Robespierre : un infirme psychoaffectif ?

je ne crois pas que Robespierre ait fait un Dieu d'oppression. Je parlerai bientôt de la fête de l'Etre suprême.
Au pire sa conception d'un Dieu Utile renvoie à Voltaire, sinon j'y retrouve des références à Rousseau - qui ne manque pas de fermeté dans le Contrat social, c'est vrai.

Rien à ajouter aux commentaires postés par Rotko , avec lesquels je suis d'accord. En précisant que Robespierre ainsi qu'une majorité des députés de la révolution étaient tous imprégnés des idées de Rousseau .... et je rajoute ... à tord ou à raison ...  

Pour mes post sur Thermidor , je précise avoir résumé de mon mieux les sources suivantes :

-Jean Artarit : Robespierre
-Manceron     : La Révolution Française ( Événements et Institutions )
- Larousse    : Chronique de la Révolution
- Bordas       : Edition du Bicentenaire de la Révolution Française
- Edition France Empire : Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution

En Juillet 1794 , d’après les comptes rendus des séances du club , Robespierre se montra très actif.Ainsi le 16 Juillet, nous le voyons intervenir trois fois. Il s'en prit d'abord aux riches, aux chanceux, et aux conformistes hypocrites ,évidemment valets de " la tyrannie ", qu'il opposait aux " sans culottes vertueux ". Il laissait entendre qu'après tout on pouvait" briser le coffre fort d'autrui " si l'on était animé du " dévouement généreux à la cause du peuple qui est l'héroïsme de la " vertu ".

Les comité de Salut Public et de Sûreté Générale se réunirent le 22 Juillet ( 4 thermidor ). Ils prirent des décisions qui permettaient l'amplification de la terreur et étaient donc autant de gages offerts à Robespierre. La terreur ne cessait de s'amplifier.

Mais au sein des deux comités des divisions s’annonçaient. Certains d'entre étaient heurtés par le Culte de l'Etre Suprême , d'autres choqués par la création d'un bureau de police générale au sein même du Comité de Salut Public , et le mécontentement populaire s'accentuait suite à la décision de baisser autoritairement les salaires publics .
Au sein même de la Convention , Robespierre s'était fait des ennemis en rappelant certains représentants en mission qui s'étaient fait remarquer,  soit par leur terrorisme , soit par leurs tripotage financiers.

Voilà qui nous ramène au Contrat Social, essai fondamental, difficile, et qui aborde de front des questions toujours actuelles.
 
Il s'agit du chapitre VIII du livre IV : de la religion civile, où sont abordés les rapports de la religion et de l'Etat.(1)
 
Pour Rousseau, il importe que la religion fasse aimer les devoirs du citoyen, autrement dit, des dogmes positifs qui prônent l'obeissance aux lois, et des rapports justes avec autrui.
 
ces textes vont loin, puisque celui qui obeirait à un dogme incompatible avec l'obeissance à l'Etat (1)

(précisons(1) le Souverain, ie le peuple qui a établi les règles communes d'un vivre-ensemble) serait ou banni, ou s'il y avait tromperie, mis à mort !
 
Mais celui qui se croirait d'une religion supérieure à autrui, ne pourrait, de ce fait vivre en harmonie avec les autres citoyens.
 
En tout ce qui ne concerne pas le vivre ensemble, liberté totale des croyances, avec comme règle absolue, la tolérance.
 

Citation :

Quiconque ose dire : Hors de l'Eglise point de salut, doit être chassé de l'Etat

 
Auparavant, Rousseau avait critiqué le catholicisme qui, s'attachant à des valeurs de l'au-delà, prônait ici-bas, la résignation et la soumission,  ie une mentalité d'esclave.

applications pratiques, extrapolées !  

- Rousseau reconnaît au peuple le droit de déposer un chef qui a trahi la confiance de ses sujets : Louis XVI > Morsi

- il chasserait ceux qui, au nom de leur religion ou de leurs "croyances" s'opposent aux lois de l'Etat, émanations de la volonté générale, suivez mon regard...

