monde ne sait pas l’écouter.

Ainsi, dans cette pension, ils ne sont que deux à l’écouter. Leur désir, dès lors, n’est plus que de rejoindre le pays de leurs rêves, le pays de soi-même, le pays d’où l’on vient.

Citation :
"En marchant, le peintre réfléchissait aux analogies qu’offraient ces décors avec ses rêves : ruines, sous-bois crépusculaires, plages sans limites, stades déserts, jardins à l’abandon, tous baignant dans une commune torpeur. Ces lieux ne s’ouvraient que sur d’autres lieux semblables, laissant toujours en suspens l’inquiétude ou l’émerveillement du rêveur – et c’était ce prolongement même qu’il fallait suggérer, du moins Masson le croyait. Ainsi, le père Cézanne y était-il parvenu : ses baigneuses, par exemple, évoluaient dans un espace au cœur même d’un loisir à l’écart du temps..."
(page 15).

Toute cette réflexion fait partie du livre, et pourtant, comme l’air de ne pas y toucher. Tout "coule". Nous avons effectivement l’impression d’être dans un polar (un bon film noir), dans tout cela subsiste l’énigme de l’histoire, des personnages, de la réalité.
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cleo
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptyMer 27 Mai 2009, 07:40

Ton commentaire est très riche. chapeau
Je ne connais pas du tout Hardellet mais ton enthousiasme pour cette oeuvre me donne l'envie de le découvrir.
Ta citation:
Citation :
Ainsi, le père Cézanne y était-il parvenu : ses baigneuses, par exemple, évoluaient dans un espace au cœur même d’un loisir à l’écart du temps..."
Cette citation m'incline aussi à le lire car elle ouvre une autre manière d'appréhender Cézanne, le "père des Cubistes" comme il le présentait lui même. Par conséquent, une oeuvre qui se caractérise par un grand effort de construction et donc loin de la spontanéité et du hasard du songe.
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MessageSujet: Le film   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptyMer 27 Mai 2009, 16:44

“Le seuil du jardin a été adapte au cinéma dans un film de Jean Daniel Simon, “Ils”(1970). Pas récent en effet, mais un vrai classique ! Pourquoi le titre « Ils » ? Le titre original du roman est certainement trop « littéraire », pas assez « cinématographique », mais c’est surtout parce que le propos du film est de montrer que la « Machine à rêver » inventé par Swaine le savant, peut constituer une véritable menace pour l’équilibre d’une société moderne fermée et oppressive. « Rêver à loisir, rêver et mourir », serait en effet un style de vie totalement en opposition avec l’exploitation de l’effort producteur de la majorité au profit des besoins d’une minorité.
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Constance
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptySam 10 Oct 2009, 16:11

Si tu as aimé "Le seuil du jardin", Kad ... tu seras envoûtée par "La Cité Montgol", "Le luisant et la sorgue" et " Sommeils", car tu y retrouveras le poète des mondes clandestins et des cités perdues où l'on aimerait se perdre.

Extraits :

"On pénètre dans la Cité Montgol par des ruelles et des passages comme on en rencontre dans les quartiers sordides de n'importe quelle ville, mais son entrée est difficile à découvrir ... (Incipit de "La Cité Montgol")





Le Tremblay

Si tu reviens jamais danser
Chez Temporel, un jour ou l'autre,
Pense à ceux qui tous ont laissé
Leurs noms gravés auprès des nôtres.

Souviens-toi : quand tu l'as choisie
Pour tourner la valse en mineur,
La bonne chance enfin saisie,
Deux initiales dans un cœur.

Pense à ta jeunesse gâchée,
Sans t'en douter, au fil des jours,
Pense à l'image tant cherchée
Qui garderait son vrai contour.

Des robes aux couleurs de valse
Il n'est demeuré qu'un reflet
Sur le tain écaillé des glaces,
Des chansons - à peine un couplet

Mais c'est assez pour que renaisse
Ce qu'alors nous avons aimé
Et pour que tu te reconnaisses
Dans ce petit bal mal famé

Avec d'autres qui sont partis
Vers le meilleur ou vers le pire,
Avec celle qui t'a souri
Et dit les mots qu'il fallait dire.

Oui, si tu retournes danser
Chez Temporel, un jour ou l'autre,
Pense aux bonheurs qui sont passés
Là, simplement, comme les nôtres.

(La Cité Montgol)


" Immobile, ravi, je me tenais près de la cheminée, épiant le silence. Soudain, le cri d'un grillon traversait ma torpeur - petite bulle qui venait éclore, toute proche et pourtant si mystérieusemnt étouffée qu'elle appartenait sans aucun doute à un autre monde. Un monde dont je suis toujours en quête, depuis" (introduction de "Le poseur de grillons", extrait de "Métiers et divertissements", in "Sommeils")
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rotko
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptySam 10 Oct 2009, 16:16

Hardellet, l'auteur du bal chez temporel !

