Les espèces invasives

Bonjour à tous,

J'ai l'occasion de débuter un sujet intéressant : les espèces invasives. Celles qui s'invitent ou qui sont invitées dans un écosystème qui n'est pas le leur, dans une région du monde dans laquelle est n'auraient jamais dû parvenir...

Dans le n° 376 (février 2009) de la revue Pour la science (www.pourlascience.fr) un article de Anne Teyssèdre et Robert Barbault, intitulé : Invasions d'espèces : cause ou conséquence de la perturbation des écosystèmes

je n'ai pas retenu les noms mais jared Diamond en parle dans ses différentes analyses sur l'effondrement des civilisations

tu connais bien le pb ?

En temps qu'ornithologue passionné et en temps que diplomé d'un DEA d'environnement, j'ai eu effectivement quelques occasions d'aborder ce sujet !

Attends un peu : tu parles des oiseaux ou des plantes ?

Dans ma region, les ibis sacrés forniquent à tout va ! c'est pas une question de moralité, mais ils pullulent au détriment des autres espèces, paraît-il.

Jolie sujet auquel j'oubliais de m'y interesser

Qu’est-ce qu’une espèce invasive ?

Citation :

Le terme d’espèce invasive concerne une espèce allochtone (introduite par l’homme, volontairement ou non) qui peut poser problème aux autres espèces qu’elle côtoie. N’appartenant pas naturellement à la faune indigène d’un lieu, ces espèces peuvent parfois modifier l’équilibre des écosystèmes en changeant la composition de leur biodiversité. Pourtant certaines espèces allochtones, installées de longue date, ne semblent pas avoir d’impact négatif sur les autres espèces. Les oiseaux, comme les plantes ou les insectes, connaissent un regain d’installation d’espèces allochtones partout dans le monde.
Les principales espèces d’oiseaux envahissantes en France
Cygne noir (originaire d’Australie), bernache du Canada (Amérique du Nord), ouette d’Egypte (Afrique tropicale), érismature rousse (Amérique du Nord), ibis sacré (Afrique tropicale), perruche à collier (Afrique et Asie tropicales) ou encore léiothrix jaune appelé aussi « rossignol du Japon » (Asie tropicale) sont parmi les plus nombreux et les mieux connus.
Ligue pour la Protection des Oiseaux
Siège social national LPO • Corderie Royale • BP 90263 • 17305 ROCHEFORT CEDEX • Tél 05 46 82 12 34 • Fax 05 46 83 95 86 • www.lpo.fr • lpo@lpo.fr

Il y a ton ibis sacré ds la liste Rotko

Il vient d'où L'ibis sacré

normalement l'ibis sacré vient d'Egypte, mais un couple s'est echappé d'un zoo voisin, les deux oiseaux se sont plu, ont entendu l'appel du seigneur "croissez et multipliez -vous".

Ils viennent tôt le matin au bord de la mer, puis rejoignent les marais brierons pour préserver leur intimité amoureuse, qui s'exerce en groupe !!

Dans les mêmes endroits, prolifère l'écrevisse de Californie ou de louisiane (Pacifastacus leniusculus), en brière et dans le lac de grand-lieu. Il passe à la casserole

Citation :

Attends un peu : tu parles des oiseaux ou des plantes ?

Des deux mon capitaine. Mais c'est l'exemple des oiseaux que je connais le mieux, bien sur !

L'Ibis sacré est une espèce d'Afrique, principalement inter tropicale. J'en ai vu beaucoup en Tanzanie, par exemple.
Les oiseaux français viennent, comme l'a dit Rotko, du zoo de Branféré. A l'époque (une vingtaine d'années, je crois), le parc laissait les oiseaux libres de voler. Ils se sont peu à peu éloignés du zoo pour nicher. Et comme géographie et région lui convenait, que la nourriture était disponible et que l'espèce n'a pas de prédateur, les Ibis sacrés ont fait souche. Il y en a aujourd'hui beaucoup. Et de nombreux problèmes commencent à apparaître : destruction des colonies de Sternes, caugek notamment, en Loire Atlantique !