- Il inspire à la fois Robespierre et le Saint-Just du "pas de liberté pour les ennemis de la liberté";

Mon dernier post a disparu ; je reprenais ce qu'avait écrit rotko, pour dire "moi non plus !"  :

Citation :

je ne crois pas que Robespierre ait fait un Dieu d'oppression

Mais votre pensée a avancé depuis.  
Je suis tout à fait d'accord en ce qui concerne le rapprochement entre Robespierre et Rousseau qu'il admirait d'ailleurs beaucoup, on le sait. Curieusement, il peut aussi faire penser à Voltaire - le cynisme en moins, je crois - dans la mesure où l'un comme l'autre considèraient la foi en un Dieu et une "religion" nécessaires au peuple.
Il me semble aussi que dans plusieurs de ses discours, Robespierre a prôné la liberté des cultes, par prudence ou par calcul politique comme on voudra.

" pas de liberté pour les ennemis de la liberté " ?

Mme Roland sur l'échafaud : " Liberté , que de crimes on commet en ton nom "

Quand à l'époque de Rousseau et de son Contrat Social , tout était basé sur la religion et le roi.

Donc croyances et obéissance ! très original !

Oui, Mahiwan

Citation :

pas de libertéS pour les ennemis de la liberté

c'est tout le problème de la démocratie qui tolère l'expression de ses adversaires. Ceux-ci au pouvoir n'auront pas la même attitude, on le sait d'expérience ;

Citation :

à l'époque de Rousseau et de son Contrat Social , tout était basé sur la religion et le roi

c'est en quoi Rousseau était subversif et a contribué, par les idées, à la fin de l'Ancien régime. Le souverain n'est plus le Roi, par la grâce de Dieu, mais le peuple qui décide de son destin et peut déposer celui qu'il a élu -et qui a trahi sa mission.

De tels propos permettent de comprendre l'actuelle situation égyptienne.

Bonus :

Citation :

12 juillet 1789. Au Palais-Royal, le jeune avocat bègue Camille Desmoulins déclenche la Révolution.

le récit d'une journée par le Point qui se veut drôle.

Fête de l'Etre suprême 20 prairial an II (8 juin 1794)
 
Nodier - avait alors 15 ans : souvenirs, épisodes, portraits pour servir à l'histoire de la révolution et de lEmpire (1831) il parle du peuple émerveillé.
 

Citation :

Il n'y avait pas une seule croisée en ville qui ne fut pavoisée de son drapeau, pas un seul batelet de la rivière qui ne voguât sous des banderoles. La plus petite maison portait sa décoration de draperies ou de guirlandes ; la plus petite rue était semée de fleurs ; et dans l'ivresse générale, les cris de haine et de mort s'étaient évanouis comme la denière rumeur d'une tempête à l'aspect d'une matinée pacifique.

On se rapprochait sans se connaître, on s'embrassait sans se nommer ; les banquets publics servis dans les rues réunissaient le riche au pauvre, l'aristocrate au Jacobin, et cette cohue énorme fut sans confusion, sans dispute, sans accident. Le repos était une nécessité si universelle. Les uns avaient si grande hâte de jouir sans trouble de ce qu'ils avaient acquis, les autres étaient si fatigués de douleurs et si altérés de consolations, le peuple si las d'émotions qui ne sont pas faîtes pour sa simple et saine intelligence.

Il faut avoir vu tout cela pour le croire, et pour comprendre que tout cela était très beau.

9 Thermidor

A la convention, la séance , présidée par Collot Dd'Herbois, avait débuté comme à l'ordinaire ,à dix heure.
Les tribunes étaient bondées de gens réunis par les conspirateurs, et presque tous les députés étaient présents, même la droite

Saint Just, prit la parole, mais fut interrompu par Tallien: " Que le rideau soit déchiré ! ".
A cette injonction, les applaudissements crépitèrent.
Aussitôt Billaud Varenne escalada la tribune pour parler à son tour.
Saint Just, décontenancé , regagna sa place sans protester.

Billaud Varenne se lanca alors dans une violente diatribe contre le " tyran " Robespierre .

Celui ci se leva .


" A bas le tyran ! "  hurla t-on !
Le chahut était à son comble

Robespierre tenta vainement de prendre la parole.
Une troisième fois , alors qu'on l'accusé de tyrannie, il se leva et se tourna vers les Montagnards , qui détournèrent la tête.
S'adressant alors à la plaine : " c'est à vous homme purs que je m'adresse, et non pas aux brigands .... ".
Il ne put poursuivre.


