Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...
Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots. |
| | Cormac McCarthy | |
|
+129cplus jude Le piam Le mouton sauvage mona Monique Rannou Seb fontelle swallow Leo Gursky maïa rotko 16 participants | |
Auteur | Message |
---|
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Ven 06 Juin 2008, 17:46 | |
| je le commence. j'aime bien le style à la Hemingway, en temps direct, puis avec quelques plans dans un autre décor comme au cinéma pour montrer que le temps passe, mais que la même action se pousrsuit.
Dialogues brefs. C'est une leçon d'écriture sobre. | |
| | | fontelle pilier
Nombre de messages : 2068 Age : 77 Localisation : Anjou Date d'inscription : 15/06/2006
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Ven 06 Juin 2008, 19:25 | |
| Un des romans majeurs de la décennie AMHA :yes: | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mar 10 Juin 2008, 13:39 | |
| LA ROUTEComme plusieurs grains l‘ont dit, on a affaire à un road movie, mais à pied, dans un décor post apocalyptique. Le récit est linéaire, comme la route, sans les bifurcations et changements de points de vue et de personnages qui m’avaient un peu « dérouté » (sic) dans « Non ce pays n’est pas pour le vieil homme ».L’adulte, sans nom, qui pourrait être chacun de nous, ouvre les yeux sur ce qu’il n’avait pas pressenti et n’a pas empêché. - Citation :
- « Il vit l’espace d’un bref instant l’absolue vérité du monde. Le froid tournoyant sans répit autour de la terre intestat. L’implacable obscurité. Les chiens aveugles du soleil dans leur course. L’accablant vide du noir de l’univers. Et quelque part deux animaux traqués tremblant comme des renards dans leur refuge. Du temps en sursis et un monde en sursis et des yeux en sursis pour le pleurer. »
On quitte le domaine du fait-divers, de « Non ce pays n’est pas pour le vieil homme », fût-il palpitant, pour un récit dont les différents tableaux successifs montrent un temps immobile, : rien ne change, sinon pour des variantes infimes ou tenues pour infimes. Que les protagonistes découvrent un abri plein de bonnes surprises n’éveille pas en eux une joie délirante, comme ce serait le cas pour un naufragé type Robinson Crusoë. Ici l’inquiétude demeure, poissante, et atteint une épaisseur métaphysique : - Citation :
- « L’accablant vide du noir de l’univers »
apparaît comme une expression pascalienne. On vit dans le pire absolu, humain, végétal et minéral. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mar 10 Juin 2008, 13:41 | |
| LA ROUTEQuelles causes ? Le roman se vit dans l’instant - d’où des scènes décrites en train de se produire, ce qui donne un prodigieux effet de réel. C’est à nous d’imaginer quel fut l’irréparable et comment l’univers a pu en arriver là. Quel remède ? Il n’y en a pas, sauf que l’entente - et les soins réciproques, de l’adulte et de l’enfant prennent une valeur symbolique d’exemple. Quant aux paysages, ils sonnent comme un avertissement, et même comme une épée de Damoclès. Extrait : - Citation :
- « Ils commençaient à rencontrer des pinèdes mortes, fauchées par les tempêtes. Des vastes pans de ruines taillés à même le paysage. Les décombres de bâtiments épars à travers la campagne et les écheveaux de fils électriques tombés des poteaux le long de la route et emmêlés comme de la laine à tricoter. La route était jonchée de débris.. »
| |
| | | Seb pilier
Nombre de messages : 950 Date d'inscription : 26/02/2008
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Ven 29 Aoû 2008, 13:18 | |
| Alors voilà, j'ai réussi à surmonter mes réticences initiales pour me plonger dans La Route (en anglais). Je dois dire que pendant une bonne cinquantaine de pages, je rongeais mon frein en me disant: "Bon, c'est pas tout ça, quand est-ce que ça commence?" Eh bien en fait, ça ne "commence" jamais (ou bien c'est déjà commencé et on ne le sait pas). Il n'y a rien que ça, la description méticuleuse de la survie des deux personnages ("l'homme" et "le garçon", jamais nommés). Le matériau est vraiment minimal, juste cette description très factuelle des paysages dévastés et des menus gestes, les quelques réminiscences qui traversent l'esprit de l'adulte, et aussi des dialogues époustouflants de naturel. Ainsi, quand l'enfant tombe malade : - Spoiler:
Il fit un feu, étendit les vêtements trempés du garçon et lui donna une canette de jus de pommes. Te souviens-tu de quelque chose? dit-il. A quel sujet? D'avoir été malade. Je me souviens d'avoir tiré avec le pistolet à fusée éclairantes. Tu te rappelles être allé chercher des choses sur le bateau? Je ne suis pas un demeuré, répondit-il. Je sais. J'ai fait des rêves tordus. De quoi ça parlait? Je ne veux pas te le dire. Comme tu veux, je veux que tu te brosses les dents. Avec du vrai dentifrice. Oui. D'accord.
