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 Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]

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Razorbill
rotko
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rotko
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MessageSujet: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptyMer 07 Jan 2009, 10:34

gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] Gut210
clic !

La cour du « roi de la Havane » chez 10/18, c’est la cour de miracles, avec ses odeurs, sa crasse, ses pourritures et ses incessants besoins de manger ou de baiser.
Car le Roi règne ou plutôt survit par son braquemart.
L’étonnant est que le lecteur poursuive cette lecture linéaire sans se lasser, alors qu’on sait, à juste titre, que le tas d’ordures sera le paradis des déshérités.

Une idée des tableaux nocturnes,

Citation :
Il était peut-être minuit, ou deux heures du mtin ou trois. Pareil. Il n’y avait presque personne, à part quelques couples en train de boire du rhum et de baiser sur des bancs, et quelques voyeurs aux aguets qui s’astiquaient la queue en rythme, rêveurs.

Et des scènes qui peuvent à tout moment dégénérer :

Citation :
Soudain une machette est apparue dans la main du Noir. Sa femme la lui avait apportée en lui disant : « tiens, te laisse pas enquiquiner, montre-leur que tu en as ».
Sans y penser deux fois, le campagnard s’est mis à tailler dans le tas, à droite et à gauche. Et que je t’éventre celui-ci, et que je coupe le bras à l’autre.

Cuba tel que les touristes ne le voient pas ; c’est pourtant un ami de retour de Cuba qui m’a littéralement collé le livre dans la main, sans me demander mon avis. Laughing

Autres livres de Pedro Juan Gutiérrez :

Chez 10/18 Trilogie sale à La Havane,
Animal tropical chez Albin Michel
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MessageSujet: Re: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptyMer 07 Jan 2009, 10:45

Comparé à Charles Bukowski et à Henry Miller, le Cubain Pedro Juan Gutiérrez est considéré comme l'un des plus singuliers et des plus anticonformistes écrivains d'Amérique latine.

"Animal tropical", son second livre, a été couronné en Espagne par le prix Alfonso Garcia-Ramos.
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Razorbill
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MessageSujet: Re: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptyDim 09 Oct 2011, 14:44

Trilogie sale de La Havane

4ème de couverture :

Vaste chronique de la vie à Cuba, Trilogie sale de La Havane est un journal égoïste qui emporte le lecteur dans un tourbillon romanesque délirant. Malgré les fulgurances de la danse et du rhum, La Havane est une ville assombrie par la pénurie et le désespoir. Le narrateur déchu y vit dans la crasse et le sperme. Pas de philosophie ici, aucun manichéisme. Juste un homme, centré sur son sexe, ses maîtresses et ses angoisses.
Pedro Juan Gutiérrez est un homme "pressé" qui a tout fait, ou presque, dans la vie. Il n'a pas de temps à perdre avec des démonstrations. Reste la jouissance comme forme de résistance. A la manière d'un Henry Miller, Gutiérrez sait, dans une langue vive et savoureuse, restituer le caractère essentiellement poétique, extrême, suicidaire mais constructeur de la frénésie sexuelle. Le réalisme "sale" a rarement trouvé une expression littéraire d'une urgence aussi authentique.


...Ce n'est malheureusement pas un auteur tres connu en France, il dépeint effectivement le Cuba que les touristes ne verront jamais, celui que j'ai connu en tant qu"étranger" en banlieue, car même si tu y vis depuis longtemps les cubains sont un peu comme les corses tu ne seras qu'un "yuma" un étranger quoique tu fasses...Ses écrits dépeignent la période noire de Cuba, "la période spéciale" celle après la chute du communisme en URSS, Cuba vivait de cette aide et du jour au lendemain plus rien, la misère, l'alcool, le sexe....
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MessageSujet: Re: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptyVen 14 Oct 2011, 16:58

Sur un autre forum j'avais fait une fiche de lecture sur cet auteur, je vous la livre ici :


gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] 26651710gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] 11011gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] 111010gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] 21a1010gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] Avt_pe10




Si j'ai ramené une chose qui vaille la peine de Cuba, c'est la rencontre d'un auteur Pedro Juan Gutierrez, né à Matanzas (grande ville à l'est de La Havane). Cet homme a exercé de multiples métiers pour survivre, tout en poursuivant des études de journaliste à l'Université de La Havane, il est sculpteur, il est poète. Le livre que j'ai lu de lui à ce jour est "Trilogie sale de La Havane", il est le premier de ses livres à avoir été publié en France.
voici un résumé d'un autre de ses ouvrages :

