Nabokov

Tu peux voir sur ce fil Nabokov ce qu'on a dit d'ADA ou l'ardeur..

une analyse du film Lolita sur cette page. Le réalisateur : Stanley Kubrick.

J'ai lu une centaine de pages de Lolita, scotché. Du bel ouvrage.

Je progresse dans ma lecture de " Lolita" et je m'interroge, n'est ce pas un peu Proustien ( ça se dit ?)
J'ai de vague souvenir de A la recherche ... et je trouve un tyhme, un phrasé similaires, qu'en pensez-vous ?

Au cours de ma lecture de " Lolita " je note des mots qui me sont inconnus et en bon curieux vais voir dans le dico ( lexilogos) leurs définitions.
Et... pas de mots correspondant, ni sur google !!!!
Les voici
- Favovinne
- Ambresaille
- Marénien
- Solipsise
Comment m'expliquez vous cela ?

Hexagone a écrit:

- Solipsise
Comment m'expliquez vous cela ?

par un coquille pour solipsisme, terme de philo

Attitude du sujet pensant pour qui sa conscience propre est l'unique réalité, les autres consciences, le monde extérieur n'étant que des représentations.

ce serait du Berkeley accentué

pour les autres, je partage ton étonnement.

Dans " Lolita " c'est exactement SOLIPSISER

oui, ça se comprend bien avec ce pauvre humbert humbert et ses fantasmes... mais c'est in neologisme.

nouvelle lecture en attente : Littératures de Vladimir Nabokov, offert par le Magazine Littéraire (suite abonnement)...

mazel a écrit:

nouvelle lecture en attente : Littératures de Vladimir Nabokov, offert par le Magazine Littéraire (suite abonnement)...

Quelle bonne idée !

On ne parle pas assez de Nabokov, la défense Loujine m’avait bien plu, mais la lecture trop ancienne pour que j’en fasse un billet. Idem pour littératures où je me souviens d’un excellent article sur Flaubert et Madame Bovary.

La métamorphose de Kafka est suivie dans le livre de poche d’une postface très intéressante de Nabokov. A chacun de s’y reporter.

Nabokov a le mérite de souligner des principes de base qui permettent de reconsidérer des classiques.

Combien de fois entend-on condamner Manon Lescaut, pour des raisons morales, alors qu’elle est la grande absente du livre de l’Abbé Prévost. Elle est racontée et présentée partialement par Des Grieux, dont les mérites sautent moins aux yeux que ses incessantes lamentations à nos oreilles. Or c’est à son point de vue qu’à tort beaucoup de lecteurs se rallient.

On pourrait dire la même chose de Madame Bovary : officiellement la société la condamne et l’élimine, elle poursuit même son travail de sape en poursuivant l’auteur en justice ; un comble ! Il faut renverser la balance, et voir la société comme Madame Bovary, avec ses aspirations, ses déceptions, sinon on tombe dans l’erreur judiciaire !

Je tiendrais le même raisonnement pour Daisy Miller de Henry James. Daisy Miller lève le masque des conservateurs égoïstes et bornés qui l’entourent et veulent la salir, y compris son imbécile de soupirant !

On doit, à mon avis, toujours se poser la question : qui est la victime ?

sinon, en littérature comme dans la société, on se trompe de coupable, on réhabiliterait un violeur, et on accuserait d’abus de richesses ceux qui sont spoliés, dépouillés et rejetés !

Dans "L'Enchanteur" (L'Olivier), Lila Azam Zanganeh analyse l'oeuvre de Nabokov

Tout l'article et un entretien.

Citation :

Lotita de Nabokov : lu a reculons car le thème me plaisait pas du tout. Le style est pour moi trop ardu, ampoulé, j'ai été totalement hermétique à ce livre, viré au bout de 20 pages.

je ne te suis pas du tout sur Lolita, et avoue que 20 pages, c'est du travail expédié...

Dommage ! Nabokov reste pour moi un grand auteur!!!

Peut-être pourrais-tu lire d'autres romans comme ; Ada ou l'ardeur ou encore la transparence des choses. Il a une écriture fine et soignée et use et abuse de la parodie et des jeux de mots.

A toi de voir.

