Yann Queffelec

Citation :

un quinquagénaire entre ses pulsions amoureuses pour une enfant de 13 ans et la répulsion qu'il éprouve envers lui-même du fait qu'il se sent prêt à commettre un acte de pédophilie ( ou de détournement de mineure : ce qui me semble plus approprié ).

L'objet du désir est vite dit "coupable de séduction", en effet.

je l'avais noté Sapho, j'aime Yann Queffelec. 

tu reviens bientôt, Sapho ? 
Je n'ai pas trouvé Mineure à la médiathèque. Leurs critères de choix d'achats m'échappent un peu... ils ont le dernier Musso et le dernier Lévy  
j'ai pris Boris après l'amour la 4ème de couverture m'avait alléché ! cette histoire de famille est un régal ! 

Sapho, tu as été déçue par Mineure ? je comptais le lire mais je ne le trouve pas !
et noir animal, tu me le conseilles ?
j'aime le style de Queffelec, son côté déjanté.

J'avais cru comprendre, Ysandre, qu'un livre de queffelec ne te plaisit pas trop, au point que Nicyrle te conseillait de l'abandonner.

Dans ma mediathèque, 27 livres de queffelec, mais avec une forte proportion d'ouvrages sur la bretagne, ce qui explique tout ! 

oui, ton Excellence, je "suis tombée" sur un de ses livres qui ne m'a pas accrochée, mais comme j'en avais lu plusieurs, avant, qui m'avaient enthousiasmés, je ne m'y arrête pas. Ce breton déjanté ressemble à l'Océan, il écrit "beau et imprévisible" !

 
Nous sommes sur une île pénitentiaire qui abrite de jeunes délinquants. Conformément à la coutume de l'île, le nouvel arrivant, Pierre, doit raconter son histoire, le pourquoi de sa présence sur l'île. C'est alors que Pierre remonte dans ses souvenirs. Il va retracer sa vie, de ses premiers souvenirs jusqu'au jour où tout se termina pour lui. Son histoire, c'est celle de sa mère dont il n'a plus de nouvelles depuis sa plus tendre enfance, un père qui lui fait croire, avec de plus en plus de mal, que sa mère est vivante, qu'elle ne veut pas le revoir... Et lui qui subit les tourments de l'adolescence en plus de ses problèmes familiaux. Au fil de la narration, on découvre le père de Pierre, qui est un personnage incroyable. Alors qu'il avait vécu une histoire d'amour qui avait bien démarré avec Nelly, la mère de Pierre, il la tue lorsqu'il comprend que leur histoire ne pourra jamais se concrétiser par un enfant. Mais Pierre a besoin de sa mère, et son père (adoptif) va être obligé d'inventer mensonges sur mensonges sur la mère pour cacher la vérité à l'enfant. Jusqu'au jour où les mensonges deviennent trop incohérents, où l'enfant ne veut plus entendre parler d'une mère dont il n'a que de très vagues souvenirs.
Ce roman de Yann Queffélec est dans la même veine que tous les autres. On retrouve sans peine ces personnages qui sont hantés par une seule et même question, qui vivent leur vie tournée autour d'un seul et unique axe. Mais ici, ce qui est intéressant de voir évoluer, c'est l'osmose qui naît entre le père et le fils, qui ne sont pourtant pas du même sang. Le comportement mythomane du père se retrouve très vite chez l'enfant qui, lui aussi, invente des mensonges pour vivre avec l'absence de sa mère. Le comportement violent, menteur, obsédé par une femme (la même, qu'elle soit amante ou mère) font que le père et l'enfant sont en osmose.
Yann Queffélec signe là encore un superbe roman.

LES NOCES BARBARES

résumé :
Résumé[modifier le code]

Fille de boulangers du village de Peilhac, Nicole Blanchard a 13 ans lorsqu'elle tombe enceinte, violée par un jeune soldat américain, Will, dont elle était tombée amoureuse. Son enfant se nomme Ludo. Celui-ci vit les sept premières années de sa vie chez ses grands-parents, caché dans un grenier. Durant cette période, il est totalement délaissé, ne mange que très peu et reste seul, sans aucune pitié de sa mère ou des parents de celle-ci.

Nicole se marie ensuite avec Michel Bossard (Micho). Malgré la protection de Micho envers Ludo et de son fils Gustave (Tatav), sa mère réussit à le placer dans une institution pour débiles légers tenue par Melle Rakoff, en Gironde. Ludo y reste presque un an, mais ne voyant pas sa mère lui rendre visite, il plonge dans une profonde tristesse et décide de s'échapper non sans avoir déclenché un incendie dans le centre. Il part loin, perdu, il trouve refuge dans un vieux navire abandonné au bord de la mer. Il devient ami avec le "propriétaire" de l'épave sur laquelle Ludo vit alors que ce vieil homme vit dans une caravane non loin de la mer... il autorise donc Ludo à habiter sur son ancien bateau. Ludo écrit des lettres à sa mère.

