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| | Kafka [République Tchèque - germanophone] | |
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Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Lun 04 Mai 2009, 14:47 | |
| Dans la littérature et le mal, Georges Bataille ne nie pas les interprétations courantes qui voient dans le château par exemple, " l'épopée du chômeur ou du juif persécuté" et dans le procès " l'épopée de l'accusé dans l'ère bureaucratique", mais il n'est pas loin d'y voir, de manière plus générale, un jeu gratuit : - Citation :
- "Il édifiait de dangereux édifices où les mots ne s'ordonnent pas logiquement, mais se hissent les uns sur les autres, comme s'ils voulaient seulement étonner, désorienter, comme s'ils s'adressaient à l'auteur lui-même, qui ne fut jamais las, semble-t-il d'aller d'étonnement en égarement."
Bataille porte son attention sur "la lettre au père" et insiste sur l'attitude "enfantine" de l'écrivain, qui refusait d'être adulte et père. On sait que Kafka envisageait comme titre général de son oeuvre "tentatives d'évasion hors de la sphère paternelle" à ceci près qu'il envisageait cette évasion comme un échec. Car telle est est la conduite paradoxale de l'écrivain : Kafka ne veut pas de ce monde, il ne renonce pas à vivre dans l'univers du père s'y insère en exclu, ce que la métamorphose ne contredit pas. Selon Bataille, il entend se montrer insupportable dans le monde de l'activité intéressée, industrielle et commerciale. "il voulait demeurer dans la puérilité du rêve". - Citation :
- Ce fut la force silencieuse et désespérée de Kafka de ne pas vouloir contester l'autorité qui lui déniait la possibilité de vivre, et de s'écarter de l'erreur commune qui engage en face de l'autorité, le jeu de la rivalité.
D'où une recherche de l'insatisfaction pour elle-même jusqu'à trouver du plaisir dans la mort. | |
| | | Alli habitué(e)
Nombre de messages : 29 Date d'inscription : 08/05/2009
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Ven 08 Mai 2009, 13:12 | |
| Bonjour, J'ai lu La Métamorphose une après-midi de mes 13 ou 14 ans et aujourd'hui encore elle me hante. Le Procès et Le château, j'ai essayé mais n'ai jamais pu aller bien loin...J'ai découvert Le procès dans un film assez ennuyeux (de Truffaut, il me semble ; que l'on me corrige si j'ai tort) et ai eu l'envie de lire le livre...Raté, je n'ai pas pu. Mais La colonie pénitentiaire m'a beaucoup marquée. D'un point de vue strictement formel, Kafka était objectivement un grand auteur... de nouvelles. (La preuve ? Il n'a jamais achevé un seul roman et a voulu tous les brûler). Aussi, il est peut-être VAIN de chercher à tout prix à lire ses romans pour comprendre l'auteur: il détestait ses romans, et j'ai même lu quelque part une citation de lui qui disait grosso modo "si vous ne riez pas très fort en lisant Le Procès, alors je n'ai pas eu ce que je voulais", ou approchant. Raté. Nous sommes tous d'accord pour dire, non, cher Franz, ton Procès est à peu près tout sauf "amusant"... Pour ce qui est de comprendre La métamorphose, je suggère l' étude de Nabokov, très passionnée, et matière à débat (voir l'édition en Livre de poche); et vous m'avez mis l'eau à la bouche avec l'allusion à l'Art du roman de Kundera... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Ven 08 Mai 2009, 13:58 | |
| - Alli a écrit:
- J'ai découvert Le procès dans un film assez ennuyeux (de Truffaut, il me semble ; que l'on me corrige si j'ai tort) et ai eu l'envie de lire le livre...
ah bon, je connais celui-là : le procès d' Orson Welles Avec Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Romy Schneider. Sur la metamorphose, plusieurs pistes sur ce fil. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Sam 13 Juin 2009, 05:00 | |
| le silence des sirènes - Citation :
- Pour se préserver des Sirènes, Ulysse se boucha les oreilles avec de la cire et se fit enchaîner au mât. Tous les voyageurs, sauf ceux que les Sirènes attiraient de loin, auraient pu depuis longtemps faire de même, mais le monde entier savait que cela ne pouvait d’être d’aucun secours. La voix des Sirènes perçait tout et la passion des hommes séduits eût fait éclater des choses plus solides que les chaînes et un mât. Mais bien qu’il en eût peut-être entendu parler, Ulysse n’y pensait pas. Il se fiait absolument à sa poignée de cire et à son paquet de chaînes, et toute à la joie innocente que lui procuraient ses petits expédients, il alla au-devant des Sirènes.
