Brett Easton Ellis

Ahhhh Ellis...je lui dois tellement tout. C'est tout simplement "le mec" qui a su me faire découvrir qu'un livre n'était pas simplement un objet encombrant, une preuve du massacre des forêts et j'en passe.
Ce n'est pas de la très grande littérature mais ça avait l'avantage d'être assez dégénéré pour l'ados que j'étais ( et que je suis encore, mais là n'est pas la question ). Le Bachman m'avait fasciné.
Non franchement, merci à lui.
Lunar Park m'a d'un certain côté déçu, on sent en le lisant que les années un peu folles de Ellis sont vraiment révolues.

Merci l'artiste !

Grande fan de Ellis, j'ai lu à l'adolescence tous ses romans qui furent pour moi une révélation.
Ayant acheté Luna Park à sa sortie, j'ai aussi été un peu déçue et tout comme toi Vodash je me suis dit que les grandes années de cet auteur étaient certainement derrière lui à présent.

Les lois de l'attraction reste néanmoins un de mes livres cultes, que j'offre encore aujourd'hui.

Adaptation de Zombies, Bret Easton Ellis, chez Robert Laffont,

le film The informers de Gregor Jordan a mobilisé Mickey Rourke, Kim Basinger, Billy Bob Thornton, Winona Ryder, Rhys Ifans, Amber Heard et Brad Renfro.

voir la bande annonce.en americain.

American psycho au cinema n'avait pas fait l'unanimité...

rotko a écrit:

American psycho au cinema n'avait pas fait l'unanimité...

Moi, j'avais adoré le film et Christian Bale. Du coup, je me suis plongé dans le roman que j'ai adoré également. Et par la suite, j'ai enchainé avec les lois de l'attraction que j'ai adoré aussi. Et j'ai poursuivi encore l'auteur avec Moins que Zero (moins adoré) et surtout Glamorama : encore plus adoré !

En Bref Bret Easton Ellis, j'adore.......

Avez-vous lu le Libé d'hier où on demandait à plusieurs intellectuels et créateurs de donner leur avis sur la crise?
F Beigbeder (dont je ne suis pas fanatique par ailleurs) a imaginé d'écrire un pastiche, assez réussi je trouve, en s'imaginant à la place de P Bateman, le héros de American Psycho. Mis à part les tics (citations de marques à tout va, humeurs et déjections trash), il y a un discours bien vu sur la crise actuelle.
Extrait :

Spoiler:

Pas mal !
Je trouve Beigbedder plutôt bon dans ce genre de texte court, de petite chronique... J'aimais bien ses éditoriaux dans Lire.

Je l'adore et je n'ai pas grand chose à ajouter de ce qu'en a dit Rotko, je trouve d'ailleurs ses analyses très judicieuses.

Un de mes amis a qualifié son œuvre de "plaisir coupable" un jour, cela m'a intrigué, qu'en pensez-vous?
On dirait un sujet de dissert!
En quoi l'œuvre de BEE pourrait être qualifiée de "plaisir coupable"? Vous avez 4h! (pourquoi je suis pas prof moi? )

Le mieux serait que tu poses la question à ton pote, ou qu'il vienne s'expliquer sur GDS*.

S'il s'agit de culpabiliser les transgressions (à la morale, à la sexualité conforme, à la déontologie des yuppies, s'il y en a une,) BEE servira effectivement de vecteur.

Que ton ami dise s'il pense tout particulièrement à Lunar Park où la culpabilisation - plus que le plaisir, serait une clé du roman.

En fait, il disait qu'il aimait lire BEE d'où le plaisir mais qu'il se demandait s'il y avait pas quelque chose de malsain à rester "scotché"sur les scènes limites horreur même s'il savait qu'il y avait une critique de la société derrière. Il se demandait malgré tout si l'auteur n'éprouvait pas un plaisir jouissif à ajouter de la violence et si lui même ne partageait pas ce plaisir. Si le livre ne lui montrait pas le pire de lui-même en gros.
J'avoue que j'ai toujours eu du mal à partager ce genre de cas de conscience moral car pour moi, la fiction pose les limites d'elle-même. Et qu'au contraire je trouve cela très sain d'évacuer ce genre de chose par la lecture plus que dans la réalité.

Mouais...
je n'ai lu que "american psycho", j'en ai pas tant de souvenirs que ça.
Le style ne m'a pas déplu, mais j'ai eu dans un premier temps
beaucoup de mal avec les énumérations de marques et de noms propres.
Je n'ai pas été très touchée par l'histoire ...
Je pensais avoir un livre qui parlerait plus du malaise américain engendré par une société de consommation.