Malgré (ou grâce à) ce matériau très réduit, McCarthy parvient à créer une atmosphère envoûtante (et vaguement morbide), à laquelle on s'attache au point de ne plus vouloir lâcher le livre. | |
| | | Le mouton sauvage pilier
Nombre de messages : 1680 Localisation : Au Sud de la Frontière, à l’Ouest du Soleil Date d'inscription : 04/12/2007
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Jeu 29 Jan 2009, 17:28 | |
| à propos de La Route... - mona a écrit:
- Un roman terrifiant... avec si peu de chose : la route, un homme, un enfant, un caddie, fuyant vers la côte, vers un improbable meilleur....
Survivre à tout prix pour certains, pas n'importe comment pour d'autres....et pourquoi, puisque rien n'est plus ?
L'homme porteur de feu et porteur d'espoir malgré tout
une écriture qui fait que vous croyez vraiment être là dans ce paysage de cendre, affamé, transi de froid, la peur au ventre...
à lire absolument Je dois être trop sensible pour ce genre de roman, j'avais les larmes aux yeux à chaque page. Trop émouvant... et pourtant je ne lâchais plus les pages, les chapîtres... Fini à l'instant, et j'ai encore envie de m'y replonger dedans... Un homme, un enfant... Un père, un fils... cela pourrait m'arriver mais jamais je n'aurai un tel courage de survivre... | |
| | | Le piam pilier
Nombre de messages : 74 Age : 47 Localisation : Belfort Date d'inscription : 01/02/2008
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 09 Fév 2009, 08:34 | |
| hello,
j'ai terminé "La route" et après un début un peu long pour ma part, les 30 premières pages étant répétitives, je n'ai plus réussi à lacher le livre!
Cet hiver sans fin, froid, ces paysages dévastés, et une question: qu'on fait les hommes pour en arriver là? On sous estime souvent la nature, mais à travers ce livre, elle reprend ses droits... on sait la fin inéluctable, le père, le fils, et le peu de méchants qu'ils croisent"... Et cette confiance du fils pour le père, confiance aveugle, mais pas si naive que cela, à travers des échanges courts mais poignants!
voilà, voilà, j'ai trouvé ce livre magnifique, et quelques questions me reste tout de meme en tete?
y avez vous vu une ressemblance avec "Ravage" de Barjavel, pour ce qui est la partie "traversée du pays"? Je me suis vu aussi regardé Mad max au cinoche, ou bien meme encore le dessin animé Les mondes engloutis...
