Mankell

Henning Mankell, le guerrier solitaire, Seuil policiers.


Frissons garantis dans une Suède "bien tranquille".

On connaît l'assassin dès la première page ! mais sans savoir tout de lui. En revanche, grâce au montage alterné assassin/policier, le lecteur a toujours une longueur d'avance sur Wallander qu'on voit hesiter, carrément patauger, puis progresser dans son enquête. Il doit se dépêcher, car l'engrenage est enclenché ; Le "guerrier solitaire" mène un combat sanglant avec un rythme soutenu. Suspens garanti dans cette Suéde - jadis si tranquille, maintenant touchée par la violence.

Pourtant, dans ce roman policier haletant, plus qu'un tableau social de la Suède, ce sont les relations familiales qui forment la basse continue. Griefs des enfants contre les parents, ignominie ou sentiment de culpabilité des adultes, relations avec les "vieux", voilà dans un thriller un souci original qui rend les conduites vraisemblables.

Ici tout se déroule en temps direct, sous nos yeux, et le lecteur serait parfois tenté de souffler à Wallender l'indice oublié, en vain recherché, qui le mettrait sur la bonne voie. Mais ce gros livre est sans longueurs inutiles. Mankell nous conduit d'une main sûre dans une suite de drames humains dont on jouit bien tranquillement, dans un fauteuil, à l'abri des intemperies. A chacun ses perversions !

Cet écrivain suédois, avec son héros Kurt Wallander, réussit à nous happer dans ses intrigues.
Parfois cédant à la facilité mais jamais à l’incohérence (et dieu sait qu’ils sont nombreux à le faire), ses récits nous montre un héros humain, rempli de faiblesses et de doutes mais également de forces et d’obstinations.
L’auteur n’hésite pas à montrer l’envers de la médaille du modèle social suédois, ses tares ou ses lacunes.

Vous voulez du suspense mais avec du sens et des personnages qui raisonnent dans un contexte crédible. Ne cherchez plus, vous l’avez trouvé et en prime, pour ceux qui le veulent, des messages et de la réflexion…

Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique où il dirige un théâtre…ça, c’est de la diversité !

Je viens de lire "Avant le gel" et j'ai bien aimé aussi. Les personnages sont consistants et plein de caractère (les assiettes et les cendriers ont tendance à voler). Bien écrit à mon goût et on ne s'ennuie pas un instant. J'en lirai d'autres.

http://www.grenault.net/gout_liv3.htm

Guy

Nouveau roman de Mankell, TEA BAG

Tea bag est une jeune nigeriane qui traverse l'Europe à pied pour accéder au paradis suedois, une autre femme vient de smolensk, une autre vient d'Iran.
bref, un auteur croise la route des trois immigrées et decouvre une Suede insolite.

Citation :

comédie et tragédie se donnent la main : tour à tour drôle et grave, dérisoire et engagée, cette histoire pleine de rebondissements et de larmes est un conte inspiré du XXIe siècle et un hommage vibrant à des héroïnes bien réelles

.
l'editeur.

Je suis en train de lire "La Lionne blanche". Ce roman est bien plus qu'un "polar". On apprend beaucoup sur l'Afrique du Sud, l'apartheid, le KGB et surtout sur les préoccupations de la Suède et l'évolution de la société. Pour moi, l'intrigue bien qu'excellente et prenante n'est pas l'essentiel chez Henning Mankell. Ses personnages et le contexte sont tout aussi importants. Décidemment j'aime bien cet auteur !

http://www.grenault.net/gout_liv3.htm

Je vais suivre les conseils de Grenault et "La lionne blanche " sera mon prochain polar!
J'aime bien trouver autre chose que l'intrigue seule ;
Par exemple les analyses psychologiques de Connelly sont vraiment captivantes (à mon goût) et découvrir un pays ou le fonctionnement de ses structures, comme celà doit être le cas ici, au travers de l'intrigue, voilà qui me tente bien!