Quelques années plus tard, j'ai découvert "la fenêtre panoramique" (revolutionary road) de Richard Yates,
et je me suis pris un poing en pleine face.
Là ou BBE parle pour moi d'une minorité, Yates prend des personnes de classe moyenne.
Le personnage de BEE part tout de même avec quelques troubles psychiques... les personnages de Yates sont tout ce qu'on peut de plus ordinaires.
Et c'est justement ça qui est terrifiant. De suivre les petites renonciations,
sans grand éclat, qui amènent à un point de non retour, où le bonheur semble à présent inaccessible.
BEE aura beau avoir mis beaucoup de sang dans son bouquin,
je n'ai pas ressenti le quart des peurs que j'ai eues en lisant le livre de Yates...
Ce roman a été écrit en 1961, pour moi, il est resté complètement d'actualité...

Depuis, American Psycho fait un peu rechauffé à côté.

(Allez Rotko, je sais que tu ne seras pas d'accord !)

je te lis et je t'ecoute, monique rannou !

fais donc un fil sur Yates que je me dépouille de ma carapace d'ignorance !

je ne sais même pas son prénom

C'est Richard !
Pas de fil ... lis le, et j'en ouvre un
(j'aime le chantage !)

C'est toujours moi qu'on met à contribution !

je te rappelle que tu n'as pas dit un mot sur dorothy parker - que tu connais, à moins que je ne me trompe

richard Yates : inconnu à ma bibliothèque.

rotko a écrit:

C'est toujours moi qu'on met à contribution ! .

Peut-être parceque tu affiches un nombre de message terrifiant ?
Que je suis une grosse feignasse ?

rotko a écrit:

je te rappelle que tu n'as pas dit un mot sur dorothy parker - que tu connais, à moins que je ne me trompe .

Et oui (je connais tout !). Mais passé quelques mois, il me devient difficile d'écrire autre chose que des banalités sur un roman.
J'aime Parker, j'aime son cynisme, ses personnages, son feminisme, son côté "bourgeoise cassante", son désespoir sous-jacent aussi...
C'est un peu mon double.

rotko a écrit:

richard Yates : inconnu à ma bibliothèque.

Une bonne critique ici !
Laisse tomber tes polars, et lis le !

Je n'aime pas trop Parker, justement parce que son feminisme est trop suspect, on se demande pourquoi ça manque tellement de recul... Moi j'ai adoré Lunar Park, pour Ellis c'est le roman de l'âge adulte, il est plus en accord avec lui-même, moins de drogues, plus de technique narrative. Pour le film je trouve qu'il faut le voir plusieurs fois pour l'apprécier, Bale est LE Patrick Bateman qu'il fallait, mais quelle idée de confier ce scénario à une femme, elle a trop édulcoré, et bien que le côté absurde de la vie soit bien rendu, j'aimerais bien que David Fincher ou un autre homme refasse ce film, le livre le mérite....

J'ai beaucoup lu Ellis et Lunar Park a été le livre de trop. Je me suis arrêté avant la fin. J'ai franchement l'impression qu'il se répète et qu'il n'a plus rien à dire. Pour moi, le grand livre d'Ellis, c'est Les Lois de l'attraction.

J'ajouterais que la version cinématographique est très réussie aussi. Le cinéaste a su faire ressortir le style Ellis et faire quelque chose de cohérent à partir de ce texte un peu fou qui a tendance à partir dans tous les sens.

Tu as peut-être arrêté Lunar Park un peu tôt, puisqu'après des détours connus sur le fantastique, il se livre à des révélations personnelles.

bienvenue Sheldrake ! si tu mets un mot ici, les grains te connaîtront mieux et te diront le bonjour.

Lunar Park c'est le livre de la maturité pour Ellis, qui s'est affranchi de son passé de golden boy cocaïnomane. Son héros a des hallucinations provoquées par la drogue qui apportent une touche de fantastique totalement maîtrisée, car elle aboutit à une étude psychologique très poussée. Pour moi c'est son meilleur, il ne s'est pas trahi lui-même et n'a rien renié de son passé... et en plus ça fait peur comme un bon Stephen King !

Jude a écrit:

Je n'aime pas trop Yates, justement parce que son feminisme est trop suspect, on se demande pourquoi ça manque tellement de recul...

Je n'ai lu que la fenetre panoramique... et ne vois pas du tout le lien avec le feminisme. M'enfin, je ne crois pas.

