A quoi ressemble votre libraire ?

Gisèle Coscas, la libraire, Le serpent à plumes.

Un couple inhabituel.

Nora, libraire, a un jumeau Abel dont elle dit s’occuper, avec dévouement et répulsion. Attardé mental, il est physiquement difforme, et ses colères, comme ses comportements publics, ne sont pas de tout repos.
Bientôt pourtant, le lecteur se pose des questions sur la véracité du récit de Nora…

Autant le début est intéressant, même avec des interrogations et des zones d'ombre, autant, par la suite, on se demande quel jeu joue l'auteur ; ce qui était présenté comme un mensonge à un amant - le statut social du jumeau, est ensuite tenu comme acquis.

Le lecteur est pris entre deux chaises. A mon avis le livre ne tient pas les promesses initiales.
Ceci dit, j'aimerais bien avoir votre avis sur ce livre.

hello!

alors, voilà, je ne sais pas si le sujet a déjà été traité ici, mais je voulais poser une question un peu zarbi, je ne suis pas vraiment sûr qu'il y ait une réponse, mais j'aurais aimé en savoir un peu plus :

en prenant comme exemple que la finalité pour un joueur de foot est de jouer dans une équipe comme le Barca, Milan ou le réal, qu'un conducteur de F1 est de courir un jour pour Ferrari, ou plus simplement qu'un employé de grande surface termine chef de département de son Hypermarché ou qu'un bibliothécaire termine conservateur à la bibliothèque Mitterrand à Paris, qu'est-ce pour vous le but ultime pour un libraire ? que peut-il vraiment viser ?

S'il est libraire on peut supposer qu'il aime ce qu'il fait et les livres. Donc d'après moi le but suprème du libraire c'est de lire le plus possible et voire même peut-être écrire?
il peut aussi tout simplement vouloir vendre le plus possible et avec l'argent se retirer dans un manoir avec une énorme bibliothèque? posséder une vraie bibliothèque à lui?

le libraire commence par être vendeur, puis il devient son propre patron dans sa librairie, puis achète celles au alentour, pour construire une chaîne, puis un empire, et enfin détenir le monopole de la vente de livres :o)))))))))))))))))))
nan ?

Si j'étais libraire j'aimerais que les clients prennent le temps de parler de littérature avec les vendeurs mais aussi entre eux ; ils pourraient s'asseoir au coin buvette ; il y aurait des conférences. Il n'y aurait pas de rayon "best sellers", ni même de rayon "nouveautés" - ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas de nouveautés.

Citation :

j'aimerais que les clients prennent le temps de parler de littérature avec les vendeurs mais aussi entre eux ; ils pourraient s'asseoir au coin buvette ;

je crois que de tels endroits existent, le mieux serait que leurs créateurs expliquent les buts poursuivis et les moyens employés pour les atteindre.

troglodyte a écrit:

Si j'étais libraire j'aimerais que les clients prennent le temps de parler de littérature avec les vendeurs mais aussi entre eux ; ils pourraient s'asseoir au coin buvette ; il y aurait des conférences. Il n'y aurait pas de rayon "best sellers", ni même de rayon "nouveautés" - ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas de nouveautés.

Mon rêve

Pour ta question Le Piam, par curiosité, je la poserai à ma libraire la prochaine fois que j'irai lui rendre visite

je connais une librairie qui invite environ une fois par mois des auteurs : les gens interessés assistent à l'entretien, posent des questions et boivent ensuite le verre de l'amitié.

C'est l'occasion d'avoir des dédicaces, et de se préparer par une lecture préalable des titres à un échange avec l'auteur et les lecteurs.

Les "nouveautés" tiennent leurs places : il suffit de voir sur GDS* l'impatience de certains/certaines pour le dernier livre de Nothomb, de Murakami, ou de Vargas.

Cette impatience part pourtant d'un postulat implicite et contestable : le dernier titre serait le meilleur ? on attend la maturité du talent, le retour des personnages, etc.

