Histoire & sciences humaines

Parmi ces trois ouvrages que je suis tenté de lire, lequel me conseillez-vous, et pourquoi ?

- merci d'avance

# Le mémorial de Ste-Hélène, de Las Cases
# Les mémoires du cardinal de Retz
# Les mémoires du général de Gaulle

troglodyte a écrit:

# Le mémorial de Ste-Hélène, de Las Cases
# Les mémoires du cardinal de Retz
# Les mémoires du général de Gaulle

Je n'ai lu aucun des trois, et ne peux pas t'aider.

Mais dis-moi, pourquoi ces trois-là ?

Je ne peux pas t'aider non plus , les mémoires c'est pas trop mon truc

Citation :

Un homme est plus fidèle au secret d'autrui qu'au sien propre ;
une femme au contraire garde mieux son secret que celui d'autrui.

La Bruyère

Désolée, moi non plus je n'ai pas d'intérêt pour ce genre d'ouvrage...Je ne saurais te conseiller.

tendances histoire littérature va pour le Cardinal

tendances gros pavé qui donne quelques pistes sur la déconvenue européenne très fatalement patriotique choisis de Gaulle ( parfois indigeste et tirant en longueurs ... normal vu sa taille )

Ste Hélène ... un rocher pourri ?

je commencerais par lire un ouvrage historique sur la periode, avant de me plonger dans les "memoires " à proprement parler.
Je fais ici abstraction de l'aspect litteraire du texte. (nous sommes ds le "forum histoire" )
Quitte à lire des Memoires , je préfèrerais ceux de Casanova, plus litteraires et colorés que ceux du Général de Gaulle, à vue de nez mais mon choix est contestable

Merci de votre attention.
Pour moi qui suis néophyte en histoire, quels seraient alors les ouvrages d'histoire que je devrais lire préalablement, les mieux adaptés aux trois mémoires ?

Histoire de France par Bainville
Histoire de France par maurois ( plus revêche )

mais pour la langue parfaite, le cardinal de Retz les vaut assurément, et même en dépasse un grand nombre ...c'est une langue superbe... du français ...

je crois jacques Bainville "un peu" conservateur - royaliste ? mais c'est à verifier.
Plutôt que d'avoir des grands aperçus "panoramiques", pourquoi ne pas se concentrer sur une periode qui coinciderait avec la periode traitée par le memorialiste ? Dans la collection "que sais je", des livres faciles - sur la monarchie de juillet par exemple.
Pour les idées, certains ouvrages comme "les droites en france" de René Remond.
Sur la Revolution francaise beaucoup d'ouvrages tres bien documentés. Manceron ne serait pas lemeilleur.

Je te conseillerais plutôt Les Mémoires de Saint-Simon ! C'est une mine sur la fin du règne de Louis XIV et surtout sur la Régence.
Et c'est le mieux écrit

Oui Maïa, je souhaite également les lire, mais après le marathon de la RTP, il me faudrait quelque chose d'un peu "court".

tu souhaites les lire pour ta connaissance personnelle ou parce que tu en as besoin?

personnellement je n'aime pas les "mémoires" mais personne n'est parfait !

je préfère les livres écrits sur quelqu'un genre Max Gallo qui a écrit "Rosa Luxembourg " voilà c'est court mais bon cela nous relate quand même une partie de l'histoire ? tout ceci sans conviction en plus ...

troglodyte a écrit:

Parmi ces trois ouvrages que je suis tenté de lire, lequel me conseillez-vous, et pourquoi ?

- merci d'avance

# Le mémorial de Ste-Hélène, de Las Cases
# Les mémoires du cardinal de Retz
# Les mémoires du général de Gaulle

Disons que Las Cases a fortement concouru, par le Mémorial, à élaborer la légende napoléonienne, légende à laquelle s'abreuvèrent, de Hugo à Nerval, de Stendhal à Musset, tous les «enfants du siècle» romantique. En recueillant les propos de l'empereur déchu il a, par son style, insufflé l'image d'un héritier de la Révolution française. Evidemment, ça gomme l'expansionnisme des conquêtes napoléoniennes et on les lisse à coups d'épisodes épiques, érigeant l'image d'un homme resté aux sources de la démocratie et de l'idéal révolutionnaire: c'est donc un écrit politique. Mais Las Cases parvient, d'où son talent, à inspirer une compassion certaine pour le le monarque déchu redevenu ce qu'il avait été au temps des sans-culottes.
Ceci dit, Las Cases fut un sacré opportuniste et ce n'est pas sans intérêt de s'y voir consacré mémorialiste de l'ancien empereur qu'il a librement décidé de l'accompagner en exil. Du reste, il n'y resta qu'un peu plus d'une année car il fut déporté au Cap en 1816 et ne revint en France qu'en 1821 .


Le manuscrit du Mémorial de Sainte-Hélène a été publié à partir de 1822, en 8 volumes et il y a eu plusieurs rééditions ensuite mais on peut le lire très facilement.

