Mario Vargas Llosa - [Pérou]

Perso, je trouve ce roman un peu....

Je dois un peu me botter le popotin pour le continuer et je ne suis même pas certaine de le finir.

J'ai trop de livres qui attendent sur la pile-des-livres-qui-attendent...

Bridget, où en es-tu dans ta lecture ?

tout s'accélère après le chapitre XV.

J'ai fini le livre et je pense que c'était une bonne lecture.

J’ai terminé et j’ai grandement apprécié cette lecture.
Aussi je suis un peu déçue qu’elle ne soit pas plus accompagnée…

Sois patiente, on va parler du livre ! il a plusieurs facettes, comme tu le disais :

- la description d'une dictature et le portrait d'un dictateur.
Son obsession d'élégance et d'apparence correcte contraste avec ses ennuis prostatiques et ses fantasmes de souillure, sans parler des coulisses où se déroulent les basses besognes en tout genre.

- le récit historique, ou du moins fondé sur une trame historique.

- la confession d'Urania dont on ignore le secret, au moins pendant une grande partie du roman.

- l'attente et le suspens qui concernent les comploteurs aux différents moments du récit...

Ce qui est intéressant dans ce livre est justement qu’en faisant intervenir différents protagonistes avec lesquels nous passons plus ou moins de temps et dont nous partageons les pensées Vargas Llosa arrive très bien de manière vivante, détaillée et efficace, à nous faire comprendre les mécanismes d’une dictature. Comment le dictateur fut d’abord aimé parce qu’il a sorti le pays du marasme économique, donner du travail et rendu la sécurité. On en oublie la censure, les arrestations arbitraires et la torture et les morts, le manque de liberté. Chacun vit son petit confort tranquille. Et jouant de sa popularité le dictateur devient tout puissant ; il est de plus, mégalomane, persuadé de son bon droit et se considère comme le sauveur et même, ici, investi d’une mission divine. Le mal est inhérent à sa condition, mais, comme il le dit justement à un moment, ce n’est pas lui qui le fait ; il y a des hommes pour cela, lui à les mains propres. Et inhérent, et psychanalytiquement explicable, il a l’obsession de la propreté jusqu’à la folie morbide, parce que c’est refusé le côté malsain et mauvais de sa personne qui pour lui ne peut exister sous peine d’imploser. Je trouve cela superbement vu et démontré à travers le texte.
A travers les personnages on a aussi une analyse de la prise de conscience de certains et de leur révolte, des difficultés de l’opposition. Mais surtout de la peur constante et latente qui peut aller jusqu’à annihiler la personnalité, ou tout au moins paralyser l’action.
Les méandres de la sujétion qui oscille entre adulation et rejet, résistance et lâcheté, ambiguïté permanente, et dépersonnalisation à nouveau.
Et même Urania a gagné sa liberté au prix de la mort d’une part d’elle-même.

Nymphéa a écrit:

A travers les personnages on a aussi une analyse de la prise de conscience de certains et de leur révolte, des difficultés de l’opposition. Mais surtout de la peur constante et latente qui peut aller jusqu’à annihiler la personnalité, ou tout au moins paralyser l’action.

C'est tout l'intérêt des petits récits qui montrent les motifs des comploteurs, ce qui les fait basculer d'un camp dans l'autre. Le dictateur joue aussi avec son entourage sur les tests, (y compris avec Balaguer) ou "épreuves de loyauté" à tous les niveaux ;

On voit donc un public conquis, ou qui renie toute parenté, tout lien avec les comploteurs. Vargas Llosa témoigne de cette"sidération" qui empêche finalement Pupo d'adopter la stratégie prévue.

On déborde alors le cadre d'une dictature précise pour voir avec Balaguer comment se recycle un officiel fantoche, mouillé jusqu'à la chemise avec le régime, puis qui l'enterre avec habileté, mais non sans hésitations.

Les aleas du pouvoir dans les pays de l'Est, et les cadres qui servent sous la pression des évènements une cause différente, relèvent de la même logique.

Je ne crois pas que l'auteur ait une considération surestimée pour le public : les derniers comploteurs, d'abord traités comme des pestiférés, et même dénoncés, sont ensuite traités comme des héros. Il est évident que sous de pareils regimes les consciences sont aliénées, et ne sortent pas de cette servitude du jour au lendemain.

