Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...
Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots. |
| | Jean Echenoz | |
|
+11Natalia sarabennada caroline fontelle Solweig Seb roudita Cécile berne rotko roxane 15 participants | |
Auteur | Message |
---|
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Mar 28 Sep 2010, 05:51 | |
| Ce n'est pas à proprement dire une accusation, mais un étonnement. dans au piano que je n'ai pas aimé, il m'avait semblé reconnaître le pianiste Samson François. j'ai lu sans déplaisir et même assez agréablement Courir. Quant au dernier personnage choisi, tu nous en diras des nouvelles, moi, ça ne me tente pas. bonne journée, SEB, ton post sur Miral, un film de Julian Schnabel a eu un succés foudroyant : 109 lectures dès le premier jour ! comment t'as fait ? | |
| | | Seb pilier
Nombre de messages : 950 Date d'inscription : 26/02/2008
| Sujet: Re: Jean Echenoz Mer 29 Sep 2010, 06:05 | |
| | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 14 Fév 2011, 07:32 | |
| RAVEL, éditions de minuit 1/2 Les dix dernières années de la vie de Ravel sont évoquées méticuleusement par Jean Echenoz, comme si le musicien (1) était un pur maniaque. On le décrit en temps quasi direct, au sortir de son bain, à s'arracher un poil de sourcil etc. Le contenu de ses valises est inventorié scrupuleusement, c’est une donnée très importante : - Citation :
- Soixante chemises, vingt paires de chaussures, soixante-quinze cravates et vingt-cinq pyjamas.
On croirait par moments qu’ Echenoz use en littérature d’un style cubiste : - Citation :
- Son visage aigu rasé de près dessine avec son long nez mince deux triangles montés perpendiculairement l’un sur l’autre.
On s’apercevoit qu’en fait l’auteur privilégie une description de prospectus technique ; cf. le France - Citation :
- Un vitesse moyenne de vingt-trois noeuds par quatre groupes de turbines Parsons qu’alimentent trente deux chaudières Prudhon-Capus développant quarante mille chevaux.
Il applique les mêmes données et le même vocabulaire pour les états d’âme que pour les mélanges chimiques : Ravel songe - Citation :
- à somnoler un moment mais, comme sa nervosité se bat contre sa faiblesse, ce conflit n’aboutit qu’à amplifier, exaspérer l’une et l’autre, jusqu’à produire un malaise tiers, physique et moral et supérieur à la somme de ses composants.
Je dois avouer qu’écouter du Ravel me remue davantage que de lire du Echenoz… (1) oui, en fait, Ravel est musicien mais on parle peu de sa musique, sinon pour dire que n’aimant guère l’entendre en sa présence, il préfère s’éloigner. Arrivé à la page 54 /124 je n’ai guère entendu de musique : quelle corvée, ces tournées de concert ! Et il faut à chaque fois jouer un petit morceau au piano ! Qu’importe, Ravel joue mal, c’est sa petite vengeance contre les solliciteurs importuns. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 14 Fév 2011, 09:05 | |
| Je propose à la sagacité des Grains ces phrases successives de RAVEL que je trouve p 57 des éditions de Minuit. - Citation :
« Ravel va faire un tour à Hollywood où il rencontre quelques stars, Douglas Fairbanks qui parle français, mais Charlie Chaplin pas. » - Citation :
- « Tout cela le divertit bien qui ne se départ pas d’une bonne humeur étonnamment constante, quoique le triomphe le fatigue et qu’on mange toujours aussi mal. »
