Oscar Wilde [Irlande]

je donne le début de l'article

Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde (1854-1900), né à Dublin, était le fils d'un chirurgien archéologue, toujours imbibé mais jamais saoul. Sa mère était une protestante acerbe à la conversation brillante, mais aux vers médiocres. L'ennui, c'est que les parents attendaient une fille -ils avaient déjà un garçon- et, déçus par le bébé Oscar, décidèrent de faire semblant: l'enfant fut traité en fillette jusqu'à l'âge de 9 ans.

Dans sa jeunesse, il avait la certitude qu'il deviendrait un esthète lors de peu convaincantes études au Magdalen College à Oxford. Il publia son premier livre de poèmes en 1881, et s'embarqua pour les Etats-Unis, où il fut fréquemment interviewé, après avoir déclaré aux douaniers: «Je n'ai rien à déclarer, sinon mon génie.»

Il arriva en redingote pourpre à New York, et, après sa tournée, revint en Stetson et bottes de cow-boy à Londres, avec un message: «La plupart des gens meurent d'être raisonnables.» Shaw, Whistler et Frank Harris tentèrent de le ridiculiser. Mal leur en prit: de ces duels, ils sortirent la queue basse. Alors que celui-ci se vantait de ses relations sociales, Oscar Wilde l'interrompit: « Oui, Frank, nous savons que vous avez dîné dans toutes les bonnes maisons de Londres. Une fois.»

un article de bibliobs.

Al Pacino et Oscar Wilde :

Wilde Salome

l’acteur américain se saisit d’un texte classique, ici la tragédie écrite par Wilde autour des figures de Salomé, de saint Jean-Baptiste et du roi Hérode, non pas pour en livrer une adaptation fidèle mais pour le déconstruire.

Son projet ? Maintenir une exploration du chef-d’œuvre sur trois fronts : une mise en scène de théâtre très avant-gardiste, une enquête documentaire sur l’histoire et la personnalité d’Oscar Wilde, et un film qui brasse le tout.

Le magnétisme commun à ces trois pôles est assuré par Pacino lui-même, qui donne beaucoup de sa personne, endossant tour à tour le rôle de Wilde, celui d’Hérode et le sien propre, acteur-cinéaste en quête de substance et d’absolu. De Hollywood à Dublin en passant par Londres et Paris, Pacino diffracte les rayons du Salomé de Wilde en y injectant ses angoisses contemporaines, s’identifiant à Oscar dans les mêmes proportions que celui-ci s’identifiait à Salomé.

Souvent drôle et cocasse, toujours malin et instructif, le film est un saisissant mélange de sérieux et d’ironie, qui élargit encore le spectre décidément très large de «monsieur Scarface».
source : libération.

Pendant que Cornichon parlait de Dan Simmons, l'éveil d'Endymion au rayon des citations, je trouvais Endymion dans le texte d'Oscar Wilde : un jeune roi (in le prince heureux ).

cette nouvelle, riche picturalement et socialement, se situe sous le signe de lametamorphose et du rêve pour nourrir la réflexion et charmer l'auditoire.

La métamorphose, ici la transformation d'un vagabond adopté par un chevrier dans la forêt en fils choisi par le roi, et destiné à lui succéder ; puis, à la fin du récit, par son accession à un domaine mystique qui le situerait dans la sainteté.

Entre ces deux transformations, trois rêves qui servent d'étapes à la prise de conscience du jeune homme, et qui lui font voir la réalité sociale de ses sujets. Tableaux riches qui s'enchaînent comme dans un conte oral.

Oscar Wilde y montre une grande virtuosité de conteur.

En réalité, l'Endymion de Dan Simmons est plutôt à chercher du côté de John Keats ;-)

Cornichon a écrit:

En réalité, l'Endymion de Dan Simmons est plutôt à chercher du côté de John Keats ;-)

oui, c'est entendu en 1818, mais Wilde lui dédie un poème

Endymion

THE apple trees are hung with gold,
And birds are loud in Arcady,
The sheep lie bleating in the fold,
The wild goat runs across the wold,
But yesterday his love he told,
I know he will come back to me.
O rising moon! O Lady moon!
Be you my lover's sentinel,
You cannot choose but know him well,
For he is shod with purple shoon,
You cannot choose but know my love,
For he a shepherd's crook doth bear,
And he is soft as any dove,
And brown and curly is his hair.