Or, les Sirènes possèdent une arme plus terrible encore que leur chant, et c’est leur silence. Il est peut-être concevable, quoique cela ne soit pas arrivé, que quelqu’un ait pu échapper à leur chant, mais sûrement pas à leur silence. Au sentiment de les avoir vaincues par sa propre force et à l’orgueil violent qui en résulte, rien de terrestre ne saurait résister.
Et de fait, quand Ulysse arriva, les puissantes Sirènes cessèrent de chanter, soit qu’elles crussent que le silence seul pouvait encore venir à bout d’un pareil adversaire, soit que la vue de la félicité peinte sur le visage d’Ulysse leur fît oublier tous leurs chants.
Mais Ulysse, si l’on peut s’exprimer ainsi, n’entendit pas leur silence ; il crut qu’elles chantaient et que lui seul était préservé de les entendre ; il vit d’abord distraitement la courbe de leur cou, leur souffle profond, leurs yeux pleins de larmes, leur bouche entrouverte, mais il crut que tout cela faisait partie des airs qui se perdaient autour de lui. Mais bientôt tout glissa devant son regard fixé au loin ; les Sirènes disparurent littéralement devant sa fermeté et c’est précisément lorsqu’il fut le plus près d’elles qu’il ignora leur existence.
Mais elles, plus belles que jamais, s’étirèrent, tournèrent sur elles-mêmes, laissèrent leur terrifiante chevelure flotter librement au vent et leurs griffes se détendirent sur le roc. Elles ne désiraient plus séduire, elles ne voulaient plus que retenir le plus longtemps possible au vol le reflet des grands yeux d’Ulysse. Si les Sirènes avaient eu une conscience, elles se fussent alors anéanties. Mais telles qu’elles étaient, elles restèrent ; seul Ulysse leur a échappé.
La tradition rapporte d’ailleurs un complément à cette version. Ulysse, dit-on, était si fertile en inventions que la déesse Destinée elle-même ne pouvait lire dans son coeur. Il est possible – encore que l’intelligence humaine ne puisse le concevoir – qu’il ait réellement remarqué que les Sirènes se taisaient et qu’il n’ait usé de la feinte décrite ci-dessus que pour leur opposer, à elles et aux dieux, une espèce de bouclier. Franz Kafka (1917), dans Récits et fragments narratifs, La Pléiade, traduction Marthe Robert. | |
| | | Alli habitué(e)
Nombre de messages : 29 Date d'inscription : 08/05/2009
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Lun 15 Juin 2009, 09:25 | |
| Tu nous posterais aussi Le Vautour (thème de Prométhée) ? Il m'avait assez bluffée quand je l'avais lu, mais impossible de le retrouver en ligne... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Mer 05 Aoû 2009, 05:23 | |
| Chez Gallimard Découvertes, le petit livre de Claude Thiébaut, "les métamorphoses de Kafka" fournit des donnée biographiques interessantes.
Sans doute l'interprétation des oeuvres comme le procès, la colonie penitentiaire, la metamorphose reste-t-elle ouverte, mais Claude Thiebaud s'approche au plus près de ce qu'elles signifiaient pour Kafka.
On voit ainsi son aversion pour le mariage, sa crainte de la machine à écrire, son aversion pour son père qui le considérait comme un insecte inutile, un parasite. On le voit aussi, paradoxalement, très interessé par son travail dans les assurances, mais chargé d'affaires financières familiales qui lui pèsent et le détournent de l'écriture.
Nombreuses photographies et illustrations, recensement des réalisations marquantes de ses oeuvres au théâtre et au cinema, commentaires sur Vialatte et Max Brod, ce livre est riche à plus d'un titre. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Lun 17 Aoû 2009, 06:03 | |
| Chez Folio, la muraille de Chine est un recueil de nouvelles assez eclairantes sur l'humour allié au désespoir chez Kafka.
Certaines sont très courtes, voire inachevées, et montrent l'impuissance du sujet à se sortir du guépier où il s'est lui-même fourré.