j'ai ma petite idée sur la seconde phrase, et vous ? | |
| | | sarabennada pilier
Nombre de messages : 431 Date d'inscription : 02/09/2010
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 14 Fév 2011, 17:50 | |
| un essai:
enlever "le" devant fatigue
| |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 14 Fév 2011, 18:06 | |
| - sarabennada a écrit:
- un essai:
enlever le mot "le" comme suit:
devant fatigue 2e phrase le est parfaitement correct, il remplace Ravel dont on parle. Continue à chercher la paille dans le style, et les éditions de minuit t'en seront reconnaissantes et pour la première phrase ? qu'est-ce qui cloche ? | |
| | | sarabennada pilier
Nombre de messages : 431 Date d'inscription : 02/09/2010
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 14 Fév 2011, 18:30 | |
| « Ravel va faire un tour à Hollywood où il rencontre quelques stars, Douglas Fairbanks qui parle français, mais pas Charlie Chaplin. »
« Tout cela le divertit bien qu’il ne se départ pas d’une bonne humeur étonnamment constante, quoique le triomphe le fatigue et qu’on mange toujours aussi mal. »
| |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 14 Fév 2011, 18:36 | |
| - Citation :
- « Ravel va faire un tour à Hollywood où il rencontre quelques stars, Douglas Fairbanks qui parle français, mais pas Charlie Chaplin. »
c'est un peu mieux que la version Echenoz, on doit pouvoir encore ameliorer - Citation :
- « Tout cela le divertit bien qu’il ne se départ pas d’une bonne humeur étonnamment constante, quoique le triomphe le fatigue et qu’on mange toujours aussi mal. »
je ne crois pas. le verbe est départir, et après bien que, il faut un subjonctif. Il faut donc chercher ailleurs. J'espère que d'autres grains viendront t'aider Sarabennada | |
| | | sarabennada pilier
Nombre de messages : 431 Date d'inscription : 02/09/2010
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 14 Fév 2011, 18:43 | |
| -Oui « Le » dans la 2eme phrase est juste, mais il est absent dans la version que j’ai; cela dépend de ce qu’on veut dire je crois. "...Et tant qu'on y est, ce n'est qu'à moins d'une heure de route en Stutz Bearcat non moins décapotable, mais cette fois carrossée grenat-lavande avec pneus à flancs blancs, Ravel va faire un tour à Hollywood où il rencontre quelques stars, Douglas Fairbanks qui parle français mais Charlie Chaplin pas. Tout cela le divertit bien qui ne se départ jamais d'une bonne humeur étonnamment constante, quoique le triomphe fatigue et qu'on mange toujours aussi mal. C'est à bord d'un train de la Southern Pacific que, venant de Perth, il se dirige vers Seattle en passant par Portland et Vancouver..."(Jean Échenoz, Ravel, p. 56-57)- est ce qu’on peut ajouter d'autres mots ou simplement revoir les tournures ? ( Ravel va faire un tour à Hollywood où il rencontre quelques stars, Douglas Fairbanks qui parle français, et Charlie Chaplin qui n'en prononce pas un mot.)
Dernière édition par sarabennada le Mar 15 Fév 2011, 04:34, édité 1 fois | |
| | | Natalia pilier
Nombre de messages : 9409 Age : 58 Localisation : Nantes Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 14 Fév 2011, 18:58 | |
| - rotko a écrit:
Je propose à la sagacité des Grains ces phrases successives de RAVEL que je trouve p 57 des éditions de Minuit.
