Gérard Le Gouic

Citation :

Mes amis, je les voulais paysans
pour les défis autour des batteuses
et le rire à belles dents des herses,

je les voulais sabotiers
pour le fil des racloirs
et la rosée parfumée des copeaux,

forgerons
pour les rebonds sur l'enclume
des gravillons de feu,

boulangers
pour les cheveux blancs des mitrons
et leur transpiration,

mes amis, je les voulais
cordonniers, menuisiers,
et maçons, et pêcheurs,

mais ils ne furent, mes amis,
que femmes et poètes
qui toujours me parlèrent

du roi Vocabulaire
et d'amours emmurées.

Citation :

Je ne fréquenterai plus
les grandes villes

où m'attirait
le quartier des gares

et me fascinaient
les embarcadères.

J'ai oublié si j'épargnais
en vue d'un billet de départ

ou d'une prostituée
qui avait un peu de mon visage

et sûrement
le double de mon âge.

Même provenance... Un poète productif, Le Gouic, et de beaucoup de poèmes magnifiques, à de certaines périodes...

je suis content que tiu parles de ce poète breton, bien connu, au moins de réputation, dans le grand ouest

Quimper

Quimper, je t’ai aimé comme un fou amoureux :
tes magnolias des rêves de l’Odet,
leurs fleurs au teint d’une femme au lit,
tes pluies hâtives du matin,
tes ruelles aux envolées d’élèves
nourris d’algèbre, d’amitiés, de pommes tièdes
et des poèmes du coeur gourmand de Max.
J’aimerais chanter aussi
de Saint-Corentin la grise place
et tes rampes, tes quais, tes passerelles,
ta lumière rasante d’hirondelle,
tes jardins pudiques comme des corsages
où s’arrondissent des hortensias.
Quimper, à toi mille et un mercis
de m’avoir baptisé poète ici.

C'est aussi un pays à moi (je suis né à quelques km de Rédéné)... Mais enfin son art est universel, même s'il est basé dans le Finistère.

Souvenirs d'un poète marchand de faïence à Quimper.

Citation :

Ceux qui lisent Gerard le Gouic depuis le Journal de ma boutique retrouveront dans La Place Bouchaballe (aux éditions Telen Avor ) l'apparent désordre des souvenirs sans date.

C'est fin, un peu désenchanté, vaguement à contre-courant. Le Gouic a souffert de gagner sa vie dans la faïence, on le sent toujours entre les lignes. Il a tort : le commerce l'a tenu à l'écart des coteries et des modes. En vers et en prose, il écrit une oeuvre qui mérite de trouver des lecteurs en plus grand nombre.

dit ouest-France.

Citation :

un texte superbe et passionnant dans lequel il rend un vibrant hommage à Quimper tout en réglant poétiquement quelques comptes

renchérit le telegramme de Brest.