Un jour, Nicole vient voir son fils et fait mine de s'excuser pour tout. Elle est en réalité envoyée par la directrice de l'institut, qui ne veut qu'une chose, le faire enfermer. Mais Ludo, bouleversé, se laisse entraîner par son émotion et tue sa mère. Son seul désir était de retrouver sa mère, il se laisse emporter par la mer avec elle."

Dur, douloureux, tragique, pitoyable, sombre comme l'enfer est ce récit.
Cette histoire fait souffrir, amène au bord des larmes... parce qu'il s'agit d'un enfant que sa mère n'aime pas, parce que l'on est partagé entre la pitié pour cette femme violée à 13 ans et la colère qu'elle inspire en refusant la moindre caresse, le moindre baiser, la plus petite parcelle d'amour à son bébé, ensuite au gamin qu'il devient, et à l'adolescent abandonné, détruit.
Queffelec écrit magnifiquement bien, sa poésie fluide coule de source ....Ce fut une rumeur qui signala d'abord l'océan, puissante et basse, faisant résonner la terre comme un tremblement. Puis le jour s'aviva d'une luminosité frisante et le ciel clair brilla parmi les fûts.

Il a du aussi aimer le petit Prince de St Ex, il y a des références que j'ai découvert au passage : Nicole, la mère est comparée à la rose, des moutons apparaissent au cours du récit, porteurs de l'âme de Ludo. Il aime sa mère d'un amour déchirant, Œdipe est très présent, Freud aussi. Dans le jardin, il creuse un trou qu'il aménage pour s'y réfugier, le niglou ! on pense au désir de retourner dans le ventre maternel, il lui offre un couteau pour son anniversaire, symbole phallique.
Sa quête d'amour est cruellement repoussée
(et moi je suis fatiguée et je continuerai demain  )

J'attends à demain,Ysandre,magnifique commentaire
Un livre bouleversant,ceux que j'aime:cheers: 

merci ma Lointaine, mais tu es trop indulgente... j'ai relu ce matin   c'est fouillis, je saute du coq à l'âne, je mélange, je touille, j'entortille ! ho là là ! je voudrais dire trop de choses et je les mets en vrac !!!
je vais continuer quand même  tout à l'heure. Bonne journée ma Luba.
(l'était beau, hein ? le dernier diaporama ! merci de ton appréciation par mail, oui, je t'enverrai de préférence des images et pas de choses à lire, pour reposer tes yeux.  Minie t'embrasse)

merci, oui,c'était très beau,des images pour les yeux et l'âme:bisou: 

les noces barbares suite....

Il y a des passages de fulgurante poésie, où les mots sont autant d'images, comme des coups de poing, des gifles, qui laissent KO ! et je relis, parfois à voix haute, j'écoute les phrases se dérouler, d'une beauté suffocante. Ce passage par exemple :"
La déferlante éclata soudain comme par traîtrise et l'épouvante le suffoqua : droit devant lui, sous la mer, dans un vertige oblique, il y avait la mort, le mufle noir de l'écueil, un gouffre où palmaient dans une transe mordorée les laminaires, et par-dessus l'énorme char de la vague en plein élan déboulait comme un tonnerre. Il voulut s'enfuir mais les remous l'aspiraient, la mer explosait sur lui, le roulant par chance hors du courant.
Il put rentrer sain et sauf. Debout sur la rive, en état de choc, il n'en finissait pas de regarder les noces de neige des brisants qui avaient failli l'anéantir. "

bon, j'ai pas fini, mais je devrais m'arrêter... il y a des livres, comme ça, ils me poursuivent, je n'arrive pas à en faire la synthèse, je n'arrive pas à en dire ce que je voudrais ! 

pour la lecture commune de novembre, je prends ma première femme

Ysandre a écrit:

pour la  lecture commune de novembre, je prends ma première femme

J'attendrai tes réactions et celles d'autres Grains avant de m'y risquer ! Car je sors d'une expérience très négative: j'ai lu Boris après l'amour.

Voici la 4e de couverture:

Citation :