Je suis d'accord avec toi Rotko.
Je voulais juste encore ajouter que le livre peut être une bonne approche de l'histoire de la République Dominicaine. (C'est à la lecture d'un ouvrage historique sur Haïti et la Dominique aux temps coloniaux que j'ai eu référence du roman de Vargas Llosa.). Une approche simplifiée certes, mais néanmoins vivante et "parlante", et réaliste.
Quant à la figure du dictateur et à celle de la dictature, elles touchent bien à l'universel.

Le roman débute et s’achève avec le voyage (arrivée-départ) d’Urania à Saint-Domingue.

On assiste à une catharsis privée et publique, à la fois par l’aventure personnelle d’Urania, et celle de Saint-Domingue.

On sait qu’un secret, qui bout en elle, explique son silence face à son père et à ses proches ; par son intermédiaire et des récits enchâssés, on pénètre dans l’univers de Saint-Domingue dont il faut revoir le long épisode de Trujillo, « le Bienfaiteur », pour comprendre le silence d’Urania.

Jusqu’aux chapitres XII ou XV, on fait donc un retour sur le passé, avec un montage alterné qui situe d’un côté le dictateur , son entourage, et ses sbires, et de l’autre « les libérateurs » qui attendent le moment d’agir. Le pouvoir, en apparence stable et immobile, peut basculer d’un moment à l’autre.

Après les chapitres XII / XV tout se met en branle : on suit le destin des comploteurs, les soubresauts du régime, dans un rythme de thriller qui annonce la libération de Saint-Domingue. Mais les esprits sont-ils libérés ? On en doute, à écouter les conversations de la famille d’Urania.

C’est elle qui par son récit va, à son tour, se libérer et dessiller les yeux de ses proches.

Oui, Urania ouvre les yeux de ses proches. Elle s'est aussi libérée de sa fureur et de sa haine envers les siens, réconciliée peut-être avec sa part dominicaine. Mais on reste obligée de vivre avec certaines cicatrices, surtout lorsque, comme celles ci, elles sont si profondes. Urania restera marquée toute sa vie par ce qu'elle a vécu, une part d'elle même est détruite, même si elle a réussi à s'en accommoder.
Ainsi chaque dominicain restera marqué aussi dans sa chair ou dans sa pensée par la trace dictatoriale. C'est une infiltration perverse dont il est difficile de s'émanciper.

Nymphéa a écrit:

Ainsi chaque dominicain restera marqué aussi dans sa chair ou dans sa pensée par la trace dictatoriale. C'est une infiltration perverse dont il est difficile de s'émanciper.

C'est vrai.
Le fils de Trujillo, noceur impénitent, me faisait penser au fils de Sadam Hussein. Quant au père d'Urania, il représente bien ces individus dévoués corps et âme à un dictateur ou même un simple homme d'Etat : ils adoptent ses tics de langage, ses attitudes, sa façon d'être, ils vivent par procuration.

On pourrait aussi citer le général Roman. Il a été tellement dévalorisé et harcelé par le Chef qu’il ne pourra pas, au moment crucial, se départir de cette image de lui annihilante. Il continue à agir sous influence et, malgré sa haine, ne réussit pas à couper le lien malsain qui l’unit au Chef. Il continue à se mettre en échec mu comme une marionnette. Et il trahit ainsi les conjurés. Il est terrorisé et se rend à peine compte de ses actes.

Certainement sans aucun rapport avec des pratiques frauduleuses, je note ces résultats d'election en Tunisie.

Citation :

Le meilleur score de Ben Ali a été réalisé parmi les électeurs à l'étranger avec 94,85% alors que le meilleur résultat en Tunisie il a été de 93,88% obtenu à Monastir

Sur la peine de mort que je désapprouve totalement, j'avais au moment de la mort de Sadam Hussein fait une exception, trouvant le chatiment compréhensible, et même d'une grande logique.

Dans le cas du tyran Trujillo, dont le chapitre XI de la fête au bouc montre sa responsabilité dans le massacre des Haitiens, je trouve que les comploteurs étaient parfaitement dans leur droit.

On voit dans tout le livre à quel point, directement ou en se déchargeant des sales besognes sur Johnny Abbes Garcia, le salut public ne pouvait arriver que par son élimination.

C'est mon avis, et je l'assume sans état d'âme.