Ainsi dans le buisson ardent un homme s'est malencontreusement retrouvé dans un buisson piquant, et il doit, ô humiliation !, demander de l'aide : oui, mais il faut attendre les autorisations etc..
La taupe géante, l'histoire loufoque d'un narrateur qui veut venir au secours d'un témoin de l'étrange, et qui lui nuit, est amené à se rétracter etc.
Le couple vendre des echantilllons à domicile, trouver un client au lit, peut-être à mourir, avec un concurrent de vente à son chevet ! Et notre représentant ne peut faire son baratin qu'en arpentant la chambre comme un philosophe faisant son cours !
Je crois que ces récits, souvent traduits par Vialatte, aident à mieux comprendre l'esprit et la manière de Kafka. | |
| | | LeVoyageur pilier
Nombre de messages : 103 Date d'inscription : 26/07/2009
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Sam 05 Sep 2009, 03:24 | |
| - rotko a écrit:
- Le texte de Mairowitz est mis en valeur par le dessin «façon gravure» du grand chantre de la bande dessinée alternative américaine qu’est Robert Crumb. Le mélange des deux donne à la fois une étude sur Kafka et une réinterprétation artistique de son œuvre.
Robert Crumb est un génie de la BD américaine et son ouvrage sur Kafka est un pur chef d’oeuvre d’humour, d’intelligence et de sensibilité graphique (c’est lui sans aucun doute qui a le mieux pigé le sens de “La Métamorphose”). Il a illustré de la même manière une biographie de Philip K.Dick (cf. le fil dans Science-Fiction) et publié une série de portraits de musiciens de Blues, dont au passage il me tarde de trouver le portfolio à un prix abordable) Et pour ceux que ça intéresse voci le site de Crumb: http://rcrumb.com/comics.html | |
| | | b7 pilier
Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 23/08/2009
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Sam 05 Sep 2009, 09:47 | |
| Bonjour,
Kafka sur le rivage de Murakami est un très bon livre, difficile à résumer. Tout part de la fugue d'un jeune, une prophétie collée à ses chaussures mènera plusieurs personnages à se "retrouver". Ici se percutent reflexions philosophiques d'une prostituée en train d'oeuvrer et voyage initiatique dans une forêt donnant accès à la chambre oû l'on range nos souvenirs(voyage initiatique). J'ai vraiment passé un bon moment.
J'ai relu le procès. Voila bien des années que je ne m'etais pas replongé dans kafka. j'avais l'impression d'être dans un étau ou alors perdu dans un couloir sombre où chaque détour mène toujours au même endroit, oû tout doit se terminer. A ne pas relire un soir de déprime !
Amicalement | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Sam 05 Sep 2009, 10:57 | |
| - b7 a écrit:
Kafka sur le rivage de Murakami est un très bon livre, difficile à résumer. pourquoi ce titre, d'après toi ? | |
| | | b7 pilier
Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 23/08/2009
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Dim 06 Sep 2009, 08:33 | |
| - Citation :
- pourquoi ce titre, d'après toi ?
Oui, pourquoi ce titre ? parce ce que chez Murakami, il pleut des poissons. Dans " Kafka sur le rivage", une pierre blanche ouvre une porte sur un autre monde, il y a une pièce secrète oû l'on se sent bien. La musique donne un tempo au récit, on respire... Dans " le procès", l'autre monde, c'est la mort, une succession de couloirs menant au même endroit, pas de refuge, pas de repère temporel de tempo, on suffoque... | |
| | | Harelde pilier
Nombre de messages : 7283 Age : 49 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 18/09/2008
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Mer 07 Oct 2009, 09:04 | |
| Je suis actuellement plongé dans la Métamorphose. Et je suis un peu étonné de ce singulier. J'aurais bien vu métamorphoses au pluriel. Car si le pauvre Grégor se retrouve dans la peau d'un cancrelat à son réveil, cette évolution va être progressive dans le temps. Il va se couper petit à petit du monde au fur et à mesure qu'il entrera dans son rôle d'insecte.