M'apprêtant à lire Glamorama, je viens consulter vos avis!
Il s'agit de l'un de mes auteurs fétiches. J'ai adoré American Psycho, bien que le partage de cette lecture m'a semblé franchement difficile!! Encore récemment, en en parlant avec des collègues, je me suis rendue compte que l'oeuvre restait incomprise, et que sa valeur critique et satirique était encore méconnue au profit d'une interprétation basique qui du coup, faisait du lecteur qui avait aimé un Lecteur Psycho ! lol...
Lunar Park m'a semblé effectivement à part dans l'oeuvre, un mélange de volonté de rédemption autobiographique et d'accession à un univers fantastique qui permette de contourner les névroses à l'oeuvre dans tous les romans d'Ellis. Mais j'ai aimé aussi.
Pour Les lois de l'attraction, un avis de lecture:

J'ai été gênée, durant la première partie de ma lecture par le fait d'avoir vu le film ( une très très pâle adaptation, comme celle, pitoyable à mon sens d'American psycho) Les scènes du film me revenaient en mémoire, et je n'arrivais pas à en sortir pour entrer dans l'univers propre au roman... ¨Puis petit à petit, le style, l'écriture et les personnages ( limite mièvres dans le film, un comble!!) ont repris leurs droits... Reprenant la technique de Faulkner dans Tandis que j'agonise, Bret Easton Ellis fait alterner les points de vue de chaque personnage sur ce qu'il vit ( en le signalant par le prénom du dit personnage)... Nous voilà plongés jusqu'à l'écoeurement dans leurs errances alcooliques, sexuelles et septièmes ciels en tous genres... Avec, en filigrane, le même désoeuvrement métaphysique de toute une génération qui aimerait bien, quand même, timidement, croire en quelque chose...
Seul regret: Faulkner avait inventé une voix propre à chaque personnage, une voix intérieure, un rythme, que le lecteur finit par reconnaître sans que l'auteur ait besoin de signaler qui palabre... J'aurais aimé, ici, pouvoir retrouver dans l'écriture le rythme intérieur de chacun. Mais le but est peut-être de nous montrer ici que ces personnages ont finalement bien peu d'individualité, et que leur intériorité existe à peine ( seul un personnage se démarque des autres, mais sa voix résonne dans une immense solitude, tant en ce qui concerne l'écriture qu'en ce qui concerne son parcours dans le récit: amoureuse folle de Sean pour qui elle est invisible, elle finit par se suicider dans l'indifférence la plus absolue...)

J'ai lu American Psycho ( vu le film aussi, j'ai bien aimé. Pour un film de divertissement, ça se laisse regarder. Mais ce n'est pas un chef d'oeuvre du 7eme art ) et Lunar Park.

D'ailleurs, c'est ce dernier que j'ai préféré. J'ai aussi les lois de l'attraction, mais je ne l'ai toujours pas lu et il me tente pas plus que ça ...

Lunar park, son chef-d'œuvre, bientôt adapté au cinéma avec Benicio Del Toro pressenti dans le rôle de Bret....

Très intéressant, Benicio Del Toro pour le rôle

Burn_The_Witch a écrit:

J'ai lu American Psycho ( vu le film aussi, j'ai bien aimé. Pour un film de divertissement, ça se laisse regarder. Mais ce n'est pas un chef d'oeuvre du 7eme art ) et Lunar Park.

D'ailleurs, c'est ce dernier que j'ai préféré. J'ai aussi les lois de l'attraction, mais je ne l'ai toujours pas lu et il me tente pas plus que ça ...

Les lois de l'attraction est celui que j'ai préféré. J'essaie de lire ses livres plus ou moins chronologiquement donc je suis déjà passé par Moins que zéro et Glamorama en plus de celui que j'ai cité. Par contre, je n'ai toujours pas lu American Psycho et Lunar Park.

En tout cas, j'aime énormément. C'est cru, mais tellement vrai.

«Suite(s) impériale(s)». Robert Laffont 227p.

Clay, l’anti-héros du premier best-seller de Ellis, Moins que zéro, revient à Los Angeles. Il a vingt ans de plus, il est un peu plus vieux, un peu plus seul et désoeuvré. Il retrouve ceux qu’il a connus dans sa jeunesse, Blair, Trent, Julian, Rip… les représentants d’une génération dorée et perdue, abandonnés à la vacuité, la solitude et la vanité qui les détruisent. Producteur associé à l’adaptation cinématographique de son dernier scénario, Clay participe au casting du film, joue de son pouvoir, séduit Rain, une jeune actrice sublime et sans talent, lui fait de fausses promesses. Il est prêt à tout pour la posséder

un entretien avec Brett Easton Ellis. L'auteur analyse son cas, et la genèse de son nouveau récit.