Ecologie : thèmes ; bibliographie

rotko a écrit:

je complète pour information avec un article d'Agnès Sinaï, maître de conf à Sciences Po.

L'anthropocène : une ère d'exubérance qui abolit l'angoisse, où l'automobile et l'écran plat sont devenus des droits humains fondamentaux. Une ère d'addiction, où la production de moyens est devenue la fin de l'existence.

Une ère d'accélération, où la croissance, qui repose sur le cycle sans fin de la production et de la consommation, doit produire toujours plus d'objets inutiles pour ceux qui en ont déjà trop. C'est la logique même du productivisme.

Le volume des objets électro-industriels excède la capacité de compréhension de notre imagination et de nos sentiments, écrit le philosophe Günther Anders. Que le Japon, archipel vulnérable, déjà frappé par deux bombes atomiques, ait pu consentir à ériger cinquante-quatre réacteurs nucléaires sur une faille sismique illustre sans doute le désarmement de l'entendement humain face à ses créations sidérantes.

L'énergie nucléaire est d'un autre ordre temporel que la force tellurique des plaques tectoniques ou que le feu des volcans. Le déchaînement des éléments a révélé la démesure autant que la fragilité des machines thermo-industrielles.

L'humanité, actrice et victime de cette démesure, a créé les conditions de sa vulnérabilité en devenant un moteur de transformation géologique plus dangereux que les forces de la Terre. Aujourd'hui, l'explosion de la centrale de Fukushima nous dit que nous avons rendez-vous avec la sortie fracassante de l'anthropocène. Cette catastrophe nous intime de déployer une forme d'éveil non tributaire du rythme des machines de la thermo-industrie.

Le monde samedi 19 mars p. 25

Voilà bien, me semble-t-il, un sabir apte à desservir la cause écologiste. Que signifie exactement ce galimatias ?

Le néologisme "anthropocène" me déplait souverainement car il induit, me semble-t-il, une connotation religieuse en matière scientifique. Pourquoi ? Parce qu'il se compose d'anthropo = homme et de Cène = dernier repas du Christ. C'est bien ce sens qui est retenu dans le dialogue ci-dessus ( que se passe-t-il après que l'homme a mangé tous les fruits de la terre ? ). Assistons-nous au dernier repas de l'homme ?Dans l'affirmative, Cioran doit se réjouir : " Des arbres massacrés ; des maisons surgissent ; des gueules, des gueules partout. L'homme s'étend ; l'homme est le cancer de la terre". Comme lui, allons au bout du raisonnement, souhaitons la disparition de l'homme, suicidons-nous...et le plus vite possible, la nature ne s'en trouvera que mieux.

"L'homme va disparaître, c'était ma ferme conviction. J'ai changé d'avis : il doit disparaître" Cioran

Oligocène, Pliocène (Sixième époque du tertiaire,) n'ont pas de connotation religieuse...

je découvre aussi ce mot.

Pour ce qui est du gaspillage des énergies non inepuisables, on pompe allègrement, çà ne durera pas, et la population humaine croît à une vitesse considérable, beaucoup d'autres espèces sont en voie de disparition.

Merwyn n'est pas là pour les chiffres, est-il besoin de les donner ?

rotko a écrit:

Oligocène, Pliocène (Sixième époque du tertiaire,) n'ont pas de connotation religieuse...

Ayant bien vu cet argument, j'ai précisé que le sens retenu dans le dialogue sur l' "anthropocène" est bien celui de dernier repas et non pas celui dérivant du grec kainos = récent ( éocène, oligocène). Il n'est que de reprendre les mots de Laurent Carpentier : "Une fois qu'on aura tout mangé, une fois qu'on aura cueilli tous les fruits de la planète...qu'est-ce qui se passe ?". Non, ce terme me semble ambigu dans un domaine qui n'a pas Dieu pour hypothèse.

Pour le surplus, je suis bien d'accord et plaide à longueur de "fils" pour un changement radical de société. Edgar Morin indique "la Voie" vers une complète métamorphose mais l'ouvrage est vraiment colossal. Il est plus vraisemblable qu'à terme l'humanité se détruira, partiellement ou totalement, faisant place à un nouveau cycle. En tout état de cause, la terre et a fortiori l'univers se foutent totalement de son sort.

Citation :

"Une fois qu'on aura tout mangé, une fois qu'on aura cueilli tous les fruits de la planète...qu'est-ce qui se passe ?".

Dont acte, Mile

A partir du 1 avril:
Les plantes médicinales bientôt interdites dans l’UE.

L’industrie pharmaceutique et l’agrobusiness sont presque arrivés à contrôler chaque aspect de notre santé, depuis la nourriture que nous mangeons jusqu’à la façon dont nous nous soignons quand nous sommes malades.