et dernière question : l'homme et la femme, à la fin, avez vous une idée de leur facon de survivre ou pas? | |
| | | jude pilier
Nombre de messages : 854 Date d'inscription : 08/02/2009
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 23 Fév 2009, 18:54 | |
| Coucou... Pour moi ils meurent, il n'y a pas de rémission possible chez MacCarthy... J'ai lu tous ses livres et je suis heureuse qu'on soit tous contemporains de lui, les écrivains géniaux en action c'est rare... Sinon, pour ceux qui voudraient lire La Route avant d'en voir l'adaptation avec le grand Robert Duvall et Viggo mortensen, voici un avant-goût qui ne dit rien de l'intrigue, mais qui ravira tous les amoureux de la Nature et de Cormac : "Autrefois il y avait des truites de torrent dans les montagnes. On pouvait les voir immobiles dressées dans le courant couleur d'ambre où les bordures blanches de leurs nageoires ondulaient doucement au fil de l'eau. Elles avaient un parfum de mousse quand on les prenait dans la main. Lisses et musclées et élastiques. Sur leur dos il y avait des dessins en pointillé qui étaient des cartes du monde en son devenir. Des cartes et des labyrinthes. D'une chose qu'on ne pourrait pas refaire. Ni réparer. Dans les vals profonds qu'elles habitaient toutes les choses étaient plus anciennes que l'homme et leur murmure était de mystère." | |
| | | 9cplus neophyte
Nombre de messages : 4 Localisation : corse Date d'inscription : 13/04/2009
| Sujet: Cormac McCarthy Lun 13 Avr 2009, 17:36 | |
| Bonjour, J'ai lu récemment La route ainsi que meridien de sang. C'est vraiment une plongée dans l'horreur,l'auteur nous entraine au plus profond de la noirceur de l'ame humaine,dans tout ce qu'il a de plus bestial et primitif. Des lectures dont on ne sort pas indemne, ça m'a rappelé le puissant "au coeur des ténebres" de joseph Conrad qui a inspiré coppola pour Apocalypse now. Si quelqu'un peut me raconter ses impressions ou des commentaires sur ces ouvrages, ils seront les biens venus. Merci | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 13 Avr 2009, 17:58 | |
| j'ai fusionné ton post avec le fil mccarthy qui n'était pas facile à trouver, donc pas de pb. Pour conrad, on parle ici d' au coeur des ténèbres. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Dim 23 Aoû 2009, 15:37 | |
| le gardien du verger chez l'Olivier
1/3
Une des difficultés de la lecture provient au départ d’épisodes qui paraissent sans lien entre eux. S’y ajoute la manie de l’auteur de ne pas nommer le personnage, et le lecteur doit l' identifier soit par un indice ou le rappel d’une de ses caractéristiques.
Mais bientôt le lecteur persévérant trouve ses marques : les personnages se livrent à des trafics en tout genre, chacun pour son propre compte, et ils ne voient que de loin, ou n’apprennent par ouï-dire, ce que les autres trament dans ces montagnes isolées.
L’auteur nous convie donc à voir le désordre d’un monde disparu : l’ordre est là qui veut régner en maître, régenter l’ancien monde ; témoins ces éperviers que l’administration veut éradiquer par la promesse de primes. (à suivre) | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Lun 24 Aoû 2009, 11:23 | |
| 2/3
le gardien du verger
Dans cet environnement difficilement accessible, les enfants comme les plus âgés ne pensent qu’à traquer les ragondins ou les visons, à vivre comme bon leur semble, dans des cabanes en rondins, ou à explorer les grottes du passé. où vivaient leurs ancêtres.
La nature se découvre au rythme des saisons, soumise à la pluie puis à la neige, avec autant de vies animales que de trafics humains divers.
Cette vie intense a des couleurs d’automne, on sent bien l’autorité soucieuse d’ imposer sa marque, désireuse d’interdire le trafic d’alcool au nom de la prohibition, et de mettre les contrevenants en prison ou à l’asile des vieillards. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mer 26 Aoû 2009, 05:00 | |
| 3/3
le gardien du verger
Quelle défense opposer à ce monde policé/policier ? C’est, opposé aux enquêteurs, le silence des vieux à l’épicerie où se pratique le troc, ou les coups de feu d’un vieillard (scène superbe !) qui protège son territoire contre les agressions extérieures.
