rotko pilier
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| Sujet: Re: José Carlos SOMOZA Lun 11 Mar 2013, 09:19 | |
| daphné disparue ? 217 p chez Actes Sud. 1/2 Je me demande si Somoza est bien à sa place au rayon polar, et s’il fait partie des auteurs de romans policiers : en tout cas, il n’est pas dans des collections de polars. Daphné disparue est certes une enquête, celle d’un écrivain qui, devenu amnésique à la suite d’un accident, recherche une femme dont il disait dans un manuscrit inachevé - Citation :
- « je suis tombé amoureux d’une femme inconnue ».
De l’accident, il n’est plus question, mais c’est le manuscrit comme traduction écrite de la vie vécue qui occupe notre auteur. Quels sont donc les rapports entre la littérature et le réel ? Peut-on faire confiance à un écrivain sur ce qu’il voit et dans ce qu’il écrit ? Les thèmes sont traités avec mæstria et humour, au point que le narrateur déchiffre tout comme un texte, tant les personnages, les gestes, que les lieux ou les témoins ! Neirs donnait l’impression d’une phrase de Flaubert : impossible à améliorer raffiné, concis et très poli.Ses mains illustraient sans exagérer, avec des gestes justes, les phrases nécessaires. Ses gestes fuyaient la prose et s’en tenaient à la prosodieMême un cadavre prend la forme recroquevillée d’un point d’interrogation… une façon comme une autre de dire "qui m'a fait le coup-là ?" | |
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rotko pilier
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| Sujet: Re: José Carlos SOMOZA Mar 12 Mar 2013, 06:03 | |
| daphné disparue ? 217 p chez Actes Sud.
2/2
Les auteurs en mal d’inspiration ne peuvent que s’inspirer de ce qu’ils voient : ils sont partout à prendre des notes, au restaurant, et même dans les chambres à coucher d’autrui !
Des femmes servent même de modèles vivants pour des héroïnes de papier, selon les désirs des « auteurs-clients ».
Certaines scènes deviennent loufoques : des écrivains peuvent s’asseoir l’un en face de l’autre pour noter intégralement un dialogue réel qui nourrira leurs narrations respectives, on échange par textes interposés !
A lire Daphné, on aura de bons éclats de rire, sauf qu’à trop charger le plan de références, la barque risque de devenir lourde. J’ai peiné sur la toute fin, mais apprécié tout le reste
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