- Citation :
« Ravel va faire un tour à Hollywood où il rencontre quelques stars, Douglas Fairbanks qui parle français, mais Charlie Chaplin pas. » - Citation :
- « Tout cela le divertit bien qui ne se départ pas d’une bonne humeur étonnamment constante, quoique le triomphe le fatigue et qu’on mange toujours aussi mal. »
j'ai ma petite idée sur la seconde phrase, et vous ? Pff le remu-méninge Alors pour la une je propose : " Ravel va faire un tour à Hollywood où il rencontre quelques stars dont Charlie Chaplin, et Douglas Fairbanks qui parle français." La deux :"Tout cela le divertit bien qui ne se départ isse pas d’une bonne humeur étonnamment constante, quoique le triomphe le fatigue et qu’on mange toujours aussi mal" je suis d'un nul en conjugaison petite remarque " çà ne me donne absolument pas envie de lire çà " | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Mar 15 Fév 2011, 06:37 | |
| " Ravel va faire un tour à Hollywood où il rencontre quelques stars dont Charlie Chaplin, et Douglas Fairbanks qui parle français." pourquoi pas, mais le Chaplin devient moins important. ou on garde la suggestion de Sarabennada, ou une formule du genre : « Ravel va faire un tour à Hollywood où il rencontre quelques stars, Douglas Fairbanks qui parle français, à la différence de Charlie Chaplin. » :"Tout cela le divertit bien qui ne se départisse pas d’une bonne humeur étonnamment constante, quoique le triomphe le fatigue et qu’on mange toujours aussi mal" hum hum ! la conjugaison du verbe départir encore un effort pour la deuxième phrase | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Mer 16 Fév 2011, 16:51 | |
| je donne ma solution, qui repose sur la conjugaison de départir et l'imposssibilité de faire suivre un bien que d'un quoique, au nom du style. - Citation :
- :"Tout cela le divertit bien, lui qui ne se départ pas d’une bonne humeur étonnamment constante, quoique le triomphe le fatigue et qu’on mange toujours aussi mal"
Il est bien entendu que Echenoz vaut mieux que ces remarques désagréables sur deux phrases mal bâties. Le malheur a voulu qu'elles se suivent. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Mar 02 Oct 2012, 04:54 | |
| 14, par Jean Echenoz, Minuit, 128 p.,
dialogue avec Modiano
sur 14
«14» est un concentré de l'art romanesque de Jean Echenoz. Il faut imaginer, en peu de pages, un long travelling avec grue. Cet unique et fascinant plan-séquence en noir et blanc part, en août 1914, d'une petite route vendéenne sur laquelle pédale un cycliste, passe par l'usine de chaussures de Nantes, suit cinq poilus jusqu'au front de la Somme, observe en plongée le champ de bataille depuis un biplan qui va s'écraser, retrouve à Nantes deux rescapés de la grande boucherie, l'un à qui manque un bras, l'autre aveugle, et se termine près de la gare Montparnasse, à Paris, avec un imprévisible dénouement.
le roman s'attache à décrire les armes (revolver 8 mm modèle 1892), les avions (Farman F 37), les sacs à dos (havresac, modèle as de carreau 1893), les objets (appareil photo Rêve Idéal de chez Girard & Boitte) de cette tragédie à laquelle ne survivront que deux des cinq appelés. (1)
bibliobs
(1) ce sera à voir sur le terrain, mais je ne suis pas d'emblée convaincu.
| |
| | | pgmb pilier
Nombre de messages : 35 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Jean Echenoz Mar 02 Oct 2012, 22:43 | |
| Les goûts et les couleurs... Pour ma part, je dois avouer que j'aime beaucoup l'écriture de Echenoz. Pour Ravel, l'erreur serait de croire que le livre est ou se voulait une biographie. Ce livre est un outil, un moyen, une solution pour faire percevoir au lecteur la personnalité de Ravel. Il s'agit par la magie des mots et de leur combinaison de faire naître un sentiment, une impression, qui aurait pu naître en croisant Ravel. Ravel était certes un homme très soucieux de sa personne, un homme élégant, on dirait aujourd'hui maniéré dans sa pose, mais il était tout sauf un précieux, car un précieux est fait de vide. Ravel était un timide maladif, un homme entièrement voué à sa musique et il détestait par dessus tout le Boléro, pièce musicale jetée à son éditeur pour lui en donner "de la répétition". "Au piano" est aussi un livre que j'ai aimé. L'histoire de cette mort programmée et de cette escale dans la clinique des célébrités m'a beaucoup amusé. Je trouve l'écriture d'Echenoz alerte et ses sujets bien moins convenus que la plupart des productions françaises. Avez vous lu "Des éclairs" ? | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Mer 03 Oct 2012, 11:15 | |
| tu (on se tutoie sur le forum) as sans doute raison pour Echenoz, très apprécié par des connaisseurs.
je n'ai pas lu des eclairs, s'il me tombe sous la main, je le ferai. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Jeu 04 Oct 2012, 05:18 | |
| - pgmb a écrit:
- Pour ma part, je dois avouer que j'aime beaucoup l'écriture de Echenoz.
a propos de 14 (éditions de Minuit) Rarement on aura dit, avec une telle économie de mots et aussi élégamment, la folie de cette première guerre industrielle dont les héros echenoziens, le Vendéen Anthime flanqué de ses copains Padioleau le boucher, Bossis l'équarrisseur et Arcenel le bourrelier, sont les tristes figurants.