On vit donc les dernières péripéties de cette ère où l’écoulement du temps se perçoit par les changements dans la nature, et par les silences des protagonistes.
On comprend alors la démarche de l’auteur : nous familiariser progressivement et sans complaisance avec un monde mythique, où chacun vivait comme bon lui semblait, où la chasse des animaux précédait la traque des hommes.. | |
| | | Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Jeu 27 Aoû 2009, 13:35 | |
| Le gardien du verger.
Je n’ai pas été gênée par le fait qu’il faille repérer qui est qui, mais par le style de l’auteur. Une écriture très imagée, avec des effets sinistres et violents, un vocabulaire qui vous assène de grands coups de blues. L’ensemble du livre m’a d’ailleurs laissé cette impression de fin du monde, comme le dit Rotko. Mais un monde pas si idyllique. La nature est sauvage et rude, il faut l’apprivoiser. La vie est difficile, la misère prégnante et l’insalubrité, l’alcoolisme rôde. L’analphabétisme est de mise. Les rapports entre les hommes et même entre les enfants sont empreints de méfiance et la violence est latente. Quant aux femmes elles sont absentes ou reléguées à leurs charges ménagères harcelantes ; ou ce sont des putains. Comme le note aussi Rotko, le pas peut se faire aisément entre la traque d’animaux et le meurtre d’homme. Je suis restée en dehors de ce monde qui pour moi est asocial et le livre ne m’a pas convaincue. Je reste trop éloignée des bienfaits et du mythe de cette vie… | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Jeu 27 Aoû 2009, 18:14 | |
| Ce n'est certes pas l'âge d'or vécu par des chérubins. On a droit à des épisodes, parfois à peine esquissés, comme des enlèvements de filles ou des bagarres dont on ne saisit pas trop les motifs. Il y a aussi des histoires de vengeance si bien que le lecteur ne saisit pas toujours où on veut l'emmener.
En revanche c'est plus clair dans la deuxième partie quand on trouve le vieil homme, il mène une vie dure, mais elle lui convient.
McCarthy exige beaucoup de son lecteur, avec des épisodes disparates, et sans les éclaircissements nécessaires, comme dans ce pays n'est pas pour le vieil homme à l'intrigue parfois compliquée, alors dans la route, l'intrigue est nettement dépouillée.
oui, une vie fruste, avec des personnages qui ne se livrent pas, et que l'auteur nous fait voir de l'exterieur.
A la fin du texte, le gardien p 186 a "le pressentiment d'un désastre" et Snyder utilise p 194 la même expression. Elle n'est pas éclaircie, sauf dans le sort que vont connaître respectivement ces deux protagonistes.
Mon livre indique "une nouvelle traduction" : est-elle sans défauts ? Dans certains passages on parle de "verre" qui se répand dans la vallée, ce qui n'a pas de sens sauf si on y voit une allusion à l'alcool et à son trafic.
A un autre endroit, le mot américain"decanter" est utilisé pour parler du filtre à essence. Il n'était pas compliqué de téléphoner à un connaisseur en mécanique pour trouver le terme exact.
McCarthy est un auteur concis, ce qui suppose que le choix des termes pour la traduction soit précis. | |
| | | Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Jeu 27 Aoû 2009, 21:13 | |
| Je suis d'accord avec la critique de Rotko. Et je ne nie pas les qualités stylistiques de l'auteur. Ses descriptions sont souvent foudroyantes.