Ça y est, j’ai finalement décidé de faire un effort et de terminer la Fête au Bouc :cho: . En réalité, le roman devient intéressant à la p. 400/500, à partir de l’assassinat du Bienfaiteur. En effet, un incroyable jeu d’échecs se met en place, probablement très proche des faits historiques, où le général Román (Pupo, Pupo Román, Román Fernandez…) se retrouve échec et mat, faute d’avoir su réagir à temps. Erreur fatale ! En revanche, le président fantoche Balaguer, qu’on prend pour un mollachon pendant tout le livre, s’avère être un redoutable tacticien, qui ne se départit jamais de son calme. Il sait anticiper les coups des autres, connaît assez les défauts et les vices de la dynastie Trujillo pour amadouer les uns et graisser les pattes des autres.

Je trouve cependant que le livre souffre d’un défaut de structure. Il est beaucoup trop long, tout le début comporte trop de remplissage – toute l’histoire d’Urania est superflue, si ce n’est pour mettre une scène de cul – de détails inutiles et surtout une pléthore de noms propres. L’auteur s’adresse sans doute à un public latino-américain, qui connaît déjà tous ces personnages. Par exemple, l’épouse de Trujillo s’appelle la Prestante Dama pendant 450 pages et voilà soudain qu’elle est Maria Martinez, voire doña Maria. Le contexte nous permet de comprendre de qui on parle, mais multipliez ça par environ 80 personnages, qui ont des surnoms, qu’on désigne par leur titre, le général, le frère, le beau-père, le voisin de la cousine….. :dur: on ne s’y retrouve plus. Si d’aventure je relisais ce livre, je dresserais un tableau des noms, avec les rapports des uns par rapport aux autres. Un peu comme Cent Ans de Solitude, où ils s’appellent tous Buendia… !

Ce qui est encourageant, c’est de constater que la pression internationale, les sanctions, les campagnes d’Amnesty International peuvent avoir un véritable effet et permettent de renverser les dictatures. En revanche, ce qui est décourageant, c’est de savoir que ce qui est décrit dans ce roman est en train de se passer en ce moment même, en Libye, au Myanmar, en Tunisie et peut-être même en Rép Dominicaine. J’avoue que je ne sais pas quel genre de régime y est en place en ce moment, mais je sais que c’est le genre de destination de vacances un peu doûteux.

Et pourquoi « le Bouc » ? C’est le surnom de Trujillo, d’accord, mais pourquoi ?

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PS : pour ceux que cela intéresserait : Galíndez, de Manuel Vázquez Montalbán. Cette personne est évoquée à plusieurs reprises, en passant, dans le Bouc. Roman que j’ai lu il y a fort longtemps… J’en retiens des scènes de prison et de torture pendant env. la moitié du livre….

Citation :

En 1956, Jesùs de Galindez, représentant du gouvernement basque en exil, agent du FBI et de la CIA, est enlevé et torturé à mort par les sbires du dictateur dominicain Léonidas Trujillo. 30 ans plus tard, Muriel, une jeune universitaire américaine, reconstruit, pour les besoins de sa thèse sur "L'Ethique et la Résistance", l'itinéraire de Galindez, ce prophète impur, mort pour avoir dit et écrit ce que lui dictait sa conscience.

La Fête du Bouc

J’ai lu ce livre qui me semble l’un des plus importants du 20ème siècle. Comme je l’avais en Espagnol le suivre a été facile pour moi.

Vargas Llosa met en lumière le coté sordide des dictatures, auxquelles nous sommes habitués en Amérique latine. Héritage peut-être d’une tradition coloniale, la mainmise sur territoire, patrimoine, population.
Ils venaient à mettre de l’ordre et semaient le trouble et la panique.

Dans ce livre, réalité et fiction, j’ai éprouvé la répulsion pour le dictateur et le chagrin de voir la soumission du peuple.

Le plus touchant pour moi a été le martyre de Unania, son retour au pays pour régler ses comptes avec son père le lâche qui l’avait livrée au Bouc et de ce fait sa vie ruinée à tout jamais.

Ce livre a été très fascinant pour moi, tandis que son œuvre plus importante, selon les critiques ,
« conversation dans la Cathédrale » je l’ai abandonnée vers la moitié, je reviendrais un jour peut-être.

Le Péruvien naturalisé espagnol Mario Vargas Llosa, 74 ans, a été récompensé par le prix Nobel de littérature 2010, . Ce prix lui est attribué [i]"pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec", précise l'Académie.