Un entretien de Marc Ferro :

j'ai été beaucoup sollicité sur la question des lois mémorielles, sur le musée de l'histoire de France, et l'identité française. Un historien ne peut être que contre les lois mémorielles : elles entachent sa liberté de recherche. On l'a vu avec le génocide arménien, avec la traite et l'esclavage, mais aussi avec les bienfaits de la colonisation, la loi Gayssot sur les juifs…

Je me suis dressé contre ces lois car ce sont des secteurs de l'Histoire qu'on ne peut plus approcher. Et la tâche s'étend, à la manière d'une peau de panthère. Bientôt on ne pourra plus parler des Albigeois si c'est atteindre le psychisme des descendants des Albigeois près de Béziers. Ou à Nice de l'OAS.

tout l'entretien.

rotko a écrit:

Un entretien de Marc Ferro :

j'ai été beaucoup sollicité sur la question des lois mémorielles, sur le musée de l'histoire de France, et l'identité française. Un historien ne peut être que contre les lois mémorielles : elles entachent sa liberté de recherche. On l'a vu avec le génocide arménien, avec la traite et l'esclavage, mais aussi avec les bienfaits de la colonisation, la loi Gayssot sur les juifs…

Je me suis dressé contre ces lois car ce sont des secteurs de l'Histoire qu'on ne peut plus approcher. Et la tâche s'étend, à la manière d'une peau de panthère. Bientôt on ne pourra plus parler des Albigeois si c'est atteindre le psychisme des descendants des Albigeois près de Béziers. Ou à Nice de l'OAS.

tout l'entretien.

Plus de cinq ans de caveau pour ce fil. Y-a-t-il une béatification de Marc Ferro en vue ? Non sûrement puisqu'étant héritier de l'Ecole des Annales, son histoire risque fort d'être un peu merdique.

J'ai en effet modifié le titre de ce fil qui, au départ, était une demande de conseils pour lecture.

Marc Ferro connaît son métier, et j'ai lu avec intérêt et plaisir ce que son collègue et condisciple Alain Ruscio a écrit sur le colonialisme.

Au moment des "lois mémorielles" où un bilan positif du colonialisme était "souhaité", il est curieux(1) qu'il n'ait pas été invité à la télévision pour en débattre, puisque c'est un de ses champs de recherche.

On avait préféré inviter Max Gallo et Roger Hanin.

(1) non, finalement, ce n'est pas si curieux

rotko a écrit:

Marc Ferro connaît son métier, et j'ai lu avec intérêt et plaisir ce que son collègue et condisciple Alain Ruscio a écrit sur le colonialisme.

Qu'une histoire merdique puisse sortir des annales (anales) ne met pas en jeu la compétence de l'historien.

j'ai l'impression que tu fais un procès d'intention à qui, à quoi, je ne comprends pas.

Je lis parfois des livres d'histoire, je connais bien certaines périodes, et je ne m'occupe pas de savoir à quelle école se rattache l'historien... ce que je supporte mal, c'est l'histoire évenementielle.

je suppose que beaucoup de grains ont eu l'occasion d'ecouter Marc Feroo dialoguer à l a télévision avec des historiens allemands à propos de la 2e guerre mondiale ?

Mais non, nul procès. C'était un jeu de mots - très mauvais puiqu'incompris - avec anal et merdique.
C'est sans importance.

Le livre noir du colonialisme : XVIe-XXIe siècle : de l'extermination à la repentance

1119 pages
Editeur : Hachette Pluriel Editions

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Marc Ferro

Aujourd'hui, l'Histoire contemporaine est enseignée, mais le courant "pédagogiste" privilégie le questionnement de l'Histoire à l'apprentissage des faits et au récit des évènements. Faut-il apprendre Jeanne d'Arc, puisque l'on n'est pas sûr qu'elle ait bien entendu des voix ? Dans les manuels d'Histoire, il y a désormais plus de questions que de réponses : quasiment aucune date, aucun évènement...

Sous prétexte de raisonner pour ne pas bourrer la tête des enfants, on a cessé de leur transmettre des connaissances

- S'enferme-t-on en France dans une lecture trop politique de l'Histoire ?

On peut très bien avoir une analyse politique, même avec de très jeunes élèves. Lorsqu'on enseigne Sparte et Athènes, c'est à dire la différence entre un régime autoritaire et un régime démocratique, à des enfants de onze ans, ils comprennent très bien. Mais encore une fois, cette "lecture politique" doit s'appuyer sur une connaissance des faits.

Les élèves doivent pouvoir différencier ce qui est important et ce qui ne l'est pas, hiérarchiser les évènements... Ils doivent avoir une vision chronologique et linéaire de l'Histoire. Aujourd'hui, leur vision est trop parcellaire. Lorsque Nicolas Sarkozy a lu la lettre de Guy Môquet, c'était une bonne chose. Mais cet évènement n'était relié à rien. Dans l'esprit des élèves, ce n'était qu'une petite tâche dans un océan d'Histoire. A force de se poser des question sur ce qu'il faut enseigner et ne pas enseigner, on n'enseigne plus grand chose.

source Atlantico.

---Belle analyse du grand désert que nos têtes pensantes ont peu à peu instauré dans le paysage de l'histoire....

Marc Ferro - une autorité en la matière, qui sait s'adresser au public,


la colonisation dans sa globalité...les colonisations arabe, turque, japonaise, chinoise ou gréco-romaine, mais également les visions des vaincus comme celle des vainqueurs.

et auteur d'autres livres, s'attache au contexte, ce qui est un élargisssement de l'histoire evenementielle, ou ponctuelle, trop souvent pratiquée dans les medias.

je pense que l'histoire économique et sociale, celle des mentalités et des idées, celle des courants et partis politiques, de la vie quotidienne aussi, mérite tout notre interêt car elle donne un visage complexe et panoramique d'un époque ou d'une réalité sociale.

rotko a écrit:

je pense que l'histoire économique et sociale, celle des mentalités et des idées, celle des courants et partis politiques, de la vie quotidienne aussi, mérite tout notre interêt car elle donne un visage complexe et panoramique d'un époque ou d'une réalité sociale.

c'est celle qui est enseignée en fac en tous cas...