" Le sang de Danton t’étouffe ! "  lui lança Garnier.
Le mot fatidique d'arrestation fut l'oeuvre de Louchet puis celle de Lozeau, qui demanda la mise en accusation, vite adoptée aux cris de  " Vive la République ".
On adjoignit au décret Saint Just et Couthon, ainsi que Lebas, qui l'exigea , puis Henriot et Dumas .
Ils furent conduits au Comité de Sûreté générale par des gendarmes.

A Quinze heures ,la séance fut suspendue.
Comment allait donc réagir Paris  ?

Décrétés d' arrestation et emmenés au pavillon Liberté , où siège le Comité de sûreté générale , le général Henriot accourt avec ses aides de camp pour les libérer.
Mais les gendarmes des tribunaux voisins , venus en nombre , s'emparent du plus haut responsable du maintien de l'ordre dans la capitale et l’enchaîne comme un vulgaire malfaiteur.

Pour sa part le Conseil de la Commune a arrêté que les autorités constituées des quarante huit sections de la capitale , doivent sans tarder se rendre à l'Hotel de Ville afin de se réunir et " sauver la patrie en danger ".

De son côté la Convention a nommé Barras chef de la garde nationale avec sept adjoints dont Bourdon de l'Oise. Une troupe de quelques milliers d'hommes fut réunie.

Robespierre , enfermé avec les autres membres du Comité d’exécution ainsi que Saint Just , Couthon , Lebas , et Augustin Robespierre , émerge de l'état de choc où l'a plongé son arrestation , et pense seulement à en appeler au Peuple , à la Nation. Il est environ  heure du matin !

Quelques instants  plus tard , Barras et ses hommes se présentent place de la révolution , et , grâce à la complicité de Bourdon qui a pu se procurer le mot de passe , pénètrent dans l'Hotel de Ville avec des gendarmes.

Une détonation retentit. Robespierre est atteint.
S'est il lui même tiré un coup de pistolet dans la bouche ?
A-t-il été blessé par le gendarme Merda ( ou Méda ) qui l'a mis en joue en entrant ?
Depuis deux siècles , ces deux versions ont chacune leurs défenseurs.

Le lendemain 10 thermidor , après un jugement par le Tribunal Révolutionnaire, à 6 h du soir , les vingt deux condamnés à mort prennent place dans les charrettes pour l’échafaud.

Enterrés nus au cimetière des Errancis, où ont été creusées des fosses communes , tous ces cadavres de Jacobins sont blanchis de six couches de chaux vive , en guise d’extrême onction.

le Rêve - ou l'espoir, d'une fête de la fraternité existe encore

Eva Joly a écrit:

«J’ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé (militaire) par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d’être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent».

Intéressant, merci rotko  
Comptes-tu le lire

Les gauches françaises : 1762-2012 : Histoire, politique et imaginaire 1000 p. chez Flammarion.

Interessant de voir, avec une distance nécessaire, en quoi Robespierre et danton ont marqué l'histoire des courants politiques en France.

Au point de voir une Gauche Robespierre et une gauche Danton

Personnalités contrastées ; toutes deux avec du sang sur les mains : Danton et les massacres de septembre, et Robespierre, comme instigateur de la Grande terreur.

Robespierre fascine les sentimentaux et les extrémistes, les idéalistes : Tout chez lui est tribunal, c’est un acteur et surtout un plaideur.

Citation :

« Dans chacune de ses actions, on sent la fatalité d’être jugé, l’obsession de se justifier, la hantise d être acquitté»

écrit Jaurès.

Robespiere est toujours défiant, partisan d’une démocratie du soupçon

Loi du 22 prairial dite loi des suspects, aux chefs d’accusation si vagues qu’on se content d preuves morales. Une éthique d’extermination

Un décret, qui modifie considérablement la procédure judiciaire, est voté le 22 prairial an II (10 juin 1794) par une Convention réticente.
Sans avoir été préalablement interrogé (art. 12), l’accusé se retrouve face à une cour composée de juges et de jurés « patriotes » nommés. Il doit répondre seul, sans l’assistance d’un défenseur (art. 16 : « La loi donne pour défenseurs aux patriotes calomniés des jurés patriotes ; elle n’en accorde point aux conspirateurs »), à l’interrogatoire fait en public (art. 13). Lorsque des « preuves, soit matérielles, soit morales » existent, il n’y a pas d’audition de témoins à moins que ces derniers ne permettent l’arrestation de complices (art. 13). Après avoir délibéré à haute voix et en public, les jurés prononcent la sentence : l’acquittement ou la mort (art. 7).