-----Résumé de "Le Nid Du Serpent"

Autobiographique sans l'être, le nouveau roman de Pedro Juan Gutiérrez renvoie à des scènes fondatrices. Comment un adolescent du Cuba des années 60, fils d'un marchand de glaces, devient-il écrivain? Avant les mots et la culture, l'initiation sexuelle (une vieille prostituée, une fascinante voisine nymphomane et perverse) et l'épreuve militaire forcée de la milice... Le tout passé à la moulinette de la déformation onirique, de l'imagination délirante développée a posteriori par le romancier. Pourtant -et c'est ce qui fait la force et la crédibilité de l'entreprise-, cette extravagance mêlant sexe, rhum et salsa s'appuie sur un incontestable socle de réel : un Cuba délabré après moins de dix ans de révolution, une jeunesse coincée entre la fascination pour le yéyé et le volontarisme castriste, sans parler d'une soif de lectures inassouvie. Cette confession d'un enfant du siècle version " réalisme sale " éclaire le parcours fulgurant d'un homme coincé entre deux mondes, celui de la culture et celui de la dépravation, en clair celui des livres et celui des " putes ", celui du savoir et celui de l'annihilation de la pensée par l'alcool et la came. Sans compromis, avec le brutal égoïsme de tout écrivain, mais aussi une grande lucidité quant aux avantages d'avoir eu un papa glacier et petit-bourgeois, l'auteur trace ainsi, l'air de rien, la saga de l'entrée de Cuba dans la modernité.

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Extrait de « Trilogie sale de La Havane » :

---« Une jeep verte passait en trombe sur San Lazaro, avec deux drapeaux rouges et deux haut-parleurs. Ils faisaient de la propagande mais allaient si vite qu’on n’entendait rien, sinon des bouts de phrases tronquées : « …nous écrivons l’histoire… », « …l’entrée de l’université… », « … répond toujours présent… »
Quand elle a disparu comme un bolide, la rue a retrouvé le calme et le silence de midi, sous un soleil implacable, un ciel sans un nuage.
En bas du Malecon, les gamins du quartier s’amusaient dans l’eau sale du littoral, un peu de mer mélangée au pétrole et au cambouis des bâteaux , à la merde et à l’urine des égouts. La ville a beau déverser ici ses eaux usées, les gosses se baignent quand même, et certains adultes aussi. Ils passent des heures au soleil, à boire du rhum et du granité, indifférents à l’odeur pestilentielle.Ils s’amusent. Lorsque les touristes les prennent en photo, ils s’immobilisent, hypnotisés, ou bien ils font quelque clownerie devant l’objectif, en riant. Après chaque cliché, la scène se ranime et les petits courent quémander des pièces.
Je suis resté un moment à les regarder, mais il n’y avait rien pour retenir mon attention. Rien que des femmes maigres, hirsutes, gueulardes, couvertes de marmots. Je me suis attardé, pourtant, parce qu’il peut apparaître quelque chose d’appétissant, des fois. Un homme seul dans la jungle doit rester continuellement en chasse. Jour après jour. Il n’a pas de gros besoin : un peu de rhum, de quoi bouffer, quelques rasades de rhum, deux ou trois cigares et une femme. Le manque de nana me plonge dans la névrose. D’un autre côté, si j’en ai une idiote et vulgaire en permanence avec moi, ça finit par m’irriter et me lasser. Parce qu’elles veulent toutes la même chose. Elles commencent par baiser allégrement, à picoler et à rigoler de tout ce qu’on leur dit. Très tendres et très sympa. Et puis après elles exigent tout ça et en plus qu’on s’échine matin et soir pour trouver à les nourrir, elles et les trois ou quatre gosses laissés par les trois ou quatre maris qui leur sont passés dessus avant de poursuivre leur chemin. »

Ce n'est pas réellement un roman, ni même un recueil de nouvelles, il y a un lien entre la plupart des textes courts qui le composent, et un ordre chronologique, mais chaque texte peut facilement être lu indépendemment des autres. Gutiérrez y décrit la vie à La Havane dans les années 90, et plus exactement sa vie.