D'autres espèces, d'oiseaux notamment, ont été introduites en Europe par les naturalistes du XIXe. Il était très à la mode à l'époque de voyager et de rapporter des espèces dans ces bagages et tenter de les acclimater à nos pays... pour voir. Parce qu’elle était belle, parce qu'on commençait à jouer à l’apprenti sorcier. Certaines se sont tellement bien acclimatées, qu'elles nous envahissent aujourd'hui. Les cas typiques, ce sont la Bernache du Canada qui avait été introduite en Suède et en Grande Bretagne, et l'Erismature rousse introduite en Grande Bretagne. La Bernache est aujourd'hui en compétition avec l'Oie cendrée qui, elle, est autochtone. Mais la Bernache et plus grosse, plus belliqueuse. Et elle semble s'installer sur les sites de nidification un poil plus tôt. Résultat, l'Oie cendrée est souvent "contrariée". Mais l'Oie cendrée n'est pas en danger en Europe.
Par contre, l'exemple de l'Erismature rousse est bien plus grave. Car en Europe, elle est en compétition avec l'Erismature à tête blanche. Or, l'Erismature à tête blanche est une espèce extrêmement rare au niveau mondial. Pour les ornithologues, c'est une espèce quasi mythique. Elle ne niche plus qu'en Andalousie et au Maghreb. Et les effectifs vont en diminuant sans cesse.

Pour évoquer d'autres espèces que les oiseaux, on peut citer l'exemple de la célèbre algue tueuse, Caulerpa taxifolia. L'histoire veut que des pieds aient été jetés par erreur dans la mer par le musée océanique de Monaco : une cuve d'aquarium vidée et rincée dans la mer. L'algue a proliféré et se retrouve aujourd'hui dans toute la méditerranée, au détriment des herbiers de Posidonies.

La jussie rampante est une plante importée d'Amérique du sud au XIXème siècle pour fleurir les bassins et autres aquariums d'eau douce. Seulement la jussie rampante s'est naturalisée en France.

On la trouve maintenant partout !

c'est un fleau, il faut l'arracher à la main !



elle est pourtant belle...

Oui, la Jussie est une autre espèce bien connue.
Mais la liste est extrêment longue !
On en fera pas le tour ici.

Pour l'Erismature rousse, il y a des campagnes d'abattage qui sont organisées depuis quelques années. Dans le cadre du plan de conservation de l'Erismature à tête blanche. Mais les effectifs continuent à augmenter malgré tout !

Deux alpinistes harnachés ont-ils déjà frappé à votre porte pour demander l'autorisation de passer par chez vous pour atteindre le toit des entrepôts voisins ?
Vous me direz, des alpinistes ce n'est pas si rare que ça, en plein hiver dans les Alpes.
Soit, mais au printemps dans un port, à 3m au dessus du niveau de la mer, c'est une espèce rare.

Donc vous voyez ces grands gaillards escalader votre mur et les toits avoisinants, armés de pulvérisateurs et s'avancer très prudemment des nichées de goélands agressifs pour en stériliser les œufs.
Le goéland est protégé, mais c'est un sacré fléau dans les ports. Comme le cormoran dans les régions piscicoles.

je ne donnais que des exemples d'espèces invasives locales ou regionales.

signalons que chaque année, le 2 février, a lieu la Journée mondiale des Zones Humides. Cette année, le thème retenu est :
« d’amont en aval les zones humides nous relient les uns aux autres »

ce sont des quartiers d'hivernage pour sarcelles d’hiver, canards colverts, canards souchets… et plusieurs dizaines d’espèces d’oiseaux nicheurs dont l’aigrette garzette, la gorge-bleue à miroir, le vanneau huppé, la pie-grièche écorcheur, la cigogne blanche, le râle des genêts…

Bernique a écrit:

Deux alpinistes harnachés ont-ils déjà frappé à votre porte pour demander l'autorisation de passer par chez vous pour atteindre le toit des entrepôts voisins ?
Vous me direz, des alpinistes ce n'est pas si rare que ça, en plein hiver dans les Alpes.
Soit, mais au printemps dans un port, à 3m au dessus du niveau de la mer, c'est une espèce rare.