Or on risque de s'apercevoir que l'auteur qui produit beaucoup (voir les 3 noms cités), poussé par la facilité ou la pression éditoriale, ne s'améliore pas ! au contraire !!

hello!

désolé, j'ai lancé un sujet, et ensuite je suis parti en vacances, c'est du beau!!!

alors, pour vos réponses, La petite normande, il me semble que cela ressemble étrangement à un film avec Hugh Grant, quand il veut racheter la librairie de sa futur-ex-futur conquete!

quant aux autres réponses, je suis rassuré que sur GDS, vous voyez le role du libraire et de la librairie comme lieu d'échange, de discussion, et non comme lieu de vente (bien qu'il faille tout de meme faire du chiffre, faut pas déconner non plus!).

Mais, tout comme la cuisine a son meilleur cuisto de france ou le vin son meilleur sommelier 2007, il n'existe pas de classement ou de pyramide du savoir et de la connaissance des livres?

bel forme, effectivement!!!


et je suis totalement d'accord avec toi...

bon, je note sur ma liste alors : coucher avec la plus belle de mes clientes (ca marche aussi pour les bibliothèques, non???), et me réjouir (ou non... ) de la voir revenir...

Le piam a écrit:

bel forme, effectivement!!! ...

bel ?

ton trouble est evident !

si on peut plaisanter, je dirai que tu as oublié l'essentiel : le feminin, et peut-être même le pluriel

Cécile a écrit:

je ne sais pas si dans les bibliothèques ça peut marcher, faut pas parler, pas faire de bruit, pas marcher mais survoler, ça donne une idée tout de suite poussièreuse à l'affaire, des à priori sans doute

Je crois que Georges Bataille était bibliothécaire et qu'il écrivit ses romans érotiques sur le dos des fiches.

Je ne sais pas s'il vise quelque chose; je suppose que le plaisir de vendre des livres prime avant tout...Enfin en tout cas je voyais pas ce métier sous l'angle de la promotion

hmmmf... le libraire.. le libraire ne peut pas ambitionner beaucoup car il est par définition très mal payé. C'est pour ça qu'on dit que c'est un "métier de vocation" :< ... à moins de rejoindre une super chaîne de magasins ou d'être rentier..

allez on dramatise pas! pour répondre à la question, mon but ultime en tant que libraire c'est d'arriver à accumuler le plus de connaissances possible ( le savoir ultime! buahahhaa ) pour pouvoir partager un maximum avec les lecteurs. (accessoirement d'ouvrir ma librairie et enfin devenir une bête en calcul de rotation.. mais je suis ni rentière, ni douée en maths : /)

Susan Calvin a écrit:

le libraire.. 1 le libraire ne peut pas ambitionner beaucoup car il est par définition très mal payé.[...]

2 ouvrir ma librairie et devenir une bête en calcul de rotation..

tu fais la différence entre 1 le libraire salarié et 2 le libraire patron de sa librairie.

la différence est maigre: le libraire salarié est payé, mais mal; le libraire patron (je parle de petites librairies indépendantes) ne peut souvent pas se payer avant un an =)

Dans ma petite ville, c'est flagrant, il y a principalement deux librairies :

- une grande librairie qui axe beaucoup de ses ventes sur les nouveautés, sur ce qui est "commercial". Là, les livres sont vendus au même titre que s'il s'agissait de matériel de bricolage, de quincaillerie ou d'autres articles. Les vendeuses y sont mal payées et je dois dire que leurs connaissances littéraires sont en rapport avec leur salaire ... ;

- et puis, il y a une petite librairie où la dame est à même de conseiller, où elle connaît les goûts de ses clients. Le choix des livres (et des éditeurs) est fondamentalement différent. Cette personne privilégie manifestement le contact humain et l'envie de partager son amour de la lecture avec ses clients.