« De ce jour, la vie de Richard Dorval se chargea d'un secret dont il ne put jamais se dépêtrer. Il avait culbuté sa sueur, ce qui n'était pas bien. Il avait aimé la culbuter, ce qui n'était pas bien. Dans le vol Paris-Saigon il s'était promis de recommencer à la première occasion, ce qui n'était pas bien. Une veuve fidèle et pieuse, la mère irréprochable de trois enfants, roulée à trente-six ans comme à dix-huit, pas bien du tout. Ce triple mea culpa se compliqua d'un châtiment naturel quand Albane, enceinte, paniquée, trouva normal de venir là-bas, chez les Moïs, accoucher d'un enfant qu'elle ne voulait ni voir ni jamais se rappeler. Boris, conçu dans une salle de bains versaillaise entre une pelle de plastique rose et une serpillière. Boris, fils d'Albane et de Richard qui s'entendaient comme les doigts de la main. Un peu de champagne, un peu d'eau sur une robe à plumetis un peu sage, et les doigts deviennent fous. Cette grosse blague entre frère et sueur, Boris l'avait prise au sérieux, il avait fait tous les paliers, il était né. »
Versailles, 1968. Boris, sitôt né, sitôt chassé.
Trémazan, 2002. Les Dorval ont toujours belle âme et grande allure. Devenu un vieillard mélancolique, Richard a des idées fixes : retrouver son fils disparu, se débarrasser de sa fortune colossale et porter un dernier coup à la sainte famille, repaire de la filouterie en col blanc. Sa donation entre vifs a de quoi déconcerter le plus rusé de ses héritiers. A l'heure des testaments le maître mot c'est compter, et l'enfant illégitime - un manque à gagner. Les couteaux sont tirés, rien ne va plus. Sur ce, Boris tombe amoureux...

Je n’ai pas réussi à « entrer » dans ce livre et encore moins à m’intéresser à ses multiples personnages. La condition farfelue imposée par Richard Dorval, un vieil original immensément riche, pour que ses héritiers touchent sa fortune, était insolite et excitait pourtant ma curiosité. Il s’agissait de trouver un auteur reconnu, déjà publié, qui acceptât de rédiger le livre de la famille, un « chroniqueur qui saura[it] dire au mieux la richesse de ses sentiments et la belle aventure d’une famille chrétienne au siècle dernier ».
On devine que l’auteur en question a quelque ressemblance avec Queffélec soi-même ; encore faut-il le connaître mieux que je ne le connais pour décoder les allusions et références à son vécu d’écrivain primé.
Cette famille Mic-Mac m’a vite agacée. Je n’aime pas être obligée de revenir sans cesse en arrière pour savoir de qui on parle dans tel chapitre et quels sont ses liens avec tel ou tel autre protagoniste. Parfois, je n’y suis même pas parvenue, faisant l’impasse sur ce qui m’échappait. Plus grave (pour moi ou pour l’auteur ?) j’ai eu le sentiment, une ou deux fois, qu’il y avait des incohérences, voire des erreurs. J'avoue n'avoir pas eu la patience de les rechercher méthodiquement !  
Le roman commence le 11 septembre 2002, pourquoi pas ? Sauf que cette date fatale, évoquée de façon récurrente, est un choix dont l’intérêt m’a échappé. On croise aussi, en plein mai 68, Daniel Cohn-Bendit mais là encore, pour moi, il s’agit d’un clin d’œil et c’est tout.

Bref, je n’ai pas du tout accroché à ce roman.

Chère NIC, on ne peut pas tout aimer ni tout aimer d'un même auteur . Heureusement, si tout le monde aimait la même chose, ce serait bien ennuyeux  
Mais il y a tant d'autres Quéffelec qui pourraient sûrement te plaire  

Connais-tu celui-là, Sapho ? Il y a longtemps, j'ai lu Les Noces barbares, roman qui, sans m'enthousiasmer, m'avait paru bien meilleur.

Oui NIC, c'est certainement son livre le plus connu. Je l'ai beaucoup apprécié;ainsi que beaucoup d'autres dont notamment :

Osmose
Les affamés
L'amante   
Mineure   
Les sables du Jubaland   

  Merci Sapho. Et Boris après l'amour, tu l'as lu ou tu comptes le lire ?

Je l'ai lu mais peu apprécié. Trop fouillis, trop de personnages, trop de retours en arrière mais souvent de l'humour.......au 3ème degré  

Moi non plus, je l'avais dit sur GDS* mais je crois que je n'avais pas développé ... 
Pourtant, au début, j'avais l'impression que ce serait une histoire de famille assez drôle, mais même pas ! sais pas ce qu'il a fabriqué, Queffelec ?
les noces barbares est le premier que j'ai lu de lui, il y a longtemps, il m'avait vraiment plu, et puis j'ai oublié cet étrange breton...
je regrette, parce qu'il me plaisait toujours autant ! du coup, j'ai relu Les noces barbares et je vais continuer, en oubliant "Boris"  

Tu me rassures ! Ce n'est pas moi qui suis mal tournée !

ne te fie pas à moi, O Nicyrle ! mes goûts sont éclectiques et parfois peu convenables ! 
 

 comprends plus très bien , Sapho, Ysandre..vous disiez que Boris après l’amour était un livre à lire maintenant je lis le contraire  
au fait à lire ou à éviter:sifl: 

c'est ma première femme qui sera au menu de novembre ou les noces barbares, mais j'avais déja remarqué - et fait remarquer, qu'ysandre était partagée sur certains titres.
 
La lecture commune permettra de tirer tout au clair (de la lune)