Donc vous voyez ces grands gaillards escalader votre mur et les toits avoisinants, armés de pulvérisateurs et s'avancer très prudemment des nichées de goélands agressifs pour en stériliser les œufs.
Le goéland est protégé, mais c'est un sacré fléau dans les ports. Comme le cormoran dans les régions piscicoles.

Ne confondons pas tout Bernique !
Les Goélands et les Cormorans ne sont pas des espèces invasives. Ce sont des espèces autochtones en expansion. Et à cause de l'homme :

1. Les Goélands profitent de l'abondante nourriture qui est à leur disposition. Grace aux décharges à ciel ouvert par exemple. Il a de la bouffe à foisons. Les adultes peuvent donc nourrir de nombreux jeunes. Les jeunes sont bien nourris et ont donc un très bon taux de survie... etc !

2. Les Cormorans, c'est pareil ! Vous ètes un animal, vous n'avez aucune notion de propriété privée. Vous avez le choix entre galérer pour attrapper de rares petits poissons en rivière ou attraper sans aucune difficulté de gros poissons dans des bassins et autres étangs artificiels remplis à ras bord... Quel sera votre choix ? La pratique du moindre effort prévaut chez toutes les espèces, humaine comprise ! Idem, les Cormorans trouvent facilement à manger, ils sont bien nourrit en bonne santé. Ils passent l'hiver plus facilement, se reproduisent donc mieux au printemps... etc !

Fermez les décharges à ciel ouvert... Vous ne tarderez pas à voir les effectifs de Goélands s'effondrez !

Harelde78 a écrit:

Les Goélands et les Cormorans ne sont pas des espèces invasives. Ce sont des espèces autochtones en expansion. !

Tu as raison. Après avoir tout lu, j'avais oublié ta définition première.

En attendant quand un goéland s'oublie sur ta tête (ce qui arrive un peu trop souvent dans ces coin-là), tu le trouves drôlement invasif !

Quant aux décharges à ciel ouvert, elles ne sont malheureusement pas en voie de disparition.

oui ce serait bien que par région, on précise les espèces invasives ou en libre expansion.

Dans certains quartiers, ce sont les chats !

A en juger par les cris de jouissance que j'entends jour et nuit, le carnet de natalité va connaître un bel essor !

Citation :

Dans certains quartiers, ce sont les chats !

Là aussi, il y a une solution :
L'installation d'un resto chinois !

Harelde78 a écrit:

Là aussi, il y a une solution : L'installation d'un resto chinois !

Il est toujours vivant, l'canard ????

Citation :

Il est toujours vivant, l'canard ????

Pas encore laqué !

Parmi les espèces invasives des marais, on trouve la jussie, les baccharis (appelés aussi Séneçons en arbre ou faux cotonniers)
et les ragondins.

Pour lutter contre la prolifération de l’écrevisse de Louisiane (procambarus clarkii) dont on trouve jusqu’à 3 tonnes à l’hectare en Brière, et qui contribue à l’envasement des plans d’eau et à l’effondrement des berges, c’est la stérilisation qui est conseillée par les carcinologues.

Pour ce faire, ils pêchent un grand nombre d’individus, tuent les femelles et les petits mâles, et stérilisent les gros mâles qu’ils relâchent dans la nature.

Là les hypothèses divergent :

- Certains disent que les gros mâles vont rejoindre les femelles et qu’au cours de l’accouplement, les femelles seront victimes d’une mutilation et mourront. C’est la thèse officielle

- Je crois plutôt que les femelles, mécontentes que le gros mâle se contente de leur serrer la pince, se donnent la mort par désespoir le jour de la Saint Valentin.