Dans une soirée littéraire, j'ai entendu un libraire chanter la chanson a capella, et sans crier gare.

C'était très bien !

un petit air de guinguette Wink
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Constance
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptySam 10 Oct 2009, 16:29

Effectivement, ce poème est très connu grâce à sa mise en musique, mais d'autres poèmes de "La Cité Montgol" auraient également mérité de l'être . Smile


Labrunie

Rappelle à mon amour les ombres des lilas
Quand nos Jeudis volaient le meilleur des semaines.
Depuis qu'ils sont partis la belle que voilà
De ses lauriers coupés a jonché les fontaines.

Nageuse, orvet doré qui s'efface au soleil,
Reviens de ton oubli ! Je cherche le sillage
De ta forme en allée aux étangs du sommeil,
Pur loisir mon refuge où tremble le mirage.

La torpeur a gagné les domaines du frais,
Midi clôt la chanson des dernières laveuses,
L'heure est tout souvenir et tu réapparais
Au miroir étoilé des images heureuses ...


Il reste encore 3 quatrains à recopier mais, aujourd'hui je me sens flemmarde ... down
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptySam 10 Oct 2009, 16:35

Citation :
Labrunie ?

on va voir le Prince rappliquer Hardellet, "Le seuil du jardin" Velo1

Ô mes amours jamais comblées,
Rappelez-vous, chemin faisant,
La nuit des vertus envolées,
La nuit des neiges de senteurs
Et le sourire au palpitant.

Quand les rosiers étaient fleuris
Dans le vieux jardin de Touraine
On rencontrait à sa fontaine
La tourterelle et la perdrix,
La servante et la châtelaine...


Revient le mois d'Anne-Marie
Voici la saison des bosquets,
Des gaufres et des balançoires.
La belle a perdu son bouquet
Mais, déjà plus, ne s'en soucie


S'en va le bon temps qu'on se donne :
Toute la clarté des Printemps
Pour y baigner sans fin mes yeux
- Et tous les pavots de l'Automne
Pour guérir du mal des adieux

Revient le mois d'Anne-Marie
Voici la saison des bosquets,
Des gaufres et des balançoires.
La belle a perdu son bouquet
Mais, déjà plus, ne s'en soucie


S'en va le bon temps qu'on se donne :
Toute la clarté des Printemps
Pour y baigner sans fin mes yeux
- Et tous les pavots de l'Automne
Pour guérir du mal des adieux
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Constance
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptyLun 12 Oct 2009, 10:00

"Si tu lâches un caillou sous l'arche froide du pont, tu l'entendras rouler longtemps, de marche en marche, sur l'escalier de l'écho.
Et le silence qui se reforme ensuite parle encore d'une fugue argentée à travers le pays des gardons"

" Rien qu'une guêpe bourdonnant, dehors, autour d'un cruchon. Et, avec ce faible bruit, c'est l'Eté qui entre dans la cuisine et caresse une botte d'oignons pendue à un clou"


(Extraits de "Campagnes", in Sommeils)
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heurtebise
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptyMar 17 Nov 2009, 14:44

Hardellet, "Le seuil du jardin" HardelletPour ceux qui veulent en savoir plus sur cet écrivain dont on ne vantera jamais assez les mérites et qui fut victime en son temps de la censure pompidolienne pour son roman "Lourdes,lentes" condamné pour pornographie. Shocked
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Constance
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptyJeu 07 Jan 2010, 09:37

Le chef des baisers


Il s'en va de village en village avec son ordre de mission portant le sceau du Grand Despote. On le connaît, d'ailleurs, et, dès son arrivée, le garde champêtre bat le tambour : rassemblement sur la grand-place de toutes les filles entre 15 et 23 ans.
Pourquoi ces âges ? Les avis sont partagés — mais peu importe, à dire vrai. Lui se rafraîchit dans une auberge en attendant.

Quand toute cette jeunesse se trouve réunie, le Chef procède à une première élimination : les vilaines, les brèche-dents, les pas propres : sortez. Puis il se met à l'oeuvre sous l'oeil vivement inté­ressé de la population.

Il existe trente-six mille millions de saveurs et de qualités dans les baisers, chaque fille a le sien, pour ainsi dire. Haleines, pulpes, salives, sans parler de la technique, il vous évalue tout ça en moins de deux. D'autres annoncent le cru et le millésime d'un grand bourgogne, lui vous classe aussi sûrement un baiser, et il vous citerait encore, comme incompa­rable, celui de Marie-Louise Jeanteur qui avait dix- sept ans, des taches de rousseur et un peu de foin sur son corsage. Ces mérites justifient l'estime que lui accorde le Grand Despote.

