Johnnie TO (Hong Kong)

Sparrow (ARTE) 20:35

avec Simon YAM / Kei, Kelly LIN / Chun Lei, Ka Tung LAM / Bo

À Hong Kong, le terme sparrow (moineau, en français) désigne les pickpockets. Comme à son habitude, Kei, le plus habile d'entre eux, retrouve ses trois complices pour le petit déjeuner, avant de partir en chasse. À l'issue d'une matinée laborieuse, le quatuor se sépare après avoir réparti les gains. Chacun de leur côté, ils vont alors croiser la route de Chun Lei, une ravissante inconnue qui n'est pas venue à eux par hasard

C'est pour moi une belle découverte d'un cinéaste qui soigne ses prises de vue, jusqu'à être parfois un peu précieux. Le film devient un spectacle qui tient l'oeil en joie.

Le début présente un personnage élégant et joyeux sur un musique jazzy, et on le suit dans son univers urbain où il gère avec talent et humour ses dons de pick pocket. Le thème de la rivalité prend alors naissance avec l'un de ses complices, et ce thème prendra toute son ampleur avec un important meneur de gang, sur fond de rivalité amoureuse.

Voir le quatuor sur le même vélo ne manque pas de sel(lle), et c'est une occasion de bonne entente. L'humour est patent quand chacun des membres de ce gang artisanal exhibe des jambes ou des bras bandés suite à la rencontre de chun lei, très habile pour entrainer les hommes dans son sillage.


Les plus belles scènes sont à mon avis la traversée de Hong Kong sous la pluie, veritables tableaux que Johnnie To présente avec une certaine insistance, mais très agréables à regarder.
je partage entièrement m'avis exprimé dans l'article de ce blog.

rediffusion sur ARTE le dimanche 11 mars à 2 h 50

Bravo pour ce commentaire très élogieux, Rotko! Je note sur mon agenda !!

J'adore la scène de la cigarette et j'ai pensé à ceci après l'avoir visionnée.

Spoiler:

Je viens de faire une fausse manipulation et mon commentaire vient de partir en fumée! Croyez-vous que les dieux de la critique me donnaient un premier avertissement pour vous éviter une crise cardiaque à la lecture de mes gribouillis?

Je dois tout recommencer! Comme dirait Queneau, c'est en écrivant .... Je vous épargne la suite!

Serais-je maudite ?

Je récidive! Vous êtes prêts? Votre défibribralateur est à portée de main?

L'extrait est à la fois drôle, ironique et sensuel puisque nous assistons à un magistral retournement de situation.
Au début, le photographe domine la scène, sûr de lui : derrière son objectif, en haut des marches, il vole des images en toute impunité. La jeune victime, s'enfuit, affolée. Scène suivante. Au volant de sa voiture, elle lui ordonne de monter. Le visage fermé, elle conduit sans dire un mot. Mal à l'aise, il allume une cigarette. Alors d'un geste sensuel, elle lui retire délicatement l'objet convoité des lèvres pour le glisser entre les siennes, y imprimer voluptueusement son odeur. Puis, en femme fatale, elle lui rend sa cigarette, en l'insérant lascivement entre ses lèvres, il s'enivre alors du parfum sulfureux en fermant les yeux. (Je crois que je me refais le film ). Coup fatal. La jeune femme, au premier plan, brûle le fantasme glacé et le jette à la poubelle. Lui, derrière, se liquéfie.
Quelle leçon de séduction cinématographique!

Si le reste du film est de cet acabit, il faut absolument le regarder!

Merci Rotko.

A vous de jouer!

Le cinéaste américain Joel Schumacher a tourné le premier remake d'un film de Johnnie To, Breaking News.



De son côté Johnnie To a réalisé un remake de A toute épreuve (Hard Boiled), le dernier film de John Woo tourné à Hong Kong .

voir cet article.

J'ai enregistré la rediffusion.

Sans être esclave de références, Johnnie To montre qu'il a bien vu des films français. Le début fait penser au Samouraï : un homme soigne son apparence, ajuste son chapeau, s'occupe de son oiseau en cage, sans la dramatisation de Jean-Pierre Melville. Au contraire, une musique guillerette respire la joie de l'aventure et d'une belle journée.

La sequence des parapluies, un peu longue, il faut le reconnaître, mais agréable à regarder y compris d'un oeil humoristique, renvoie aux parapluies de cherbourg de Jacques Demy, dans un contexte fort différent.

C'est lepremier film que je vois de Johnnie To, je le rapprocherais des premiers Lelouch pour la réussite à la fois élégante et désinvolte, idem pour certaines "facilités"