Cette directive demande à ce que toutes les préparations à base de plante soit soumises au même type de procédure que les médicaments. Peu importe si une plante est d’un usage courant depuis des milliers d’années. Le coût de cette procédure, estimé à 90 000 à 140 000 euros par plante, est bien au-delà de ce que la plupart des fabricants peuvent payer, et chaque plante d’un composé doit être traitée séparément.
Les aliments et les médecines traditionnelles sont considérés comme des questions commerciales plutôt que comme une question de droits de l’homme. Cela place les désirs des grandes corporations, plutôt que les besoins et désirs des gens, au centre des lois sur les aliments et plantes. C’est cette distorsion qui transparaît dans les déclarations outrageusement absurdes de la FDA, affirmant par exemple que les Cheerios (des céréales de petit-déjeûner) et les noix sont presque des médicaments simplement parce qu’on dit que c’est bon pour la santé.

Le but de tout cela est de sécuriser le monde pour le libre-échange des multinationales. Les besoins et la santé des gens ne rentrent tout simplement pas en considération.


Source : Gaia-health, par Heidi Stevenson, trad. NewsOfTomorrow.org, 12 sept.

2010

Et moi qui me tourne vers la médecine douce, naturelle, je disais bien la dictature d'opinion, vers le profit de lobbys de quelques-uns!

Citation :

es plantes médicinales bientôt interdites dans l’UE.

J'ai envoyé à Rotko une pétition contre...

Demandez lui pour la signer!

fontelle a écrit:

Citation :

es plantes médicinales bientôt interdites dans l’UE.

J'ai envoyé à Rotko une pétition contre...

Demandez lui pour la signer!

Je l'avais signée aussi avant de m'apercevoir qu'il sagirait d'un "hoax".

Citation :

e l'avais signée aussi avant de m'apercevoir qu'il sagirait d'un "hoax".

Ce n'est pas classé en hoax par le site, c'est juste une discussion sur le forum et qui ne donne pas beaucoup de détails...

Donc si c'est un hoax, tant pis
Si ce n'en est pas un, nous 'aurons signé pour une bonne cause

hoax = chaîne de crédulité (dixit Messieurs les Académiciens...)

Citation :

hoax = chaîne de crédulité (dixit Messieurs les Académiciens...)

Moi pas comprendre

Fontelle ce sont de fausses informations transmises via internet qui jouent sur la crédulité, la gentillesse des internautes.

Quand une pétition vous arrive aller sur hoaxbuster c'est plus sur

fontelle a écrit:

Citation :

hoax = chaîne de crédulité (dixit Messieurs les Académiciens...)

Moi pas comprendre

C'est la "traduction" française de l'anglais hoax. Comme c'est un message qui mise sur la crédulité des gens et qui demande aux gens de le transmettre au maximum de personnes autour d'eux, ça forme une chaîne, une chaîne de crédulité.

Je lis dans "Le Monde" ce jour..manger de la viande artificielle pour réduire nos émissions?
Produire de la viande non plus en élevant des animaux mais en cultivant des cellules musculaires de poulet, de bœuf ou de porc en laboratoire, comme on le fait déjà pour fabriquer de la bière ou des yaourts. Voilà une dizaine d'années que les scientifiques planchent sur des expériences de viande artificielle. Le projet fait en effet miroiter la perspective de pouvoir nourrir une population grandissante qui consomme toujours davantage de protéines. Mais surtout, cette production permettrait de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre qu'implique l'élevage.

Les impacts environnementaux de la viande artificielle pourraient être nettement inférieurs à ceux de la viande produite de manière classique, estime Hanna Tuomisto, chercheuse à l'université d'Oxford, qui a dirigé l'étude. Nous ne disons pas que nous devrions ou voudrions remplacer la viande conventionnelle par celle cultivée en laboratoire. Cependant, notre recherche montre que la viande artificielle pourrait être une partie de la solution pour nourrir une population croissante tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en économisant de l'énergie et l'eau. Bref, la viande cultivée est potentiellement bien plus efficace et écologiquement viable pour remplir nos assiettes."

Dans ce cas, les premières viandes artificielles pourraient être introduites sur le marché d'ici cinq ans, sous la forme de carpaccios. Il faudrait toutefois encore cinq années supplémentaires avant de voir de "vrais" morceaux de steaks produits in vitro trôner dans nos assiettes.

Certains scientifiques restent toutefois sceptiques. Selon eux, arriver à une production massive de viande par ce procédé entraînerait des coûts exorbitants et nécessiterait d'énormes quantités d'hormones pour favoriser la croissance et d'antibiotiques pour éviter les contaminations. La solution la plus viable, aujourd'hui, reste donc de réduire sa consommation de viande.

