François Bott et le paradis !

Écrivain et journaliste, François Bott a longtemps dirigé Le Monde des livres.

 Il a publié une trentaine d'ouvrages, romans, nouvelles, essais et portraits littéraires dont, notamment, au cherche midi, Sur la planète des sentiments (1998), Dieu prenait-il du café ? (2002), Femmes extrêmes (2003), Faut-il rentrer de Montevideo ? (2005), Femmes de plaisir (2007), Vel'd'Hiv (2008) et La Traversée des jours (2010).

je parlerai de Avez-vous l'adresse du paradis ?

Parmi ses titres sur la page "du même auteur", je note aussi

L'Éclat de rire de la jeunesse à l'arrêt des autobus  aux éditions des Equateurs, grand prix litteraire de la ville d4antibes, Jacques Audiberti. Un titre qui m'inspire !

le titre est une citation de Dorothy Parker, auteur de "bonnes nouvelles". J'aime ces auteurs du New Yorker, et j'en profite pour saluer au passage John Cheever qui mériterait d'être mieux connu.

Dans le texte, il est question de Ring Lardner


" Il y a au moins deux bonnes raisons de republier des nouvelles de Ring Lardner, lesquelles sont devenues introuvables en français. Tout d'abord, c'est un écrivain extrêmement divertissant. Quiconque a ce livre entre les mains sans avoir jamais rien lu de son auteur - catégorie qui doit compter toute une génération de jeunes lecteurs - peut s'attendre à se régaler. Ensuite, Ring Lardner occupe une place considérable dans l'histoire de la littérature américaine moderne.

  S'intéresser à cette tradition sans le connaître est tout simplement impensable. " David Lodge

un autre titre amusant  De l'influence négative des femmes sur les performances des champions, chez Bernard Pascuito.

D'emblée, j'aime ses titres.
Oui, moi aussi je cherche l'adresse du paradis : je voudrais envoyer un courrier pour réserver ma place !

chez Dorothy parker, cette autre citation : Auriez-vous l'obligeance de m'indiquer le chemin de l'enfer ?

françois Bott a fait aussi des  essais et portraits, s'est interessé à Roger Vailland, Radiguet, Fontenelle, ce qui m'interesse  j'en finis avec deux titres prometteurs :

traité de la désillusion au PUF ; Eloge du contraire, Editions du rocher.

La Demoiselle des Lumières, chez Gallimard, 125p. sur Julie de lespinasse. Un sujet interessant, puisqu'elle tenait un salon clandestin qui a occasionné une brouille avec "sa patronne".
 
A rêver sur les titres de Bott, je n'arriverai pas à parler du paradis - qui m'attend

et c'est bien dommage ! je comptais sur toi pour me donner l'adresse ....

Avec avez-vous l’adresse du paradis ?, en moins de 120 pages et en 7 journées, on fait comme les personnages des allers et venues entre la France et les USA tant dans la vie que par le biais de la littérature.
 
Certain personnage s’appelle Gatsby, les autres se réfèrent aux nouvellistes de Vogue ou du New-Yorker, et ils leur empruntent des existences un peu frivoles, mais consacrées à l’amour, liaisons plus ou moins durables, où on souffre avec élégance mais intensité. 
 
Les têtes de chapitres donnent un sommaire de l’actualité du jour, à laquelle nos 7 personnages sont bien indifférents, tout occupés d’eux-mêmes (syndrome Fitzgerald) ou à rêver de compagnies agréables pour se distraire d’un grand vide fondamental (syndrome du nada d’Hemingway). 
 
Au départ, c’est le Marathon de New-York où deux hommes, l’un Français, l’autre Américain, repèrent une chevelure rousse et s’attachent de Juliette, celle qui donne en France des cours de littérature américaine, où l’existence même devient objet littéraire. 
 
Les traits qui relient ces 3 personnages initiaux se complexifient avec d’autres personnes, dans un réseau fait d’affinités et de rencontres, tissé, d’épisode en épisode, avec une grande virtuosité. 
 
Le style manie l’humour, une discrète ironie, joue avec les mots comme les acteurs passant de
 
 «l’attrape-cœurs à l’arrache-cœur», dans une harmonie où les homophonies côtoient parfois des dissonances. 
 
C’est une architecture savante et très lisible, un récit désinvolte et nonchalant, de grande classe, à l’image d’une génération talentueuse - et perdue.