Autres extraits...
"(...) les bourgeois ne comprennent rien à rien. C'est pour ça qu'ils ont peur de tout, qu'ils veulent sans cesse savoir ce qui est bien et ce qui est mal, et comment on peut corriger ci, et comment on peut empêcher ça. Tout est anormal, pour eux. Ca doit être terrible, d'appartenir à la classe moyenne et de vouloir tout juger de l'extérieur, de loin, sans risquer son cul. (...)
"(...) En plus de vingt années de travail dans la presse, je n'ai jamais pu écrire une ligne qui ne soit pas une offense à mes lecteurs. Même pas un minimum de respect pour l'intelligence d'autrui, non. J'ai toujours été forcé de faire comme si j'étais lu par des imbéciles auxquels il fallait injecter de force des idées dans le cerveau. Mais j'étais en train d'abandonner tout ça, d'envoyer au diable la prose élégante et mesurée, celle qui évite tout ce qui pourrait ressembler à une atteinte à la morale et aux bonnes manières. Le respect, je n'en pouvais plus. Et faire sans cesse bonne mine : souriant, poli, bien habillé, rasé de près, fleurant l'eau de Cologne, la montre toujours à l'heure... En se répétant que c'est immuable, que c'est pour la vie. Mais non. Ce que j'apprenais, à cette époque, c'est que rien n'est pour la vie. (...)
"(...) La seule chose que je puisse déjà dire, c'est que les rêves sont une vaste fumisterie. Nous, les humains, nous devrions les rejeter, les rêves, poser les pieds au sol et déclarer : « Putain, là d'accord ! Là, je suis bien ancré. Les tempêtes peuvent toujours venir. » C'est la seule manière de parvenir au bout sans trop de naufrages et sans faire eau de toutes parts, ou disons au moins avec seulement un peu d'eau sale dans la sentine. (...)"
"(...) Le pauvre, ou l'esclave - c'est du pareil au même - , ne peut pas se permettre d'avoir des principes moraux trop complexes, ni de se montrer trop exigeant sur le plan de la dignité. Autrement, il mourra de faim. « Si tu me donnes rien qu'un peu, ça me suffit et je t'aime », voilà tout. En général, les femmes assimilent ça dès l'enfance et s'arrangent avec. Mais nous, les hommes, il faut qu'on complique les choses avec la révolte, la rectitude morale, ce genre de grands mots. Et à la fin on comprend aussi, juste un peu plus tard qu'elles. (...)"
"(...) l'époque était différente, il y a quarante ans : chacun avait son emploi et en vivait. J'ai l'impression qu'alors les gens savaient quelle était leur place et s'y tenaient, sans avoir tant d'ambitions, sans trop se compliquer la vie. Aujourd'hui, au contraire, ça part dans tous les sens. Personne n'a l'air de connaître ses limites, ni ses devoirs, ni ce qu'il veut vraiment, ni la direction à prendre, ni l'endroit où il est. Tous, nous errons à la poursuite de l'argent, désespérés, nous sommes prêts à n'importe quoi pour gratter quelques pièces puis nous passons à une autre combine, et encore à une autre. En fin de compte, tout ce à quoi nous sommes arrivés, c'est à une grande confusion d'individus qui se disputent et se battent entre eux. (...)

Et enfin une critique tres réaliste de "Trilogie sale de la Havane"



Les Cubains ?... Ils s’entassent dans des palais en ruine, sans eau, sans électricité... Ils élèvent des cochons dans des arrière-cours fétides, partagent à dix des toilettes bouchées, s’inventent des métiers aussi improbables qu’indispensables pour trouver le dollar qui les fera survivre. Et le pire devient normal parce qu’on s’habitue à tout... A la misère, à la faim, à vivre sans projets, sinon celui du prochain repas, à ce que les journées ne soient qu’un parcours d’obstacles à la recherche du minimum vital. Mais surtout parce qu’il y a une chose que personne ne pourra leur enlever, c’est le sexe !

La Trilogie sale de La Havane, ce sont trois volets, comme des instantanés entre histoires fantastiques, portraits et autobiographie. C’est l’image truculente d’une ville à la dérive où tout est soluble dans le rhum et la fesse, surtout le désespoir. Les femmes sont rondes, chaudes et généreuses, et les hommes ont tous de quoi les satisfaire ! Les Cubains par leur simple anatomie, bien sûr, les gringos par leurs dollars... faute de mieux ! Les femmes cherchent fortune sur le Malecon en combinaisons lycra marché noir, les hommes optimisent leur anatomie à la sortie des hôtels de luxe.