Le tout sans pathos ni désolation, l'auteur désamorçant systématiquement la gravité du propos avec, ici, une anecdote - merveilleuses pages sur la consommation des animaux, paons et hérissons compris - ou une indication précieuse - rouges les premiers pantalons, 3,5 kilos le poids d'un bras -, là, un adverbe - du "pneumatiquement" proustien au délicieux "arrogamment" - ou encore l'emploi du "on", qui telle une caméra très mobile, balaye le spectateur, le témoin, l'acteur... tout l'article. | |
| | | Natalia pilier
Nombre de messages : 9409 Age : 58 Localisation : Nantes Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Jean Echenoz Jeu 04 Oct 2012, 12:51 | |
| 14 un entretien avec l'auteur sur le site de france culture Bonne écoute pgmb | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 08 Oct 2012, 05:46 | |
| 14, Echenoz raconte : - Citation :
- Je suis tombé sur des carnets de guerre en aidant quelqu’un qui m’est très proche à ranger des papiers de famille: six petits cahiers, carnets de guerre d’un grand-oncle, parti le jour de la mobilisation et resté soldat jusqu’en 19. J’ai commencé à les lire, puis à les transcrire.
J’ai lu des travaux d’historiens, d’autres carnets, des romans sur la Grande Guerre; j’ai regardé des archives filmées. Les six carnets, eux, parlaient surtout du temps qu’il fait – ce qui compte quand on est à la guerre –, des corvées, très peu des combats sans doute par pudeur ou par peur de la censure, je ne sais pas. A partir du point de vue très humble d’un homme parmi des millions plongés dans cette affaire, je me suis immergé dans la Grande Guerre. Et est arrivé un moment où j’ai eu envie d’inventer des personnages et de revenir à la fiction par ce biais-là.
je pense toujours en termes de rythme, de mélodie, d’accélération, de largo, de scansion, etc. Le rythme, ça se sent. Je suis à la fois auteur et lecteur. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Lun 03 Déc 2012, 06:07 | |
| Cités parmi les classiques de demain, des écrivains qui perdurent et ne déçoivent pas :
Patrick Modiano, L’Herbe des nuits (Gallimard). Jean Echenoz, 14 (Éditions de Minuit).