Quand je serais plus grande, j'essayerais de le relire

moi j'ai ete conquis dès les premiers mots

Citation :

Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Li. Ta.

Elle était Lo le matin, Lo tout court, un mètre quarante-huit en chaussettes, debout sur un seul pied. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur le pointillé des formulaires. Mais dans mes bras, c'était toujours Lolita.

(Vladimir NABOKOV, Lolita)

rotko a écrit:

moi j'ai ete conquis dès les premiers mots

Citation :

Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Li. Ta.

Elle était Lo le matin, Lo tout court, un mètre quarante-huit en chaussettes, debout sur un seul pied. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur le pointillé des formulaires. Mais dans mes bras, c'était toujours Lolita.

(Vladimir NABOKOV, Lolita)

Et en anglais, c'est encore plus beau !

C'est possible, reste que le traducteur de Lolita respecte bien à mon avis les jeux de mots, les calembours qu'Humbert Humbert croit entendre dans son délire. J'ai donc admiré son travail.

rotko a écrit:

C'est possible, reste que le traducteur de Lolita respecte bien à mon avis les jeux de mots, les calembours qu'Humbert Humbert croit entendre dans son délire. J'ai donc admiré son travail.

Oui, je parlais uniquement des sonorités, mais peut-être ai-je cette impression car l'anglais est une langue exotique.

rotko a écrit:

La métamorphose de Kafka est suivie dans le livre de poche d’une postface très intéressante de Nabokov. A chacun de s’y reporter.

Dans l'édition Folio ? Je possède l'édition Folio mais avec "les autres récits" et apparemment, elle n'y est pas.

c'est même indiqué sur la couverture (et je l'ai lue)

Nabokov c'est MA dernière grosse émotion littéraire.
Lolita...
Que dire ? Je suis amoureuse d'Humbert Humbert.
Je déteste Lolita.
J'adore le style Nabokov. Ses descriptions donnent l'impression d'y être.
Pis les sentiments de HH sont tellement bien décrit. Sa crève le coeur.

Bon sang, que ça fait longtemps depuis mon dernier passage ici !

J'ai eu énormément de choses à faire ces derniers mois et j'en ai laissé tomber le forum... mais pas la littérature!

J'avais lu Lolita il y a quelques années, que j'avais adoré.

Je suis en train d'achever Ada ou l'ardeur et j'en suis bouleversé ! Le style est hypnotique, on ne comprend pas toujours tout (ce qui donne envie de le relire en s'armant d'un dictionnaire, de deux ou trois encyclopédies et de vieux ouvrages) mais on se sent du coup porté par les mots, dans un état de rêves étranges!

Ce qui me scie le plus, chez Nabokov, c'est cette aptitude à rendre beaux des gens dont la morale (l'a-morale?) nous heurte, ce qui fait qu'on est partagé entre l'émotion, le dégout, la fascination... C'est grand !

bonsoir Alexico, c'est un plaisir de te retrouver ici.

Alexico a écrit:

le dégout, la fascination...

ce sont les serpents qui me font ça !  
j'ai beaucoup aimé Lolita et pour l'instant, c'est tout ce que j'ai lu de lui. Mais.... j'ai lu ce que tu écris avec intérêt.

je ne me souviens pas de dégoût à lire Ada. Si je préfère Lolita, ce ne sont pas sur des critères précis, mais sur des impressions de première lecture qui marquent davantage pour le premier livre que pour les suivants.

L'oeuvre de Nabokov ne se réduit pas à ces ouvrages, il y a d'autres romans avec des images frappantes, comme la défense Loujine, et son histoire de la litterature. Nabokov est très convaincant et ses analyses, subtiles.

la défense Loujine c'est de Nabokov ?! heu... je me souviens d'avoir commencé ce livre et de l'avoir laissé tomber parce qu'il me procurait un sentiment de malaise. Ce joueur d'échec totalement obnubilé par son jeu et qui devient fou. Bouh ! j'ai dû simplement le lire bêtement sans en saisir les subtilités.  

Voilà un livre qui me tente beaucoup    

Après avoir lu ADA et LOLITA que j'ai adoré, ce livre me semble être d'un tout autre registre