George Orwell [Angleterre]

Solweig a écrit:

J'imagine la pièce 101 plutôt en enfer.

C'est ce qu'on te fait croire...

Ce fil me fait songer qu'il faut que je corrige un devoir sur La Ferme des animaux avant les vacances et je n'ai pas du tout envie de relire ce récit encore une fois. Je crois que je vais me fier à mon corrigé.

Relis-le : il est très court !

M.854 a écrit:

Solweig a écrit:

J'imagine la pièce 101 plutôt en enfer.

C'est ce qu'on te fait croire...

On peut voir les choses comme cela : en novlangue, l'enfer, c'est le paradis.

Solweig a écrit:

M.854 a écrit:

Solweig a écrit:

J'imagine la pièce 101 plutôt en enfer.

C'est ce qu'on te fait croire...

On peut voir les choses comme cela : en novlangue, l'enfer, c'est le paradis.

Exactement ! Le pauvre Orwell ! Il doit en chier des ronds de chapeaux au Paradis...

Tiens vous me donneriez envie de lire 1984, je n'ai que la ferme des animaux à mon actif et le premier nommé se languit d'être lu sur une étagère.
Maintenant que le temps a un peu fait son œuvre sur ma rencontre cinématographique avec Orwell.


J'en reparle bientôt si je m'en tiens à ce que je dis.

Quoi !!! Jamais lu 1984 !!! Mais c'est inadmissible !

J'avoue ce crime réparable...

Et puis, on peut le voir d'une autre manière, la chance que j'ai d'avoir encore à découvrir une foultitude d'auteurs et d'œuvres incontournables.
A quoi me servirait-il de côtoyer un forum si j'avais lu tout ce qu'il y a à lire.

JE SUIS CHANCEUSE

Ça c'est un bon point de départ pour le weekend !

cafeine a écrit:

Et puis, on peut le voir d'une autre manière, la chance que j'ai d'avoir encore à découvrir une foultitude d'auteurs et d'œuvres incontournables.
A quoi me servirait-il de côtoyer un forum si j'avais lu tout ce qu'il y a à lire.

JE SUIS CHANCEUSE

Ça c'est un bon point de départ pour le weekend !

C'est sûr mais quand même... 1984 !!! Il faut lire ce livre.

Doucement demain je partais déjà en quête de Gontcharov...mais là ce n'est plus le bon fil...

1984, je l'ai depuis longtemps, à la manière que tu as d'insister je ne peux que supposer que tu aies vu l'adaptation.
Je l'ai vu assez jeune, bien qu'ayant trouvé le propos d'une grande justesse et d'une effroyable actualité, j'ai été assez secoué. Ce n'est pas un film que l'on peut oublier.

cafeine a écrit:

Doucement demain je partais déjà en quête de Gontcharov...mais là ce n'est plus le bon fil...

Ah oui c'est vrai ! Bon !... Cruel dilemme ! Je te propose de te nourrir par perfusion et de lire 1984 et Oblomov dans la foulée ! 48 heures de lecture non-stop et tu nous donnes tes critiques lundi matin ! Ça marche ?

cafeine a écrit:

1984, je l'ai depuis longtemps, à la manière que tu as d'insister je ne peux que supposer que tu ais vu l'adaptation.
Je l'ai vu assez jeune, bien qu'ayant trouvé le propos d'une grande justesse et d'une effroyable actualité, j'ai été assez secoué. Ce n'est pas un film que l'on peut oublier.

Pour ma part, l'adaptation est foireuse malgré l'excellente prestation de l'acteur principal qui interprète Smith.

OK (pas pour le marathon !) Mais pour reparler de ces deux livres...un peu plus tard dans la décennie l'année !

Je pense que le seul réalisateur susceptible de réaliser et d'adapter un tel roman ne pouvait être qu'Andréï Tarkovski ! Mais bon les goûts et les couleurs...

cafeine a écrit:

OK (pas pour le marathon !) Mais pour reparler de ces deux livres...un peu plus tard dans la décennie l'année !

Le mois palsembleu !!!

De cet auteur, j'ai lu La ferme des animaux. J'avais beaucoup aimé à l'époque (il y a un an). Une société opprimée se révolte pour obtenir une liberté. Une fois obtenue, cette société jouit d'un moment de bonheur. Cependant, cette liberté disparait pour se transformer en un régime totalitaire. Cela montre un peu que George Orwell a une bien mauvaise opinion de la démocratie. Cette dernière ne peut durer et se transforme en une dictature.

Cette privation de liberté se retrouve dans 1984. Ce livre m'a beaucoup déplu. Il y a de quoi devenir parano. Le plus dur à croire est le fait que les gens peuvent oublier si vite. C'est effrayant ! Un jour, Machin vit. Le lendemain, il n'existe plus et personne ne peut se souvenir de lui. Le pire est l'oubli, la non-existence.

L'individu n'existe pas. Il n'a pas de personnalité ni de désirs. Il ne vit que pour servir les intérêts du parti. Effectivement, on y voit le communisme. Je me demande pourquoi on prend ce livre pour une sorte de "prophétie" ou d'actualité. De nos jours, on est dans une société individualiste et capitaliste. La seule chose que je peux accorder est le fait qu'il y a bien une tendance à ré-écrire l'histoire par certains groupes.

En tout cas, il faut lire ce livre au moins une fois dans sa vie. J'ai eu du mal à continuer de lire quand Winston lisait le livre de Goldstein. Cette théorie me déplait tellement !!