je les guette sur les rayonnages ! | |
| | | Marie kiss la joue Animation
Nombre de messages : 2576 Age : 36 Localisation : Rennes/Paris Date d'inscription : 03/04/2007
| Sujet: Re: Jean Echenoz Mar 04 Déc 2012, 08:55 | |
| Très bons tous les deux et Modiano a raison : en 150 pages, Echenoz dit tout sur la guerre de 14-18 ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Jeu 20 Déc 2012, 08:05 | |
| La brièveté du titre 14 annonce l'écriture neutre d' Echenoz qui, comme Blanche dans le regard à ceux qui partent à la guerre, - Citation :
- "le charge du moins d'expression disponible tout en en suggérant le maximum"
. Un style minimal qui donne un caractère abstrait ou faussement indifférent aux pertes humaines : "Tandis que l'orchestre tenait sa partie dans le combat, le bras du baryton s'est vu traversé par une balle et le trombone est tombé, très mauvaisement blessé [...] les musiciens ont continué de jouer sans la moindre fausse note, puis comme ils reprenaient la mesure où se lève l'étendard sanglant, la flûte et l'alto sont tombés morts". A un autre moment, un des personnages trouve la mort à Jonchery-sur-Vesle. Commentaire immédiat de l'auteur : - Citation :
- "Jonchery-sur-Vesle, joli village de la région Champagne Ardennes et dont les habitants s'appellent les Joncaviduliens"
| |
| | | Marie kiss la joue Animation
Nombre de messages : 2576 Age : 36 Localisation : Rennes/Paris Date d'inscription : 03/04/2007
| Sujet: Re: Jean Echenoz Jeu 20 Déc 2012, 17:33 | |
| Tu l'as lu, rotko ? J'ai été surprise par le style d'Echenoz, cette manière de raconter des choses graves d'un ton, sinon léger, du moins anodin. ça m'a fait penser au dormeur du val de Rimbaud, parfois. J'en lirai d'autres ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Jeu 20 Déc 2012, 18:59 | |
| je suis en train de le lire. Il m'en reste la moitié. J'ai toujours un peu de mal avec Echenoz : page 57 - Citation :
- Jonchery-sur-Vesle, joli village de la région Champagne Ardennes et dont les habitants s'appellent les Joncaviduliens"
indifférence, légèreté ou ironie, il s'agit quand même de la mort d'un homme. j'avais relevé des phrases lacunaires dans d'autres oeuvres (page 3 de ce fil !), et des constructions étonnantes. j'en retrouve une p.35 " Pour entrer chez Anthime, on devait ensuite fouler une dalle de ciment fissuré, juste ornée par les traces de pattes qu'avait précisément laissées un chien - bête sans doute elle-même, donc aussi basse que trapue -, gravées dans le mortier frais le jour lointain qu'on l'avait coulé."bête renvoie sans doute à dalle, avec une métaphore qui n'a rien d'évident, et la phrase est bien désarticulée (pour mon goût !) entre la dalle et les traces de chien. Echenoz joue aussi sur de légères anticipations dans le récit ("on le saura plus tard") pour souligner les erreurs sur la durée de la guerre, ou les fausses idées des personnages... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Echenoz Sam 22 Déc 2012, 07:13 | |
| 14
La propension d'Echenoz à faire de l'humour, un humour noir qui dénonce les comportements imbéciles durant la guerre, se manifeste ouvertement dans la suite du récit :
on fait des ovations triomphales à un amputé, comme responsable d'un exploit qui lui a sauvé la vie. C'est une manière décalée de dénonciation, mais à lire Echenoz, on se demande si les contemporains ont bien compris la leçon.
Blanche et Anthime par exemple, avec leur mise en ménage.
L'auteur ajoute des éléments de son cru, cocasses et incongrus, comme p. 86 le chien en rut qui se fourvoie sur une roue de landau ; on pense à une caricature de bas de page sur une BD.
au chapitre des constructions audacieuses p 80
" la neige a pris le parti de tomber en même temps que les obus"
"cependait que Padioleau prenait celui de se plaindre"
celui renvoie à parti 5 lignes plus haut.
A lire 14 de Echenoz, j'ai envie de relire des pages de la route des Flandres de Claude Simon, je m'y reconnais davantage.
| |
| | | mona pilier
Nombre de messages : 752 Age : 65 Localisation : Morbihan Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: Re: Jean Echenoz Sam 12 Jan 2013, 17:13 | |
| 14
Complètement sonnée en fermant le livre. Je n'avais pas accroché sur les derniers romans d' Echenoz ... mais là : la concision, la précision quasi visuelle, sans pathos mais avec une empathie touchante pour ces 5 vendéens dont 4 se retrouvent "coincés" dans cette guerre
c'est impressionnant, du grand art ! je l'ai offert à mon ado de fille qui veut faire des études littéraires et découvrait grâce au magasine Virgule le mot nonobstant : il figure dans le texte d'Echenoz... Avec une utilisation du passé simple époustouflante
Du coup je viens d'emprunter un an | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Jean Echenoz | |
| |
| | | | Jean Echenoz | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|