Pascal Picq et la biodiversité

Un ouvrage qui récapitule les découvertes spécifiques de Darwin et de Levi-Strauss, leurs théories aussi, fondées sur leurs voyages. Avec le premier c'était l'ère du progrès, avec le second, l'ère des désillusions, la fin de l'anthropocentrisme et de la suprématie culturelle occidentale.

C'est en même temps une mise au point sur l'état de la biodiversité et sur son importance.

Citation :

A la fin du XIXe, le regard de l'Occident sur les peuples dits "primitifs" est profondément marqué par le colonialisme, le racisme scientifique et l'arrogance de la pensée occidentale, dans un monde dominé par les puissances européennes. L'exposition coloniale de 1831 représentait une sorte d'apothéose de cette vision du monde et des autres.

et de faire allusion à ces sinistres numéros de cirque, ces "zoos humains" qui avaient pour but de montrer via les "sauvages (lapons, Fuegiens, Pygmées, hottentots, kanaks) un évolutionnisme culturel dont le fleuron était la société occidentale.

Darwin dans la descendance de l'homme et la sélection sexuelle en 1871 s'insurgeait déjà contre cette dérive raciste et occidentale.

la descendance de l'homme

entre la naissance de Darwin et la publication de ce livre (1871)10 à 20 000 aborigènes de tasmanie ont disparu.

La population des Maoris de nouvelle Zélande s'effondre des deux tiers entre 1832 et 1872.

Même scénario en Australie, sur les îles Adaman, à Hawaï, à Tahiti.

Tout vient du choc immunologique entre les populations européennes et les populations locales qui n'ont pas eu les systèmes immunologiques des grands bassins de civilisation.

Dans le cas des populations amérindiennes

Citation :

"on s'est tourné, pour les remplacer, vers les populations africaines en raison de leur résistance à la fièvre jaune, ouvrant ainsi l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire de l'humanité."

Pascal Picq rappelle comment ont été chassés/exterminés les peuples indiens, amerindiens et australiens. La comparaison des chiffres initiaux avec ceux des survivants est catastrophique :

Citation :

Homo sapiens est devenu une espèce qui élimine les autres formes de vie par sa multitude, qui modifie le climat par son activité économique et qui ravage les paysages pour en tirer toujours plus de matières premières et d'énergie.

En détruisant comme nous le faisons la diversité naturelle, fille de quatre milliards d'années d'évolution, ainsi que la diversité domestique sélectionnée par les peuples horticoles et agricoles depuis dix mille ans, sans oublier celle des langues et des cultures vieilles de cent mille ans, nous effaçons à jamais non seulement la mémoire de ce grand récit universel, mais aussi les possibilités pour les générations futures de pouvoir le compléter.

On peut lire le livre de Pascal Picq en prenant des notes pour d'éventuelles études. Il répondra à la demande. Pour un lecteur amateur, il n'offre pas de difficultés de lecture, même s'il brasse de grandes périodes temporelles et fait intervenir les évolutions des continents et la tectonique des plaques.

Avec lui, on recense des espèces disparues, comme les grands gorilles, les yétis ou le Le Dronte de Maurice plus connu sous le nom de dodo, une espèce de grands oiseaux endémique de l'île Maurice



Il mesurait environ un mètre pour une masse moyenne de 10,2 kilogrammes. Découvert en 1598, il était décrit comme lent, ne fuyant pas l'être humain, gros et presque cubique. Son plumage bleu gris était pourvu d'ailes atrophiées jaunes et blanches, ainsi que d'un panache de quatre ou cinq plumes de mêmes couleurs en guise de queue. Ses pattes jaunes comportaient quatre doigts (trois à l'avant et un à l'arrière) ornés de grands ongles noirs. Son bec crochu avait une tache rouge caractéristique à son extrémité. Sa tête noire ou grise possédait deux plis importants à la base du bec.

Le dodo s'est éteint moins d'un siècle après sa découverte, à la fin du xviie siècle avec l'arrivée des Européens. Il est aujourd'hui souvent cité comme un archétype de l'espèce éteinte car sa disparition, survenue à l'époque moderne, est directement imputable à l'activité humaine.

Sont évoquées les causes de ces disparitions, mais aussi les divers intérêts de l'homme, plus intéressé par les mammifères de grande taille, qui lui ressemblent, que par les rongeurs notamment.

On fait mention au passage des récits ou films qui font des "grands singes" des ennemis dont on justifie la disparition.

Pour d'autres lecteurs, friands de découvertes, ce seront des passages sur Madagascar ou la Nouvelle Guinée qui les retiendront : disparition des diversités animales comme des diversités linguistiques humaines, alors que ces domaines étaient particulièrement riches, et relativement épargnés, à l'origine.