Pedro Juan Gutiérrez nous jette sa ville à la tête, de plein fouet, sans ménagement, dans une langue crue, libre, étourdissante. Sa Havane à lui c’est celle du corps ! La faim, l’insalubrité, les heures perdues à la recherche d’un dollar ou d’un morceau de pain, la promiscuité, la prison, quand on a la malchance de tapiner au mauvais endroit. Et puis il y a le plaisir, la jouissance des corps, une des dernières choses en libre circulation, au paradis castriste. Alors ils baisent, furieusement, compulsivement, parce que ça fait du bien, parce que c’est gratuit ! Et d’ailleurs, Pedro Juan a cessé de se poser des questions. Il prend ce qui arrive comme ça arrive, en essayant de ne pas penser ! Il a ses bonnes adresses, pour le "bizness", pour la nourriture, et pour le cul ! Pour le reste, on essaie de ne pas tomber dans la déprime...

La Trilogie sale de La Havane, c’est un peu comme un juste retour des choses, comme pour équilibrer l’image, certes séduisante mais un brin trop sucrée, de papis-chanteurs ou d’une révolution idéale. C’est une grosse claque de quotidien, balancée à toute volée, arrachée à la vraie Havane, et ça sent encore la merde, le foutre et la sueur.


Catherine Le Ferrand
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Razorbill
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MessageSujet: Re: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptySam 24 Déc 2011, 12:50

Pour mieux entrer dans son univers voici une vidéo-interview de l'auteur filmée chez lui au centre Habana, à découvrir d'urgence... Smile
bonnes fêtes
http://www.havana-cultura.com/fr/int/literature-cubaine/pedro-juan-gutierrez/ecrivain-cubain#/1916
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Amadak
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Amadak


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MessageSujet: Pedro Juan Gutièrrez   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptySam 24 Déc 2011, 16:52

pour Croqus Bill:
bonjour:
Je viens de connaître cet auteur, qui m’a révélé ce que je connaissais déjà : Ce que les touristes ne verront jamais, le manque de liberté, la prostitution, la recherche du sou pour pouvoir manger. Combien d’années de dictature ? Avec l’appui du Soviet, c’était un peu mieux, mais jamais suffisant. On fait des louanges à Castro et qu’a-t-il fait de son pays, lisant cette trilogie, on ressent une compassion pour le peuple cubain qui méritait des élections libres, pouvoir quitter ou retourner au pays, ce qui est impossible de nos jours. C’est vrai que le monde avait applaudi la chute de Batista, c’est vrai qu’il y a un blocage honteux contre Cuba, mais Castro n’a jamais fait le moindre geste de bonne volonté pour améliorer la situation. Je connais des touristes qui sont allés à Cuba, dans des hôtels 5 étoiles ,où le cubain ne pouvait pas mettre les pieds, les médecins gagnent 25 dollars par mois et travaillent comme des forcenés. Dommage ,c’est un beau pays, obligé à vivre dans la misère et la pourriture réelle et morale. Le dimanche le seul plaisir des Cubains est de faire une longue queue pour acheter une glace bon marché.
Je ne lirai pas ce livre, il me fera trop de mal, mais j’admire le courage de l’auteur
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Razorbill
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MessageSujet: Re: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptySam 24 Déc 2011, 18:01

merci Amadak tu perçois bien la réalité...
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fontelle
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MessageSujet: Re: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptySam 31 Mar 2012, 20:19

Je suis en train de lire "Le nid du serpent" et je suis scotchée....

Le style d'abord, puis la puissance d'évocation de l'auteur .Quelqu'un le comparait à Bukowski , je ne suis pas d'accord.Bukowski ne parle que de lui et tourne en rond autour de son sexe et de sa bouteille.
Gutierrez vit avec les cubains, il est partie intégrante de son quartier, sa ville,il se mêle à la vie de toutes les classes.

Comme tout le monde je savais la situation difficile des cubains mais à ce point ?
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Razorbill
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MessageSujet: Re: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptySam 31 Mar 2012, 20:45

fontelle a écrit:


Comme tout le monde je savais la situation difficile des cubains mais à ce point ?