Donc, je pense que comme dans beaucoup de domaines et dans la société en général, il y a des personnes qui axent tout sur le profit et l'argent et d'autres pas.

je suis d'accord avec toi Syl, bien que je pense quand meme qu'il existe des bons libraires-vendeurs dans des chaines de librairie!

Etant donné qu'il y a peu de place concernant des emplois en bibliothèques, et qu'ouvrir sa propre librairie est assez difficile financièrement, il ne reste souvent quà bosser pour ces chaines si l'on veut travailler dans le monde du livre...c'est bien dommage mais c'est pourtant la réalité!

Le piam a écrit:

je suis d'accord avec toi Syl, bien que je pense quand meme qu'il existe des bons libraires-vendeurs dans des chaines de librairie!

Etant donné qu'il y a peu de place concernant des emplois en bibliothèques, et qu'ouvrir sa propre librairie est assez difficile financièrement, il ne reste souvent quà bosser pour ces chaines si l'on veut travailler dans le monde du livre...c'est bien dommage mais c'est pourtant la réalité!

Tu as raison, quand je vais à la fnac, par exemple, je tombe très souvent sur des vendeurs qui connaissent leur sujet.

bibliobs ausculte un libraire parisien qui n'a pas trop le moral :

Citation :

Une baisse de 10% de son chiffre d'affaires, un découvert inquiétant et un loyer mensuel de 5 000 euros. « Une mort programmée » pour celui qui vit, dit-il, « avec deux pistolets sur les tempes ». La crise. « Les gens sont ailleurs, ils n'ont envie de rien. »

Ce n'est pas vrai qu'à Paris. Je connais un libraire dont le chiffre d'affaires a baissé de 40% :

Citation :

Après l'ouverture de Cultura et de Forum [respectivement 2002 et 2003, n.d.l.r.] mon chiffre d'affaires a baissé de 40 %

.

Comment conseiller des lecteurs qui ne veulent que les livres dont on parle :

Citation :

La clientèle n'a retenu qu'une dizaine de titres. Les plus demandés : « Jan Karski », de Yannick Haenel, et « Un cœur intelligent », d'Alain Finkielkraut, « Trois Femmes puissantes », de Marie NDiaye, « Des hommes », de Laurent Mauvignier, et le Beigbeder, souvent ajoutés à deux ou trois romans moins médiatisés, tel un cadeau Bonux.

Il faut donc créer et animer un noyau de bons lecteurs plus exigeants. Pas facile !

Je peux dire que j'ai été élevée dans une librairie.
Mes parents ont eu plusieurs librairies-presse (de plus en plus importantes) dans plusieurs petites villes (de plus en plus grandes) du Sud.
Malgré la province et la petite taille des villes ils ont toujours essayé de dynamiser leur commerce en particulier en organisant des séances de dédicaces (pas seulement des auteurs locaux).
Leur bonne connaissance de leurs clients leur permettait de les conseiller et même bien souvent de leur annoncer des parutions dans leur goûts (et ça marchait).
Aujourd'hui je suis dans une ville de 150 000 hab et j'ai gardé ces types de rapports et d'échanges avec mon libraire (qui n'est pas mon fournisseur exclusif)

J'achète peu de livres, pas de place pour les stocker, mais quand je le fais, je vais les commander au libraire qui s'est installé dans ma ville, il y a quelques années, et j'ai bien du mérite parce qu'il est peu aimable....
Mais bon, je le fais par amour des livres et parce que je pense que les libraires indépendants sont nécessaires à la diversité de la littérature.
Il y a quelques années, j'avais la chance d'avoir un couple de libraires passionnés dans la ville d'à côté, c'était un plaisir d'aller chez eux. Ils connaissaient très bien leur fond, la littérature, pouvaient conseiller, échanger.
Ils ont pris leur retraite et les personnes qui les ont remplacés ont coulé l'affaire en deux ans. Dommage.