Blaise Cendrars

à l'ouest de nulle part:

https://www.youtube.com/watch?v=p7-0nT-s88s

toujours à l'ouest, ma choupinette ?
top là !  

pas toujours parfois je passe vers le Nord le temps y est plus froid   

Oui c'est bien cela, à l'ouest rien de nouveau.
Merci rotko.

Les textes des CD sur la main coupée étaient dits par Jacques Bonnaffé.

Effectivement pas de grandes batailles, mais un récit de guerre à hauteur d'homme. De petites chroniques sur des amis, dont les morts sont parfois incongrues, mais racontées sans cruauté ni cynisme. Chacun dans cette guerre essayait de se faire un petit coin personnel, sans négliger de petites joies qui, sur le moment, comptaient beaucoup, comme manger un lièvre, jouer un tour à un gradé malveillant.

Des figures restent dans les mémoires, le tireur du clocher, l'enterré vivant retrouvé plus tard. Certains s'attachent à un chien qui va d'un front à l'autre, d'autres à un hérisson.

le ton est familier, et les conversations bien loin des accents martiaux. Se côtoient dans la main coupée des épisodes burlesques, et des morts affligeantes.

Les Cd font une place à des chansons populaires de l'époque dont elles rendent l'esprit.

je ne connais pas ce cd
mais tu as bien résumé "la main coupée" je découvre cet auteur avec du retard mais il n'est jamais trop tard pour bien faire    oui i l y a des passages drôles, émouvants mais comme tu le signales jamais "martiaux" ce sont des hommes ordinaires avec leurs joies leurs peurs leurs souffrances, leurs rires
très bien écrit j'ai vraiment beaucoup aimé et contrairement à parfois, je l'ai lu vraiment attentivement car chez cet auteur chaque mot a sa valeur
  

je l'ai écouté pendant un long trajet en voiture, la voix rend ces textes plus proches. On ressent l'amitié entre ces gars du bataillon, et j'aime bien l'insolence familière de Cendrars, dédaigneux des médailles officielles, mais sensible à l'estime de ceux qu'il aime.

Blaise Cendrars de son vrai nom Frédéric Louis Sauser, est un écrivain français d'origine suisse.

Il mentionne la réponse positive des étrangers à l'appel de l'armée française, rend aussi un hommage à la légion dont il vante l'esprit solidaire.

on se le procure comment?   

Dans une médiathèque. Même les petites médiathèques ont ces CD en rayon.

c'est une belle expérience que d'écouter une telle oeuvre enregistrée par un comédien sobre qui n'accentue pas les effets.

Le ton de la conversation sonne authentique avec les expressions familières " ah ! les vaches" ou la malice des soldats jouant la comédie, disant que la tranchée est "très exposée" alors qu'ils tirent des balles  pour forcer le gradé à ramper dans la boue. La rencontre avec l'enterré /ressuscité" résonne de tournures personnelles. Et le franc-parler !

Dara, il te reste à lire "j'ai saigné" de Cendrars. Lemaître a certainement lu Cendrars pour au revoir la haut. L'éboulement dû à l'obus, les soins à l'infirmerie, la gouaille populaire, l'aigreur contre les gradés sont dan les deux oeuvres.

BLAISE CENDRARS
La main coupée
Lu par Jacques Bonnaffé. Texte abrégé
Contient 3 CD audio. Durée d'écoute : env. 4 h
Collection Écoutez lire, Gallimard

Blaise CENDRARS, « J’ai tué », Paris 1918, À la Belle Édition, chez François Bernouard, avec 5 dessins de Fernand LÉGER.

Réédité en novembre 2013 par les Éditions Editions Fata Morgana.40 p.

Ils viennent de tous les horizons. Jour et nuit. 1000 trains déversent des hommes et du matériel. Le soir, nous traversons une ville déserte. Dans cette ville il y a un grand hôtel moderne, haut et carré. C’est le G.Q.G Des automobiles à fanions, des caisses d’emballages, une chaise-balançoire de bazar. Des jeunes gens très distingués, en tenue impeccable de chauffeur, causent et fument. Un roman jaune sur le trottoir, une cuvette et une bouteille d’eau de Cologne. Derrière l’hôtel il y a une petite villa enfouie sous les arbres. On n’en voit pas bien la façade. Une tache blanche.

La route passe devant la grille, tourne et longe le mur du parc. On marche soudain sur une profonde litière de paille fraîche qui absorbe le bruit traînard des milliers et des milliers de godillots qui viennent. On n’entend que le frôlement des bras balancés en cadence, le cliquetis d’une baïonnette, d’une gourmette ou le heurt mat d’un bidon. Respiration d’un million d’hommes. Pulsation sourde. Involontairement, chacun se redresse et regarde la maison, la petite maison du généralissime.

Une lumière filtre entre les volets disjoints et dans cette lumière passe et repasse une ombre amorphe. C’est LUI. Ayez pitié des insomnies du Grand Chef Responsable qui brandit la table des logarithmes comme une machine à prières. Un grand calcul de probabilité l’assomme sur place. Silence. Il pleut. Au bout du mur, la paille cesse. L’on tombe et repatauge dans la boue. C’est la nuit noire. Les chants de marche reprennent de plus belle.

Catherine a les pieds d’cochon
Les chevilles mal faites
Les genoux cagneux
Le crac moisi
Les seins pourris