Igort, Cahiers russes,( la guerre oubliée du Caucase)

Les Cahiers russes ( -176 p chez Futuropolis.

Cette plongée dans une Russie marquée par de multiples violences témoigne du courage de celles et ceux qui résistent pour défendre l'État de droit et renforcer la société civile. Un album en écho aux combats menés par Amnesty International


Partant de la mort de la journaliste Anna Politkovskaïa, Igort enquête sur les mensonges de l'Etat russe qui a fait vivre la terreur au peuple tchétchène.

présentation complète et allechante

La présentation de cet album chez Futuropolis rend la lecture particulièrement aisée et agréable.
 
Le roman  prend la forme d'un cahier d'écolier avec différents épisodes, le texte est d'une écriture ronde, appliquée, témoin de l'authenticité et du sérieux de ce témoignage.
 
des dessins à l'encre prennent parfois le relais de planches de couleurs, selon la tonalité dramatique ou documentaire du récit :
 
 
 
j'ai attendu ce roman graphique, conseillé par une amie, mais le bibliothécaire le lisait, puis ce fut le tour de sa copine, tout cela pour dire qu'il est très demandé et beaucoup apprécié.
 
 
 
On ne peut rester insensible au sort d' Anna Politkovskaïa, ni au sujet qu'elle a couvert jusqu'à en être obsédée, la guerre en tchétchénie.

Les Cahiers russes

D'une enquête sur ]Anna Politovskaia il ressort que le gouvernement russe ne recule devant rien pour museler l'expression : des tentatives précedentes d'empoisonnement, un meurtre qui en fait visait Anna, des bâtonnades pour d'autres "esprits libres", la recension est éloquente et prouvée.

Les sources sont précisées( (Gaelia Ackerman, traductrice d'Anna, les rapports d'Amnesty etc.) ainsi que les témoignages.

Citation :

La férocité humaine dépasse l'imagination.

La guerre contre la Tchétchénie témoigne d'une répression impitoyable. On en connaît les sources et les enjeux. Rappelons-nous Hadji Mourat de Tolstoï.

Pouchkine disait que la politique russe était celle de la Hache, diagnostic vérifié par un rappel historique des camps staliniens, de l'enfermement de Dostoiewsky etc.

Ceux qui participent actuellement à la guerre du Caucase deviennent ivres de violence, à moins qu'ils n'en soient à leur tour les victimes.

Certains épisodes "terroristes" sont rappelés, comme l'affaire du théâtre Doubrovka et quelques autres, où nulle médiation, pourtant possible, ne fut acceptée. Le bain de sang, telle est l'issue froidement choisie.

les cahiers russes montrent que la BD se hisse au niveau des meilleurs moyens d'information.