Rosa luxembourg

Rosa Luxembourg une femme parmi les femmes

Rosa Luxembourg est née le 5 mars 1871 en Pologne à Zamosc exactement.

Très vite, sa famille quitte le village pour aller s'installer à Varsovie, dans un appartement. Elle évoquera souvent avec nostalgie les paysages de son enfance en parlant de sa vie morne et " martelante de la grande caserne à loyers ".
Rosa n'est pas belle mais son visage est émouvant et semble toujours poser la question " qu'ai-je fait ? Quelle est ma faute ? "

Atteinte en pleine enfance d'une tuberculose osseuse, elle restera " claudicante " toute sa vie. Naturellement elle sentira cette différence, lorsqu'elle se rendra compte qu'on la traite parfois avec condescendance : elle est l'invalide, la boiteuse, que l'on traite différemment des autres filles.

Elle qui souffrait dans sa chair de sa différence relèvera vite la tête et ira de l'avant en voulant être la meilleure. Ne dira-t-elle pas : " je ne suis pas moins …je suis plus et le montre en étant première dans la plupart des matières… Et ainsi je démontre que l'ordre de votre monde qui me relègue aux derniers rangs est inacceptable, qu'il doit être changé de fond en comble pour que la justice y règne, et qu'elle me reconnaisse, moi , brune, boiteuse, juive, plus intelligente, plus courageuse, que chacune de vous, à ma place, à ma juste place la première "

Cette idée semble très prétentieuse mais Rosa va prouver qu'elle est une femme hors du commun.
Les années 1880, celles de Rosa au lycée, sont celles ou l'Empire Russe et son autocratie subissent le plus d'assauts.

Le 1er mars 1881 le Tsar Alexandre II est abattu par des terroristes du groupe " la volonté du peuple "
Le jour de Noël 1881, un groupe très excité se répand dans la rue de Rosa, dévastant les boutiques criant sa haine : provocation russe ? Frustration en constatant la prospérité des Juifs ?

Le vieux nationalisme reprend l'antisémitisme avec encore plus de violence.
Plus de révolte privée ni de revanche individuelle pour Rosa. Comment ne pas, bien évidemment, se diriger vers ce mot qui fait peur " le socialisme " ?

Elle fuit la Pologne en 1889 et se réfugie en Suisse, exilée comme nombre de révolutionnaires.
Elle adhère au parti social démocrate polonais le SPD qu'elle anime avec Karl Liebknecht en opposition à Bernstein.
En 1905 pendant qu'elle soutient la révolution russe, elle est arrêtée.
Le 18 mai 1907, au congrès socialiste de Stuttgart, Clara ZETKIN et Rosa fondent l'internationale socialiste des femmes.

Libérée, elle écrit encore et encore dont " l'accumulation du capital " en 1913.
Mais la guerre de 1914 éclate et son parti soutenant cette guerre Rosa, membre pacifiste est emprisonnée. La crise interne du SPD conduira à la fondation du mouvement spartakiste, révolutionnaire mais antimilitarisme.

Rosa, de nouveau et encore emprisonnée, continuera d'écrire sous le pseudonyme de Junius.
Tout en restant lucide, Rosa est heureuse de voir arriver la révolution de 1917, mais n'approuve pas, et plus, lutte contre l'autoritarisme et le manque de liberté qu'elle perçoit dans les actions et écrits de Lénine ( qui disait d'elle qu'elle était " un aigle ".)

En 1918, de nouveau libérée elle participe, elle publie avec Karl Liebknecht le journal " die rote fahne " (le drapeau rouge) .Ils fondent le groupe révolutionnaire Spartakus qui deviendra en janvier 1919 le PC allemand.

Mais, le 15 janvier 1919, fatiguée, un peu plus laide encore, grisonnante, elle sera encadrée par des soldats qui la forcent à avancer dans le hall de l'hôtel Eden, au milieu d'une foule moqueuse, haineuse qui lui lance des quolibets.
Ces soldats qui venaient de tuer les compagnons de Rosa , l'étrangère, la juive , la socialiste, se réjouissaient de leur prise : ils la battirent, la bousculèrent….elle ne se protégea pas. Elle ne s'était jamais départie du respect des autres et elle acceptait ce que le sort lui réservait. Ils la bourraient de coups mais elle ne bronchait pas. Son visage était en sang….
Runge avait exécuté un ordre il avait frappé et avant de l'abattre avec sa crosse il avait agi de la même manière avec le compagnon de Rosa, Karl Liebknecht

Rosa, la femme qui défiait tous les pouvoirs depuis vingt années fut jetée à l'eau d'un pont dans le Landwehrkanal, avec le soutien de ceux qui l'avaient approuvée et suivie parfois dans ses théories.

Aujourd'hui, les mêmes faisaient partie de la meute de ses tueurs, ne serait ce que par leur silence …

Le jeune Bertolt Brecht écrivait :
Rosa-la-Rouge aussi a disparu
Le lieu où repose son corps est inconnu
Elle avait dit aux pauvres la vérité
Et pour cela les riches l'ont exécutée.
Paroles de Rosa :
" La liberté, c'est toujours au moins la liberté de celui qui pense autrement "
" Il faut changer complètement un monde, mais toute larme versée alors qu'on aurait pu l'essuyer est une accusation et tout homme qui, dans sa hâte à accomplir une action importante, écrase, par manque d'attention, un pauvre être sans défense, commet un crime. "
" La liberté ne va pas sans la tolérance de l'opinion des autres "
Mes références : " une femme rebelle " de Max Gallo et les femmes du 20 ème siècle….