Vargas Llosa est un "auteur engagé dans la société". "Il considère qu'un auteur ne doit pas simplement distraire", a commenté le secrétaire de l'Académie suédoise Peter Englund. L'oeuvre de Vargas Llosa, forte d'une trentaine d'ouvrages (essais, romans, nouvelles, théâtre) est traduite dans le monde entier et en faisait un candidat pressenti pour le Nobel depuis des années. Son nouveau roman, Le Rêve du Celte, consacré au diplomate britannique Roger Casement qui dénonça les atrocités commises dans le Congo de Léopold II, doit sortir le 3 novembre en Espagne, en Amérique latine et dans le marché espagnol des États-Unis.

"C'est un conteur qui a développé l'art de raconter d'une façon fantastique", a commenté le secrétaire de l'Académie suédoise, Peter Englund.

"Une reconnaissance de la littérature latino-américaine"

Mario Vargas Llosa a déclaré, pour sa part, qu'il s'agissait d'une "reconnaissance de la littérature latino-américaine et en langue espagnole", dans une déclaration à la radio colombienne RCN.

Après le Mexicain Octavio Paz il y a 20 ans, le Colombien Gabriel García Márquez (1982), le Chilien Pablo Neruda (1971) et le Guatémaltèque Miguel Angel Asturias, Vargas LLosa est le dernier Prix Nobel de littérature issu d'une prestigieuse lignée d'auteurs latino-américains récompensés par l'Académie suédoise.

Depuis La Ville et les Chiens, son premier roman, il s'est affirmé comme l'un des maîtres de la littérature d'Amérique latine. Oeuvre multiple où les romans politiquement engagés et les fresques de sa première période (La Maison verte, Conversations à la cathédrale, La Guerre de la fin du monde) ont cédé la place à des ouvrages plus intimistes comme La Tante Julia ou Éloge de la marâtre, matrice de ce nouveau roman.

Les essais littéraires (L'Orgie perpétuelle, consacré à Flaubert) alternent avec des mémoires (Contre vents et marées, Le Poisson dans l'eau). Où la recherche d'une voie politique pour l'Amérique latine (Les Enjeux de la liberté) s'accompagne de retours à la pure fiction ou à une vision métaphorique de son pays (Lituma dans les Andes).

Candidat malheureux à la présidence de son pays en 1990, Vargas Llosa, lauréat du prix Cervantès en 1994 et académicien espagnol, a acquis la nationalité espagnole en 1993.

l'article du Point.

ce matin à la radio, j'ai été agréablement surprise par la nouvelle du prix Nobel accordé á Vargas Llosa, l'éminent Peruvien, dont j'ai lu beaucoup, et je regrette n'avoir pas fini "conversation à la cathédrale" Je vais le reprendre, sans doute: On lui avait demandé un jour qu'est ce qu'il emmenerait sur une île déserte , il avait choisi "conversation à la cathédrale" Aujourd'hui j'ai entendu parler son fils, très content, imaginez, mais déplorant que l¡Académie ait négligé Borges, qui à son avis et aux nôtres aussi, méritait bien ce prix Mais quand la politique se mêle, l'injustice l'emporte.

J'étais intoxiqué de littérature française. Enfant, j'avais commencé à lire en français Jules Verne, Alexandre Dumas, Victor Hugo. L'influence de la France en Amérique latine, à l'époque, était énorme. Quand je suis entré à l'université de San Marcos à Lima, la polémique entre Sartre et Camus était un événement.

Je la suivais à Lima en lisant « les Temps modernes ». Grâce à mon premier travail à la Radio Panamericana à Lima, j'avais pu m'abonner aux « Temps modernes » et aux « Lettres nouvelles » de Maurice Nadeau. Et je n'étais pas le seul. Tous les Latino-Américains qui rêvaient d'être écrivains, peintres ou musiciens voulaient vivre l'expérience de Paris. C'est à Paris que j'ai découvert que j'étais latino-américain.

un entretien de vargas Llosa sur Rue 89

Tous les livres de Vargas Llosa sont chez Folio ; rappel des titres

La ville et les chiens (évocation de la violence dans un collège paramilitaire), un roman bientôt traduit dans une vingtaine de langues.

La maison verte (description très poétique du télescopage entre le monde obscur de la forêt péruvienne et celui des grandes villes),
Conversation à la cathédrale (règlement de comptes avec le Pérou du général Manuel Odria),

Pantaléon et les visiteuses (histoire bouffonne d'un officier converti au proxénétisme),

L'orgie perpétuelle (délicieux clin d'oeil à Madame Bovary et à l'univers de Flaubert),

La fête au bouc (portrait au vitriol de l'ex-tyran de Saint-Domingue, Rafael Trujillo),

La tante Julia et le scribouillard (un récit largement autobiographique),

Lituma dans les Andes (tableau du terrorisme sendériste des années 1980),

La guerre de la fin du monde (sur la politique brésilienne au XIXème siècle).