Je trouve au contraire 1984 d'une brûlante actualité sur la notion de bienpensance, sur la manière dont on s'interdit de tenir certains raisonnements, de penser certaines choses pas très politiquement correctes. C'est le processus de "l'arrêt du crime" autant que je me souvienne. Notre société est complètement prisonnière de cela.

il me semble que La Ferme des animaux fait plus explicitement référence au stalinisme que 1984. On peut trouver une transposition précise des personnages, des groupes sociaux, des pays, des événements alors que 1984 me semble plutôt pousser les principes de toute dictature jusqu'à leur point extrême.

Je crois que ce que Orwell dépeint comme un moment de bonheur dans La Ferme des animaux, c'est plutôt le communisme à ses débuts, juste après la Révolution d'octobre. Je pense qu'il veut plutôt montrer que le communisme est impossible, l'homme n'est pas capable de maintenir cette égalité. C'est une utopie. Il ne le condamne pas (bien qu'il montre sa brutalité et son inhumanité à l'égard de ses opposants), il montre qu'il est impossible.

Moi je dirais que c'est une fresque sur toutes les dictatures communistes ou autres et il faut lire ce livre 1984.
mais i l ne faut pas que ce roman serve d'anticommunisme primaire
il faut que ce roman soit le reflet de tout régime totalitaire
Staline mais aussi Les généraux félons Hitler, Franco, Mussolini, Metaxas et autres....

Pour bien aborder 1984 et tous ses aspects, il faut lire toute l'oeuvre d'Orwell où, par petites touches, on devine le futur 1984. Je conseille souvent "Dans la dèche à Paris et à Londres" qui est une pure merveille. Je poste mon billet tout de suite.......................................................................................

DANS LA DECHE A PARIS ET A LONDRES

Un séjour difficile en France donne à Orwell l'ossature de ce roman autobiographique.
De la rue du Coq d'Or aux hôtels miteux, Orwell enjolive son récit d'une kyrielle de personnages attachants dans la misère... car c'est bien de misère qu'il s'agit.
Orwell occupe un emploi de plongeur dans un sous-sol crasseux 17 heures par jour.
En compagnie de Boris son complice Russe à Paris, Orwell dresse un constat terrible sur les nécessiteux, la faim qui fait que "les hommes ne deviennent qu'un ventre avec des organes annexes", l'hôtellerie en tant qu'esclavagiste des temps modernes, la débrouillardise pour ne pas crever de faim, les punaises, les beuveries du samedi soir ("la seule chose qui donnait un semblant de sel à la vie"), les combines pour filer à l'anglaise de l'hôtel, le Mont de Piété... ainsi qu'un bilan cruel sur le métier de plongeur et les conditions de travail des années 30 pour ces hommes de l'ombre. On lui propose un poste de tout repos à Londres après l'enfer de Paris : garder un imbécile congénital ! A son arrivée, ses employeurs sont partis pour l'étranger pour un mois, avec le malade. Orwell se voit contraint de troquer ses vêtements (une fois de plus) pour des guenilles et un peu d'argent.
Nourri de thé-et-deux tartines (l'équivalent du "coup de rouge" parisien), Orwell passe ses nuits dans des lodging-house à 9 pences ou 1 shilling la nuit, prix fixés selon l'espace entre les lits.

Roman qui se lit d'une traite et dont on se détache difficilement. Les théories Orwelliennes sur l'homme et sa place dans la société préfigurent déjà 1984 dans cette œuvre de jeunesse.

Certes, si on veut trouver une adéquation totale entre la réalité et 1984, on ne la trouvera. La raison pour laquelle ce récit est remarquable, c'est qu'il met en lumière des processus à l'oeuvre dans nos démocratie alors qu'il parle de la pire des dictatures. Comme tout se fait à notre époque et sous nos latitudes sans la violence d'une dictature, cela ne brise pas les vies cependant, quand on subit la pression des bienpensants, ce texte est très significatif. On doit s'interdire de penser certaines choses. On est conditionné pour cela et comme dans tout conditionnement, on n'en a pas nécessairement conscience. N'a-t-on pas déjà pratiqué l'arrêt du crime même si l'on sait ne pouvoir dire certaines choses qu'en petit comité ? C'est là la question. Et comme on est conditionné, on a bien du mal à le savoir. Exemple : lors d'un stage sur les primo-arrivants, le formateur nous dit, en petit comité donc : "il y a des primo-arrivants qui viennent de pays qui n'ont pas de culture du travail". C'est tout. Arrêt du raisonnement. Arrêt du crime. Plaçons maintenant ces paroles dans la bouche d'Eric Zemmour par exemple à la télévision... Le tribunal cathodique de la bienpensance est déjà en place. Et pourtant, il y a eu "arrêt du crime". Cette chape de plomb est très pernicieuse. On ne l'analyse pas assez et on n'en analyse pas assez les conséquences.

Mais j'en ai trop dit.

J'ai bien compris pourquoi tu avais pensé que Orwell parlait de la démocratie de type occidental plutôt que du communisme. D'une certaine façon, ta lecture de La Ferme des animaux prouve que 1984 est d'actualité : on nous rabâche à longueur de temps qu'on vit dans une démocratie alors qu'on vit de plus en plus dans une oligarchie. Le mot "démocratie" relève donc de plus en plus de la novlangue. Tu démontres toi-même, par la lecture que tu fais de La Ferme des animaux, que 1984 nous renvoie le reflet de notre société bien qu'il parle d'une dictature plus effroyable que toutes celles que l'humanité a jamais connues. C'est cela qui est effrayant.

1984 est une dystopie fondée sur les craintes de 1948, et les accords de Yalta.

En fait Orwell a anticipé ce qu'on a connu - ou appris, par la suite. Je crois aussi que cette "fiction" a pour nous valeur de rappel - et d'avertissement.

Eloge de george Orwell par sylvie Gracia sur france-culture ce lundi 19 février.

Exercice d'admiration n°9 : George Orwell par Sylvie Gracia


Vous pouvez l'écouter en différé sur le site