Et, de plus, il y a les métamorphoses de ses proches. Métamorphoses psychologiques cette fois. Ces parents qui, apeurés, le rejettent, et lui devenant étrangers. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Mer 07 Oct 2009, 15:30 | |
| La métamorphose qui déclenche tout, est celle de Gregor, et elle révéle les attitudes de son entourage. Le kafka chez decouvertes Gallimard laisse entendre pourquoi Max Brod et Kafka riaient à la lecture : Kafka règle ses comptes avec son père dans une farce où l'entourage n'a pas le beau rôle.
Donc un exutoire qui tient du canular, sur un sujet sensible.
Brod et Kafka en riaient parce que c'était imaginer un bon tour à des égoïstes conformistes et conservateurs placés dans des situations inédites. | |
| | | Harelde pilier
Nombre de messages : 7283 Age : 49 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 18/09/2008
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Jeu 08 Oct 2009, 08:24 | |
| J'ai donc terminé La Métamorphose. D'accord avec toi,Rotko, c'est la première, la métamorphose physique de Grégor qui engendre toutes les autres. Et même si elle semble la plus importante, la plus extravagante, la plus choquante, elle me paraît marginale, et reléguée au second plan. Kafka insiste bien plus, je trouve, sur les métamorphoses suivantes. Les métamorphoses psychologiques de l'ensemble des personnages, Grégor compris. Les premiers à se transformer, ce sont les parents qui rejetent leur fils. L'avoué, également, mais son rôle reste limité. La soeur, elle, tient bein plus longtemps. C'est sur elle que repose la survie de son frère. Elle le nourrit et nettoie sa chambre. La présence monstrueuse de Grégor (bien qu'il prenne soin de se cacher) ne semble pas la répugner. Elle est clairement le lien (un tampon) entre le fils et ses parents. Puis, à son tour, elle rend les armes. D'un seul coup, brutalement, elle se déclare hostile. Le sort de Grégor qui reposait entièrement sur elle, est dès à présent scellé. Métamorphose psychologique de Grégor lui même, enfin. Au début, il veille à ne pas choquer sa famille, et comprend que sa nouvelle forme les rebute. Il ne pense qu'à eux, et jamais il ne s'inquiète pour lui-même. Puis, petit à petit, il développement un certain ressentiment. Il est laissé à l'abandon et prend conscience de sa solitude extrême. Un livre qui laisse un arrière goût amer dans la bouche une fois la dernière page tournée. | |
| | | Aviendha pilier
Nombre de messages : 42 Age : 47 Date d'inscription : 20/12/2009
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Dim 20 Déc 2009, 09:40 | |
| J'ai beaucoup aimé ce livre, si absurde et pourtant réaliste d'aprés moi ! Combien de personnes tout en étant métamorphosé, se poserait la question "comment je vais pouvoir aller travailler ?" Aberrant ! Et le comportement de sa famille est épouvantable ! J'ai commencé Le procés mais j'ai vite arrêté trop absurde pour moi je pense | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Dim 20 Déc 2009, 10:27 | |
| - Aviendha a écrit:
- J'ai commencé Le procés mais j'ai vite arrêté trop absurde pour moi je pense
je te proposerais bien un pastiche de Kafka avec le meurtre de soerensen. Comme tout pastiche, c'est une lecture, ici à caractère humoristique, mais l'humour noir existe aussi, hein ? même qu'il cohabite avec le désespoir, dit-on | |
| | | Marie kiss la joue Animation
Nombre de messages : 2576 Age : 36 Localisation : Rennes/Paris Date d'inscription : 03/04/2007
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Dim 20 Déc 2009, 11:39 | |
| - Aviendha a écrit:
- J'ai commencé Le procés mais j'ai vite arrêté trop absurde pour moi je pense
Dans sa forme, oui, mais dans le fond, pas tant que ça...j'avais vraiment apprécié en tout cas. Le Château, par contre, j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout ! | |
| | | claclacla habitué(e)
Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 20/07/2010
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Lun 26 Juil 2010, 12:56 | |
| Je pense que justement c'est tout l'univers de Kafka qui est comme ca. Cependant, je n'emploierai pas vraiment le terme d'absurde mais de situation sans explication et irrationnelle. Mais le message que veut faire passer kafka est lui loin d'être absurde à mon avis.