Merci Grenault pour l'info, je vais d'ailleurs en lire plus sur ton site...

j'ai tout lu d'Henning Mankell, je suis fan, le meilleur pour moi est "La muraille invisible"
je voulais juste rajouter qu'Henning Mankell écrit des romans :
"Le fils du vent"
"Comedia Infantil"
et de la littérature pour jeunesse
* La société secrète (1998)
* Le secret du feu (1998)
* Le chat qui aimait la pluie (2000)
* Le mystère du feu (2003)
qui sont tout aussi passionnant!!!!

karine

On peut lire un entretien avec Mankell :

"Ce qui me révolte"

L’écrivain suédois, l’un des romanciers les plus lus au monde, nous accorde un entretien exclusif. Il parle de sa chère Afrique, de ses engagements, de son beau-père, Ingmar Bergman, et du roman policier comme miroir de la société

Citation :

H.Mankell.- Ce que j’ai appris en Afrique m’a permis de devenir une personne meilleure, et donc, je l’espère, de vivre une vie meilleure. Grâce à l’Afrique, j’en sais davantage sur le monde.

N. O. – Un exemple vous vient-il à l’esprit?
H. Mankell. – Le roman que je viens d’écrire s’appelle «le Chinois». Depuis quelque temps, je suis effrayé de voir comment les Chinois se comportent en Afrique. Ils me font l’effet de nouveaux colonisateurs, ce qui m’est d’autant plus pénible que j’ai grandi dans l’idée que la Chine aidait les pays africains à se libérer. Et si j’ai écrit ce livre, c’est parce que sur ces agissements je sais des choses que l’on ignore généralement. J’ai vu les Chinois à l’œuvre, au Mozambique et ailleurs en Afrique. La Chine a un problème de surpopulation rurale. Ses 200 millions de paysans ne cessent de s’appauvrir, et un jour ils risquent de se révolter et de « prendre la Bastille », c’est-à-dire de s’attaquer au Parti communiste. Les dirigeants chinois envisagent donc d’exporter le problème et de transplanter en Afrique les paysans les plus pauvres (pas moins de 4 millions d’entre eux!) pour qu’ils y cultivent la terre. C’est une forme terrible de colonisation, et c’est exactement ce qu’ont fait les Portugais autrefois au Mozambique.

suite ici :
http://bibliobs.nouvelobs.com/2008/01/08/ce-qui-me-revolte-par-henning-mankell

J'ai lu dernièrement "le guerrier solitaire" , mon premier roman de Mankell , j'avoue que je l'ai trouvé assez "tiède" par rapport aux nombreux policiers que j'ai lus dans ma vie.
Le style est simple, "pudique" , on connaît l'assassin dès le début , ce qui fait que le livre est plus concentré sur comment l'inspecteur Wallander va mener l'enquête.
Beaucoup d'allusions à l'augmentation de la criminalité en Suède et à l'éclatement des liens familiaux.
Je ne sais pas si je lirai d'autres Mankell.

J'ai moi aussi commencé par Le guerrier solitaire et je crois que je vais m'arrêter là.
Je l'ai lu parce qu'on me disait que c'était le meilleur, que Mankell était formidable, blablabla ...
Bref, je me suis ennuyée, tellement ennuyée que j'ai du mal à me souvenir, deux semaines après, de ce dont au sujet de quoi que ça cause !
Et pourtant j'en ai lu et j'en lis des polars, mais là ...

Dans le genre nordique, je préfère nettement Indridason (Islande) ou le duo Maj Sjöwall et Per Wahlöö (Suède)

Bernique a écrit:

J'ai moi aussi commencé par Le guerrier solitaire et je crois que je vais m'arrêter là.
Je l'ai lu parce qu'on me disait que c'était le meilleur, que Mankell était formidable, blablabla ...
Bref, je me suis ennuyée, tellement ennuyée que j'ai du mal à me souvenir, deux semaines après, de ce dont au sujet de quoi que ça cause !
Et pourtant j'en ai lu et j'en lis des polars, mais là ...

Dans le genre nordique, je préfère nettement Indridason (Islande) ou le duo Maj Sjöwall et Per Wahlöö (Suède)

Heureuse de savoir que je ne suis pas la seule

rotko a écrit:

As-tu lu ce roman precisément ? 485 pages... il doit faire le tour de la Suède

488 pages si on compte la postface de Henning Mankell en direct de Maputo, Mozambique !

Et il faut bien toutes ces pages pour décrire le trajet Afrique du Sud - Scannie.

