William T. Vollmann

J'esperais vraiment trouver un fil sur Vollmann, là je suis servi. Merci pour les passages Le mouton sauvage, c'est vrai que c'est bien d'avoir des avis mais personellement j'aime aussi avoir des extraits pour avoir un aperçu du style de l'auteur.

Monique Rannou a écrit:

Cet auteur me fascine. Il se lance à chaque fois dans des projets fous, avec une documentation monstreuse

Tout à fait d'accord avec toi. Pour ma part je n'ai lu que Centrale Europe (enfin "je n'ai lu que" semble absurde quand on voit le volume du livre - et son poids aussi) J'ai trouvé le travail historique monstrueux et les passages sur Chostakovitch géniaux et complètement baroques.

Pour Les fusils j'ai été un peu rebuté par "Tu".

J'adore le style de cet écrivain, c'est réellement l'un des auteurs américains contemporains les plus enthousiasmants. les sujets de ses romans sont toujours assez originaux. Famille royale est sur ma short-list dès à présent.

Son dernier essai qui vient de sortir, Le livre des violences (Tristram), a également l'air d'être monstrueux pour la somme de travail contenu dedans. Surtout que ce n'est en fait que le condensé des 7 volumes originaux...

caroline a écrit:

Son dernier essai qui vient de sortir, Le livre des violences (Tristram), a également l'air d'être monstrueux pour la somme de travail contenu dedans. Surtout que ce n'est en fait que le condensé des 7 volumes originaux...

944 pages. oui, Seb a déja repondu plus haut à cette "objection", mais je ne suis pas encore libéré de mes craintes.

Vu tout le travail de prospection, de documentation et de journalisme qu'il accomplit pour étayer ses pavés, vu sa forte inclinaison pour le récit historique, vu l'engagement et la qualité de ses oeuvres...

Je ne serais pas surpris si un jour on lui décerne le prix Pulitzer.

Actes Sud, 2011.

L'Amerique par le train, le vie des hobos américains du XIXème siècle à la Génération Beat.

Vollmann raconte dans «le Grand Partout» comment il a joué les passagers clandestins dans les trains de marchandises qui sillonnent son pays, à la manière des hobos des années 1960. Un parcours du combattant cauchemardesque, effectué la peur au ventre (crainte d'être arrêté par la police ou, pire, de tomber sur les gangs des Freight Train Riders of America qui vous déshabillent, vous tabassent et vous laissent pour mort sur le ballast).

L'occasion en tout cas, pour le génial Vollmann, de donner libre cours à son style inégalable, d'une puissance poétique rare:

Citation :

«Sous le ciel pluvieux, les trains du Montana se hissent vers les sommets gris et trapus qui ressemblent à des griffes d'ours. Où vont toutes les choses ? Je veux savoir. Je veux atteindre le Grand Partout, et pas seulement le Grand N'importe Où, avec ses embranchements caillouteux.»

la source : bibliobs

un essai de 89 p. chez Tristram

"J'ai été sidéré, et ce serait inimaginable en Amérique, par la façon dont les gens voulaient avant tout reconstituer leur communauté et pensaient à leurs voisins pêcheurs ou agriculteurs, sans incriminer l'Etat ni l'entreprise responsable de leur malheur. C'est une attitude très noble, mais j'ai peur qu'ils n'en soient de nouveau victimes à l'avenir".