« Le Tribunal révolutionnaire est institué pour punir les ennemis du peuple » (art. 4). La loi de prairial ne fait plus allusion à la notion de « suspects », mais donne une définition aussi vague et extensible que possible de « l’ennemi du peuple » (art. 6). Sont menacés : les contre-révolutionnaires, les militaires coupables de traîtrise, les affameurs, tous ceux qui auront répandu de fausses nouvelles et des rumeurs, ainsi que les fonctionnaires corrompus. La délation est un devoir civique (art. 9).

Le décret accorde d’amples pouvoirs au Comité de salut public, qui devient l’organe principal de l’exécutif. Le Comité de sûreté générale, inquiet de ne pas avoir été consulté, voit son rôle précisé après de nombreuses discussions – il est fait un additif à la minute originale de la main de Couthon. Les conventionnels se sentent également menacés : une épuration de la Convention est à présent possible sans obtention d’un décret de mise en accusation de l’Assemblée. Les bancs de la Convention se sont vidés : Girondins, hébertistes, dantonistes, chacun craint de prendre place dans la prochaine charrette.


Alors que le Tribunal révolutionnaire de Paris avait prononcé 1251 condamnations à mort du 6 avril 1793 (date de sa création) au 10 juin 1794, il en prononcera 1376 du 10 juin au 27 juillet 1794, date de la chute de Robespierre

un lien utile

Robepierre :

Citation :

Il y avait en lui du prêtre et du sectaire, une prétention intolérable à l’infaillibilité, l’orgueil d’une vertu étroite

dit jean Jaurès

Danton : un pragmatique qui se moque de la cohérence intellectuelle

Robespierre ni plaisir de la table ni ceux de l’amour ni séduction d l’argent
Tous deux -mêmes idées sur la religion, contre la déchristianisation

La gauche de Robespierre : Le bien contre le mal : complot de la cour et de l’Église qui explique que les Vendéens se retournent contre la volonté du peuple

À droite : les grèves les manifestations et le mauvais esprit social ne sont pas le fait du peuple mais d’une poignée d’agitateurs et de démagogues.

La gauche de Robespierre veut l’éradication du mal.

Citation :

Depuis Robespierre, « délivrez-nous du mal » est le notre père » des républicains sincères, ce mal pouvant être incarné par les puissants les riches ou les prêtres

Dans le procès à Danton, essentiellement des griefs moraux.

Importance encore actuelle du discours moral cf. la repentance, ou circonstance aggravante, la faute déniée qui vaut double condamnation

Robespierre érigé la statue de Danton comme un défenseur de la liberté dans la révolution mettant l’unité de la nation au-dessus des passions partisanes

La gauche de Robespierre : sûre de son bon droit, sûre de son avenir : sa détestation de l’adversaire est la preuve de sa conviction

La gauche de Danton plus respectueuse de l’adversaire.

nicyrle a écrit:

Intéressant, merci rotko  
Comptes-tu le lire

je voudrais bien mais aurai-je le temps ? c'est un pavé !

cela dit, j'ai lu les droites en france de René Rémond, et cette synthèse historique constitue un socle citoyen dont on tire beaucoup de bénéfice.

Intéressant ce parallèle entre les chefs révolutionnaires de 1789 et la gauche actuelle !
Danton et Robespierre de gauche oui mais :

_ Robespierre s’apparente plus à un Melanchon de gauche avec ses excès.

- Danton serait plus proche d'un Mitterrand , avec une vision plus large et un consensuel sur les événements.

[quote="rotko"]

nicyrle a écrit:

Comptes-tu le lire

jai lu Robespierre / Danton, il faudrait lire Sartre/ camus;

La conclusion de JULLIARD parle du clivage gauche/ droite qui s'affaiblirait ; la gauche, née dit -il avec le contrat social 1752, allie les notions de progrés et de justice; Mais l'idée de progrès connaît actuellement des revers du côté de l'environnement ; joue aussi la perte de références ideologiques :

Citation :

Comment construire une société de liberté qui ne dégénère pas automatiquement dans le plus effroyable despotisme ?

on tendrait vers uns démocratie du public : il réagit aux propositions qui lui sont faites sur la scéne politique ;

l'ingérence n'a pas souvent été pratiquée par la gauche, les moeurs sont plus du domaine de l'héritage de 68 que des partis institutionnels ;

le "peuple", socle du PC, lui échappe, et les recours contre le capitalisme restent à trouver.