Tous les Mankell (enfin les poches) sont présents dans ma bibliothèque, mais personnellement je ne les ai pas encore tous lu. La Lionne Blanche fut un de mes préférés parce qu'il prend racine en Afrique, avec Les chiens de Riga. Mais je pense qu'on peut rarement être déçu d'un Wallander parce qu'ils se valent tous. Difficile d'en sortir vraiment un du lot pour le glorifier ou le descendre...

Et pour ceux qui n'ont ni lu le livre, ni regarder Arte ce soir, voici la toute fin du roman :

Spoiler:

voir l'adaptation du roman la lionne blanche à l'écran.

Henning Mankell est un auteur suédois né le 3 février 1948 à Härjedalen, au centre de la Suède. Très vite abandonné par sa mère, il est élevé par son père, juge d'instance. Il est le gendre d'Ingmar Bergman dont il a épousé en secondes noces la fille Eva. Il partage sa vie entre la Suède et le Mozambique où il a monté une troupe de théâtre, le « Teatro Avenida ».
Il est connu internationalement grâce à la série policière des enquêtes de Kurt Wallander. Ce commissaire désabusé est entouré par une équipe de policiers où chacun possède une personnalité soigneusement décrite. Les meurtres sanglants auxquels Wallander est confronté le plongent au fil des romans dans un état de plus en plus dépressif ; l'aspect psychologique est aussi important pour Mankell que l'intrigue elle-même. Toutes ces aventures se déroulent dans la petite ville d'Ystad, en Scanie, dans le sud de la Suède.
Je viens de terminer La Lionne Blanche :
En 1992, Louise Åkerblom, agent immobilier et jeune mère de famille prend sa voiture pour faire une dernière visite avant de rentrer chez elle. Elle se trompe de maison et est abattue froidement par un homme d'une balle en plein tête. Dans le même temps, en Afrique du Sud, Victor Mabasha, tueur professionnel noir se voit confier une mission très rémunératrice. Les commanditaires, des Boers extrémistes très haut placés dans l'administration, projettent de faire assassiner une personnalité au sommet de l'État.
Je ne connaissais pas trop la période de la guerre des Boers et les événements en Afrique du Sud, qui perdurent aujourd'hui. Le polar mêlé à l' Histoire de manière très subtile. A noter que les aventures de Wallander sont adaptées en série diffusée sur M6, ainsi qu'un téléfilm avec Kenneth Branagh.
Pour les graines qui aiment le théâtre, il a également écrit et monté plusieurs pièces dans son pays et ailleurs.

L’homme qui souriait, paru en suédois en 1994

On peut certes trouver Henning Mankell ennuyeux, mais cette ambiance lente et mélancolique me plaît bien. Le côté provincial ajoute une petite touche d’humour ironique, tout comme le fait que le commissaire Wallander ne soit pas exactement OSS 177 . Dans L’Homme…, il n’arrive jamais à dormir assez et est toujours un peu "défraîchi", mal rasé, mal luné… Dans Meurtrier sans Visage, il doit surveiller son cholestérol, mais n’a jamais le temps de manger correctement et passe toujours en vitesse au kebab ou à la pizzeria à emporter. Il est divorcé, n’a jamais le temps de téléphoner à sa fille ou oublie de le faire. Le fait qu’ils ne disposent pas de téléphones mobiles, ni d’ordinateur et encore moins d’internet ou de tests d’ADN rend la résolution de l’énigme bien plus intéressante. Dans les polars modernes, il suffite de googler « qui est l’assassin ? » et bingo : vous avez la réponse

C’est mon 2ème Wallander, le 1er était Meurtriers sans Visage. Apparamment, il vaut la peine de les lire dans l’ordre, car il y a souvent des allusions à des événments survenus dans les épisodes précédents. P.ex. dans L’homme…, il est souvent question d’une certaine Baiba de Riga, qui arrive d’ailleurs en Suède à la fin du roman. Wallander est tout ému. Une intrigue amoureuse ? Il faudra que je lise les Chiens de Riga pour le savoir…

Si le Guerrier solitaire ne m'a laissé aucun souvenir, je pense que La lionne blanche restera en mémoire.

A lire d'une traite.