Le regard de McCarthy qui reste froid et de simple constat me laisse un sentiment de malaise; il semble présenter toute cette vie sauvage, rude et j'oserais dire instinctive plus que réfléchie, comme allant de soi. Pourtant son style est empreint d'une certaine violence, d'une certaine crudité, et il semble alors ne pas aimer ce qu'il nous montre. La critique est diffuse, éparse. Je ne suis pas certaine qu'il ait vu un monde mythique, mais seulement un monde qui se serait voulu tel. Et ce sont la fin des illusions. Un chant crépusculaire pour un monde crépusculaire. | |
| | | fontelle pilier
Nombre de messages : 2068 Age : 77 Localisation : Anjou Date d'inscription : 15/06/2006
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Sam 29 Aoû 2009, 20:08 | |
| - Citation :
- Pourtant son style est empreint d'une certaine violence, d'une certaine crudité, et il semble alors ne pas aimer ce qu'il nous montre. La critique est diffuse, éparse. Je ne suis pas certaine qu'il ait vu un monde mythique, mais seulement un monde qui se serait voulu tel. Et ce sont la fin des illusions. Un chant crépusculaire pour un monde crépusculaire.
Nymphéa, tu as mis des mots sur ce que je ressentais, sans savoir l'exprimer "De si jolis chevaux" ou "Le grand passage"décrivent un mode de vie passé à l'état de légende aux USA, et par la même auréolé de grandeur (la quête des terres vierges par nos vaillants pionniers) alors que les conditions, pour les immigrants pauvres étaient catastrophiques : terres pauvres, pression des banques , manque de vie sociale et culturelle, dangers permanents dus aux conditions climatiques (sécheresse ou inondations, neiges et gels....), aux animaux sauvages (loups, couguars)à la géographie (collines et dénivelés....) CMcCarthy dépeint les vraies conditions de vie de ces gens, sans pathos,il ose dire qu'ils ont été trompés sciemment par le gouvernement pour mettre en valeur des terres qui ont été récupérées plus tard par les "gros" | |
| | | jude pilier
Nombre de messages : 854 Date d'inscription : 08/02/2009
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Sam 29 Aoû 2009, 20:18 | |
| McCarthy raconte une histoire, et, à l'image d'un Burgess ou d'un Salinger, il serait bien embêté (pour rester poli) de dire ce qu'il a voulu faire. Faudrait-il disséquer le concept de mythologie, ou de western crépusculaire pour comprendre son style? Cet homme vit dans sa cabane au Texas et il réfute toute analyse de son oeuvre. S'il faut le cataloguer , alors il il y a L'Obscurité du Dehors et la confrontation de cette vision du genre humain avec son dernier, La Route. Alors on tient là l'essentiel de son oeuvre. Comme Harrison, Oates, cela fait trente ans qu'il brode sur le même thème, celui de l'homme dans son milieu naturel, avec une économie de mots et de ponctuation qui ferait honneur à Flaubert. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mar 01 Sep 2009, 15:55 | |
| je laisse Flaubert de côté, et je qualifierais volontiers Cormac McCarthy d'écrivain "elliptique", qui demande donc comme toni Morrison, une attention soutenue de la part du lecteur. La comparaison pouvant s'arrêter là entre ces deux auteurs. L'oeuvre se détache de l'auteur qui n'a plus d'autorité sur elle, sauf à préciser ses intentions initiales, ses méthodes d'écrivain, et ses façons de penser. Là, il donne les commentaires qu'il juge utiles. Pour qui trouverait difficile, et âpre, l'univers de Comac McCarthy, lire Willa Cathers serait une bouffée d'air pur. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Sam 05 Sep 2009, 06:16 | |
| John Hillcoat, adapte le roman de Cormac McCarthy, dans le film the road avec Viggo Mortensen présenté ces jours-ci à la Mostra de Venise. le nouvel obs : - Citation :
- Viggo Mortensen impressionne et s'affirme déjà comme un sérieux prétendant au Prix d'interprétation masculine
| |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Ven 27 Nov 2009, 06:48 | |
| le film de john hillcoat sortira le 10 décembre. clic ! - Citation :
- Certaines des premières critiques ont été dures, reprochant au long métrage d'étouffer les cinéphiles dans le désespoir et le sang.