Citation :

Le ragondin et la bernache figurent parmi les dix espèces exotiques
les plus envahissantes en Europe
LE MONDE | 22.04.09 | 15h14 . Mis à jour le 22.04.09 | 15h15

Le ragondin, l'omble de fontaine et la bernache du Canada ont peu en
commun, si ce n'est de figurer au top 10 des espèces exotiques
envahissantes les plus nuisibles d'Europe, selon une étude publiée
lundi 20 avril dans le magazine de l'Ecological Society of America.
Depuis 2005, 10 922 espèces envahissantes ont été répertoriées par le
projet européen Daisie (Deliverling Alien Invasive Species
Inventories for Europe).

La globalisation des échanges a permis avec les années à des milliers
de nouvelles espèces de plantes, d'animaux et d'insectes de
s'installer durablement dans le paysage européen. La modification du
territoire et les changements climatiques accélèrent aujourd'hui leur
propagation. Ces espèces perturbent le cours normal des écosystèmes,
engendrant des coûts considérables, tant économiques qu'écologiques.

Pour évaluer ce coût, une équipe de chercheurs européens a tenté de
quantifier l'impact de ces espèces sur les "services rendus par les
écosystèmes" aux êtres humains. Ces services incluent, par exemple,
la pollinisation, la régulation du climat et la filtration des eaux.
"La présence, et souvent la domination d'espèces non indigènes,
peuvent perturber le fonctionnement des écosystèmes, explique la
directrice de la recherche, Montserrat Vilà. Ces changements peuvent
être irréversibles et, au final, causer autant de torts que le
changement climatique ou la pollution." C'est en évaluant ces pertes
que les chercheurs ont établi une liste d'espèces envahissantes les
plus nuisibles.

Parmi elles, le ragondin figure en tête du palmarès. En plus
d'endommager les récoltes, les berges et les digues, ce rongeur
détruit les nids d'oiseaux aquatiques et transmet la leptospirose,
une maladie bactérienne. En Italie, entre 1995 et 2000, malgré un
plan de 3 millions d'euros, les dégâts causés par l'animal aux berges
et à l'agriculture se chiffrent à 11 millions d'euros. Du côté des
espèces envahissantes aquatiques, l'écrevisse rouge de Louisiane, la
moule zébrée et l'omble de fontaine sont également pointés du doigt.

RÉCOLTES PERDUES

Au total, l'équipe a répertorié plus de mille espèces envahissantes
présentes sur le territoire européen qui causent des dommages
écologiques et économiques. Pour autant, l'Union européenne (UE) n'a
pas encore arrêté de stratégie pour stopper leur prolifération.

"Démontrer que ces espèces envahissantes ont un coût est une façon de
faire réagir, explique Montserrat Vilà. Elles ont un impact réel dans
plusieurs domaines économiques comme l'agriculture, la foresterie et
la pêche, et ce, sans compter la perte de biodiversité." Les espèces
envahissantes coûtent à la Grande-Bretagne annuellement 150 millions
d'euros pour lutter contre 30 sortes d'herbes exotiques et 3,8
milliards d'euros en récoltes annuelles perdues. Selon les
chercheurs, les espèces envahissantes coûtent déjà 12 milliards
d'euros par an à l'UE.

En 2001, l'UE s'était fixé l'objectif d'enrayer la perte de la
biodiversité d'ici 2010. Loin du but, la Commission européenne a
publié une communication en décembre 2008 proposant des options en
vue d'élaborer une stratégie contre les espèces envahissantes. "Il y
a une volonté d'action car ces espèces coûtent très cher aux Etats
membres", souligne Andrea Stefan, chargée de mission pour la nature
et la biodiversité à la Commission européenne.

Véronique Labonté

L'article est ici