Il lui arrive de s'attarder un brin sur le motif lorsque la partenaire en vaut la peine. Les aïeules se poussent aux fenêtres pour mieux voir, les petits vieux engagent des paris, les gars s'envoient des grandes claques dans le dos et, le soir, il y a bom­bance en l'honneur des élues.

Là-bas, entre ses ministres, ses chambellans, ses secrétaires et tout le tremblement, le Grand Des­pote trouve le temps long. Cependant, sa mission accomplie, le Chef revient dare-dare et soumet, en l'agrémentant de quelques commentaires, sa liste au souverain. Celui-ci se frotte les mains et dit généralement : Peste !

Ensuite on convoque les demoiselles à un goûter, suivi de bal, dans le palais — et la dégusta­tion des baisers s'effectue à huis clos. Le Chef y prend part en vertu d'un privilège qui s'ajoute à son traitement (imputable au budget des Beaux- Arts).

Il vit content de son sort et, l'hiver, près du feu, il recense les mille bouquets savourés aux lèvres des filles sur les chemins de la belle maison.



Qui sait si ce n'est lui qui a soufflé, de loin, la phrase merveilleuse : « Te donner toutes les étoiles du ciel en un baiser sur les yeux, tous les baisers de la terre en une étoile sur la bouche. »



"Métiers et divertissements", extrait de "Sommeils", in "La Cité Montgol "
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Constance
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptyDim 28 Fév 2010, 19:38

Hardellet, "Le seuil du jardin" Clioteam1942magrittelej




Qui me dira jamais d'où venait le "Jockey perdu"
que Magritte peignit sur un échiquier de feuillage ?
De quelle futaie dormante, de quel hippodrome clandestin
dont les pistes bifurquaient inexplicablement ?


(Campagnes, extrait de Sommeils, in La Cité Montgol)

Toile "Le jockey perdu", de Magritte
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Mile
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Mile


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MessageSujet: hardellet   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptyMer 08 Juin 2011, 09:36

Moon a écrit:
Paris. I love you


Chanson


C'est une chanson des bords de la Seine
Des quais de Grenelle à ceux de Bercy
Elle s'abandonne à l'eau qui la mène
Parmi le brouillard et les éclaircies.

Il faut l'écouter, qui glisse et s'efface
Au fil du courant, sous l'arche d'un pont,
Tandis que l'écho rasant la surface
Porte vers l'aval un peu de l'amont

C'est une comptine autour des marelles
Dans un matin pur, à Ménilmontant,
La complainte des fillettes rebelles
Dans le château du roi des Bons-Enfants.

Et chaque saison reprend le poème
Qui joint l'enchanteur du pont Mirabeau
A deux amoureux penchés sur eux-mêmes,
A des vagabonds dormant près de l'eau.

Sur un air venu du temps des sirènes
Un vieux limonaire en moud le refrain
- Et c'est la chanson de Paris sur Seine
Qui s'enlace au jour limpide et serein.

Puis quand les sommeils vont à la dérive
Par la ville sourde étouffant ses bruits
- Ô dernier passant, veilleur de la rive,
C'est une chanson des bords de la nuit.


André Hardellet
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MessageSujet: Re: Hardellet, "Le seuil du jardin"   Hardellet, "Le seuil du jardin" EmptyMar 24 Juil 2012, 10:01

Lourdes, lentes, de hardellet, 127 p. chez Gallimard vu par Claro

Dans une lettre adressée à Pierre Seghers, Hardellet faisait de Lourdes, lentes... "une belle histoire d'amour en été et de truites pêchées". Une histoire d'amour sans doute, mais aussi un récit qui célèbre les femmes bien en chair, lourdes et pulpeuses comme les sculptures de Maillol, et plus particulièrement Germaine, personnage féminin que Hardellet avait déjà plusieurs fois évoqué, avec laquelle le narrateur vit sa première expérience sexuelle.

L'affaire serait des plus anodines si le narrateur n'était âgé que de 12 ans et sa partenaire de onze ans son aînée. Toujours est-il qu'après avoir goulûment goûté "le con" de Germaine, pour reprendre les "mots sales" que l'auteur avoue devoir employer, le narrateur, qui semble avoir promptement atteint l'âge adulte, rencontre une hôtesse de l'air nommée Lia, dans une caravelle qui se pose voluptueusement à Amsterdam sur la promesse d'un rendez-vous galant.


in le matricule des Anges qui rappelle

Citation :
sur plainte de la Ligue de défense de l'enfance et de la famille, l'auteur [fut]appelé à comparaître devant la 17e chambre correctionnelle pour "outrage aux bonnes moeurs"

Titre porté manquant dans ma mediathèque : fauché par amour ou par hostilité ?
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