Daratt ou la saison seche

Daratt de Mahamat Saleh Haroun
Avec Ali Bacha Barkai, Youssouf Djoro, Aziza Hisseine

Abderrahmane Sissako est le producteur et non le réalisateur comme c'est dit parfois.
synopsis

Tchad, 2006. Le gouvernement a accordé l'amnistie à tous les criminels de guerre. Atim, 16 ans, reçoit un revolver des mains de son grand-père pour aller retrouver l'homme qui a tué son père...
Atim quitte son village et part pour N'djaména, à la recherche d'un homme qu'il ne connaît même pas. Il le localise rapidement : ancien criminel de guerre, Nassara est aujourd'hui rangé, marié et patron d'une petite boulangerie...
Atim se rapproche de Nassara, lui fait croire qu'il cherche du travail et se fait embaucher par lui comme apprenti boulanger

la bande annonce donne une bonne image du film.

Le thème est interessant, et le titre "saison seche" (Daratt)amplement justifié par des decors arides.

Certaines scènes et repliques touchent juste : pour faire du pain comme pour partager avec autrui, il faut de l'amour désinteressé, sinon les échanges n'ont pas lieu. Un propos riche qui peut alimenter une vraie reflexion sur les rapports avec autrui, la morale du talion. En arrière plan un village africain immobile et des militaires arrogants.

Le metteur en scène a bien concocté son scenario, mais on ne fait pas un film avec des symboles :
l'ancien militaire quasi muet, le grand père aveugle montrent des attitudes figées : celui qui ne peut dire ses fautes, celui qui veut la vengeance stérile.
Figés aussi les personnages : le boulanger ancien militaire comme le fils apprenti boulanger. Hantés par le passé et incapables de faire un pas vers autrui. Les expressions et regards ne varient pas du début à la fin de ce film lent.