Spoiler:

Oscar Wilde , c'est le plus fort et mon mentor !
(...)
Le portrait de Dorian Gray est le bijou le plus précieux dans tout l'écrin de la littérature ( Ainsi que Montaigne)

Tu te verrais bien en Sybil Vane ?^^

hum non...passionnée surement , mais pas aussi ingénue ^^
En fait aucun personnage de cette époque ne me correspondrait.

Faudrait que je le relise (je l'ai lu vers mes 15 ans) et ça m'avait poursuivi pendant longtemps ce refus du déclin...

Ce livre c'est l'humain !
Relis le ^^
J'aimerais bien avoir tes impressions.

Pour les amateurs éclairés et curieux, je rappelle [cf. ce fil en page 1]

Dans le livre de Catherine Chalier, le visage, collection Autrement, on trouve une belle analyse
(p 198-206) du portrait de Dorian Gray

J'ai prévu de le relire, il y a dix minutes^^ (je te dirai oui)

pour Rotko: une question: cette analyse sur "le portrait de Dorian Gray" se trouve sur GDS?
merci
nb Ce livre est l'un de mes inoubliables.

juste quelques mots page 1 de ce fil, je n'ai pas ce livre sous les yeux, j 'y penserai quand ma mediathèque re-ouvrira.

Le portrait de Dorian Gray est une jolie tuerie.

deux sugggestions qui étaient déjà sur le fil, et que je réactualise

- je rappelle la référence de Catherine Chalier, le visage,(1) collection Autrement, avec une belle analyse deDorian Gray (p 198-206) qui rejoint le thème du visage.

(1) Si vous voulez ces pages, je vous les ferai parvenir (adresse mail par MP) dès que j'aurai mis lamain sur l'ouvrage cité.

Je suis en train de découvrir les contes d'Oscar Wilde grâce à Mishima! Et je me régale.



Le rossignol et la rose :

Le coeur contre une épine, un rossignol chante toute la nuit, seule façon pour lui de donner naissance à la rose d'amour, couleur rouge sang, dont a besoin le jeune étudiant pour séduire sa bien-aimée. La transformation de la rose blanche naît grâce au sacrifice du rossignol qui meurt le coeur transpercé.

Ce conte - un peu cruel - illustre l'ingratiude et l'indifférence des humains puisque l'étudiant ne comprend pas le rossignol et la jeune fille refuse la rose du jeune homme.
Mais, il raconte également un acte d'amour qui conduit à la mort et le sacrifice pour le bien être d'autrui.

Cette tragédie me rappelle l'histoire de Philomèle et Procné. De fil en aiguille, je vagabonde d'un auteur à un autre en passant allègrement d'un siècle à un autre!

Toujours extrait des Contes de Wilde voici maintenant Le pêcheur et son âme:

Un jeune pêcheur tombe amoureux d’une sirène capturée dans ses filets. Pour l’épouser, il doit se séparer de son âme. Prêt à tout pour s’en débarrasser, il consulte un prêtre, des marchands et une jeune sorcière. Cette dernière, après avoir obtenu une danse, lui révèle le secret. Le jeune homme peut alors rejoindre sa sirène au fond des océans. Cependant son âme revient le voir pour lui raconter ses aventures. Il finit par succomber à la tentation mais perd l’amour de sa vie !

Ce conte n’en finit pas de finir pour notre plus grand bonheur, aussi, n’ai-je mis que les grandes lignes de sa trame.
Je cherchais à comprendre pourquoi Mishima s’y était intéressé et j’ai trouvé quelques pistes !

Un petit extrait

Citation :

« Les membres bronzés et le corps bien découplé semblable à une statue grecque, il se tint debout sur le sable (…) Devant lui s’allongeait son ombre, qui était le corps de son âme, et derrière lui était suspendue la lune, dans l’air couleur de miel. »

Affaire à suivre ...