La machine infernale dans laquelle se retrouvent ses personnages (K. dans Le Procès et Gregor dans La métamorphose) est une métaphore qui figure la vie toute entière je pense. C'est une vision très noire de celle-ci, la vie est une machine infernale irrationnelle contre laquelle nous combattons sans pour autant jamais pouvoir y échapper (ces personnages ne s'en sortent jamais et se débattent dans le vide).
Je trouve ses oeuvres sublimes...Mais je comprends que tu puisses arrêter au début si tu les trouve trop absurdes (je parle de la situation bien sûr). Tous les livres de kafka sont extrêmement déroutants, pas facile d'y entrer je pense.
Dernière édition par claclacla le Mer 04 Aoû 2010, 08:02, édité 1 fois | |
| | | b7 pilier
Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 23/08/2009
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Mar 27 Juil 2010, 06:49 | |
| Bonjour,
Peut être faut il replacer certains de ses écrits dans le temps pour mieux les comprendre. Kafka savait qu'il allait mourir jeune si ma mémoire est exacte, la guerre, être juif entre 2 guerres...c'est beaucoup pour un seul homme...
"Le procès" m'a etouffé avec ces couloirs qui n'en finissent pas où chaque porte donne accès à une histoire qui se terminera au cimetière,la mort comme seule issue, chaque scène de la vie absurde, médiocrité, bonjour l'ambiance. Il y aussi une certaine forme "d'humour" qui ressemble à l'énergie du désespoir.
Avec une bonne dose d'humour, un valium, ça se lit très bien:) .
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| | | Drella pilier
Nombre de messages : 98 Age : 35 Date d'inscription : 30/08/2010
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Lun 30 Aoû 2010, 17:44 | |
| Bonjour a tous ! Je me suis remis a lire l'Amerique de Kafka suite a ce sujet qui m'a donne envie de continuer ma lecture vite interrompue, par ennui profond. En realite j'aime beaucoup ce roman, que je n'ai pas fini pour l'instant. Le sujet est leger, on suit le personnage de Karl Rossmann avec plaisir, l'ecriture est superbe, fluide, il ne manque pas de nous faire sourire, notamment comme le disait un commentaire sur Amazon, le premier chapitre qui enchaine des dialogues extraordinairement droles. Ca me fait penser a Bel-Ami de Maupassant, certainement le cote "roman d'apprentissage", et puis la fluidite de l'ecriture encore une fois. Bref, je vais essayer de le finir dans les semaines qui viennent pour donner un avis peut-etre plus interessant sur la question. L'ayant commence il y a longtemps, puis pause de 2 mois, puis l'ayant repris recemment...je suis un peu confus ^^ Sinon, comme tout le monde ici (ou presque) j'ai lu La Metamorphose, avec pour ma part une difficulte extraordinaire a le finir, car, dans les faits, il ne se passe RIEN. Je me suis donc ennuye a mourir, a essayer de comprendre POURQUOI cette oeuvre etait tellement reputee. Mais bon, le cote psychologique etait evidemment interessant, mais au-dela de ca...pfouuu ! Lu ensuite la Colonie penitentiaire qui m'a requinque d'un coup sec, que j'ai litteralement devore. Passionnant, un sujet totalement original, une plume absolument magnifique, des personnages tellement interessants (notamment celui qui s'occupe de la fameuse machine, qui est extraordinaire dans son obstination, dans sa passion pour la "beaute" de cette chose), une fin extra, j'ai vraiment ete emballe. A lire absolument ! Et j'avais commence ma decouverte de Kafka par "Lettre au pere" qui m'a beaucoup parle, extraordinaire travail d'objectivation des sentiments et des relations qu'il a pu entretenir avec son pere, une precision dans l'analyse presque terrifiante dans sa justesse, une comprehension des mecanismes de cette relation et des consequences de cette relation sur l'auteur vraiment precise. Pareil, je l'ai mange ce livre ^^ Excusez mon manque d'accents, je suis sur un clavier anglais, mon PC sedentaire etant en panne ! - rotko a écrit:
Kundera parlait de l'humour tchèque avec un dialogue de la bonne et de sa patronne dans la salle de bains :
- Citation :
- - Madame, Madame, votre fille vient de passer sous un rouleau compresseur !
