Junichiro Tanizaki [Japon]

oui on peut dire cela "pitoyables" et moi j'ajoute "pas crédibles" mais l'histoire est délicate ... pourquoi pas?

Darabesque, je ne vous connais pas mais cela me désole toujours de voir quelqu'un passer à côté de Tanizaki. Evidemment, très souvent, Tanizaki (personne ne le constestera) offre des côtés sadiens (pour ne pas dire sadiques, voyez par exemple "Le Seigneur de Masuchi") qui répugnent, surtout au lectorat féminin, je pense.

Mais avez-vous lu "Quatre Soeurs", qu'on trouve parfois dans le commerce sous le titre "Bruine de Neige" ? Même si l'une des quatre soeurs mène une vie sentimentale plutôt agitée, le propos de Tanizaki est bien différent dans ce livre (son roman le plus long, il est vrai). C'est ainsi que j'ai découvert cet auteur et je ne l'ai jamais regretté. Si cela vous intéresse, vous le trouverez chez Folio/Gallimard (avec une traduction qui date un peu au niveau des noms japonais cependant.)

J'espère de tout coeur que vous suivrez mon conseil.

Autre conseil, que je donne à tous ceux qui lisent cet auteur : prenez l'un de ses livres et lisez-le une première fois ; ne vous préoccupez pas de savoir s'il vous a plu ou même s'il vous a déplu ; laissez reposer ; lisez-le une seconde fois et attendez le résultat. C'est le seul auteur avec lequel je procède ainsi.

ah mais Clic-Clac ! sois rassuré(e), j'aime les lectures sadiennes j'ai lu à m'en délecter les livres de Sade, non c'est celui-ci qui ne m'a pas interpellée à tel point que je serais bien incapable aujourd'hui de te dire "de quoi ça cause " prends tout ce que je dis là au second degré car franchement je ne suis absolument pas hostile à des lectures légères voire très légères ! mais bon !
Quant à relire des livres qui ne m'ont pas accrochée, je ne suis pas sadique ni maso j'oublie au contraire et je passe à autre chose, i ly a tellement de livres à lire pourquoi s'auto-flageller?
(je vois d'ici les rires sardoniques de Rotko et de Troglo )

"Un amour insensé" de Junichirô Tanizaki

Dans le Japon des années vingt, un ingénieur de trente ans, Jôji Kawai, modèle du « type bien H, s'éprend d'une jeune serveuse de quinze ans, Naomi, qui rêve de devenir « terriblement moderne ». Il la prend sous sa protection, la façonne, mi-Arnolphe mi-Pygmalion.

L'occidentalisation, cette plaie du Japon moderne, thème majeur de l'oeuvre de Tanizaki, fait de Naomi un être irréductiblement cynique, vulgaire, inconstant, dont les roueries et l'érotisme, cependant, fascinent Jôji Kawai. Amoureux, il l'épouse. Un amour insensé est la chronique douloureuse et ironique de leur vie conjugale.

Citation :

. Le narrateur est littéralement fasciné, envoûté par la beauté de Naomi, aussi bien son corps que son visage. Il la scrute ainsi avec une attention quasi clinique voire maniaque ! Cela commence avec le journal qu’il tient d’elle entre ses 15 et 19 ans, où il note sa transformation comme "un père enregistre les progrès d'un nourrisson" ( ce qui ne manquera pas les journaux de « La confession impudique »).
Mais le plus frappant reste ses louanges minutieuses de la peau de Naomi, au grain parfait d'un blanc lumineux et immaculé selon les critères esthétiques japonais

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Tiens, je remarque n'avoir jamais mis mon grain de sel dans ce fil.........et pourtant j'en ai lu des livres de Tanazaki. Je m'auto-flagelle!


De Mouton sauvage en page 2:

Citation :

'avais découvert son univers et celui du Japon de l'entre-deux guerres avec "Quatre Soeurs". Une magnifique fresque retraçant la vie de ces 4 frangines aux 4 destins radicalement différents.

L'ainée est profondément ancrée dans la tradition japonaise (kimono, mariage, respect envers son mari et ses ancêtres). La cadette se veut résolument moderne : travail, occidentalisation. Les deux autres soeurs sont présentes pour faire le lien entre ces deux extrêmes.

Tanizaki présente ainsi une peinture fidèle de cette époque où petit à petit les japonais tentent de sortir (s'échapper) un peu de ce carcan traditionnel en découvrant peu à peu l'Occident. Une belle opposition entre l'Orient et l'Occident où les traditions orientales perdent de plus en plus de terrain dans la jeunesse japonaise de l'époque.

Et l'avenir semble avoir donné raison à la cadette puisque les traditions japonaises ne sont quasiment plus présentes...

Rien à dire de plus si ce n'est qu'il décrit avec perfection l'atmosphère du Japon d'autrefois......où en tout cas, c'est très beau, vu que je ne l'ai pas connu!
La chasse au luciole est un passage particulièrement réussi.

J'aime beaucoup cet auteur.

Tu as lu Eloge de l'ombre ? J'ai acheté Le goût des orties

ça me dit rien, désolé.