Les critiques favorables ont plutôt souligné le travail de l'acteur Viggo Mortensen et de sa covedette, le jeune Kodi Smit-McPhee, qui offrent de superbes performances dans la peau d'un père et de son fils qui luttent pour survivre. - Citation :
- Selon le réalisateur, le film montre le meilleur et le pire qui se trouve dans chaque personne. Il ajoute que l'auteur a toujours réussi à bien décrire comment l'homme peut retourner à l'animal, la bête. Il espère toutefois que les gens retiendront la morale de l'histoire.
in presse canadienne. | |
| | | Prince d'Aquitaine Animation
Nombre de messages : 2948 Age : 34 Localisation : Maromme, Seine-Maritime Date d'inscription : 29/05/2009
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Jeu 17 Juin 2010, 15:46 | |
| Le Gardien du verger
L'histoire de vengeance, vendue par la 4e de couverture, est inexistante sauf dans le discours de la mère de John. Mais ça n'enlève rien à la profondeur du livre.
L'homme est plongé au sein d'une nature violente et d'une société qui ne l'est pas moins. Chez McCarthy, on retrouve souvent cette image d'une terre submergée (cf. Un Enfant de Dieu), sorte de nouveau Déluge. Cependant, cela n'empêche pas McCarthy de créer un monde qui allie horreur et onirisme, le tout aboutissant à une sorte de fantasmagorie abrupte.
Le personnage de Oncle Ather ("le vieil homme") est à mes yeux le plus intéressant, car il s'inscrit dans la thématique principale de McCarthy, qui est la représentation d'un monde ancien et mythique. Le vieil homme est le lien entre archaïsme et "modernisme"; on ne connaît pas son âge, et il raconte les histoires du temps passé.
Témoignage vivant, donc, mais aussi, comme toujours chez McCarthy, cette image de la pierre, qu'elle soit naturelle ou tombale. Le verre fondu de "La Mouche verte" nous renvoie à une image antédiluvienne, c'est une pierre qui symbolise un ordre antique. Si, à la fin, le passé devient "mythe, légende, poussière", c'est bien parce que l'homme vit au sein d'un monde rempli de symboles, de hiéroglyphes dont la signification lui échappe, et il ne peut que voir le passé à travers ces témoignages de monolithes, de légendes orales, de traces...
Encore une fois, ce livre de McCarthy est touchant, à l'image du chien, dont il est dit qu'il semble interroger l'homme sur lui-même, et qui est finalement abattu par Legwater. | |
| | | Natalia pilier
Nombre de messages : 9409 Age : 58 Localisation : Nantes Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Mer 02 Fév 2011, 13:33 | |
| J'ai remonté tout le fil et je m'aperçois que vous ne citez pas Suttree. C'est pourtant un livre lui aussi très émouvant. Suttree vit sur les rives du Tenessee dans les années 50. Nous suivons Suttree à sa sortie de prison, puis nous l'accompagnons au quotidien.Il vit de la pêche aux poissons-chats dans une rivière polluée. Suttree, dont on ne connait que très peu le passé, porte alentours en regard de bonté sur tous ces parias de la société : les noirs; les miséreux, l'alcoolisme,les laissés pour compte...L'analphabétisme, cette misère " crasse" pèse...mais il y a aussi un peu d'humour notamment avec Harrogate, jeune homme "simplet". L'écriture de McCarthy donne tant de reliefs à cette galerie de personnages. | |
| | | marxou pilier
Nombre de messages : 204 Age : 42 Localisation : europe Date d'inscription : 16/11/2009
| Sujet: Re: Cormac McCarthy Dim 03 Juil 2011, 09:05 | |
| Je suis venu à bout "Des villes dans la plaine", un western, si l'on veut. Toujours pas entièrement convaincu du génie de cet homme (euphémisme). On pourrait le comparer à Faulkner, et d'aucuns l'ont fait, mais où sont la profondeur psychologique, le mystère, la virtuosité, l'empathie ? J'ai bien peur que la critique se soit emballée un peu vite. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Cormac McCarthy | |
| |
| | | | Cormac McCarthy | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|