Oscar Wilde [Irlande]

Kurtyn, quelle érudition ! Tu as ta place dans ce grand groupe ! Chapeau !
DB

daisybraille a écrit:

Kurtyn, quelle érudition ! Tu as ta place dans ce grand groupe ! Chapeau !
DB

Oh ça fait beaucoup là, c'est très gentil mais je ne me sens pas à la hauteur d'un tel compliment

En tout cas, merci

un cadeau de Mazel !


“I knew that I had come face to face with some one whose mere personality was so fascinating that, if I allowed it to do so, it would absorb my whole nature, my whole soul, my very art itself.”
-- The Picture of Dorian Gray, Oscar Wilde

Oui, Kurtyn, de beaux passages.

J'ai bien apprécié l'image exposée ici:

Tant de regret jamais ne vis
Dans les yeux d’un homme, levés
Vers la petite tente bleue
Qu’est le ciel pour les prisonniers,
Vers chaque nuage qui traîne
Sa toison blanche échevelée.

On réalise que le ciel pour un prisonnier devient un petit carré bleu.

Et bien sur, la strophe qui revient comme un refrain:

Pourtant chacun tue ce qu’il aime,
Salut à tout bon entendeur.
Certains le tuent d’un oeil amer,
Certains avec un mot flatteur.
Le lâche se sert d’un baiser,
Et d’une épée l’homme d’honneur.

Ces vers sont sujets à diverses interprétations. Wilde veut-il insinuer qu'on altère et corrompt systématiquement l'objet de notre désir - comme il a pu le constater dans sa relation avec A.B Douglas?

Kurtyn a écrit :

Oh ça fait beaucoup là, c'est très gentil mais je ne me sens pas à la hauteur d'un tel compliment

En tout cas, merci :bises
Mais je t'en prie !
Mille bisous pour toi, jeune fille !
DB

daisybraille a écrit:

Kurtyn a écrit :

Oh ça fait beaucoup là, c'est très gentil mais je ne me sens pas à la hauteur d'un tel compliment

En tout cas, merci :bises
Mais je t'en prie !
Mille bisous pour toi, jeune fille !
DB

Pas sûr du morceau en gras

Kurtyn a écrit:

Pas sûr du morceau en gras :ange

Si, ma belle, tout y est ! Et la phrase sur la liberté est très belle.
Bisous,
DB

Petite citation tirée du Portrait de Mr W.H :

Citation :

Oui, l’ "Adonis aux joues de rose" du poème consacré à Vénus, la berger déloyal des Plaintes d’une amante, le "doux avare", le "ladre très beau" des Sonnets n’est autre qu’un jeune acteur ; et, à lire les divers descriptions qui en sont données, je m’apercevais que l’amour que lui portait Shakespeare était comme l’amour d’un musicien pour l’instrument délicat dont il a plaisir à jouer, comme l’amour d’un sculpteur pour un matériau exquis et rare qui lui suggère une nouvelle forme de beauté plastique, un nouveau mode d’expression plastique. Car tout art a son médium, son matériau, que ce soit celui des mots mis en rythme, de la couleur qui séduit, ou des sons suaves et subtilement agencés et, comme l’a relevé un des critiques les plus fascinants que connaisses notre époque, c’est aux qualités inhérentes à chacun de ces matériaux, et spécifiques à lui, que nous devons la sensualité de l’Art et donc tout ce qui est art est par essence artistique. Que dire donc du matériau dont le théâtre a besoin pour être parfaitement représenté ? Que dire de l’acteur, qui est l’unique médium par lequel le théâtre puisse véritablement se révéler ? Nul doute que dans cette étrange copie de la vie que présentent les vivants et qui est le mode et la méthode de l’art dramatique il n’y ait une beauté sensuelle qui manque à tous les autres arts.

Lu la pièce en un acte Salomé - malheureusement la version traduite en Anglais -, suis-je donc le seul a l'avoir lue avec un regard plein d'humour ?

Cette pièce est présentée comme étant une tragédie, personnellement j'ai beaucoup rit, je crois qu'on peut tout à fait regarder les personnages et les situations comme comiques, voire grotesque, Hérode est un crétin et un lâche, sa femme le considère comme tel, sa fille Salomé est un sacrée tête de mule...
Les effets de répétition dans le texte, les gardes qui commentent et répètent leurs dires, les Juifs et autres croyants qui, par leurs discours totalement contradictoires sur Dieu sont totalement tournés en dérision par Wilde, et qui insupportent la reine comme pas possible...
C'est une satire ! Une satire des gens au pouvoir, de leurs moeurs, une critique très amusante de la religion...
Je suppose qu'on peut lire la pièce avec le regard que l'on veut, au final. Disons que je n'ai pas lu ça comme une tragédie, je n'ai pas pris la pièce au sérieux, les exagérations dues au style m'ont fait rire...

Un peu comme la Mouette de Chekhov, lue une fois en Anglais, pas comique pour un sou, bien sombre, bien déprimante, et vue au théâtre jouée par une troupe hors du commun, c'était une hilarité de tous les instants, ou presque.

'fin bon voilà. Assez étonné des commentaires très sérieux ici et là, trouvés sur le net, qui ne semblent pas avoir ri une seconde, ou si peu.
Et pourtant, et pourtant !

Sinon étonné que l'on n'ait pas parlé de l'Importance d'être Constant, pièce véritablement réjouissante et pleine d'esprit du sieur Wilde, dont je me souviens toujours avec un grand plaisir, et qui regorge elle aussi de citations tout fait géniales.
Je ne saurais vous conseiller autre chose que de la lire, et de passer un excellent moment. Je l'ai lue il y a deux ans je pense, mes souvenirs sont vagues et je ne saurais vous en dire plus, simplement vous transmettre mon émotion à ce sujet.