Présentation de l'éditeur
A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l'archipel. Depuis qu'une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s'est isolé des hommes. Pour se prouver qu'il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s'y immerge chaque matin. Au solstice d'hiver, cette routine est interrompue par l'intrusion d'Harriet, la femme qu'il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer. Le temps de deux solstices d'hiver et d'un superbe solstice d'été, dans un espace compris entre une maison, une île, une forêt, une caravane, Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l'amour et la rédemption.


C'est le premier livre que je lis de cet auteur, qui a ma connaissance n'avait pour le moment écrit que des romans policiers.

Ce livre est tout simplement bouleversant. Une foule d'émotions, aussi intenses les unes que les autres, transitent tout au long du récit.

Un récit poignant et saisissant de part la multitude des situations, liées les unes aux autres, que l'auteur y décrit.

A un moment du récit j'ai dû m'arrêter car j'ai été submergée par ce qu'il racontait.

J'ai eu l'impression qu'il déversait dans ce livre un vécu refoulé qui ne demandait qu'à s'exprimer.

Bon évidemment, à une ou deux reprises, il s'est égaré dans son récit, et quelques paragraphes mériteraient de déserter cette histoire, qui n'en reste pas moins à mes yeux, excellente bien que (ou parce que ) très dure.


du coup je me demande si ce livre a sa place parmi les "polars" ?

Comme tu veux, pour le classer. Au moins l'as-tu mis sur le fil de l'auteur, ce qui facilite la recherche et enrichit sa palette .

comme je dois faire une commande je note

Je suis très décu par Mankell. La lionne blanche trône sur mon étagère depuis deux ans et actualité oblige je me suis mis à le lire. Je trouve le style très pauvre, il faut dire que je sors de Chateaubriand. L'énigme est aussi fine qu'une feuille de cigarette. Je pensais qu'il utliserait mieux la géopolitique avec le problème de l'apartheid, mais ce n'est pas le cas. Il y a des facilités. Bref je ne comprends pas que cet auteur soit l'un des plus lus. Les louanges dithyrambiques qui glorifient cet auteur me laisse sans voix et perplexe.

Hexagone a écrit:

Je suis très décu par Mankell. La lionne blanche trône sur mon étagère depuis deux ans et actualité oblige je me suis mis à le lire. Je trouve le style très pauvre, il faut dire que je sors de Chateaubriand. L'énigme est aussi fine qu'une feuille de cigarette. Je pensais qu'il utliserait mieux la géopolitique avec le problème de l'apartheid, mais ce n'est pas le cas. Il y a des facilités. Bref je ne comprends pas que cet auteur soit l'un des plus lus. Les louanges dithyrambiques qui glorifient cet auteur me laisse sans voix et perplexe.

ça refroidit mais je me dis que la meilleure opinion est encore la mienne je ne le connais pas du tout

j'ai eu le même enthousiasme que Kathie pour

les chaussures italiennes.

J’ai beaucoup aimé ce roman et la manière d’aborder tous les cas de figure de l’auteur. L’amour, les erreurs du passé, les différences de génération, la solitude, la peur de la mort mais aussi un formidable espoir. Ce livre est tout à la fois. Je suis encore sous le charme.

darabesque a écrit:

j'ai eu le même enthousiasme que Kathie pour

les chaussures italiennes.

As-tu lu ce que disait katie (sans hache) sur "massacre à la tronçonneuse ?"

rotko a écrit:

darabesque a écrit:

j'ai eu le même enthousiasme que Kathie pour

les chaussures italiennes.

As-tu lu ce que disait katie (sans hache) sur "massacre à la tronçonneuse ?"

ah c'est délicat et d'un facile pfffff tu ferais mieux mieux de nous dire ce que tu as pensé de ce bouquin au lieu de te moquer !

Katie ma grande, il n'en reste pas moins que je suis d'accord avec ton analyse avec ou sans h à ton pseudo

je ne me moque pas de toi mais je me rejouis, sottement, de l'occasion de faire un jeu de mots !

pardon pardon pardon pardon pardon pardon pardon pardon

c'est plus fort que moi

et je n'ai pas lu le livre !

fouette-moi ! ah oui le fouet, tape fort comme alliot-marie, une vraie fouetteuse, celle-là

Bon je ne veux en aucun cas ressembler à MMA donc va en paix mon fils
cela dit je t'assure que ce roman te plairait il est optimiste en plus pas noir au contraire !