Victor Hugo par Jean Marc Hovasse

Je viens de terminer le tome 2 de la biographie de Victor Hugo par Jean Marc Hovasse.

J'avais lu le premier tome lorsqu'il était sorti, il y a quelques années. Je l’avais trouvé passionnant, mais un peu lourd à digérer.

Ce deuxième tome: Pendant l'exil 1851-1864, 927 pages sans les annexes m'a semblé beaucoup plus abouti, mieux écrit, plus fluide, plus accessible au grand public et toujours aussi passionnant pour les Hugophiles;
On retrouve Hugo à Jersey, ses liens avec les autres proscrits, avec sa famille, ses amis. C'est le moment où il commence à faire tourner les tables et converse avec les grands auteurs disparus, ou du moins le croit-il...

Puis départ forcé pour Guernesey, Juliette Drouet suivant toujours de près. Elle retranscrit les manuscrits, et écrit des lettres pleines d'humour. L'écriture des contemplations, la fin des Misérables, et surtout l'installation dans la maison de Hauteville House.
Quand on connaît la maison, c'est un plaisir de retrouver les différents lieux.

On retrouve Hugo avec sa famille: c'est un père possessif qui supporte mal de ne pas avoir ses enfants auprès de lui. Il y a les inquiétudes pour sa fille Adèle, qui s'enfuit pour retrouver le lieutenant Pinson en tentant de se faire épouser, les absences de sa femme, qui préfère les voyages à Paris, les escapades de son fils Charles, qui ne sera jamais l'auteur que son père rêvait qu'il fut. Le travail se François Victor, l'autre fils, pour traduire Shakespeare, les démêlés avec les éditeurs, les voyages avec Juliette en Belgique , en Allemagne.

On découvre un Hugo attentif aux évènements de son époque: les luttes raciales au États Unis, le développement des dirigeables, et son aide à Nadar qui se ruine avec la construction de son ballon, le Géant.
Un petit extrait, vers la fin du livre p848-849, ou Hovasse se lâche un peu, il devait sentir l'écurie...

Il évoque la tentative du voyage en ballon de Nadar qui fut un fiasco et parti de Paris, s'arrêta à Meaux pour un problème de soupape.

"

Citation :

A défaut d'un grand bond pour l'humanité, c'était un saut de puce et la presse s'en était donné à cœur joie, rivalisant de bons mots sur le bris de Meaux ou la brise de Meaux qui n'avait pas soufflé Meaux, etc. les comptes rendus détaillés dans tous les journaux plus ou moins fantaisistes, avaient peut être eu pour seul mérite d'éclipser l'autre nouvelle de la semaine, le faire part de mariage comparativement bien discret d'Adèle Hugo. Ils avaient blessé Nadar, sans le décourager pour autant, il n'était pas écrit que Meaux serait son dernier mot.

Quinze jours plus tard, aux grands maux les grands remèdes, il avait recommencé sa tentative au même endroit. La foule payante avait été moins nombreuse (presque cent cinquante mille badauds tout de même) mais comme il était à la mode , l'empereur en personne était venu, sans craindre les antithèses assister au départ du Géant.

Le troisième tome est encore en cours d'écriture.

un article sur JM Hovasse...

je me demande s'il mentionne cette particularité de Hugo de mettre ou de reconnaître sonnom partout : il affectionne hugues de saint Victor parexemple ou voit les initailes de son nom dans les monuments. De même il avait des planques un peu partout dans la maison de guernesey où il racontait des faits intimes de sa journée.

Qu'en dit Hovasse ?

a-t-il une bibliographie des études sur V.H ?

Hovasse mentionne un certain nombre d'inscriptions visibles à Hauteville House, où on retrouve des V H partout. Il ne parle pas des caches secrètes de Hugo, mais bien de ses agendas et des ses amours ancillaires qui apparaissaient sous forme de prénoms déguisés et soulignés autant de fois qu'il y avait eu de performances de l'auteur!

je n'ai pas vu de bibliographie à part, mais il y a une tapée de notes avec les sources citées à la fin du livre.

excellent ce fil sur les biographies, on peut passer des jours entiers en les lisant,j'en suis friande, mais où prendre le temps suffisant?