Harelde a écrit:

Je n'ai toujours pas lu Dorian Gray...
Ma seule connaissance de Wilde, c'est la meutre de Lord Saville que j'avais trouvé très savoureux.

Harelde, je viens de lire "Le crime de Lord Arthur Saville", en version sonore, sur cassettes, lu par un comédien belge qui s'appelle Jean Rovis. Cet enregistrement appartient à la série "Plaisir du Texte" qui, très ancienne, ne doit plus exister aujourd'hui. Je trouve que cet acteur rend bien l'humour anglais d'Oscar Wilde, son texte parfois aigre-doux, les différences d'ambiance selon que l'on soit en milieu dandy ou misérable, selon que la situation prête au rire ou au malaise. J'ai apprécié l'humour de Wilde, et ses petites allusions à la mythologie. Cela se sent qu'il a du grec dans la cervelle !

Pas mal la fin !

Bisous, Linda

De Profundis, Le Portrait de Dorian Gray et les contes d'Oscar Wilde m'ont beaucoup plu, pour les nombreuses raisons que vous énoncez dans les pages précédentes.

Je n'ai fait que survoler ces 7 pages mais je ne crois pas avoir vu une discussion sur Le Portrait de Mr W.H, court roman paru un an avant Le Portrait de Dorian Gray. Wilde se penche sur le mystère des Sonnets de Shakespeare, dédié à Mr W.H. Pour beaucoup, il ne s'agit que d'une politesse à son protecteur et mécène (les initiales correspondent) mais alors, pourquoi ne mettre que les initiales ?

Récit très intéressant, à mi-chemin entre la nouvelle fantastique, l'enquête policière et l'essai (aussi bien sur la poésie que sur le théâtre).

Kurtyn a écrit:

De Profundis, Le Portrait de Dorian Gray et les contes d'Oscar Wilde m'ont beaucoup plu, pour les nombreuses raisons que vous énoncez dans les pages précédentes.

Je n'ai fait que survoler ces 7 pages mais je ne crois pas avoir vu une discussion sur Le Portrait de Mr W.H, court roman paru un an avant Le Portrait de Dorian Gray. Wilde se penche sur le mystère des Sonnets de Shakespeare, dédié à Mr W.H. Pour beaucoup, il ne s'agit que d'une politesse à son protecteur et mécène (les initiales correspondent) mais alors, pourquoi ne mettre que les initiales ?

Récit très intéressant, à mi-chemin entre la nouvelle fantastique, l'enquête policière et l'essai (aussi bien sur la poésie que sur le théâtre).

Oui moi aussi j'ai été très émue par De Profundis.

J'ai aussi beaucoup apprécié La ballade de la Geôle de Reading, qui suit de profundis dans l'édition que j'ai. Un poème magnifique qui n'a pas non plus été abordé dans le fil j'ai l'impression.

Un lien où l'on peut lire le poème, plaidoyer contre la peine de mort.

http://www.larevuedesressources.org/la-ballade-de-la-geole-de-reading,422.html

Du coup je l'ai lu hier soir, cette petite Ballade... Certains passages sont superbes et sont directement rentrés dans mon recueil de citations

Kurtyn a écrit:

Du coup je l'ai lu hier soir, cette petite Ballade... Certains passages sont superbes et sont directement rentrés dans mon recueil de citations

Lesquels t'ont marqué?

Ceux-ci (j'ai copié/collé depuis le lien que tu as mis plus haut, flemme de recopier une traduction différente...) :

Citation :

Comme on voit des choses horribles
Dans le cristal d’un rêve enfui,
Nous vîmes la corde de chanvre
Fixée à la poutre noicie,
Et le bourreau qui étranglait
Une prière dans un cri.

Citation :

Nous tournions, sans fin, en silence,
Et soufflait le terrible vent,
Dans l’esprit vide de chaque homme,
De ses souvenirs effrayants.
Car si l’Horreur rampait derrière,
La Terreur paradait devant.

Citation :

Dedans la geôle de Reading
Est une tombe d’infamie.
Dévoré pas des dents de flamme,
C’est là qu’un misérable gît,
Il gît dans un linceul ardent
Aucun nom sur sa tombe écrit.

Etc...