Beurk alors manger ça jamais

chanti a écrit:

Je lis dans "Le Monde" ce jour..[i]manger de la viande artificielle pour réduire nos émissions?
Produire de la viande non plus en élevant des animaux mais en cultivant des cellules musculaires de poulet, de bœuf ou de porc en laboratoire, comme on le fait déjà pour fabriquer de la bière ou des yaourts. Voilà une dizaine d'années que les scientifiques planchent sur des expériences de viande artificielle. Le projet fait en effet miroiter la perspective de pouvoir nourrir une population grandissante qui consomme toujours davantage de protéines. Mais surtout, cette production permettrait de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre qu'implique l'élevage.

Merci, c'est intéressant. Tiens, j'avais eu exactement la même idée lorsque je faisais ma thèse. C'est pas pour demain, cela dit. La technologie n'est pas encore au point, et puis il faut aussi considérer les risques pour la santé.

La réduction de consommation de viande est une très bonne idée, et pas seulement pour réduire les émissions de CO2. L'excès de viande est presque aussi nocif que celui d'alcool. Personnellement, j'ai réduit la viande rouge à 2 fois par semaine (les autres jours c'est poulet, poisson ou fruits de mer) et je ne m'en porte pas plus mal. Ce serait même le contraire.

Rien ne se perd tout se transforme : Un chercheur japonais a réussi à créer de la viande à partir d'excréments humains.

je vais prendre mon petit dej "tradition"...

L'aile ou la cuisse, quel film excellent sur la malbouffe !

Citation :

Les vendeurs de Castorama agressent les clowns qui se moquaient du Roundup

4 plaintes ont été déposées.

pour la deuxième fois en deux mois, des vendeurs se sont comportés comme des voyous.

Castorama n'en sort pas grandi

Je me permets de relancer le fil en parlant d'un livre qui selon moi mérite d'être lu quand on s'intéresse à l'écologie et à la protection de la nature (et que je n'ai pas vu sur GDS sauf erreur de ma part) :

Quatrième de couverture:

Le livre se découpe en 3 parties :
- d'abord l'almanach à proprement parler, où l'auteur parle de sa ferme dans le Wisconsin au fil des saisons, des animaux qu'il voit dans son "comté", de leur vie... tout en évoquant en filigrane les menaces qui pèsent sur cette faune et cette flore
- ensuite Quelques croquis, des impressions de voyage de l'auteur, depuis le Wisconsin jusqu'au Mexique ; le ton est toujours descriptif, mais les menaces sont plus présentes
- et pour finir, En fin de compte, essai qui récapitule les thèses de l'auteur.

Les messages que Leopold nous fait passer sont brûlants d'actualité. Sa vision remet en cause l'anthropocentrisme ambiant : pour Leopold, l'homme n'est qu'un maillon parmi d'autres dans une grande chaîne de communautés (il parle de "communauté-terre" cf. citation ci-dessous). L'homme en fait partie sans lui être supérieur, contrairement à ce qu'il croit souvent - et les dégâts qu'il cause en sont autant de signaux clairs.

Leopold a aussi une très belle plume : les deux premières parties sont très agréables à lire. S'y mélangent des impressions, des descriptions, des bouts d'histoire (celle cyclique des animaux et de leur mode de vie, comme les migrations des oies sauvages) et d'Histoire (celle des hommes qui se mêle parfois un peu trop de celle de la nature).

Pour finir, un mot de l'auteur qui amène réflexion

Extrait de la préface:

J'aime beaucoup CLERTIE l'extrait de la préface que tu as choisi. Peu de gens sont conscients que la terre nous est prêtée et que nous devons la gérer en bon père de famille afin de la transmettre la mieux conservée possible à nos enfants!!! 

Sapho a écrit:

Peu de gens sont conscients que la terre nous est prêtée et que nous devons la gérer en bon père de famille afin de la transmettre la mieux conservée possible à nos enfants!!! 

Oui, tu as raison Sapho, la clé c'est de sortir de notre égocentrisme, d'adopter un point de vue différent de celui centré sur les intérêts humains. Aldo Leopold ne cesse de dire qu'il faut "penser comme une montagne" : par exemple, si on élimine les grands prédateurs comme les loups ou les ours, les cervidés vont se multiplier, jusqu'à ce qu'ils soient tellement nombreux qu'ils ratiboisent tout le versant de la montagne, et qu'ils n'aient plus à manger.

tiens ! merci Clertie   j'oublie depuis plusieurs jours d'emmener un bocal de piles usagées jusqu'au container adéquat ! je vais de ce pas le mettre dans ma voiture pour demain !