Je n’ai pas perdu, un post de ce fascinant fil
L’histoire de la révolution Française m’a toujours intéressée. Ses personnages, si passionnés pour la République et, qui ont payé de leur tête, l’espoir d’un monde meilleur.

" Histoire de la révolution Française " de Michelet. (pas moyen d'insérer une image .. ?? )

Un long travail :

" Je l'écrivis six ans ( 1845-1850 ) dans ce dépôt central , où j'étais chef de la section historique ( à Paris ). Après le 2 Décembre , j'y mis deux ans encore , et je l'achevai aux archives de Nantes , tout près de la Vendée , dont j'exploitais aussi les précieuses collections........

J'ai jugé jour par jour Le Moniteur , que suivent trop MM Thiers , Lamartine et Louis Blanc .
Dès l'origine , il est arrangé , corrigé chaque soir , par les puissants du jour.Avant le 2 Septembre , la Gironde l'altère, et le 6 , la Commune. De même en toute grande crise . Les procès verbaux manuscrits des Assemblées illustrent tout cela , démentent. Le Moniteur , et ses copistes , l'Histoire parlementaire, et autres , qui souvent estropient encore ce Moniteur estropié .........

Pour les Fédérations , j'ai eu des récits par centaines , venus d'autant de villes et de villages ( Archives centrales ). Pour les grandes tragédies du Paris révolutionnaire , le dépôt de l'Hotel de Ville m'en ouvrait le foyer aux registres de le Commune ; et la préfecture de police m'en donnait la variété divergente dans les procès verbaux de nos quarante huit sections ..... "

Un travail de recherche et d'explication qui malheureusement se termine en 1792 avec la Bataille de Valmy.
Un peu long à résumer , aussi je relève uniquement le passage essentiel du " cas " Robespierre !

" En vérité, il faut un grand courage pour suivre Robespierre dans l'épuration jacobine. nul n'est pur à droite ou à gauche, nul révolutionnaire, ni Chaumette , ni Desmoulins. Et il garde les prêtres , l'infaillible élément de la contre révolution !

La monarchie ( celle de Robespierre )commence à la mort de Danton. Dés longtemps, il est vrai , Robespierre, par toute la France , avait ses Jacobains, qui remplissaient les places. Mais c'est après Danton, subitement , en six semaines , qu'il prit le grand pouvoir central. Il avait sa police ( Hermann ), la police du Comité ( Héron ). Il avait la Justice ( Dumas ), le grand tribunal général, qui jugeait même pour les départements.
Il avait la Commune ( Payan ), les quarante huit comités de section. Par la commune, il avait dans la main l'armée révolutionnaire ( Henriot ).

Et tout cela sans titre , sans écriture ni signature. Au Comité de Salut Public, il ne paraissait pas, faisait signer ses actes par ses collègues , ne signait point pour eux.

Ainsi , il lui était loisible de se laver les mains de tout. Ses amis , aujourd'hui, peuvent nous le montrer comme un spéculatif , un philanthrope rêveur dans les bois de Montmorency ou aux Champs Elysées , promeneur pacifique entre Brount et Cornélia.

Il jouait un gros jeu. Dans son isolement , dans son inertie apparente, il n'en tenait pas moins un procès et sur les grands hommes d'affaires de Comité ( Carnot, Cambon, Lindet ) , et sur les deux cents montagnards qui avaient eu des misions, avaient enduré tout , bravé tous les dangers , s'étaient violemment compromis. .......

Au 9 thermidor , il les eut contre lui. C'est ce que Luis Blanc se garde bien de dire. La Montagne , aussi bien que la droite et le centre, le repussa alors. Les plus honnêtes gens , futur martyrs de prairial , Romme, Soubrany etc ... lui étaient sympathiques, mais pourtant le voyait par la force des choses , dictateur et tyran. A ses cris , ils se turent et ne répondirent rien.
Le jugement de ces grands citoyens scelle celui de l'avenir "

Analyse à rapprocher des discussions de ce sujet . Tout semble se confirmer sur cet " infirme " ? Physiquement et mentalement !

Intéressant, Mahiwan, merci  
Cependant, je crois savoir que Michelet lui-même a changé, ou évolué - je ne sais comment dire - dans son appréciation du personnage et du comportement de Robespierre, le jugeant tantôt positivement, tantôt négativement, avec des hésitations au fil du temps et de la rédaction de son ouvrage.