Oui, mais pas de tous, ceux qui sont encartés politiquement, qui sont proches du pouvoir ou qui participent au fonctionnement de la junte ont des avantages (permissions de sortir du territoire, emplois réservés, autorisations d'ouvrir des commerces dont ils peuvent tirer bénéfices alors qu'il s'agit d'un pays communiste, en quelque sorte le pouvoir ferme les yeux...) par contre ceux qui veulent vivre en dehors du système ne sont à l'abri de rien, ils peuvent facilement perdre leur emploi, leur maison, ne trouvent pas de travail dans les entreprises d'état ou doivent acheter à prix fort la permission de travailler, et bien d'autres soucis...Gutierrez relate une situation qui s'est un peu adoucie depuis mais la situation est toujours difficile, les interdits existent encore....
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PHEDRE
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PHEDRE


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MessageSujet: Re: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptySam 07 Déc 2013, 06:34

Trilogie sale de la Havane de Guttierrez.

Parole d'une hispanophile, on ne sort pas indemne de ce roman à ne pas mettre entre toutes les mains!
Wouah! Je crois que cette trilogie date de l'époque horrible des débuts de l'embargo américain et donc, "noir, c'est noir!"

Mais comme c'est bien écrit que les personnages sont d'une truculence et d'une vérité époustouflantes... eh bien on avance, on lit, on rit, on pose le, bouquin pour souffler, puis on le reprend et on va en chercher un autre du même auteur.evil 
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Sapho
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Sapho


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MessageSujet: Re: Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba]   gutierrez - Pedro Juan Gutiérrez - [Cuba] EmptySam 07 Déc 2013, 14:19


TRILOGIE SALE A LA HAVANE


Trilogie sale à La Havane comme son nom l'indique est en fait composé de trois livres, qui sont en fait des nouvelles, qui sont en fait le journal de l'auteur au cours des années 1994-1997. Le journal se compose de courts récits (parfois de quelques pages seulement) qui racontent l'auteur.

En effet que ce soit dans "Ancré dans une terre vacante" (qui couvre l'année 1994), dans "Rien à faire" (qui couvre l'année 1995) ou dans "Le goût de moi" (qui couvre l'année 1997), Pedro Juan GUTIERREZ nous parle de sa vie quotidienne, au jour le jour, pour tenter de survivre dans cette La Havane, qu'il aime tant, et qu'il sait si bien décrire, si bien écrire...
Et pourtant en 1994 au plus fort de la crise, cette ville est privée de tout, d'eau, d'électricité, de nourriture, et même de ses habitants qui fuient l'île par milliers vers Miami qui apparaît à leurs yeux comme un véritable eldorado!

Sa vie est une horreur! Les privations sans fin, la faim, la recherche quotidienne d'un boulot ou d'une combine pour trouver de quoi survivre, la police, la prison, la prostitution, les meurtres, la criminalité, les suicides par dizaines de gens qui n'en peuvent plus... Les immeubles qui tombent en ruine, les gens toujours plus nombreux qui s'entassent dans des chambres toujours plus petites, la saleté et les ordures partout, les vols, la crasse des gens, les menus larcins, la vente et la revente du plus petit objet pour gagner quelques pesos et survivre un jour de plus!..

Mais encore la "ganja", l'alcool et surtout le sexe, le sexe à profusion, à l'excès, à se faire exploser, à en mourir, car ce sont les seuls véritables remèdes qui permettent d'oublier, de s'oublier et donc de survivre,...
On hallucine littéralement en lisant certains passages, c'est l'enfer sur terre qu'on nous décrit là!... On a peine a y croire et pourtant tout est rigoureusement vrai... D'ailleurs l'auteur vit encore aujourd'hui à Cuba!

Une écriture au scalpel, dure, prenante, précise, brute, instantanée, sans concessions, sans fioritures, sans pathos, sans compassion, sans démonstrations, sans politique!... Qui décrit la ville et ses habitants dans la réalité, leur réalité dure, très dure réalité, de tous les jours et c'est tout!

Je pense que ce livre a intérêt à être lu, même si l'écriture est crue et si la sexualité y prend la plus grande place. C'est une anthologie de la vie cubaine qui persiste encore de nos jours ( même si l'on observe une légère amélioration )
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