- Du calme, du calme ! passez la moi sous la porte Dis-moi, de quel ouvrage est tire ce dialogue ? Ca m'interesse ! Merci d'avance =) | |
| | | mimi54 pilier
Nombre de messages : 550 Age : 55 Localisation : nancy Date d'inscription : 11/03/2010
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Jeu 02 Sep 2010, 15:48 | |
| Mon avis, assez mitigé, à propos de Lettre au père
J’ai lu cet essai dans le cadre d’un challenge de la littérature épistolaire. Ce choix, n’a rien d’innocent : le père, selon la définition, est l’initiateur, le fondateur de, le créateur de tout individu ,d’un auteur comme de son lecteur………..Et la relation tissée entre un père et son enfant, est loin d’être uniforme, est rarement un long fleuve tranquille, et de ce fait , même si elle ne conditionne pas tout, pose largement les fondations de tout individu.
Cette lettre, n’est jamais parvenue à son destinataire. Est-ce volontaire ?
Kafka, dans un texte court, mais d’une rare densité, se livre à une charge assez véhémente contre son père, dont il a reçu une éducation autoritaire, et dépourvue de tendresse. Il y remet en cause ses principes éducatifs, lui reproche son attitude dure à son égard. Il s’est senti mal préparé à sa vie d’homme, rendu inapte à la vie conjugale. Malgré cette charge, il y a malgré tout, entre les lignes l’affection d’un fils, qui au fond a suivi un chemin parallèle à celui de son père, mis sans vraiment le rencontrer. Il y a beaucoup d’ambivalences dans les sentiments de Kafka à l’égard de ce père : la peur, l’admiration, le ressentiment, le sentiment d’infériorité. Tout cela se mélange dans la pensée de Kafka.
Le style épistolaire, qui se conçois comme spontané, accentue le côté répétitif de certaines réflexions, et donne un côté brouillon, et confus à cette lettre. Le style est à mon goût un peu trop alambiqué et tortueux. C’est ce qui en fait pour moi une lecture moyennement appréciée, mais non dénuée d’intérêt.
J’ai peut-être fait une erreur d’appréhender l’œuvre de Kafka avec cette lettre, mais voilà qui est fait.
| |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Jeu 02 Sep 2010, 15:59 | |
| - Citation :
Kundera parlait de l'humour tchèque avec un dialogue de la bonne et de sa patronne dans la salle de bains : - Madame, Madame, votre fille vient de passer sous un rouleau compresseur !
- Du calme, du calme ! passez la moi sous la porte - Drella a écrit:
- Dis-moi, de quel ouvrage est tire ce dialogue ? Ca m'interesse !
Merci d'avance =) le livre du rire et de l'oubli, je crois. ça doit être sur le fil Kundera | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Kafka Ven 03 Sep 2010, 00:03 | |
| Après les bons commentaires, mon avis sera très médiocre, mais moi aussi j'ai lu "la Métamorphose" un livre qui dit beaucoup sur le sentiment d'infériorité de Kafka, causé par l'indifférence de sa famille, un bon livre. Celui que je n'ai pas compris c'est le procès et celui que j'aurais dû lire avec un Valium, comme bien le dit un participant ,c'est "la lettre au père". ce livre m'avait beaucoup touchée et il semble qu'il ne l'a pas envoyée. | |
| | | Drella pilier
Nombre de messages : 98 Age : 35 Date d'inscription : 30/08/2010
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Ven 03 Sep 2010, 00:29 | |
| Lettre au pere n'a effectivement jamais ete adressee. | |
| | | Harelde pilier
Nombre de messages : 7283 Age : 49 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 18/09/2008
| Sujet: Re: Kafka [République Tchèque - germanophone] Ven 03 Sep 2010, 09:00 | |
| - Drella a écrit:
- Sinon, comme tout le monde ici (ou presque) j'ai lu La Metamorphose, avec pour ma part une difficulte extraordinaire a le finir, car, dans les faits, il ne se passe RIEN. Je me suis donc ennuye a mourir, a essayer de comprendre POURQUOI cette oeuvre etait tellement reputee.
Mais bon, le cote psychologique etait evidemment interessant, mais au-dela de ca...pfouuu ! Rien ? La Métamorphose est une oeuvre forte rendant compte de la descente aux enfers du cafard humain dans l'indifférence de ses proches. Et même avec le soulagement de ses proches qui se montrent très satisfaits de sa mort. C'est tout de même une lourde critique de notre société dans laquelle la différence est honnie. | |
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