Son dernier roman, le rêve du Celte (1) parle d'un diplomate irlandais, Roger Casement, que Conrad aurait rencontré pendant son voyage au Congo Belge, source du "voyage au coeur des ténèbres". chroniqué sur sur cette page.

Vargas Llosa dans son entretien du 08 janvier sur "Bibliothèque Médicis" avec un Jean-Pierre ELKABBACH, très directif, plus soucieux de placer ses questions que d'écouter les réponses, se sentait responsable de la conduite des conquistadors envers les Indiens, dont ses compatriotes, donc lui-même, ont perpétué les traitements inégalitaires. Il fait donc une charge contre le colonialisme.

Proche de Sartre à l'époque de son séjour en France, Vargas Llosa a évolué du côté de Camus, pensant, comme lui, que si la Politique se sépare de la Morale, elle engendre la Barbarie.

Ses prises de position contre les États totalitaires l' amènent à prendre la défense de Liu Xiaobo, dissident chinois prix Nobel de la Paix, en rappelant que la conversion d’un État, ici la Chine, à l’économie de marché ne suffit pas à en faire une démocratie qui respecte les libertés de chacun.

Vargas Llosa a fermement refusé de commenter sa brouille avec Gabriel Garcia Marquez.

Il est reconnaissant à l'Espagne de lui avoir accordé la citoyenneté espagnole au moment où le dictateur Fujimori voulait lui enlever la nationalité péruvienne.

Actuellement, dit-il, une veritable paranoia s'est emparée de la France et de l'Europe qui traite mal les étrangers venant sur son territoire.

(1) non encore traduit en français, édité en Espagnol par Alfaguara.

A propos de Liu Xiabo

Liu Xiaobo, militant pour la démocratie et la liberté d’expression, a écopé de onze ans de prison pour avoir participé à la rédaction de la Charte 08, un texte inspiré de la Charte 77 de Vaclav Havel, présentant des propositions pour une démocratisation de son pays, et il devra certainement patienter longtemps avant de recevoir son prix à Oslo.

Comme lui, ils sont des milliers en Chine, intellectuels dissidents, syndicalistes, militants des Droits de l’Homme ou bloggeurs imprudents, condamnés à de lourdes peines de prisons ou internés dans les hôpitaux psychiatriques, pour avoir eu l’impudence de parler de liberté ou de démocratie dans ce qui reste la plus grande dictature du monde.

Un autre entretien, bien fourni de Vargas Llosa sur cette page

rotko a écrit:

Un autre entretien, bien fourni de Vargas Llosa sur cette page

Un article très intéressant même si je ne suis pas d'accord avec toutes les idées exposées. Je trouve Llosa un peu trop naïf en ce qui concerne la démocratisation par la force alors que des intérêts économiques sont en jeu.

En revanche, je partage pleinement sa vision de l'Union européenne.

En ce qui concerne l'Amérique latine, l'article date de 2003 et cela m'intéresserait de connaître un peu mieux la situation actuelle.

Pour qui veut lire le discours de Vargas Llosa pour le prix Nobel, le voici.

Dictionnaire amoureux de l'Amérique latine

Après son prix Nobel, ce livre est curieusement ressorti sur les tables des libraires...

On peut ne pas être d'accord avec Vargas Llosa sur sa vision du marché libéral par exemple et l'accession du peuple à un avenir radieux...n'empêche que voilà un bouquin bien sympathique.

Parce Vargos Llosa est très honnête, parce qu'il est amoureux de l'Amérique latine et surtout parce qu'il reflète une vision de tout un continent.
Que l'on approuve sa vision des incas sanguinaires, ou son opinion sur la mode de" l'indianité", il y a dans ce livre une explication sur la position parfois difficile des descendants des conquistadores.

Et bien sûr des pages superbes sur le Pérou, et sur les écrivains sud américains que Vargas Llosa cite avec une grande tendresse.
Un voyage dans l'Amérique latine et sa littérature.

pour Tchipette:
tu me recommandes ce livre, en Espagnol il porte le même titre?
Je n'ai pas encore lu "conversation dans la cathédrale" son livre préféré.